Autant j’avais apprécié « Ils vivent la nuit » et « Mystic River », autant « Après la chute » m’a déçu ! Pendant la première partie, nous suivons le parcours de Rachel Childs fille d’une mère manipulatrice et possessive à la recherche de son père qu’elle n’a jamais connu, une journaliste pleine d’avenir qui s’effondre en plein direct devant les malheurs qu’elle côtoie à Haïti, s’en suit la dépression et l’agoraphobie, le tout sur près de 250 pages c’est laborieux et bien long ! Une fois le personnage principal bien campé, on entre dans un thriller invraisemblable où RC se trouve embarquée dans une sombre histoire d’escroquerie montée par son mari. Abracadabrantesque diraient certains !
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Après la chute, Dennis LEHANE
(bibliothèque)
Dennis Lehane est semble-t-il un auteur de thrillers et de policiers qui plaisent beaucoup. Pour moi, ce roman était le premier que je découvrais. J'étais intéressée par l'auteur, né dans une ville qui me tient à cœur, Boston dont il est parti pour vivre en Californie mais il semble que ses personnages soient en général des habitants du Massachusetts, ce qui me permet de me replonger dans un monde que je connais un peu.
Le roman s'articule en trois temps, selon la chronologie du récit, et autour du personnage central, Rachel Childs. Elle est journaliste, elle essaie de se construire une carrière dans les médias, en quête perpétuelle de reconnaissance. Il faut dire qu'elle a une image d'elle-même à restaurer, à travailler, pour mettre un terme à tout ce qui l'a blessée et fait douter de ses qualités : une mère manipulatrice et dédaigneuse, qui a une très haute idée d'elle-même et laisse sa fille dans un brouillard total quant à ses origines. En effet, elle refuse de lui donner la moindre information sur son père, créant ainsi un vide abyssal chez sa fille. Précisons que cette mère est psychologue, ce qui ne se laisse pas facilement deviner. Elle aura quand même contribué à ce que sa fille devienne parano et claustrophobe.
Quant au père manquant, elle fera l'impossible pour mettre un nom sur lui, finissant par découvrir un brave Jérémy James inattendu, d'autant plus inattendu qu'il se révélera in fine totalement étranger à la conception de Rachel (je ne spolie pas, c'est très vite dit et très vite évident). Pour autant devenu une sorte de substitut de père, lui aussi va la décevoir.
Reste Brian Delacroix. Le soi-disant détective privé qui l'aura aidé à mettre un nom sur ce père tant recherché. Sauf que. Et là, ne comptez pas sur moi pour vous dire en quoi Brian Delacroix est encore un faux-semblant. Décidément, Rachel n'a pas de chance : elle qui cherche désespérément à se rassurer, à s'identifier, à trouver sa vérité, ne tombe finalement que sur des manipulateurs.
Oui, mais. Il y a manipulateur sans empathie et manipulateur amoureux. C'est le cas Brian, qui embarque Rachel - et nous avec - dans une course à l'échalote (enfin, aux millions de dollars), avec gangsters, morts, sang, arnaques en tous genres, hold-up, courses-poursuites, un vrai film !
Le tout sur un ton détaché, comme si l'auteur n'y croyait pas trop lui-même (et il a raison : tout cela est d'un farfelu!), avec légèreté, illusion et truquages au rendez-vous.
C'est léger, gai finalement (quand même, il y a bien un ou deux vrais morts!) et m'a bien plu.
Sauf que. Lisant des chroniques sur Babelio, (notamment celle de Crossroads) je découvre que Lehane a fait beaucoup mieux ce qui m'ouvre des horizons pour les vacances.
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Après la chute de Dennis Lehane
Rachel CHILDS n’a jamais connu son père, sa mère avait plusieurs fois promis de lui révéler qui elle était mais elle était morte subitement avant de le faire. Elizabeth avait connu son moment de gloire en publiant « L’escalier » un essai sur les clés pour un mariage réussi, puis deux suites moins bien reçues. Rachel à la mort de sa mère eut beau fouiller dans ses archives, se faire aider par un détective, aucune information précise ne put l’aider à retrouver la trace de son père. Il s’appelait James, était dans l’enseignement, rien de plus. Par le gynécologue d’à sa mère elle obtient un nom, Jeremy James et à partir de là elle le retrouve facilement. Mais, surprise l’histoire qu’il raconte est très différente de celle d’Elizabeth, Rachel était née deux mois trop tôt, Elizabeth n’a jamais voulu l’admettre mais Rachel ne pouvait être sa fille, des analyses sanguines le confirmèrent et il quitta Elizabeth! Elle le raya de son monde, Rachel avait deux ans. En regardant de vieilles photos du temps où Elizabeth était à John Hopkins, Jeremy pense que peut-être son père est l’un d’eux. Rachel est désormais une journaliste connue à Channel 6 et à l’occasion d’un cocktail elle croise le détective qu’elle avait utilisé à la mort de sa mère, Brian Delacroix. Elle se marie avec Sébastian, un des producteurs de Channel 6 et c’est Jeremy qui la conduit à l’autel. Rachel continue sa brillante carrière pendant que Jeremy tombe très malade et elle est envoyée en Haïti pour couvrir un tremblement de terre. Sur place elle perd pied boit trop et est remplacée par une autre journaliste. Elle enchaîne les reportages quand l’ouragan Thomas frappe Haïti, la chaîne la renvoie sur place, c’est sa dernière chance mais submergée par la misère et la vision d’apocalypse qui s’impose à elle, elle craque en direct. A son retour Sebastian met des distances ainsi que ses amis, elle se retrouve isolée, seul Brian Delacroix par mail l’encourage. Elle recommence à chercher son père aidée par les photos de Jeremy et à Baltimore croit l’avoir trouvé mais il est décédé en 2004 et avait connu beaucoup de femmes. Divorce à l’amiable et retrouvailles avec Brian le même jour, hasard? Rachel est terrorisée qu’on la reconnaisse après avoir présenté le journal télévisé pendant trois ans. Crises de panique régulières, mariage avec Brian qui voyage beaucoup puis un jour où il était supposé être à Londres elle croit l’apercevoir à Boston, réalisant qu’elle ne savait quasiment rien de lui…
Une vraie déception que ce roman qui ne démarre à aucun moment, impossible d’accrocher à l’histoire de Rachel.
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La célérité d'une Blitzkrieg alliée à la puissance d'une Panzer Division !
Des termes guerriers me ramenant immanquablement à celle que je perdis un brumeux matin de juin 83 , me valant alors le doux et si envieux sobriquet de calculette : la guerre des boutons...mais ceci est une autre histoire...
Sec , nerveux , épuré jusqu'à l'os , Avant Gwen déroule puissamment , sur de son fait , et vous sèche sans coup férir ! Le gros point noir , la frustration occasionnée à la lecture de cette nouvelle d'une quarantaine de pages écrite en caractères Oui-Oui ! Frustration à la hauteur du plaisir ressenti , c'est dire le degré de manque en le refermant !
On y retrouve le style Lehane , empreint d'une gaieté et d'une joie de vivre ne pouvant occasionner qu'un optimisme forcené . Oups , je viens de confondre avec Raoul Lehane , plume joviale chez douze feuilles mag' , la santé par les plantes , au temps pour moi , i repeat again .
Un Lehane égal à lui-même . La force de ce textounet , la palette de sentiments évoqués en si peu de pages ! De l'unique amour perdu à la haine familiale obsédante , le lecteur oscille au gré des flots entre passé tragique et futur tout aussi ténébreux ! La tension monte crescendo jusqu'au funeste final qui en surprendra plus d'un !
Avant Gwen , un exercice périlleux dont l'auteur s'affranchit magistralement , chapeau bas...
Merci à Hahasiah pour cette nouvelle claque Lehanesque !
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Bobby, qui vient de passer quatre ans en prison ; le père de Bobby, qui l'attend à sa sortie ; Gwen, la petite amie de Bobby, qui n'a plus donné signe de vie et cette mystérieuse chose que Bobby et son père recherchent. Voilà pour résumer Avant Gwen autant que l'on puisse le faire car Lehane , ici, s'est essayé à nous écrire une toute petite nouvelle de seulement 40 pages.
Nous sommes d'entrée plongés dans un roman noir, une mortelle randonnée, sans échappatoire possible.
Autant j'aime ce que fait Lehane dans ses polars bien noirs, autant je suis restée sur ma faim dans Avant Gwen: on en redemande forcément plus.
Une bonne transition malgré tout entre deux polars... de Lehane...
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J'ai été déroutée par ce livre. La nouvelle de Lehane est excellente,comme tout ce que je connais de lui, puis viennent des nouvelles d'autres auteurs, moins connus en Europe.
L'ensemble est inégal. Il y a du très noir et du moins noir,et surtout du très bon et du un peu décevant.
Cependant il ressort ce ces visions croisées d'une ville un sentiment étrange: celui d'une ville un peu maudite, ou tant de choses doivent déraper...
Pour cette vision inattendue sur la grande Boston, vue depuis chez nous comme la ville des riches donc sans histoires, je recommande la lecture du livre malgré tout !
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Iic ce sont onze auteurs bostoniens qui nous livrent leur nouvelle sous la ferule de Mr Lehanne: Superbe livre occasion en or de decouvrir des auteurs moins connu mais tres talentueux à ne pas rater !
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Sur la rivière Mystic.
Je continue mon exploration des villes du monde grâce à des recueils de nouvelles noires. Ce qui est à mon avis une manière qui en vaut une autre et d'un point de vue littéraire permet de ratisser large en matière de découverte d'auteurs. Ici, le plus connu est bien entendu Denis Lehane, que j'ai lu il y a plusieurs années. Celui-ci dans une courte introduction cite Ted Lewis et son roman « Le retour de Jack » comme exemple de l'imprégnation que peut donner un lieu à la teneur d'un texte.
« Entretien de sortie » contrairement à son titre commence ce livre. Deux protagonistes et interlocuteurs, une femme Sloan, un homme Jimmy.
Lire la suite :http://eireann561.canalblog.com/archives/2011/05/31/21259601.html
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Qui dit Boston, dit tribalisme,fatalisme,humour démesuré de ses "têtes de noeud",lutte des classes,perte irrémédiable de repères.
Qui dit Boston dit quartiers-scènes de théatre de roman noir et lieu idéal pour y camper le décor de onze nouvelles d'auteurs différents dont Dennis Lehane.
Qui dit Boston dit personnages en rupture ou au bord de la rupture dont le passé est parfois lourd de conséquences:comme dans Entretien de sortie où celle qu'on surnommait "Sac d'os", ayant perdu à la fois le poste convoité de directeur des opérations et le cheval qu'elle adorait disjoncte carrément; Femme sole où Anna, bec et ongles en avant, défend sa taverne; L'ile où Billy Sullivan venge, après coup, son frêre mort dans d'atroces souffrances faute de morphine.
Qui dit Boston dit Docteur Jekyll and Mister Hyde à l'américaine où celui qui sauve d'un côté peut tuer de l'autre comme Bob qui soigne un chiot battu puis élimine froidement son maître chanteur;Boupha qui recueille un chien pour toucher la récompense et s'apprête à du plus sordide avec son père.
Qui dit Boston dit filer du mauvais coton entre simple manipulation comme dans Les poêtes orientales chevelues et beaucoup plus dur comme les abus sexuels niés du père Tom dans L'ours bigleux,les vidéos pornographiques du Collier,les braquages de Virage dangereux.
Qui dit Boston dit engrenage comme dans Eaux noires, où par un concours de circonstances,Perle secourt un meurtrier en cavale.
Qui dit Boston dit humour noir où un kidnapper dépressif en mal d'enfant coaché efficacement va rebooster sa carrière.
Un roman noir,des nouvelles,des pans de vie mais également des portraits forts,une approche psychologique imparable et le vécu d'un Boston délinquant à la fois glauque et haut en couleurs.
A lire:Boston noir!
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Boston noir est divisée en 3 parties intitulées « La peur et la haine », « Des squelettes dans le placard » et « Les voiles du mensonge ». Cette dernière est, selon moi, la moins passionnante. En plus de la nouvelle de Dennis Lehanne qui signe également l’introduction, les autres textes sont l’œuvre d’écrivains bostoniens plus ou moins connus. De plus, chacune d’elle est ancrée dans un quartier différent illustrée par la carte qui se trouve au début du livre. Ayant eu la chance de visiter à quelques reprises la capitale du Massachussetts, cela m’a permis de connaître un visage plus sombre de cette belle ville. Si elle offre l’apparence d’une cité tranquille, à force de creuser nous découvririons des coins plus sombres ou inquiétants.
« Femme sol » est, sans aucun doute, ma nouvelle préférée. Ayant hérité de son père d’un débit de boisson, une femme attise la convoitise d’un concurrent bien décidé à en prendre possession. Cette histoire m’a rappelé un western et son saloon.
Lecture agréable que ces 11 nouvelles qui composent Boston noir mais rien d’exceptionnelle non plus.
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Le plus mauvais de la trilogie consacrée au gangster Joe Coughlin
Un pays à l'aube et Ils vivent la nuit jetaient un regard historique bouleversant sur Boston au début du XIX éme siècle
Le pauvre Joe se perd entre devoir , fidélité , amitié , amour et le lecteur aussi
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J'ai bien aimé la suite de la trilogie commencée avec "un pays à l'aube". Les aventures et surtout mésaventures de Joe. L'auteur maîtrise parfaitement les codes du polar. La trilogie mériterait d'être portée à l'écran par un grand Scorcèse et des acteurs majeurs italo-américains...
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Une semaine fatigante, peu d'envie de lire vraiment, mais à chaque fois que je voulais juste lire quelques pages, impossible de m'arrêter....Ce n'est pas tant l'histoire, pourtant agréable, que l'écriture de D. Lehane et sans doute aussi du traducteur! En deux-trois mots, on se retrouve dans une ambiance, une époque, et la magie opère, et pourtant que de violence!
Une lecture que je conseille, sans dévoiler l'histoire: moi, j'aime découvrir; comme le prix est élevé, il faut parfois être sûr; si vous aimez Lehane, vous ne le regretterez pas (pas polar!)
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