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Critiques de Didier Lett (29)
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Viols d'enfants au Moyen Âge

Crimes sexuels au Moyen Âge





C’est d’un sujet à la fois nouveau, nécessaire et douloureux que Didier Lett s’est saisi : dans Viols d’enfants au Moyen Âge, l’historien de la famille et du genre livre la première étude détaillée sur la pédocriminalité dans une ville médiévale italienne, Bologne, à partir de ses registres criminels entre 1343 et 1474.




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Viols d'enfants au Moyen Âge

L’historien a trouvé dans les registres criminels de Bologne entre 1343 et 1474 matière à renouveler en profondeur la compréhension actuelle d’une question plus sensible que jamais, la pédocriminalité.
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Les Enfants au Moyen Age Ve - XVe siècle

Fonder un travail sur l'enfance au Moyen Âge sur le rapport que l'on peut faire sur la manière de la traiter et les références scripturaires à l'Ancien ou au Nouveau Testament est intéressant dans la mesure où au-delà du simple discours on peut identifier des exemples de comportement à l'égard de telle ou telle catégorie d'enfants (nobles, bourgeois, paysans, pauvres, orphelins, frères et soeurs, dans les phases d'éducation et d'instruction) ou dans le devoir de se former à un métier (ce que pouvait aider à faire un père si le savoir professionniel se transmettait ), voire dans celui de survivre quand on vivait de rien.

L'enfant sujet et l'enfant-objet, celui qui se développe ou celui que l'on façonne, on voit bien que, même dans le moule, son identité n'est pas complètement ignorée, l'individu enfant ne reste pas aussi anonyme qu'on voulait bien le dire à une époque. Danièle Alexandre-Bidon et Didier Lett ont fait un excellent travail.
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Frères et soeurs : Histoire d'un lien

Un frère jumeau et deux petites sœurs également jumelles, voilà avec qui j’ai grandi, avec bonheur, mais pas toujours. Les disputes, voire les rivalités ont été le lot quotidien de ma fratrie (et de mes parents, ne les oublions pas !), mais j’ai des souvenirs indélébiles avec ces trois personnes qui, en plus de mes parents, ont fait de moi qui je suis. En tant qu’individu, je suis sœur de L., N. et ML. Et ce n’est pas prêt de changer : (BEST) BIG SISTER FOREVER !



C’est avec plaisir et attention que j’ai lu ce court essai très documenté et bourré de références. J’y ai trouvé un tas de futures lectures et je suis ravie d’y avoir retrouvé Les météores, superbe roman de Michel Tournier mettant en scène des jumeaux (comme c’est bizarre…)



Didier Lett m’a aidée à faire le point sur certains qualificatifs souvent mésusés ou intervertis. Sont germains les enfants issus des mêmes parents. Sont utérins les enfants issus de la même mère (ça, c’était facile !). Et sont consanguins les enfants issus du même père.



Je ne suis pas très versée, ni vraiment friande de psychanalyse, mais avec des mots et des concepts simples, Didier Lett montre comment la relation (ou la non-relation) adelphique est importante dans la construction de la personnalité et de l’identité des individus.



Sans jamais être pontifiant, l’auteur balaie près d’un millénaire de relations adelphiques et c’est tout à fait passionnant !

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Une histoire de l'allaitement

Il s'agit surtout d'une histoire de l'iconographie chrétienne et post-chrétienne très riche sur l'allaitement. Le passage du sacré au profane est évident; ce qui l'est moins, c'est toute la kyrielle de métaphores et de connotations multiples que les différentes sociétés ont attribuées à cet acte si "naturel" (par ex. la Charité romaine vs la charité chrétienne...). Il y eut aussi un grand nombre d'idées reçues chez nos aïeux: par ex. l'idée que le lait maternel est du "sang blanchi". Enfin la concurrence entre l'allaitement et le biberon, jusqu'aux années 1980, n'est pas sans rapport avec le développement commercial de celui-ci, et de l'iconographie publicitaire relative...

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Hommes et femmes au Moyen Âge. Histoire du g..

A travers 3 grandes parties (I. Genre et Identité; II. Genre et Culture et III. Genre et Société) et 12 chapitres (parmi lesquels : 1. Les fondement de la distinction de sexe; 4. Des identifications sexuées; 8. Droit, sexe et pouvoir; 12. Dans l'intimité des couples), Didier Lett dresse une synthèse très intéressante sur le genre au Moyen-Age. A cette époque les distinctions entre genre, sexe et sexualité n'existent pas. Les hommes et les femmes doivent se conformer au modèle qu'attend d'eux la société médiévale tant en matière de rôle, de statuts que de comportements. Cet essai est passionnant et la bibliographie sélective, particulièrement fournie, en fin d'ouvrage me permettra d'approfondir le sujet.
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Lettres à mon père

Dans la collection « Mots intimes » des Editions Robert, Didier Lett présente Lettres à mon père que l’opération Masse critique de Babelio m’a permis de recevoir et je les en remercie.

La lettre au père et à la mère, la lettre de compliments aux grands-parents étaient des genres couramment pratiqués jusqu’il n’y a pas si longtemps et faisaient l’objet d’un apprentissage dans les classes.

On pourrait donc trouver surannée cette édition d’échanges épistolaires. Et pourtant, le choix de D. Lett et la présentation qu’il fait des textes réunis ici rendent tout à fait indispensable ce recueil.

En effet, à côté d’auteurs qu’on pourrait considérer comme classiques (Mirabeau, Hugo, Guizot ou Kafka), d’autres épistoliers moins connus sont à découvrir ici : des étudiants du XIIIe siècle à Françoise Dolto, Jean Gabin ou François Truffaut… Et pour clore ce volume, la lettre d’Anne Wolinski à son père, écrite le lendemain même des événements tragiques de Charlie Hebdo. Cette dernière mériterait à elle seule l’achat du recueil.

À travers les lettres, nous parcourons donc des siècles de relations filiales qui esquissent une micro-histoire sociale. Du respect à l’amour, de la froideur aux reproches : les lettres montrent que ces sentiments ont été de toutes les époques : les uns demandent de l’argent : c’est le cas des étudiants, comme de Jules Renard ou de Jean Gabin. D’autres lettres sont des réquisitoires, comme celle de François Truffaut ; certaines lettres sont formelles, d’autres spontanées… Beaucoup sont des tentatives de se justifier, d’autres des adieux…

Voici donc un petit recueil qui en accompagne d’autres, parmi lesquelles Lettres à ma mère ou Lettres à mes frères et sœurs et que je recommande à tous, jeunes et vieux.


Lien : http://artetlitterature.blog..
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Lettres à mon père

A travers cet ensemble de lettres collectées par l’auteur de ce recueil, le lecteur découvre la nature et l’évolution des relations père-enfant via les écrits de figures connues, et ce à travers différentes époques. Les lettres offertes à la lecture n’émanent pas uniquement d’enfants (du point de vue de la filiation), mais certaines autres sont écrites par un père à sa descendance. Parmi les visages célèbres, nous retrouvons Mozart, Kafka, Françoise Dolto, Elsa Wolinski, Victor Hugo et sa fille Léopoldine, et d’autres encore… Chacune des lettres est précédée d’une présentation de son auteur, accompagnée d’une remise en contexte de l’écrit qui suit.



A la lecture de ces lettres, certaines caractéristiques des relations père-enfant semblent se dessiner. Ainsi apparaît la figure paternelle imposante, à qui l’enfant doit honneur et respect, traits récurrents dans les relations père-fils. Se profile alors l’importance de la figure de l’homme et du père dans une famille, quelle que soit l’époque. Le père semble aussi être celui qui détient les cordons de la bourse, élément qui ressort aussi régulièrement dans les échanges, lorsque le fils demande de l’argent à son père pour subvenir à ses besoins et à ses aspirations, qui sont par ailleurs souvent en contradiction avec la volonté de ce même père…



Bien qu’ayant évidemment des traits communs avec une relation père-fils, les exemples relatant une relation père-fille m’ont semblé plus emplis de tendresse, avec toujours ce respect et cette admiration que voue l’enfant à la figure paternelle.



Autre élément relevé pendant ma lecture : la distance entre parent et enfant semble s’atténuer au fil des années pour laisser davantage de place à une nouvelle proximité ; paradoxalement, il devient plus facile de s’affranchir ouvertement de l’emprise paternelle, chose qui semble inconcevable dans les premières lettres lues, datant d’une époque plus lointaine.



La lettre qui clôt ce livre, celle d’Elsa Wolinski à son père disparu (Wolinski, célèbre dessinateur de presse tué dans l’attentat envers le journal satirique Charlie Hebdo) m’a particulièrement touchée… On ressent toute l’émotion et le lien fort et unique qui lie une fille à son père, décuplée ici par la tragique et soudaine disparition de celui-ci…



Malgré le retard que j’ai pris dans la publication de cette chronique, je peux vous affirmer que cet ouvrage se lit rapidement, et sera à même de susciter l’intérêt chez toute personne qui s’intéresse de loin ou de près a la teneur et à l’évolution des relations familiales à travers le temps (dans le cas de ce livre, les relations père-enfants).



Merci à Babelio et aux éditions Le Robert pour l’envoi de ce livre.
Lien : http://lismoisituveux.com/le..
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Lettres à mon père

Je tiens tout d'abord à remercier Babelio ainsi que les éditions Le Robert pour ce jolie livre qui m'a fait voyager à travers les siècles et les histoires de famille avec une facilité incroyable...

Que dire de ce condensé d'émotion ? L'âme sensible que je suis n'a d'ailleurs pas pu s'empêcher de reporter sa lecture jusqu'au dernier moment. Pas du tout parce que le sujet ne m'intéressait pas, bien au contraire, mais parce que je m'attendais à être particulièrement touchée par cet ouvrage... Et c'est exactement ce qui s'est passé !

Les lettres les plus anciennes sont sans aucun doute les plus surprenantes pour nous puisque bien éloignées de nos relations actuelles. On y découvre, en effet, un quotidien historique extrêmement différent du nôtre et donc, des liens paternels qui peuvent nous sembler froid. Mais malgré ces vouvoiements et ces marques d'autorité qui reviennent systématiquement, au fil des lettres, on voit bien apparaître cet amour légèrement dissimulé.

Les relations qui défilent dans l'ouvrage sont toutes, sans exception, réellement intéressantes. On passe du petit désaccord à d'énormes conflits tout en découvrant la peine et l'amour derrière chaque tournure de phrases, c'est magique.

Les deux dernières lettres de ce livre sont celles qui m'ont sans aucun doute le plus émue. Anne Goscinny et Elsa Wolinski ont évidemment un mode de vie bien plus semblables aux nôtres et donc, il est plus facile de s'identifier à leurs relations qu'à celles des autres. Mais elles ont surtout, à mes yeux, trouvé exactement les bons mots pour décrire leurs sentiments.

Ce ne sont cependant pas les seules à m'avoir touchées, je me suis laissée prendre au jeu du voyage dans le temps et je pense avoir parfaitement réussi à me plonger dans des situations historiques qui m'étaient quasiment inconnues...

Les photos, les courtes biographies (reprenant uniquement l'essentiel), les brèves explications du contenu des lettres ainsi que les citations en sont l'unique cause. Il rend le livre en tant que tel extrêmement complet et surtout, il nous permet de nous mettre parfaitement dans le contexte avant chaque lettre sans pour autant tomber dans une lecture lourde parce trop pleine d'informations. Au contraire, le tout est parfaitement fluide et se lit très rapidement !

Cette masse chronique est donc pour moi, un totale réussite puisque j'ai découvert un ouvrage bien différent de mon style habituel et qui me donne pourtant envie de réitérer l'expérience encore, encore et encore. J'ai été émue, j'ai voyagé à travers les époques et je ne me suis pas ennuyée un seul instant...
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Lettres à mon père

Cet ouvrage propose de découvrir une "petite histoire des relations paternelles à travers la correspondance de personnages célèbres". Les lettres qui y sont retranscrites sont toutes présentées par Didier Lett, agrégé d'histoire et professeur d'histoire médiévale à Paris VII.



On y croise des personnes célèbres - de grands écrivains comme Jules Verne, Victor Hugo, Gérard de Nerval, mais aussi Françoise Dolto, François Truffaut, Albert Einstein, Mozart Berlioz et plein d'autres. Certaines sont touchantes, par exemple celle de Victor Hugo à sa fille Léopoldine quand on sait à quel point sa mort quelques années plus tard bouleversera l'écrivain. D'autres sont d'autant plus intéressantes qu'elles apportent non seulement une idée de la vie à une époque (le statut d'un écrivain par exemple dans la lettre que Nerval écrit à son père pour justifier de son choix) mais elles font aussi apparaître une évolution des relations entre père et enfant époque après époque. En effet, même si les lettres présentées dans ce recueil ont été majoritairement écrites au cours des deux derniers siècles, l'auteur a choisi également de présenter des lettres plus anciennes, la première datant du milieu du XIIIe siècle. La dernière est quant à elle la plus récente car il s'agit de celle écrite par Elsa Wolinski à son père le jour de sa mort lors des attentats de Charlie Hebdo. C'est sûrement celle qui m'a le plus touchée.



Ce qui est remarquable, c'est qu'à travers les âges, on retrouve quand même plus ou moins les mêmes thèmes dans ces lettres : cela peut-être de l'amour filial et paternel très fort et du respect ou au contraire l'occasion de régler ses comptes, d'alimenter un conflit sous-jacent. On retrouve aussi souvent des demandes d'argent qui expriment un manque évident d'indépendance financière à certaines époques.



J'ai bien aimé la remise en contexte par l'auteur de chaque lettre en guise d'introduction, avec une rapide biographie de l'auteur au moment de l'écriture de la lettre. Les illustrations et le graphisme utilisé dans cette série de livres (Lettres à mon père, Lettres à ma mère, Lettres à mes frères et sœurs...) font de cette nouvelle collection, Mots intimes, des éditions Le Robert, une belle nouveauté qui ravira les amateurs d'échanges épistolaires, mais aussi ceux qui souhaitent découvrir des éléments historiques de façon plus intime.
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Lettres à mon père

Je suis en retard pour publier mon avis sur ce livre. Pourquoi ? Parce que j’ai eu du mal à entrer dedans, du mal à m’y intéresser. Et pourtant…



Pourtant, j’avais très envie de le lire quand j’ai accepté la proposition de Babelio.



Pourtant, des lettres d’enfants adressées à leur père, ça ne pouvait que me parler.



Pourtant, à travers ces lettres, on en apprend beaucoup sur l’évolution des rapports parents-enfants et de la société au fil des siècles, du Moyen Âge à nos jours.



Pourtant, j’ai beaucoup aimé la lettre de François Truffaut à son père. « Non, je n'ai pas été un "enfant maltraité" mais simplement pas "traité" du tout, pas aimé. » De toute cette colère, de tout ce ressentiment, il fera un film.



Pourtant, j’ai également beaucoup aimé la lettre de Jean Gabin à son père. Ce mélange de crainte et de respect. Obligé de lui quémander de l’argent, il craint la colère de ce dernier. « Je vais te demander quelque chose, mais avant tout, ne pousse pas les hauts cris ! » C’est d’ailleurs une constante tout au long de ces lettres, les enfants réclament de l’argent à leur père. Constante aussi, les rapports souvent compliqués, la nature est ainsi faite…



Pourtant, j’ai aimé les mots qu’Einstein adresse à son fils, ceux de Françoise Dolto à son père, les échanges de Victor Hugo avec sa fille Léopoldine. Et comment ne pas être touché par la lettre, posthume, d’Elsa Wolinski à son père ?...



"Papa, on dirait que tu dors.

Mais tu dors pas, t'es mort.

Pour dehors, Wolinski est vivant.

Mais pour moi, t'es plus là.

Elsa a perdu son papa."



Pourtant, pour être totalement honnête, je me suis surpris à piocher et piocher encore, ici ou là, dans ces lettres ou à relire un texte de présentation de l’auteur, et universitaire, Didier Lett. D’ailleurs, c’est peut-être là que le bât blesse un peu, le côté travail universitaire qui manque un peu de fantaisie. De plus, il est clair que mon intérêt pour ces lettres allait de pair avec mon intérêt pour les personnalités évoquées.



Au final, une lecture en demi-teinte pour moi mais il pourrait bien en être autrement pour vous.





Merci à Babelio et aux Éditions Le Robert.


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Lettres à mon père

C’est toujours un réel plaisir de recevoir des lettres. Et en lire aussi.

Alors lire ces lettres présentées dans ce recueil, des lettres de divers horizons, d’époques différentes, de grands hommes ou d’inconnus, adressées à un père, aimant ou non, est un divertissement des plus agréables.

A travers les siècles, à travers ces lettres, on discerne bien la psychologie humaine, faite avec un père et une mère, avec une éducation, un environnement, une matrice familiale. L’homme nait et est élevé au sein d’une tribu. Et il en ressort tout plein d’amour, ou tout plein de haine…Ca dépend... On entrevoit en tout cas qu’un être est ce qu’il est par les rapports qu’il entretient ou qu’il a entretenu avec ses parents.

La richesse d’une lettre, outre l’énorme émotion qui peut en émaner est de découvrir une facette inconnue d’une personnalité, comme quelques auteurs ou acteurs ou autres cités dans l’ouvrage tels Jean Gabin, Mozart, Truffaut… Ecrire un livre ou réaliser un film est une chose, lire une lettre du même romancier ou du même cinéphile en est toute autre : une lettre engage, dresse une vérité plus « vraie », plus profonde, plus réaliste, …

Un grand merci aux éditions LE robert, à leur enveloppe couleur bonbon et à l’auteur évidemment .

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Lettres à mon père

Merci Babelio et les éditions Le Robert pour ce cadeau, un envoi soigné comme un cadeau de Noël avant l'heure.

Si je commence par les remerciements c'est parce que j'ai entre les mains un bel objet, précieux même très précieux : en effet je crois que les générations futures ne pourront pas lire de belles déclarations au fil des siècles à partir du XXI ème, car les moyens de communication ont muté et effacent d'un simple appui sur une touche...



Je voyage du Moyen-Age au XXIème, le ton des lettres et les préoccupations ont bien changé.



"Je termine ma lettre , mon vénéré père, et que Dieu tout-puissant vous protège, et vous donne la victoire sur vos ennemis et la prospérité pour toute la vie". Votre humble serviteur et fils aîné.

"Quoi ! Mon père, vous l'Ami des hommes, vous traitez avec un tel despotisme votre fils !"Votre humble et très obéissant serviteur et fils.

"Pour vous plaire, mon excellent père, je sacrifierais mon bonheur, ma santé et ma vie-mais pas mon honneur. Il m'appartient-et il doit être pour vous au-dessus de tout" Fils très obéissant.

"Aujourd'hui que tout disparaît devant cet horrible malheur, tu dois connaître son âme telle qu'elle était..."Ton fils soumis et respectueux.

"Adieu mon cher papa, croyez que je ne suis pas si éloigné d'être tel que vus me désirez, et que je vous dédommagerai un jour des peines que je vous ai causées." Votre respectueux et tendre fils.

"Ton nom que je porte me fait l'effet d'une couronne..." Ta soumise et respectueuse fille.

"Un artiste peut être parfaitement heureux et vivre heureux". Adieu, mon cher papa, ton fils qui t'aime.

"Je ne tends qu'à un but et à une consolation, c'est que tu me voies un jour heureux, comme je crois mériter de l'être et que tu me connaisses bon, comme je sens que je le suis." Ton fils

"J'ai été attendri à la vue de ta résignation et de ta bonté." Adieu et bonheur à tous

"Me voilà dans un de ces embarras fréquents dont on ne sait pas trop par quels procédés sortit. J'avoue qu'il me faut une certaine audace pour me tourner une fois de plus de ton côté."

"Couvre-toi bien. N'attrape pas froid. Mets deux paires de chaussettes et graisse bien tes souliers pour l'humidité."

"Père bien-aimé, Récemment, tu m'as demandé pourquoi je prétendais avoir peur de toi. Comme d'habitude, je n'ai pas été capable de te répondre, d'une part à cause de la crainte, justement, que j'ai de toi ..."

"Je pense à ton anniversaire, Papa, à toute ta vie, dont l'autre soir tu m'as raconté les débuts."Françoise

"Cher Père...Je vais te demander quelque chose, mais avant tout, ne pousse pas les hauts cris! ...ne crie pas et ne m'engueule pas. Ton fils

"Vous partiez le samedi en ne me laissant pratiquement rien. Je le débrouillais en volant du sucre...."

"La première chose à laquelle j'ai pensé quand j'ai compris seule que tu étais mort c'est :"Papa n'a plus d'oreilles, il ne m'entendra plus.""

"Mais tu dors pas, t'es mort. Pour dehors, Wolinski est vivant. Mais, pour moi, t'es plus là. Elsa a perdu son papa."



Je ne savais comment chroniquer ce petit "bijou", et en choisissant d'extraire une phrase des lettres j'ai voulu montrer l'évolution des échanges et du rapport enfant-père...

Ces textes parlent d'eux-mêmes.



J'ai pris un grand plaisir à cette lecture et je vais lire d'autres lettres de cette collection. Ces échanges épistolaires sont de belles fenêtres ouvertes sur le monde à travers le temps.

Une mention spéciale à Didier Lett pour le soin apporté à chaque introduction.
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Lettres à mon père

« Lettres à mon père » est comme son nom l’indique un recueil de correspondances entre les pères et leurs enfants, qui s’étendent du Moyen Age à nos jours.

L’auteur Didier Lett, professeur d’Histoire et spécialiste de l’histoire de la famille, nous permet à travers un texte introductif de prendre connaissance de la situation familiale et des relations qui unissent chaque personnage évoqué à son père ou à son enfant. La lettre exposée ensuite est ainsi compréhensible pour le lecteur.

Ces échanges épistolaires, présentés chronologiquement, sont tout autant d’exemples de relations paternelles complexes. Pourtant, on peut dégager à la lecture de ces lettres des thèmes récurrents, et cela, quelle que soit l’époque : la demande d’argent (des étudiants du XIIIe siècle à leurs parents, Jules Renard à son père, mais aussi Victor Hugo ou encore Hector Berlioz aux leurs), la volonté de défendre un choix professionnel, le plus souvent artistique alors que le père souhaitait voir son enfant suivre la même carrière que lui, plus « sérieuse » (Jules Verne, Hector Berlioz, Gérard de Nerval), l’amour filial empreint d’admiration (Léopoldine Hugo, Paul Eluard, Anne Goscinni et Françoise Dolto), les tendres recommandations d’un père à son enfant (François Guizot à sa fille Henriette, un poilu à son fils, un résistant à sa fille, Einstein à son fils) et enfin les relations conflictuelles liées à un sentiment de crainte et d’incompréhension (Mirabeau, Mozart, Kafka).



La lettre qui m’a très certainement le plus touchée est celle de François Truffaut à son beau-père. Revenant sur son film « Les 400 coups » (en grande partie autobiographique) qui a provoqué l’indignation de ses parents, il proclame que ce film est certainement moins violent que la lettre que son beau-père lui a adressée. Et dans la longue réponse du cinéaste, celui-ci rappelle : « […] Maman me détestait tellement que j’ai cru, pendant un an, qu’elle n’était pas ma vraie mère. […] Non, je n’ai pas été un « enfant maltraité » mais simplement pas « traité » du tout, pas aimé et se sentant complètement de trop […] ».



Ces relations décrites entre un père et son enfant apparaissent finalement intemporelles. Apaisées ou conflictuelles, il ressort de manière évidente que dans chacune d’elles l’enfant espère la reconnaissance et l’amour de son père. Le fait même de continuer à écrire à un père qui vous a rejeté (je pense à Gérard de Nerval) montre à quel point ses reproches et son indifférence sont blessants pour l’enfant, même devenu adulte. Aujourd’hui, rien n’a vraiment changé, la figure paternelle (et maternelle mais ce n’est pas le sujet ici !) reste essentielle dans une vie. Enfin, la principale évolution est sans doute dans la façon dont les enfants s'adressent à leurs pères, avec une écriture plus familière où l'on n'hésite plus à exprimer clairement ses sentiments.



Merci à Babelio de m’avoir fait découvrir ce recueil instructif et émouvant où chacun peut certainement retrouver un peu de sa propre relation avec son père.

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Lettres à mon père

Les éditions Le Robert proposent une nouvelle collection autour des lettres avec « Mots intimes ». Lettres à mon père a été dirigé par Didier Lett, agrégé d'Histoire et Professeur d'Histoire médiévale, qui a voulu montrer l’évolution dans le rapport enfant/père. Ainsi nous allons partir à la rencontre de personnages célèbres à travers le temps et leur correspondance.



L’ouvrage est présenté de façon chronologique, on va aller à la rencontre de Mozart à Jean Gabin, en passant par Jules Verne ou encore François Truffaut, pour terminer avec une lettre magnifique d’Elsa à son père Wolinski. On constate très vite un style d’écriture moins guindé au fil des pages même si une requête revient très souvent malgré le temps passant. Les enfants ont bien souvent besoin d’argent pour vivre leur vie d’artiste. Alors même si les relations n’étaient pas au beau fixe avec le père, cela ne les empêchaient pas souvent sous couvert de donner des nouvelles, de demander de l’aide financière.



Outre l’argent, l’espoir de reconnaissance par son père de son choix de vie est très présent. Les pères choisissent un chemin pour leurs garçons qui se résument bien souvent à être médecin ou avocat. Mais certains sentent au plus profond d’eux que c’est la musique où l’écriture qui les appellent. Alors comment devenir respectable avec des métiers artistes ? La postérité parlera bien entendu pour eux.



La troisième thématique qui ressort, c’est l’amour véritable et sincère. On trouve quelques lettres de Victor Hugo à sa fille chérie, Léopoldine. Il avait été complétement anéanti à sa mort. J’ai été touché par la lettre qu’un père adresse à sa fille peu de temps avant de se faire fusillé et qui lui demande d’avoir confiance dans l’Homme et dans l’humanité. La lettre la plus touchante, c’est la dernière, celle qui clôt l’ouvrage. Elsa qui écrit une lettre posthume à son père, Wolinski, mort à Charlie Hebdo en janvier dernier. Un magnifique témoignage d’amour à un père qui lui manque trop chaque jour. L’amour ne va pas sans la haine et la colère, que François Truffaut a pu avoir envers ces parents qui l’ont maltraité et jamais aimé. « Non, je n’ai pas été un « enfant maltraité » mais simplement pas « traité » du tout ».



La lecture du livre est agréable et simple. Toutefois, cela n’est pas suffisant à en faire un ouvrage intéressant. Malgré une présentation, précédent chaque lettre, cela ne m’en apprend pas beaucoup plus. De surcroît, les lettres pour la plupart ne sont pas présentées dans leur intégralité. Un choix a été fait et tout choix oblige une certaine prise de partie sans que cela en soit justifié. Puis, il y a quelques détails qui m’ont chagriné comme par exemple, dans la présentation c’est noté « ci-dessous » alors que la lettre est à côté. En effet, lorsque l’ouvrage est écrit les feuilles se suivent les unes derrière les autres, mais à l’impression, elles se côtoient côte à côte.



Cependant, j’ai beaucoup aimé la mise en page et le choix du papier. Des couleurs bleu et verte, (des teintes dites masculine), mises en harmonie sur l’ensemble du livre avec des rappels discrets à chaque page, rendant l’ouvrage plus dynamique. Je crains que pour les relations mère/fille se soit la couleur rose qui prime. Le papier est très blanc et épais, rendant la lecture confortable



Une lecture en demi-teinte de ce recueil de lettres qui à première vue avait l’air réjouissant. Un joli emballage pour un contenu qui manque un peu d’intérêt et de consistance.
Lien : https://22h05ruedesdames.wor..
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Lettres à mon père

Merci à Babelio et aux éditions Le Robert ,pour m'avoir permis de faire cette découverte .

Je dois dire que l'envoi dans conditionnement soigné ( une belle petite pochette rouge) m'a énormément plu. C’était très original , comme si on voulait nous dire : attention ce livre mérite une attention particulière. Ce livre est un petit florilège d’échanges épistolaires comme le titre l'indique entre enfants et parents.

Il s'agit en fait d'une étude de l’évolution des relations filiales à travers le temps, et la société.

Et j'ajouterais que peut être la couverture est un peu "too much" pour ce contenu

Par l'intermédiaire de ces lettres , l'auteur tend à démontrer que l'évolution des relations filiales n'est plus à prouver. Si au Moyen -Age, les lettres sont très protocolaires et traduisent un grand respect ,dû au père , avec de nombreuses formules ampoulées de respect, au fil des siècles nous passons à des missives qui traduisent plus les sentiments, quelques soient leurs auteurs.

C'est très émouvant de rentrer dans l'intimité de ces personnages, découvrir les sentiments qu'ils éprouvaient pour leur père. De personnages publics il deviennent si humains,avec leurs peines ou leurs joies

Chaque lettre est mise dans le contexte de l'époque, nous rappelle l'identité des auteurs. Certaines sont très émouvantes, d'autres sont assez déconcertantes, comme celle de Berlioz qui s'obstine a écrire à son père , en justifiant ses choix de carrière mais surtout en lui demandant de l'argent.

Pour autant, même si j'ai pris plaisir à lire certaines missives, je me suis parfois ennuyée avec certaines. Si ces lettres choisies n'étaient pas écrites par des personnages connus, je crois bien que personne ne s'y intéresseraient, ces lettres là tendent de démontrer le pouvoir financier des parents sur leurs enfant , phénomène assez sociétal, je dois dire. Toujours est il que ce recueil nous montre simplement le plus souvent ,comme les enfants quelque soient leur age , cherchent toujours la reconnaissance et l'amour du père

En fait je ne m'attendais pas (quand j'ai choisi ce livre) à ce que l'auteur fasse une analyse des relations sociales et humaines , à travers les ages, j'étais juste curieuse de découvrir , quelles relations des personnages très connus pouvaient avoir avec leurs parents.

C'était à lire tout simplement.
Lien : http://missneferlectures.ekl..
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Lettres à mon père

Je remercie tout d'abord Babelio et les éditions Le Robert pour m'avoir donné l'opportunité de découvrir ce livre vers lequel je ne me serai jamais tournée de moi-même (je l'ai d'ailleurs reçu dans une très jolie enveloppe rouge, comme un petit cadeau). Je suis d'une nature plutôt curieuse et j'aime bien découvrir un peu tout genre de livres. Celui-ci n'est pas un roman et habituellement, je ne lis que ça mais j'ai été contente de découvrir ce livre plutôt original.



C'est une sorte de recueil de lettres écrites par des pères pour l'un de leurs enfants ou parfois par un enfant pour son père. L'intérêt de ce livre, c"est ce que ce sont de vraies lettres écrites par des personnes connues telles que Victor Hugo, Paul Eluard et bien d'autres...



Ces lettres permettent de mieux comprendre les relations qui peuvent unir un père et son enfant. Elles sont d'ailleurs toutes assez différentes même si certains thème reviennent régulièrement tel que l'argent. Certaines relations paraissent assez hostiles alors que d'autres sont très douces et montrent un réel attachement entre le père et son enfant.



Ce que j'ai beaucoup apprécié, c'est que les lettres sont rangées dans l'ordre croissant, de la plus vieille à la plus récente. On peut ainsi remarquer des différences de langage, la manière de s'adresser à son père ou son enfant, souvent différente de la manière dont on le fait de nos jours en ce qui concerne les lettres les plus anciennes.



Le livre est fait de manière intelligente puisque personnellement, je ne connaissais pas toutes les personnes ayant écrit ces lettres mais l'auteur a pris le soin de présenter la personne rapidement et d'expliquer le contexte dans laquelle la lettre a été écrite.



J'aimerais également mentionner la dernière lettre, qui a été celle que j'ai préféré et que j'ai trouvé très touchante. C'est une lettre d'Elsa Wolinski écrite pour son père qui a été tué dans les attentats de Charlie Hebdo.



Ce genre de livres, ce n'est pas ce que je préfère lire mais ça fait du bien de changer un peu de genre de temps en temps et de s'ouvrir à des choses qu'on ne connaît pas. Je pense que ce recueil pourrait plaire à pas mal de personnes puisqu'on y retrouve toutes sortes de lettres écrites par des personnes venant de toute horizon et de différents siècles.
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Lettres à mon père

Je remercie Babelio de m'avoir sélectionné et aux éditions Le Robert et Des lettres de m'avoir permis de découvrir ce livre.



Bien que dans l'ensemble de ce petit recueil de lettres est intéressant surtout pour certains auteurs comme Gérard de Nerval à son père ou encore Elsa Wolinski à son défunt père, j'ai trouvé que le thème est assez répétitif surtout au niveau de l'argent ou de l'amour. Ces lettres qui mettent en avant des hommes ou enfants ne m'ont pas déplu mais il ne m'a pas lu non plus. Au début, j'ai eu un peu de mal avec la façon dont Didier Lett amis en avant ses lettres en nous fournissant des informations sur les lettres qu'on y retrouve mais, avec le temps, j'ai plutôt trouvé ça important pour nous situer le contexte.



Justement, les lettres se ressemblent par la qualité même si parfois les paroles des auteurs peuvent être cru et dur mais aussi d'une tendresse extra-ordinaire. C'est assez étrange au vu des périodes traité qui va du Moyen-Age au XXI ème siècle. L'essentiel a retenir du travail de Didier Lett s'est la transition sur le temps et la compréhension du temps/siècle.



J'ai trois auteurs dont j'ai eu quelques émotions dont la dernière auteure, Elsa Wolinski, qui parle de son père qui est mort dans l'attentat de Charlie Hebdo. Son écrit est vraiment d'une sensibilité à coupé le souffle. Malheureusement, tous les écrits ne sont pas d'une tel qualité et de ressentiment.



Malgré ma petit déception du début, ce recueil que nous offre Didier Lett est sympathique mais ne traite pas assez à fond les lettres qu'il a choisi de nous transmettre.
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Lettres à mon père

Ce recueil de la nouvelle collection Mots intimes des éditions Le Robert propose de retracer la "petite histoire des relations paternelles et filiales à travers la correspondance de personnages célèbres". En réalité, Didier Lett, qui présente ce recueil, a également ouvert ses pages à quelques anonymes, et y mêle quelques lettres écrites par les pères eux-mêmes. D'autres recueils sont consacrés aux relations maternelles ou fraternelles, ou encore aux lettres de rupture.



La présentation chronologique des textes permet de saisir l'évolution des relations paternelles et filiales au cours du temps, le ton se faisant moins guindé, les anecdotes racontées plus personnelles, les formules utilisées laissant davantage paraître les sentiments éprouvés. Peu à peu, la figure paternelle autoritaire (à laquelle il est bien difficile de s'opposer, ne serait-ce que pour choisir sa propre voie professionnelle) s'efface pour laisser place à ce que l'on appelle aujourd'hui les nouveaux pères. Chaque lettre est précédée par une courte notice biographique, présentant son auteur et son contexte, ce qui éclaire certains points des courriers présentés.



La plus ancienne date du Moyen-Âge, rédigée par deux jeunes étudiants que la fréquentation de l'université a éloignés de leurs parents. La plus récente, déjà célèbre, est signée par Elsa Wolinski le soir du 7 janvier dernier. Une constante, du moins dans les plus anciennes d'entre elles : la demande d'argent. Qu'il s'agisse de donner des nouvelles, de parler de ses projets ou d'annoncer un décès, beaucoup se concluent, parfois sans transition, par la réclamation d'une "petite rallonge".



Beaucoup sont écrites par des hommes, le plus souvent ayant déjà atteint l'âge adulte. Françoise Dolto fait doublement figure d'exception, elle dont on peut découvrir plusieurs extraits de sa correspondance, de 6 ans (lorsque son père est mobilisé dans une usine d'armement) jusqu'à 30 ans, alors qu'elle est devenue médecin.



Beaucoup sont des écrivains, mais tous, même le plus anonyme, manient la plume avec aisance. A l'heure où l'on échange plus volontiers des sms, ces textes sont un vrai bonheur de lecture. J'en soupirerais presque d'aise devant les imparfaits du subjonctif.



Ce fut un véritable plaisir de découvrir un peu de l'intimité de certaines personnalités. Je dis toujours que j'adore me pencher par-dessus l'épaule des écrivains, et c'est un peu ce que m'a permis ce recueil. Quel bonheur de lire une lettre de Victor Hugo adressée à sa Didine. Que cet immense écrivain donne du Charlot, du Toto ou encore de la Dédé à ses enfants m'a emplie de ravissement. D'autant plus que, jusque là, tous ces gens se tiennent et tiennent leur place. Si l'affection n'est pas absente des missives échangées, elle se cache davantage entre les lignes. La lettre de Victor Hugo détonne donc un peu, si on s'en tient au courrier représentatif de son époque. Je dois dire que, dans l'ensemble, j'ai pris davantage de plaisir à lire les lettres les plus récentes, y ressentant davantage d'émotions, moins de dévotion et des rapports plus d'égal à égal, moins marqués par l'aspect pécuniaire (même si, sur le plan de la langue et de l'Histoire, les lettres qui précèdent sont également très agréables et intéressantes à lire).



J'ai découvert dans ces lettres la vie de François Truffaut, dont j'ignorais tout. Et que cette lettre est extrêmement forte (le terme est bien faible) et bouleversante; elle est sèche, elle claque en assénant ses quatre vérités, avec pour conséquence de rompre les liens déjà ténus entre le réalisateur et ses parents.



J'y ai trouvé de l'émotion, beaucoup d'émotion, dans les très belles lettres d'Anne Goscinny, d'Elsa Wolinski, d'un poilu parmi d'autres, d'un petit garçon sous Vichy ou d'un prisonnier de guerre. Elles disent la peur, la perte, le manque, l'amour et tout ce qui reste quand l'autre n'est plus. Elles disent l'importance de se parler ou de s'écrire tant qu'on le peut, et les souvenirs que l'on chérit par la suite.



J'y ai trouvé également, souvent, de l'admiration, un désir de bien faire, de "faire passer la pilule" lorsque l'on ne suit pas la voie tracée par le père, la culpabilité qui pointe parfois son nez mais qui ne suffit pas à renoncer à ses aspirations personnelles, et souvent, un grand besoin de reconnaissance.



Ces échanges épistolaires permettent de saisir, en quelques trop brèves pages, le glissement qui s'est opéré sur le plan des relations au père, de même que la place de la religion dans la famille, notamment. La qualité de la langue, le soin visiblement apporté à cette correspondance, la quasi absence de lettres dans les 50 dernières années (celles d'Anne Goscinny et Elsa Wolinski sont adressées à leur père décédé), nous montrent à quel point nous avons perdu l'habitude d'écrire à ceux qui nous sont chers. Il est tellement plus simple, et plus rapide, aujourd'hui, d'envoyer un mail voire un sms. Dans 50 ans, dans 60 ans, quelles traces pourront-nous encore trouver de la façon dont se nouent les relations familiales? Quels témoignages directs seront encore accessibles? De quoi donner envie d'écrire à mon père (qui se demanderait quelle mouche m'a piquée...) ou, en tout cas, de lui offrir ce petit recueil.



Merci à Babelio et aux éditions Le Robert pour cet agréable voyage dans le temps et dans la vie de ces auteurs, qui m'a enchantée dès réception de l'enveloppe, soignée et rouge comme un paquet cadeau, et pour lequel je ne regrette qu'un goût de trop peu.
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Lettres à mon père

Merci Babelio ainsi que les éditions Le Robert pour m'avoir permis de lire cet ouvrage remarquable. Je l'ai reçu avec une enveloppe colorée comme un paquet cadeau ...

Ils est très intéressant ,riche et les lettres qui ont été choisi par l'auteur ont bel et bien été écrite .. On est dans des écrits réels et donc dans des histoires vécues . On a des précisions très pointues et on entre un peu dans l'intimité des auteurs .

L'évolution des relations entre les Pères et leurs enfants est non négligeable au travers des siècles. La première lettre est écrite au 13ème siècle et la derniere date du 7 janvier dernier , lettre très émouvante D'Elsa Wolinski à son père assassinés lors des attentats.

L'utilisation de la langue française et son évolution est assez remarquable .. Mirabeau vouvoyait son père.La hiérarchie est respectée et l'accent est mis sur ce Père respecté et qui est le pilier de la relation familiale ainsi que sa place stratégique au sein de la famille.

Avant chaque lettre une description de chacune des auteurs est faite. Ce qui donne des renseignements et précise le contexte temporel spatial.

Toutes ces lettres me confortent dans ma conviction qu'une relation père enfant est essentiel pour le développement sociologie affectif de tout un chacun et nous permet de devenir un être à part entière . Le Père tient une place cruciale et son image est fondamentale .

Je me retrouve dans ce livre .. Car moi même j'ai eu une relation fusionnel avec mon père et sans lui je n'aurait jamais été l'adulte que je suis .

Quelle lecture ...

Maintenant je n'ai qu'une envie compléter cette collection.

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