AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Dirk Kurbjuweit (24)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Peur

Le début de " Peur " ne s'embarrasse pas de détails : le père de Randolph Tiefenthaler est en prison ! A soixante - dix sept ans , il a tué d'une balle en pleine tête le voisin de ses enfants , Randolph et Rebecca et de ses petits enfants , Paul et Fee. La victime ? Un certain DieterTiberius . le mobile ? harcèlement.....

Bon , voilà , c'est bien dramatique mais que s'est - il donc passé pour qu'on en arrive à ce dénouement ? à des extrêmes heureusement rares...

On va pénétrer l'enfance , l'adolescence et la vie de couple de Randolph .Son enfance , elle est marquée par un rapport compliqué avec un père qui a , pour seule passion , les armes . Une adolescence un peu rebelle et une vie conjugale qui se délite un peu lorsque surgit le mystérieux Tibérus dont le venin va peu à peu gagner les Tifenthaler . Et c'est l'enfer , le doute des amis , de soi - même, de l'autre , l'impuissance d'une société pour laquelle les preuves doivent être irréfutables.....Que faire pour sauver sa famille quand tout s'oppose , quand tout se ligue ...Le venin ... le poison...

C'est un roman qui , après l'amorce explosive , se met lentement en place , un peu trop lentement , à la limite de l'ennui et puis on se prend au jeu , on se prend d'une certaine compassion pour Rebecca et Randolph ,on assiste à la reconstruction d'un couple dans l'adversité, un couple assez mal en point au début du récit .

Se pose la question fondamentale du droit de chacun et chacune dans une démocratie, un droit régi par un ensemble de lois sans lesquelles la vie collective perd tout son sens , des lois que tout un chacun juge parfois un peu...." Dura lex sed lex ".

Peu de personnages sympathiques parmi les principaux mais une belle description de ce qu'est l'humanité , la nature humaine , les limites posées par la société . C'est une belle réalisation , bien écrite ( ou traduite ) à laquelle il manque toutefois , à mon avis , un peu de " peps".

Sans être inintéressant, ce roman ne m'aura pas vraiment marqué même si je le trouve intelligent et sujet à réflexion , ce qui , en soi , est déjà pas si mal.

Et puis , attention , attention à vos voisins et si la fumée de leur barbecue vient vers chez vous ,plutôt que de sortir le bazooka , faites vous donc inviter.....
Commenter  J’apprécie          510
Peur

Comment se fait-il que Randolph Tiefenthaler ait laissé son père tuer de sang-froid, à sa place, Dieter Tiberius, l'homme qui le harcelait, lui et surtout sa femme Rebecca ? Son père a quand même écopé de huit ans de prison !

Pas de panique, ainsi commence ce livre.



Randolph, architecte et sa femme Rebecca, belle et intelligente, ont deux enfants qu'ils aiment. Sans être riches, ils vivent aisément, ont acheté un appartement à Berlin, dont le sous-sol est loué à Dieter Tiberius, un quarantenaire vivant seul, paraissant calme et soucieux d'établir une relation de bon voisinage. Puis tout va se compliquer assez rapidement. De simples amabilités à un harcèlement moral insidieux, jusqu'aux accusations ignobles, Tiberius pourrira la vie de cette petite famille tranquille. Pourquoi ? Comment en est-on arrivé au meurtre ? N'y a-t-il pas des lois, une police, des services sociaux ? C'est cette histoire que raconte Randolph, le narrateur, un peu comme s'il écrivait le journal de sa vie.



La peur. Elle n'est pas seulement omniprésente tout au long du livre. Elle est multiple ! Et Randolph soulèvera, une à une, chaque facette de ce trouble qui l'empêche de vivre pleinement, sans faux-fuyants.



La narration, d'une écriture délicate, ricoche habilement entre les souvenirs d'enfance de Randolph, l'analyse de la situation, ses questionnements sur l'état de son couple et les épreuves auxquelles sa famille doit faire face.



Je n'en dirai pas plus, je ne veux pas bouder votre plaisir à lire ce livre. Bien écrit mais sans fioriture, il s'avale en 2-3 bouchées et une fin surprenante entraîne de nouvelles interrogations et une remise en question sur le sentiment que le lecteur éprouve à l'égard du narrateur.

Quoique, à y bien réfléchir...



J'aimerais ajouter que la couverture reprend "thriller". Ce n'est pas un thriller, mais un roman.

Commenter  J’apprécie          285
Peur

Un harcelèment diabolique dans la banlieue berlinoise.

*

A l'occasion de l'évènement "les quais du polar", j'ai choisi ce thriller allemand peu conventionnel. Il est étiqueté tel quel mais à proprement parler, je le rangerais dans la catégorie "roman sociétal".

*

On rentre dans l'intimité d'un architecte berlinois, marié et père de 2 enfants.

C'est même un journal où il relate l'avant/après d'un évènement majeur qui a fait basculer sa vie du côté obscur (?).

*

Le début démarre sur le père de l'architecte....en prison!

Je ne spoile rien. Le père de Randolph a tué de sang-froid le voisin du dessous. Il purge sa peine. Le fils, pétri de remords, se confesse.

Il raconte donc son enfance normale (il insiste là-dessus), la rencontre avec sa femme, les effets de la guerre froide sur sa famille, ses pérégrinations solitaires....

*

Puis petit à petit, nous dévoile la descente lente et douloureuse de leur funeste sort.

La famille se retrouve au centre d'une machination abjecte et insidieuse. Le harceleur n'est autre que leur voisin.

*

Le titre du roman "Peur" est bien là le thème central. La peur sue par tous les pores des personnages (TOUS).

Peur des armes, l'insécurité, l'incapacité à protéger les siens.

Jusqu' où peut aller un homme civilisé confronté à la cruauté?

Quels sont ses moyens de protection mis à sa disposition?

Quel est le rôle de la loi? Peut-on (et doit-on) l'enfreindre quand celle-ci fait défaut?

*

L'auteur dépeint avec beaucoup de justesse les craquèlements du vernis social, d'une classe aisée et bourgeoise, pétrie de conventions progressistes.

C'est très noir et dérangeant.

Qu'aurait-on fait à la place de Randolph? Pouvons-nous juger son acte (et/ou celui de son père)?

Je me souviens d'une phrase-choc: "Tout a commencé là : la cruauté de nos propos, notre arrogance ont scellé nos premiers pas vers la barbarie" (dixit Randolph et sa femme pour parler de leurs actes envers leur harceleur).

*

Un sujet de société bien traité, une plume magnifique et très juste, osant "fouiller" très loin dans l'âme de chacun de nous, si loin que ça en devient dérangeant et vaguement nauséeux. Cette situation pourrait arriver à chacun d'entre nous. Prenez garde......
Commenter  J’apprécie          250
Peur

Si vous aimez "L'adversaire" d'Emmanuel Carrère, alors vous allez aussi aimer ce roman. Un peu comme dans "Chanson douce" de Leila Slimani, le lecteur reçoit au début du roman un indice, mais pas l'histoire complète. Ce n'est qu'en lisant, qu'on découvre peu à peu une histoire qui pourrait arriver à tout le monde. C'est peut être ça le plus frappant. Pas de pathétique ni de fioritures inutiles. Le romancier laisse au lecteur toute sa place. Phrases courtes et fluides, la traduction de l'allemand vers le français est une véritable réussite ! Au premier abord, le sujet ne me passionnait pas vraiment, mais dès que j'ai commencé à lire, je n'ai pas pu m'arrêter. En un weekend je l'avais fini.
Commenter  J’apprécie          50
Peur

Randolf Tiefenthaler, architecte berlinois, mène une vie heureuse, tant au niveau personnel avec son épouse et ses enfants, qu'au niveau professionnel. Jusqu'au jour où leur voisin, Dieter Tiberius, occupant un appartement dans la même maison qu'eux, devient de plus en plus envahissant. Jusqu'à ce jour où le couple découvre un courrier obscène, comprenant de très graves accusations à leur encontre.

Ils commencent alors une vie de peur et de terreur, d'autant plus quand la police et leur avocat leur explique que rien ne peut être fait pour les aider tant qu'il n'y a pas d'agression physique sur leurs personnes.

C'est le début pour eux d'un calvaire quotidien face à la perversité de ce voisin devenu plus qu'indésirable. Livrés à eux-mêmes dans ce combat pour leur droit à une vie tranquille, toutes les solutions envisageables commencent à s'ouvrir à leur réflexion.



L'écriture surfe sur une peur qui va crescendo, permettant aux souvenirs d'une jeunesse atypique de refaire surface, mélangeant les peurs d'hier avec celles d'aujourd'hui. Jusqu'où pouvons nous aller pour protéger notre famille ? Quelles décisions prendre quand on se trouve aculé à un tel sentiment de terreur ? Quand la peur s'installe de manière insidieuse et vous poursuit sournoisement, peut-on rester maître de soi ?



Un récit qu'il est difficile de lâcher, et dont on ressort marqué, d'autant plus qu'il est tiré de faits réels.

Premier roman que je lis de cette nouvelle maison d'édition, qui laisse augurer de bien belles découvertes littéraires.

Commenter  J’apprécie          30
Peur

En résumé : Un très très bon roman !

PEUR est un thriller qui reste longtemps en mémoire, un peu comme un vin reste en bouche, ou la chanson du réveil en tête…

Mais est-ce vraiment un thriller ? A cette question, je répondrais non ; Il s'agit plutôt d'un excellent roman sociétal qui pose de bonnes questions sur la vie, la société, la justice, les relations père-fils en général et qui nous invite à découvrir la vie, les plaisirs, les peurs et les tourments d'un jeune couple aisé vivant dans une banlieue de Berlin.

On en vient à se poser une question : Qu'aurais-je fait moi-même ?

De la philosophie en barres !
Commenter  J’apprécie          20
Peur

En quête de polars récents, j’ai essayé en faisant mes emplettes de varier les genres et opté d’abord pour un thriller. C’est du moins ce que m’a laissé croire la collection et le titre du roman plein de promesses : Peur. J’en frissonnais d’avance. Hélas, ce petit roman allemand ne fait pas du tout peur.



C’est un roman qui commence par la fin. Le narrateur rend visite à son père dans ce qui pourrait être une maison de retraite. Mais non, c’est une prison, car il a tué un homme. Il l’a fait pour son fils et sa famille, harcelés par leur voisin du dessous. S’ensuit le récit du harcèlement qui bien sûr ira crescendo. Pourtant le roman manque de rythme, sans doute parce que le récit est entrecoupé des souvenirs d’enfance du narrateur, auprès d’un père collectionneur d’armes à feu à Berlin-Est. C’est assez réaliste et d’une grande justesse psychologique. Car il n’y a que dans un polar qu'on admet d'emblée l’existence d’un psychopathe capable de vous pourrir la vie. Dans la vraie vie, on ne veut pas y croire. Alors le narrateur va au début minimiser la dangerosité de son voisin et tarder à réagir.



Le titre trouve une explication au coeur du roman. Non la peur n’est pas celle du lecteur, ni seulement celle du narrateur harcelé par son voisin. Mais celle d’un petit garçon face à un père violent, colérique, menaçant et armé jusqu'aux dents. Et celle de ce père qui s’entraînait au tir chaque semaine, comme pour se prémunir d’un danger imaginaire.



Là où le roman est assez malin, c’est qu'il joue justement avec notre attente de lecteur de thriller. Pour ce lecteur, il n’y a aucun doute à avoir, le psychopathe est potentiellement dangereux. Le narrateur a donc raison d’avoir peur et nous adoptons d’abord son point de vue facilement. Puis le doute s’insinue, alors même que nous constatons qu'il ne s’agit pas vraiment d’un thriller…
Lien : https://mesespaces.blog/2019..
Commenter  J’apprécie          20
Peur

Avant toutes choses, sachez que ce roman n'est pas un polar à proprement parler, mais plutôt un récit de vie ancré dans une ambiance bien malsaine. Ma lecture a été une véritable montagne russe : d'abord intriguée, j'ai ensuite trouvé certains passages extrêmement longs et ennuyeux.

D'autant plus qu'on connait déjà l'issue dès le début du roman. En vérité, il ne s'agit que les faits rapportés par Randolph, le tout couplé avec quelques épisodes de son passé dans l'Allemagne de la guerre froide. 



Au début, je me demandais où l'auteur voulait en venir, ce qu'il cherchait à démontrer...



"La nuit suivante, sa tirade à propos de la prison n'a cessé de me hanter. Ses mots me terrifiaient, car ils le rendaient invulnérables. Tout ce que j'avais considéré être à mon avantage se retournaient contre moi. : ma famille, mon métier, ma vie confortable, mon argent, ma réputation. J'avais tout à perdre, lui rien."



Puis, l'auteur commence à pointer l'aspect horrible de la situation de Randolph et de sa famille, face à un homme qui - sans dépasser aucune limite de la loi- les détruit petit à petit. Insinuation, intimidation cachée, rien qui ne peut toucher la loi, rien, et que faire face à un homme qui n'a rien à perdre ? 

Ce roman m'a vraiment perturbé, tout d'abord en abordant la relation de Randolph avec son père, un père anxieux, cherchant par les armes à se rassurer face aux menaces. Ces armes auxquelles il veut former ses enfants.... 

Ensuite, car ce roman prouve à quel point le harcèlement peut prendre des formes considérablement vicieuses. Qu'il peut détruire petit à petit un être humain ou même plusieurs.

Enfin, l'auteur nous dépeint aussi l'humanité dans toute se splendeur, prête à tout pour son petit confort... Et aussi prête à tout pour le garder. 

Un roman inclassable, qui dépeint un héro assez neutre, pathétique sur quelques aspects, humain quoi !  Mais ce livre n'est en rien un thriller, ni vraiment un roman noir. 



NOTE GLOBALE

15/20

Un récit de vie parfois lourd, qui se limite à deux éléments surprenants : un au début, un à la fin et c'est tout (et j'ai vite deviné, zut alors). Mais qui aborde des thèmes cruciaux tels que le harcèlement, les limites du système judiciaire et notre rapport à la sensation d'injustice. Un récit très intéressant sous l'aspect humain, mais absolument sans aucune action ni suspense. 
Lien : https://limaginairdenael.wor..
Commenter  J’apprécie          20
Deux sans barreur

Un autre roman chez Babel J qui fait penser à ‘J’apprends l’allemand’. La fusion entre les deux garçons n’est pas consommée, pas d’amour partagé ici, une gémellité obstinée, des joutes fratricides. Deux sans barreur c’est l’embarcation de 2 gamins qui grandissent ensemble contre tout, et cherchent à ne faire qu’un. Très belle écriture pour cette histoire très forte, minée d’évènements étranges, ces morts suicidés qui s’écrasent au jardin, ce pont qui surplombe qu’il faut défier, la route ses bruits permanents ses dangers véhiculés, l’huile des mains qui poisse dans le garage du père, la découverte très poétique du corps de la femme, l’autre qui se tait et taira son désir le plus profond. Un roman puissant sur les limites du partage et du secret, sur l’homosexualité refoulée, peut-être.
Commenter  J’apprécie          21
Deux sans barreur

Ce livre est l'histoire d'une amitié inconditionnelle telle qu'on peut en connaître à l'adolescence. "La nuit où la fille tomba du ciel, Ludwig devint mon ami". Le roman commence ainsi. Ludwig et le narrateur se sont trouvés, comme on dit, et ne se sont pas quittés entre douze et dix-huit ans. L'école, les loisirs, le téléphone, c'est l'âge où on se dit tout et où on a beaucoup à se dire ! Et comme sport, ils en choisissent un qui nécessite d'être complètement en communion avec l'autre, l'aviron deux sans barreur, c'est-à-dire que les deux rameurs doivent avancer à la même cadence exactement et effectuer en même temps les manoeuvres. Leur défi pendant toutes ces années : battre des jumeaux qui pratiquent ce sport. Mais Ludwig a une sensibilité exacerbée, il est toujours celui qui propose de nouveaux défis, tente de nouvelles expériences. Rien n'est jamais acquis pour lui, il faut toujours aller plus loin. Le ton du récit annonce que cette histoire n'aura pas de happy end....



Ce petit livre est vraiment magnifique. Le style sobre nous fait entrer au plus profond de cette histoire et des sentiments du narrateur. C'est le type même du "roman d'apprentissage" qui présente la lente transformation d'un enfant en adulte par le passage de cette période passionnée et douloureuse de l'adolescence. Le personnage de Ludwig qui nous apparaît toujours à travers le récit du narrateur est complexe, ardent, et son amitié pour le narrateur n'est pas sans ambiguïté. Le narrateur au contraire parait entrainé par Ludwig, il est fasciné par lui mais lui cache quand même des éléments importants de sa vie (ses relations avec sa soeur notamment). L'absence totale de références géographiques ou temporelles en font, de plus, une histoire vraiment universelle. Vraiment ce récit est un coup de coeur pour moi.
Commenter  J’apprécie          20
Peur

Les Éditions Delcourt ont lancé un “pôle littérature” en 2018 et c’est une idée de génie ! Ce premier livre lu dans leur collection me laisse sans voix …

Randolph - le narrateur - et Rebecca son épouse, vont vivre avec leur deux enfants, Paul et Fee, l’horreur du harcèlement de voisinage. Ils vont devoir endurer cette épreuve avec un immense sentiment d’impuissance. Un récit terriblement angoissant et déroutant …

Dirk Kurbjuweit aborde ici le thème de la peur - justifiée ou non - irraisonnée et bouleversante, que tout humain peut connaitre sur le chemin de son existence. Telle la peur du père de Randolph, à l’époque de la construction du mur de Berlin, qui ne se sent en sécurité qu’avec sa collection d’armes … Telle la peur du petit garçon et de l’adolescent qu’il fut et qui craignait que son père puisse un jour les tuer tous, sur un coup de colère ou de folie … Telle la peur de ce couple qui imagine que l’on puisse croire les propos diffamatoires de leur cinglé de voisin, M. Tiberius .

J’ai ADORÉ ! C’est fort et fin, une analyse psychologique remarquable, d’une justesse et d’une intelligence rares !
Commenter  J’apprécie          10
Peur

L'auteur diffuse la peur tout au long du roman comme un venin mortel, un peu à la façon dont le Petit Poucet sème ses cailloux.
Commenter  J’apprécie          10
Deux sans barreur

Le journaliste et écrivain allemand Dirk Kurbjuweit signe avec Deux sans barreur un roman magnifique sur l'amitié. Johann et Ludwig ont douze ans quand ils font connaissance et nouent une amitié qui leur lierai jusqu'à l'âge de dix-huit ans. Nous suivons la vie de ces deux amis, inséparables au point de vouloir être semblables comme seuls des frères jumeaux pourraient l'être.



Le dénouement est sans réelle surprise mais amené avec beaucoup de pudeur et de finesse. J'ai été marqué par ce paragraphe qui reflète bien le style, à la fois simple et profond, du roman :



Bien sûr, Ludwig me manque, mais il ne faut pas croire que j'en serai définitivement accablé. Le deuil est aussi une forme de compagnie, je ne suis jamais seul. Non pas que je parlerais avec Ludwig ou je ne sais quoi, je ne crois pas à ce genre de choses. Simplement, je me demande souvent ce qu'il aurait bien pu penser, faire ou dire maintenant. Je peux être franchement gai dans ces moments-là. Ces derniers temps je ne peux m'empêcher de sourire intérieurement quand je lis quelque chose sur les clones. Je doute fort que les biologistes arrivent jamais à faire ressembler un être humain à un autre comme Ludwig et moi nous sommes ressemblés.
Commenter  J’apprécie          10
Peur

Le père a commis un meurtre. Le narrateur, fils du meurtrier, revient sur les origines de cet acte. Une remise en situation qui lui permet de faire une analyse de son couple, de sa vie & de la société dans laquelle il vit.

Roman fou, à l’écriture incisive, aux réflexions aussi justes que glaciales. Peur démontre que tout le monde est surveillé, que tout le monde a sa part d’ombres. Malsain, obsédant, biopsie d’un couple en perte de vitesse, ce roman est d’une rare puissance.
Commenter  J’apprécie          10
Peur

Le titre est peut-être un peu osé, je vous l’accorde. Je ne suis pas morte de peur à la lecture de ce roman allemand.



C’est plutôt le narrateur et sa famille qui ont failli mourir de peur, même si c’est leur voisin qui finalement est décédé. (Pas de divulgâchions, on l’apprend dès les premières pages).



Randolph, dans la confession que nous lisons, nous apprend comment et pourquoi s’est déroulé le drame.



Nous découvrons aussi l’enfance de Randolph, une enfance particulière avec un père passionné d’armes à feu et qui a tenté d’insuffler sa passion à ses trois enfants.



Et puis la famille habitait Berlin Ouest, avec son atmosphère si particulière.



Un roman qui nous fait nous interroger sur nos positions de petits-bourgeois.



Mais qui pose en toile de fond le rapport des allemands à la peur.



Une lecture qui ne laisse pas indifférent. Un roman comme je les aime.



L’image que je retiendrai :



Celle des plats compliqués que mange Randolph dans des restaurants étoilés de Berlin. Que de chichis….
Lien : http://alexmotamots.fr/peur-..
Commenter  J’apprécie          10
Peur

Ce livre fait partie des nouveautés de la nouvelle branche des éditions Delcourt : Delcourt littérature . Je vous invite à aller voir le catalogue qui promet de belles surprises. J'aurais l'occasion dans quelques temps de parler d'un autre livre de cette maison d'édition.



Le début de ce livre m'a un peu surprise, on connaît déjà le dénouement : le meurtre du voisin par le père du narrateur. Cela pourrait caser un peu le livre et ne pas donner envie d'aller plus loin.

Sauf que ce qui reste d'intéressant est de savoir comment on en est arrivé là. Pourquoi le père de Randolph a décidé de tuer ce voisin d'en dessous ?



Le narrateur va nous raconter son parcours de vie qu'il s'agisse de son passé (d'où il vient, qui sont ses parents, son frère et sa sœur...) mais aussi des moments qui ont précédés ce meurtre. On fait des allers et retours entre ces deux périodes.

Les retours dans le passé sont intéressants, l'auteur nous dépeint une Allemagne au moment de la guerre froide. Vivre cette période du point de vue d'une famille plutôt banale est très intéressant et bien documenté. On comprend ainsi d'où vient le narrateur et pourquoi il est ce qu'il est aujourd'hui. Le personnage du père et ce qu'il représente pour le narrateur est intéressant pour comprendre un peu les choix qu'il fait dans le présent.

Ces moments sont aussi parfois un peu long dans le récit. L'auteur se perd un peu dans les détails qui pour beaucoup n'apporte que peu de chose au récit. Cette partie est pleine de longueur. Cependant ce n'est pas ce qui est le plus intéressant dans ce livre.



Ce qui prend le plus de place et ce qui nous intéresse le plus sont les moments qui ont précédés ce meurtre.



On prend très vite conscience du sentiment qui va envahir ce couple face à ce voisin très étrange. Le narrateur nous dit tout ce qu'il ressent au fur et à mesure des agissements de son voisin. Très vite j'ai ressenti un malaise mais aussi d'injustice. L'auteur fait en sorte que l'on soit un peu à la place du narrateur pour bien comprendre ce qu'il vit avec sa famille. On va même plus loin car l'auteur fait en sorte que l'on se pose nous même la question : qu'aurions nous fait à sa place ?

On voit très bien toutes les étapes qui ont mené le narrateur à cette seule solution pour retrouver un peu de paix dans sa famille et dans son couple.

L'ambiance qui s'installe devient obsédante. A peine un chapitre se finit qu'on a très envie de savoir la suite. L'alternance avec ces scènes et celles du passé du narrateur nous garde en haleine et donne un rythme au livre.



L'auteur en profite aussi pour montrer un système judiciaire dans un État de droit avec ses défauts. Même si l'action se passe en Allemagne, je pense que l'on pourrait la transposer en France sans grand changement. Le sentiment d'injustice est très actuel dans notre pays et aussi le faite de ne pas se sentir en sécurité.



On ressort de ce livre avec beaucoup des interrogations par rapport au comportement que nous aurions eu à sa place ainsi que sur le poids du passé par rapport à ce que nous sommes. Le twist à la fin du livre remet certaines choses en question. Sans trop en dire, on reste un peu sans voix et on se sent un peu floué par rapport à ce que l'on nous raconte depuis le début. Cependant un certain trouble reste ainsi qu'une certaine pitié pour cet homme, le narrateur.



Cette lecture monte en puissance plus l'issue fatale arrive. Tout aurait pu être complètement différent si d'autres décisions avaient été prises.



C'est un petit coup de cœur car je pense que ce livre me restera longtemps en tête.
Lien : http://leslecturesdamandine4..
Commenter  J’apprécie          10
Peur

Ce journaliste est parvenu à transposer sa propre expérience pour lui conférer une dimension quasi universelle. Et soudain, on se prend à regarder derrière soi, durant la lecture, se demandant si quelqu’un ne nous observe pas. Surtout vos voisins…
Lien : https://www.actualitte.com/a..
Commenter  J’apprécie          10
Peur

Si vous cherchez de la friction, des vacheries entre voisins, passez votre chemin !

Ce roman traite de liens familiaux et plus précisément de sa Majesté Randolph, personnage qui m'a déplu de plus en plus au fil des pages. Il nous raconte sa vie, de son enfance à son mariage (qui n'est pas inintéressante) mais pas non plus extraordinaire.





Commenter  J’apprécie          00
Peur

Ce roman peut apparaitre rebutant, voire déroutant mais jamais inintéressant.

Le narrateur qui n’est autre que le principal protagoniste du récit nous conte son histoire et celle de sa famille depuis son enfance jusqu’aux derniers événements qui ont conduits le père de Randolph en prison…pour meurtre .

Randolph Tiefenthaler est architecte, marié et père de deux charmants bambins. Ils vivent dans une charmante résidence située dans un quartier agréable de Berlin . Le seul bémol à ce bonheur parfait est situé au sous-sol de leur appartement. Il se nomme Dieter Tiberius . Ce voisin solitaire, dont la famille identifie la présence grâce aux films qui passent sur sa télévision, va se faire de plus en plus intrusif voire aller jusqu’à harceler les Tiefenthaler à travers des lettres laissées devant leur domicile . Des lettres de dénonciations où le sinistre bonhomme va jusqu’à accuser les parents d’abuser de leurs enfants, accusations qu’il complète de plaintes auprès de la police.

Une situation qui devient aussi insoutenable qu’insoluble pour Randolph et sa famille , le voisin n’ayant commis aucun acte répréhensible . Que de faire ? Déménager ? Se débarrasser du voisin gênant ? Le tuer ?



L’auteur allemand Dirk Kurbjuweit s’est appuyé sur sa propre expérience pour ficeler cette histoire implacable , qui , à bien y réfléchir , pourrait arriver à tout le monde . Que ferions-nous dans pareille situation ? Bien difficile de le dire . Car ici il n’y pas ici de gentils et de méchants personnages mais uniquement des êtres sensibles , réfléchies mais positionnés dans une situation complexe voire inédite . La peur que représente aujourd’hui la menace de Tiberius n’est peut être que la longue suite de peurs ancestrales , ancrées dans la mémoire et qui ne demandent qu’à ressurgir quitte à ce qu’elles se traduisent par la mort d’un homme ..

Commenter  J’apprécie          00
Peur

L'écriture est fluide et les chapitres sont courts ce qui rent la lecture agréable. Il est un peu long à démarrer, peut être dû au fait de beaucoup de description et de mise en place du cadre.

Cette histoire n'est pas du tout ce à quoi je m'attendais, c'est une histoire de harcèlement, une lente descente incontrôlable aux enfers ou se mèle un sentiment d'injustice et d'impuissance. Cette famille qui se retrouve seule face à un prédateur psychologique. On ferai n'importe quoi pour sa famille, pour ses enfants, ils nous rendent si vulnérables que la raison nous abandonne...
Lien : https://m.facebook.com/story..
Commenter  J’apprécie          00




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Dirk Kurbjuweit (84)Voir plus

Quiz Voir plus

Un peintre- Un tableau

Ce tableau représente le plus jeune fils du peintre, Claude, au domaine des "Collettes" à Cagnes sur mer. Il avait acheté ce domaine pour sauver les oliviers: "Ce sont les arbres les plus beaux du monde, d'une majesté rare, alliée à une légèreté aérienne". Ce peintre avait trois fils: l'ainé fut comédien, le deuxième réalisateur et Claude est devenu céramiste. Il a changé plusieurs fois de style. "Le déjeuner des canotiers" est l'une de ses toiles les plus célèbres. Il s'agit de:

Claude Monet
Alfred Sisley
Edouard Manet
Gustave Caillebotte
Auguste Renoir

1 questions
35 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}