Doan Bui

J'ai vécu pendant quinze ans dans une tour des Olympiades et c'est sans doute ce qui m'a attirée vers ce roman que j'ai beaucoup aimé. Déroutée au départ par le côté documentaire du roman où les vies des personnages n'apparaissent qu'en notes de bas de page, j'ai apprécié la suite où le romanesque l'emporte. Des vies brisées d'immigrés ravagées par les suites du colonialisme. La dernière partie nous invite à un autre délire, celui des Olympiades transformées pour devenir un des quartiers les plus prisés de Paris. Un roman, mais aussi une réflexion sur les drames souterrains qui hantent la société française où les enfants des immigrés, des français nés en France peinent à trouver leur place.
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Une autre belle découverte!

Je ne connaissais pas l’autrice de ce roman. Mais la couverture et la 4e m’ont tout de suite interpellé. J’aimais l’idée de ces tours et tout le microcosme qui en découle.

J’ai donc commencé ce roman, et les premiers chapitres m’ont laissé un peu dubitative. J’aime quand les chapitres sont courts et j'ai un peu de mal avec certains personnages. Mais, j’ai appris à les connaître et finalement j’ai beaucoup aimé.

On y parle de racisme, de sexisme, de religion, de la place des femmes, du capitalisme et plein d’autres sujets.

Le ton employé est assez cinglant, mais il m’a plu.

Dans la grisaille de la routine quotidienne, le sensationnel, le spectaculaire et le surnaturel nous permettent d’échapper à l’ordinaire. Mais le jeu de l’imposture n’est amusant que si nous en acceptons les règles. Ceux qui se laissent abuser risquent gros : argent, crédibilité, intégrité... Certains y ont laissé la vie. Aujourd’hui, la désinformation est partout, mais le mal est ancien. L’histoire regorge de faux-semblants de toutes natures. Le Cheval de Troie, modèle mythologique de la supercherie, fait ainsi écho aux problèmes contemporains d’un monde dominé par Internet. Embarquons pour un voyage dans le temps et aventurons-nous au gré des fraudes et falsifications qui ont jalonné l’histoire tout en gardant un œil sur la réalité des choses.

une BD qui explique aux petits et aux grands ce que sont les fake news, comment on les construit, qui les créé, comment elles se propagent et ce qu'elles peuvent entraîner ! C'est pédagogique et ludique tout en étant "consistant".

Parfait pour amorcer une discussion, un débat, des recherches plus approfondies ...

je pense l'utiliser en classe, au lycée !

Super intéressante cette BD !... Un peu triste au début, je n'arrive pas à ne pas m'identifier à ces parents qui ont perdu un enfant et à qui des sceptiques osent dire que "Ce n'est pas vrai, vous n'avez jamais eu d'enfants". Mais mis à part ce premier chapitre qui m'a beaucoup attristée, la BD est vraiment chouette et le sujet très intéressant. Et j'ai beaucoup ri en lisant les théories fantaisistes des uns et des autres. (Oui, je fais partie de ces personnes qui préfèrent rire plutôt qu'en pleurer). A lire. Vraiment à lire. "Une BD de salubrité publique" disent-ils et je suis d'accord. Que nous comprenions-tous comment nous nous faisons tous manipulés. Passionnant.
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Et si on nous mentait ? Et si la Terre était plate ? Et les vaccins, encore un truc qui nous empoisonne. Cliquons plutôt sur YouTube pour vérifier.

Voilà comment naissent quelques débuts de fausses bonnes idées, de réflexions erronées et de déductions illogiques. Dans cette bande dessinée, les auteurs décortiquent le fonctionnement des fake news, expliquent leur déroulé et scotchent le lecteur lorsque les extrêmes sont racontés. Et parce que les informations ont été prises à la source et que tout est bien exposé, les amateurs de fake news seront ravis de pouvoir tout remettre en cause. Les autres dévoreront l'ouvrage et le recommanderont chaudement !
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Une BD intéressante qui montre les différentes facettes du métier d'une journaliste en immersion lors de procès pour attentats terroristes, et en particulier l'affaire Merah. La jeune femme nous fait part de sa passion pour une profession qui la tient souvent éloignée de sa famille, mais aussi les questionnements et les doutes qui l'assaillent à certains moments. On voit aussi, par le biais de Twitter, comment l'opinion publique prend part aux procès et descend ou encense les parties adverses, ainsi que la fièvre qui empare les foules quant il s'agit des peines des terroristes. La BD montre aussi le sort réservé à leurs familles et les plaidoiries spectacles de leurs avocats. J'ai trouvé le propos intéressant même si je n'ai pas ressenti d'empathie particulière pour ces journalistes à l'affût du sensationnel. Enfin, comme toujours, le dessin de Leslie Plée, vient mettre un peu de légèreté sur ce thème ô combien douloureux.

Cette bande dessinée documentaire est bien menée. Point de pathos ou de témoignage trop prétentieux : la journaliste y raconte le travail qui forme son quotidien. On découvre l’horreur naturellement, la difficulté, mais l’incroyable besoin, aussi, d’avoir des personnes qui mènent à bien ses tâches. On ne peut donc que dire merci.
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Le père de Boan est plongé dans le silence depuis un AVC. La jeune femme, journaliste, prend conscience qu’elle ne sait rien de cet homme, si discret.



A la manière d’une enquête, elle se penche d’abord sur le mal qui ronge son père, sur sa personnalité envolée, les symptômes de la maladie.



Dans une seconde partie, comme résignée au fait que son père ne pourra plus la renseigner, elle se plonge dans le passé, recherche dans les archives, dans les souvenirs de famille, sur les lieux d’origine de ses parents. En même temps on sent qu’elle se cherche elle-même, elle, jeune française d’origine vietnamienne.



C’est un livre très personnel que Doan Bui nous livre là, le récit de sa quête et pour nous lecteurs, des mots justes pour entrevoir la réalité de tous ces enfants, et adultes, tiraillés entre différentes cultures, la part d’appropriation, de renoncement, de transmission ou de transgression des codes.



Si le début m’a semblé un peu long, j’ai apprécié de découvrir ensuite l’univers et la personnalité de l’auteure.
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J'ai trouvé ce roman à la fois touchant et en même temps complètement sincère. Sans jamais tombé dans le mélodramatique Doan Bui, qui prend son histoire familiale comme on mène une enquête (ce qu'elle fait déjà dans son métier de journaliste), nous emporte avec elle dans la recherche de ses secrets paternels. Ceux-ci sont surprenants, et on ne s'y attend pas forcément.

A la suite d’une attaque cérébrale de son père qui a figé son père dans le silence, Doan Bui journaliste à l’Obs va commencer à s’interroger sur ses origines et mener une véritable enquête pour découvrir qui fut réellement son père. Et ce sont de très belles pages qui nous sont données à lire sur l’enfance de l’auteur et sur l’histoire de son père. Et c’est la vie de son père, qui examinait les tumeurs au microscope, qu’elle va elle-même examiner au plus près. Et cela va forcément l’amener au Vietnam, terre d’origine. Un magnifique voyage intime et émouvant. C’est aussi un magnifique témoignage d’amour filial. Et bravo également pour cette magnifique photo de couverture.

BD très très intéressante de la journaliste Doan Bui. Le texte parle de beaucoup d'aspects du terrorisme, de ses procès et de ses protagonistes ; des éclairages variés qui donnent une grande profondeur au sujet. Je recommande vraiment de lire cet ouvrage captivant qui m'a énormément appris.



Le dessin de Leslie Plée est très doux et aéré, je l'ai trouvé tout à fait adapté au thème, il soutient le récit tout en n'alourdissant pas le livre.

Véritable plaisir de lecture avec ce roman d'une auteure que je découvre !

J'ai apprécié la richesse des éléments historiques tout au long de ce récit très documenté.

J'ai aimé faire connaissance avec chaque habitant de la Tour Melbourne, découvrir ce qui l'a conduit là, quelles sont ses attentes et ce que la vie lui réserve.

Par le microscope de son écriture, l'auteure sort de l'anonymat ces petites vies insignifiantes qui composent les foules des cités, les transformant en destinées uniques et importantes.

Des parcours de vie souvent poignants, en proie à l'injustice criante ou la bêtise odieuse, et qu'elle met en scène sur un ton sensible et humain.

Elles ne sont pas gaies ces existences, chaotiques et bousculées, cheminant cahin-caha vers un avenir parfois sinistre… et pourtant une vitalité se dégage, les retournements de situation surgissent, l'improbable est possible, le burlesque a sa place !

J'ai vraiment savouré la plume de l'auteure, l'ironie incisive et réjouissante avec laquelle elle pointe chaque absurdité historique, politique, ou culturelle.

C'est à la fois malicieux et décapant, comme toutes ces notes en bas de page, elles-aussi ‘petites, insignifiantes' mais essentielles !

Une auteure à suivre.

Coup de cœur pour cette BD qui explique et décortique les mécaniques du complotisme.

C'est simple, pédagogique et aussi alarmant bien sûr.

Cette BD devrait faire partie des lectures "obligatoires" dans écoles primaires, collèges et les lycées.

Une lecture utile et instructive !

Livre très bien écrit. J'y ai appris beaucoup de choses d'un point de vue culturel et historique (indépendance du Vietnam, Histoire du 13e arrondissement de Paris ...). Ces histoires qui se mélangent, se superposent, sont racontées de manière habile et originale. J'ai pris un grand plaisir à le lire ce roman! Juste le dernier chapitre, que j'ai trouvé un peu fantaisiste.

Donner la parole à un père qui ne peut plus parler (n’a jamais eu droit à la parole ?), quelle belle entreprise ! C’est ce que tente de faire Doan Bui dans ce livre.



Journaliste de profession, elle se rend compte que l’une des rares personnes qu’elle n’a pas interrogées est son père d’origine vietnamienne. Elle ne sait pas son Histoire et il ne pourra plus la dire maintenant qu’un AVC lui a pris la parole. Alors elle devient professionnelle et pose son père sous le microscope. Mais avant cela, elle devra accepter sa propre introspection.



Le Silence de mon père est un beau livre d’amour pour son père. Il fait bien comprendre les difficultés à être d’origine immigrée d’Asie du Sud-Est en France, a fortiori quand on est de la deuxième génération.



Il déroule en parallèle des secrets de famille tellement incroyable qu’ils en paraissent faux. Mais j’ose croire qu’il s’agit pour l’autrice d’être tout à fait honnête et non de créer du romanesque.



Beau libre que j’ai pris beaucoup de plaisir à dévorer.

Une bande dessinée toute en sensibilité pour traiter un sujet lourd : les procès des attentats terroristes.



Doan Bui est journaliste à l'Obs et spécialiste de ces procès. Elle prend appui sur le procès Merah pour immiscer le lecteur au cœur même de son métier et de la machine judiciaire. Tous les sujets sont abordés : les prévenus, les avocats, les victimes, les familles (des deux camps), les journalistes... Loin de tout manichéisme, Bui s'interroge et tente de comprendre. S'interroge sur son métier et le traitement médiatique, sur le deuil et la résilience des familles, sur l'humain derrière le terroriste, sur la culpabilité de sa famille, sur le travail des avocats (enfin surtout sur la stratégie de Dupond-Moretti)... Tente de comprendre comment un jeune se radicalise et passe à l'acte.



Le seul point négatif à souligner est le dessin tout en rondeur. Personnellement, il ne m'a pas dérangé. Mais la BD, rangée en rayon adulte dans ma bibliothèque, ne sort jamais. Je pense que les gens présument qu'elle est destinée au public jeunesse. Alors que non. La réflexion est profonde et pertinente, certains passages difficiles à lire. Le public visé est clairement adulte mais la couverture peut laisser penser le contraire, ce qui joue en sa défaveur. Malheureusement.

Ça ne m’était jamais arrivé.

Après avoir terminé la lecture du roman, je me suis lancé dans sa relecture dès le lendemain.

Je l’avais dévoré trop rapidement la première fois. Je me suis délecté la seconde.

Tout y est.

Récit grave et parfois humoristique.

L’autrice m’a emporté dans une histoire qu’elle connaît peut-être trop bien.

Quels que soient les années et les individus, l’intégration dans « la patrie des droits de l’homme » est douloureuse.

Suite aux lectures du roman, je suis allé découvrir la dalle des Olympiades.

Un monde ignoré à quelques stations de métro de chez-moi.

Les Olympiades, un ensemble d'immeubles du Chinatown parisien autour d'une dalle de béton grise. La famille Truong, des boat-people qui ont fui le Vietnam après la chute de Saigon, s'est installée là comme tant d'autres réfugiés vietnamiens et cambodgiens au début des années 80. Alice et Victor Truong qui vivaient de façon très aisée à Saigon se retrouvent dans leur petit appartement des Olympiades au milieu d'une communauté composée de personnages pittoresques parmi lesquels se trouve Clément, un français persuadé d'être la réincarnation du chien de Michel Houellebecq, son idole.



Le début du roman raconte la période de construction frénétique de tours à Paris à la fin années 60 - début des années 70 avec l'ambitieux chantier "Italie 13" interrompu par l'arrivée de Giscard d'Estaing au pouvoir. Les projets sont alors revus à la baisse, l'idée de planter des arbres est abandonnée, c'est l'ère du tout minéral.

Ensuite nous suivons le destin de trois amis vietnamiens et de leurs enfants. L'auteure retrace succinctement l'histoire du Vietnam, évoque les coutumes vietnamiennes, la sagesse ancestrale et souligne quelques différences flagrantes avec les habitudes françaises, comme la place essentielle accordée aux aînés au Vietnam opposée à l'individualisme français. Elle montre le mal être des enfants nés en France, leur difficulté à trouver leur place, tenus dans l'ignorance du passé de leurs parents au Vietnam.

La dernière partie qui décrit l'évolution de la France des Olympiades en 2045 est savoureuse. Un roman assez foisonnant, une lecture agréable.
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Un premier roman d’une grande intelligence, porté par une démarche aussi passionnante qu’audacieuse, aux marges de la sociologie et de l’histoire. Doan Bui s’intéresse à une tour et à ses habitant-es, que ses personnages soient de passage ou durablement installés au cœur de la Chinatown parisienne. L’ouvrage est très bien documenté, et toute sa force réside en un savoureux mélange de sérieux et d’absurdité totale. La tour est décrite comme le laboratoire d’expériences à la fois singulières et partagées, l’autrice naviguant avec une adresse certaine entre l’individu et le collectif, entre l’intime et le social, finalement entre l’intérieur et l’extérieur de la tour. Une excellente lecture.