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Citations de Dolores Redondo (270)


- Tout le monde a une face cachée, et tu la connais depuis peu, il est encore tôt pour porter un jugement sur elle, tu ne crois pas ?
- Il ne s’agit pas de ça. C’est une sorte d’appréhension, une sensation instinctive. Tu sais que je n’ai pas pour habitude de juger au premier abord, mais, dans mon travail, la perception est importante. Et je crois que nous ignorons souvent des signes qui nous alertent chez les autres sous prétexte que nous ne pouvons leur donner un sens, mais il arrive souvent que ce que nous avions perçu et décidé d’ignorer revienne avec le temps, et que tout finisse par faire sens, et nous nous lamentons alors de ne pas avoir écouté ce que d’aucuns appellent instinct, première impression, et qui, dans le fond s’analyse rationnellement car cela passe par le langage corporel, les expressions faciales, et les petits mensonges sociaux.
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Quand elle se promenait dans ce genre de paysage, Amaia comprenait ceux qui venait à Elizondo et soupiraient devant la beauté saisissante de ce petit univers idyllique caché entre des montagnes de hauteur moyenne que tapissaient des vallées et des prairies à la beauté incroyable, seulement interrompus par des bois de chênes et de châtaigniers et de petites communautés rurales. Le climat humide prolongeait les automnes, à tel point qu’en plein mois de février, et, malgré la neige, les prés demeuraient verts. Seule la rumeur de la Baztan brisait le silence du paysage. C’était la forêt la plus mystérieuse et magique qui existe. Un bois qui procurait une multitude de sensations : la rencontre ancestrale avec la nature sauvage de l’eau entre les hêtres et les sapins, la fraîcheur de la Baztan, le son furtif des animaux et des feuilles tombées en automne qui tapissaient toujours le sol à la manière d’un matelas soyeux que le vent déplaçait à loisir, formant des tas qui ressemblaient à des couches de fées ou des sentiers magiques pour les créatures enchantées, l’odeur des fruits de la forêt et la douceur du manteau d’herbe qui couvrait les prés resplendissant comme une magnifique émeraude qu’un gentil aurait enterrée dans les bois.
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- Le stress produit chez la personne qui en souffre un extraordinaire niveau d’alerte, qui se traduit par un sommeil léger, des cauchemars, de l’irritabilité et une terreur irrationnelle d’être attaquée de nouveau se manifestant par une fureur défensive débridée qui la porte à se montrer violente dans le seul but de parer l’attaque dont elle se croit victime. Car elle revit la scène, non l’attaque en soi, mais toute la douleur et toute la peur éprouvées.
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- Le stress post-traumatique est un assassin endormi. Il reste parfois latent des mois, voire des années après l’événement qui l’a provoqué. Une situation réelle où l’individu a couru un danger réel. Le stress agit comme un système de défense qui identifie des signes de danger donnant l’alerte dans le but de protéger l’individu et d’éviter qu’il ne soit de nouveau confronté au même péril.
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Elle étreignit un arbre à la manière d’un druide fou, comme le faisaient peut-être ses ancêtres, s’appuya contre l’écorce. Vaincue, elle se laissa glisser jusqu’à se retrouver assise par terre, sans desserrer son étreinte. Ses pleurs cessèrent et elle resta ainsi, désolée, son âme lui faisant l’effet d’une maison sur la falaise dont les propriétaires inconséquents auraient laissé portes et fenêtres ouvertes à la tempête.
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Car elle pressentait qu’ils apporteraient avec eux cette énergie de l’eau et de la montagne, cet appel enraciné dans les entrailles que l’on sentait en soi quand on était né à Elizondo.
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Amaia se rappelait avoir suivi le cours de profilage au sein du FBI et avoir appris, entre autres, que la mise en scène psychosexuelle que de nombreux tueurs en série organisaient autour des cadavres indiquait le désir de leur façonner une personnalité afin d’établir un lien entre eux et leurs victimes qui n’aurait pas existé sinon. Il y avait de la logique dans leurs actes, et nulle trace de troubles mentaux. Les crimes étaient parfaitement planifiés, au point que l’assassin était capable de reproduire de même modus operandi sur plusieurs victimes. Il n’était pas spontané, il ne commettait pas les erreurs dues au travail bâclé d’un opportuniste choisissant ses victimes au hasard ou profitant d’une occasion fortuite. Les tuer n’était qu’un pas parmi les nombreux autres qu’il devait faire afin de compléter sa mise en scène, son grand plan, sa fantaisie psychosexuelle qu’il se voyait contraint à répéter, sans que sa soif ne s’étanche jamais, sans que ses attentes soient comblées. Il devait attribuer à ses victimes des caractéristiques physiques pour qu’elles entrent dans son schéma mental et les faire siennes au-delà de la simple possession sexuelle.
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Elle savait qu’elles n’avaient pas toujours eu la vie facile. Maladies, décès du mari, avortements, enfants rebelles, problèmes familiaux, et pourtant elles avaient laissé derrière elles tout ressentiment et toute rancœur contre la vie et arrivaient chaque jour aussi joyeuses que des adolescentes à une fête et aussi sages que des reines d’Égypte. Si, par chance, elle devenait vieille un jour, Amaia aimerait être comme elles, indépendantes et en même temps si attachées à leurs origines, énergiques et pleines de vitalité, dégageant cette sensation de triomphe propre à ces personnes âgées qui vivent en tirant parti de chaque jour sans penser à la mort. Ou peut-être en pensant à elle pour lui voler encore un jour, encore une heure.
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Toutes les fois où elle avait vu sur la paillasse le corps d’un enfant, Amaia avait été assaillie par le même sentiment d’impuissance dont elle attribuait la responsabilité à la société toute entière, une société qui, incapable de protéger ses enfants, mettait en péril son propre avenir, une société qui avait échoué. Autant qu’elle.
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- Certains parents pensent qu’en obligeant leurs filles à rentrer plus tôt, ils les soustraient au danger, alors que ce qui importe, c’est qu’elles ne soient pas seules. En les faisant partir avant le groupe, ce sont eux qui les mettent en danger.
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Le froid lui apporta la certitude de l’hiver et l’image d’une Pampelune humide et grise en cet après-midi de février où la lumière fuyait rapidement vers le vide.
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"Pourquoi ne me laissez-vous pas tranquille?" La fureur aveugle qui l'avait dominée dans la forêt resurgissait avec une facilité extrême sous les regards de côté, les paroles conciliantes et les attitudes contenues et étudiées de sa famille. Ne se rendaient-ils pas compte qu'ils ne faisaient que l'irriter? Pourquoi ne se comportaient-ils pas normalement et ne la laissaient-ils pas en paix? Une paix comme celle qu'elle avait trouvée dans la forêt. Le sifflement retentissant qui résonnait encore en elle et le souvenir de la vision parvinrent à l'apaiser de nouveau. Elle se remémora l'instant où elle avait vu surgir la créature entre les branches les plus basses de l'arbre.
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[…L]es désirs, les peurs et les ambitions des hommes sont les mêmes dans le monde entier. L’histoire de l’humanité est l’histoire de ses peurs. Mais les mythes pour les définir, les nommer et tenter de les contrôler sont différents. Je crois à l’intuition. Je crois à la façon naturelle avec laquelle notre esprit primitif établit des liens instinctifs, peut-être pas tellement logiques, mais terriblement pratiques pour la survie. (p. 517)
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Les désirs, les peurs et les ambitions des hommes sont les mêmes dans le monde entier. L'histoire de l'humanité est l'histoire de ses peurs. Mais les mythes pour les définir, les nommer et tenter de les contrôler sont différents. Je crois à l'intuition. Je crois à la façon naturelle avec laquelle notre esprit primitif établit des liens instinctifs, peutêtre pas tellement logiques, mais terriblement pratiques pour la survie.
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Il aura vécu un jour de plus. Un jour de plus de possibilités, de rencontres, d'apprentissage, de survie. Quand on survit, on apprend à vivre.
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Ce que la chenille appelle fin, le reeste du monde l'appelle papillon.
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Ce que la chenille appelle fin, le reste du monde l'appelle papillon.
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Une perle rare, un être capable de raisonner avec toute la logique scientifique du monde, et aussi sensible à l'invisible que le Petit Prince. Elle analysait le monde depuis ces deux fronts qui s'opposaient en permanence en elle.
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Ce que la chenille appelle fin, le reste du monde l'appelle papillon. Lao Tseu
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La loyauté, ce n'est pas tout se dire, c'est se dire l'essentiel.
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