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4.11/5 (sur 22 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Neuilly-sur-Seine , le 12/06/1954
Biographie :

Spécialiste de l’époque paléo-babylonienne, Dominique Charpin, est reconnu comme l’un des plus grands assyriologues.

Agrégé d'histoire, il a obtenu son doctorat d'État avec une thèse intitulée "Le Clergé d'Ur au siècle d'Hammu-rabi" en 1984.

Professeur au Collège de France, depuis 2014, il est titulaire de la nouvelle chaire d’Assyriologie, "Civilisation mésopotamienne".

Il a publié de nombreuses tablettes issues de diverses archives découvertes en Irak et en Syrie, notamment dans la région de Larsa et à Mari

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Dominique Charpin, professeur du Collège de France sur la chaire Civilisation mésopotamienne, introduit son cours de l'année 2023-2024 : Droit et vie juridique dans la Haute-Mésopotamie du XVIIIe siècle av. J.-C. Découvrez la suite du cours : https://www.college-de-france.fr/fr/agenda/cours/droit-et-vie-juridique-dans-la-haute-mesopotamie-du-xviiie-siecle-av/introduction Abonnez-vous à la chaîne @Histoire-Archeologie-CdF et retrouvez la playlist de ses enseignements : https://www.youtube.com/watch?v=dlJOPaKCUeM&list=PL5b90dlv07HSclEZF2P6Ek9bgBugyEvaI&pp=gAQBiAQB Le Collège de France est une institution de recherche fondamentale dans tous les domaines de la connaissance et un lieu de diffusion du « savoir en train de se faire » ouvert à tous. Les cours, séminaires, colloques sont enregistrés puis mis à disposition du public sur le site internet du Collège de France. Découvrez toutes les ressources du Collège de France : https://www.college-de-france.fr Suivez-nous sur : Facebook : https://www.facebook.com/College.de.France Instagram : https://www.instagram.com/collegedefrance X (ex-Twitter) : https://twitter.com/cdf1530 LinkedIn : https://fr.linkedin.com/company/collègedefrance
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Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
Pendant longtemps, on a cru que c'était la Mésopotamie du Sud qui était au III° millénaire le coeur d'une civilisation urbaine ayant recours à l'écrit ; on considérait la Syrie intérieure, comme le territoire de parcours de nomades avec leurs troupeaux de moutons. La découverte en 1975 des archives d'Ebla, par une mission de l'université de Rome dirigée par P. Matthiae, a provoqué dans le monde savant un émoi comme peu de découvertes l'ont fait dans la seconde moitié du XX°s ; avec le recul, il devient possible aujourd'hui de mesurer l'apport de ces textes à l'histoire du Proche-Orient du III° millénaire et de faire un bilan aussi objectif que possible. Comme toujours, face à une découverte de ce genre, l'historien doit se poser la question : que représentent ces archives ? pourquoi ces textes ont-ils été conservés ? comment nous sont-ils parvenus ?

p.40
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Nos catégories "sacré" et "profane" sont à l'évidence inadéquates face aux réalités mésopotamiennes mises en évidence dans ce livre. Les dieux mésopotamiens n'étaient pas conçus comme "patronnant" différentes activités, c'était plus que cela : Gula ne peut être décrite comme la patronne des médecins, elle guérissait parce qu'elle était LE médecin par excellence. Cette façon de comprendre nous est plus facile lorsque le nom de la divinité renvoie à une notion abstraite, comme Kittum, "le Droit", peut-être plus justement, "la Norme"; elle nous est moins évidente dans le cas du dieu Nanna/Sîn lorsqu'il s'incarne en taureau. Mais c'est la seule manière de comprendre qu'Ishtar, déesse de l'amour physique, était plus que la protectrice des prostitué(e)s, elle était LA prostituée. Les Mésopotamiens concevaient leur civilisation comme donnée par les dieux : les notions de création et d'invention leur étaient donc foncièrement étrangères. L'artisan ne créait pas une statue, c'était le dieu Enki/Ea qui la façonnait par ses mains. De la même manière, le médecin ne guérissait pas le malade, c'était la déesse Gula qui agissait par son intermédiaire. Les vaches étaient engrossées par le dieu Nanna en tant que taureau, leur lait était ensuite recueilli et traité dans les laiteries du temple. Enfin, ce n'était pas la femme qui procurait du plaisir à son bien-aimé - mais la déesse Ishtar elle-même. Comme l'a très bien souligné N. Veldhuis, nous avons affaire à une civilisation dans laquelle la religion n'avait pas encore émergé comme une constituante autonome : toute activité humaine y était donc par nature religieuse. C'est de cette façon que les temples doivent être vus : non pas comme remplissant des fonctions "profanes", mais au contraire comme signifiant la dimension éminemment sacrée de toute activité humaine. La "mythologie" ne fait que rendre explicite cette dimension.

Conclusion générale, pp.201-202.
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Il s'agit en effet d'incisions pratiquées sur la surface de la tablette d'argile crue à l'aide d'un calame en roseau ou en os de section triangulaire. L'impresion de ce calame produit un "clou" ou "coin" (en latin cuneus, d'où le nom donné à cette écriture au XVIIIe siècle). La combinaison de plusieurs "clous" ou "coins" forme un signe.
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La place des esclaves dans la société babylonienne est difficile à mesurer. Il s'agissait avant tout de domestiques, chargés des plus humbles besognes, comme de moudre la farine ou de laver les pieds de leurs maîtres ; les femmes esclaves servaient également à tisser les vêtements des membres de la maisonnée. On n'a pas affaire à une société esclavagiste comme les mondes grec ou romain, dans lesquels une bonne part de la production reposait sur le travail des esclaves. Il ne semble pas que les particuliers possesseurs d'esclaves aient été très nombreux, à en juger par les contrats de partage d'héritage ou les dots, où la présence d'esclaves n'est pas très fréquente. Les mauvais traitements ne semblent pas avoir été monnaie courante. Les fuites d'esclaves sont cependant attestées.

pp. 221-222
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La famille babylonienne se préoccupait de sa perpétuation par la reproduction, mais elle se souciait aussi du lien avec les prédécesseurs. Ce qu'on désigne parfois comme le "culte des ancêtres" consistait essentiellement à fournir aux défunt de la famille de quoi subsister dans l'état fantomatique qu'on croyait être celui des humains après la mort. Le principal élément de ce culte était le rituel du kispum. Il est avant tout connu dans le cadre des palais, en particulier celui de Mari, mais il s'agit par nature d'un rite familial. Il était pratiqué à l'égard de tous les morts d'une famille, comme le montre ce passage d'une lettre de Hammu-rabi :

"Sin-uselli m'a appris ceci : Mon fils Sukkukum a disparu depuis huit ans et je ne sais s'il est toujours vivant ; je lui ai donc fait régulièrement des offrandes funéraires (kispum) comme s'il était mort."

L'unité formée par la famille, regroupant vivants et défunts, avait une traduction concrète dans les caveaux funéraires que l'on trouve souvent sous les maisons. Sans doute toutes les demeures babyloniennes n'en étaient-elles pas pourvues. Mais la fondation d'une maison comportait très souvent l'installation d'un tel caveau ; cela contribue à expliquer la réticence fondamentale à l'aliénation de la maison familiale et la coutume du droit de rachat ...

pp. 232-233
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La formule initiale d'une lettre paléo-babylonienne trahit les origines orales de la transmission du message. En effet, les premières lignes sont invariablement formulées en deux parties : "A X, dis : ainsi parle Y." A qui s'adresse l'impératif "dis" ? On considère en général que la formule garde le souvenir du stade oral des origines et s'adresse donc au messager. (...) Le destinataire est identifié en tête, par son nom, son titre ou par les deux. (...) La deuxième partie de l'adresse identifie l'expéditeur ... Comme le reste de la lettre est rédigé à la troisième personne, l'emploi de la deuxième personne montre que la deuxième partie de l'adresse constitue un discours mis dans la bouche du messager qui parle au destinataire. C'est ensuite seulement que l'on trouve les paroles que l'expéditeur destine directement à son correspondant.

pp. 167-168
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Dans le discours que l’on tenait sur le roi, comme dans celui qu’il tenait sur lui-même, la justice occupait une place de choix : le « roi juste » était représenté sous la figure du bon pasteur, qui menait son peuple sur le droit chemin. Il exprimait son souci des plus faibles, comme en témoigne parmi tant d’autres cette inscription du roi Larsa Nur-Adad (1865-1850) :

« J’ai donné à manger à mon peuple toutes sortes de nourritures et à boire une eau abondante. J’ai anéanti en son sein le brigand, le méchant et le mauvais. J’ai contenté le faible, la veuve et l’orphelin. »

De nombreuses inscriptions royales reprennent ce thème en le développant ; il n’y a là rien de propre à Hammu-rabi. (pp. 201)
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On sait que des devins interrogeaient les dieux sur la façon dont il fallait les représenter, allant jusqu'à leur demander le nombre de paires de cornes devant orner leur tête. De la même manière, les instruments de musique étaient divinisés : on considérait leur rôle comme plus important que celui de l'exécutant. L'auteur, ou l'interprète, ou encore l'artiste devait (sic) constamment s'effacer, car la création était ressentie comme quelque chose qui dépassait l'individu.

p. 176
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La coutume historiographique consiste généralement à n'aborder les questions religieuses qu'après avoir étudié les "infrastructures" économiques et sociales, puis les questions institutionnelles et politiques. Il en sera ici autrement : on ne trouvera pas dans ce livre de chapitre spécifiquement consacré à "la religion", car elle faisait à ce point partie intégrante de la vie des anciens Babyloniens qu'on la rencontrera à propos de presque tous les thèmes abordés.

p. 109
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... il est ainsi très facile de remanier un texte sur son ordinateur, ou de l'annoter sur une feuille de papier, toutes choses que l'argile ne permet pas ou mal. En revanche, l'argile possède un avantage considérable : elle ne craint ni le feu, ni l'eau, ni les perturbations magnétiques. Bref, dans quelques milliers d'années, nos photos, livres, disques dur auront sans doute disparu, mais nos collections de tablettes cunéiformes seront toujours là...
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