Donald Spoto

Si une star de cinéma était alcoolique, accro à la drogue, infidèle à son conjoint ou même reconnue coupable d'un délit, il ne se passait rien parce que les studios s'occupaient de l'affaire. On graissait la patte de la police, on achetait le silence de la presse et négociait avec les journalistes et éditorialistes ce qu'ils devaient publier.

Qu'est-ce que le drame, expliqua un jour Hitchcock, sinon la vie sans tous ses moments monotones.

Pour des raisons d'image on organisait des apparitions publiques et des rendez-vous romantiques où l'on conviait préalablement la presse. De ce point de vue-là, on ne peut dire que la situation ait beaucoup changé avec l'avènement du 21e siècle.

Hitchcock voulait filmer en Technicolor, et de la manière la plus éblouissante qui fut, Grace Kelly - dont, chacun l'avait compris, il était ouvertement épris.

C'est une Marilyn Monroe inconnue que vous découvrirez dans ces pages, même si vous croyez déjà tout savoir d'elle, de son enfance difficile, de ses mariages, liaisons, dépressions, et autres mythes démontés par l'auteur. Il n'y a plus de starlette ni de star ici, mais une actrice belle et émouvante au-delà des mots, dont la vie semble enfin, pour la première fois peut-être, retracée dans toute sa magnifique et tragique vérité.

Grâce aux puissants départements de publicité des studios, le public ne sut jamais que la conduite d'untel ou untel était intolérable selon les normes sociales de l'époque. Devant la menace d'un renvoi ou d'une dégradation permanente à des rôles subalternes, beaucoup d'acteurs homosexuels et d'actrices lesbiennes furent obligés de se marier.

Pour Jack Kelly, le métier d'actrice était à peine mieux que celui de prostituée.

Chaque journée de 1954, l'année la plus folle de le vie de Marilyn, fut employée à un travail astreignant et à des relations humaines difficiles, sans compter tous ses problèmes de santé, sans réelle gravité mais empoisonnants.

Montgomery Clift allait jouer le rôle du troisième cow-boy, Perce. Encore plus dépendant des narcotiques et de l'alcool que Marilyn, Clift était un homosexuel torturé, au visage amoché par un accident de voiture et qui avait toujours entretenu des relations névrotiques avec sa mère.
p.386

Marilyn était quelqu'un qui avait une riche vie intérieure, mais dont la soif de reconnaissance en fit une personne guidée de l'extérieur: dans ce sens, on peut dire qu'elle fut l'actrice absolue.
p. 165

Pendant que Lehman était au travail, Hitchcock fit une brève rentrée dans la société d'Hollywood. David O.Selznick l'invita à une soirée, et c'est là, devant les cocktails, que Hitchcock lui raconta comment le refus d'Audrey Hepburn de jouer la victime d'un viol l'avait obligé à abandonner ce projet.
p.464 (éd.Albin Michel, 2003)

Un espoir confiant en Jésus n’est pas une attitude de confort intellectuel, ni une lubie poétise-romantique à laquelle nous nous accrochons, comme à un radeau de survie sur l’océan chaotique de nos vies.
Notre confiance - notre intuition que, oui, tout cela est la chose la plus véritablement vraie qui puisse arriver - est une conviction née de notre expérience.
(page 290)

Moi qui l'admirais en tant qu'artiste, et qui venais de passer plus de 10 ans à lire et à collectionner une énorme quantité d'articles et d'interviews, j'avais relevé dans sa biographie de bien troublantes contradictions et d'énormes lacunes qui restaient à combler.

Il (le Christ) appartient à aujourd’hui, et c’est bien sa présence qui fait l’objet de la foi chrétienne.
Je ne crois pas, en d’autres termes, en quelque figure historique de Jésus plus ou moins reconstituée, pas plus que je ne me voue à ce qu’il a dit et fait jadis.
C’est vers le Seigneur vivant et ressuscité pour toujours, et vers lui seul, que je dirige mon regard : vers lui qui est caché, mais non moins présent pour autant.
« Je fus mort, et voici , je suis vivant pour les siècles des siècles », dit Jésus glorifié dans l’Apocalypse.
(page 284)

L’instant présent est le premier instant de la résurrection de Jésus, car le temps ne passe pas dans le Royaume de Dieu ; et Jésus n’a pas changé d’un pouce depuis ce premier instant.
« Tous les temps lui appartiennent, et tous les âges. »
Chaque minute de chaque jour, dans ce que nous appelons la fuite du temps, est étreint par l’éternel présent de la résurrection de Jésus.
(page 280)

Que signifie donc la phrase « Jésus est ressuscité des morts » ?
Qu’on me permette de tenter une courte réponse - non pas définitive, car celle-là ne pourra jamais être apportée - à un tel mystère inépuisable.
Cela signifie que Jésus est entré dans un mode d’existence nouveau et permanent, immortel, et qui n’est plus limité par nos catégories d’espace et de temps.
Sa vie n’est pas un retour à la vie telle que nous la connaissons : c’est une vie en Dieu.
C’est également une résurrection du corps, puisque le tombeau était vide ; mais le corps qu’on y avait placé en est ressorti complètement transformé.
(page 279)

Face au malheur humain, Dieu agit.
C’est ce qu’Il a fait, une fois pour toutes, à travers la résurrection de Jésus, promesse que toute vie humaine sera finalement sauvée.
Dieu condamne la mort, Il l’annule.
Dieu tue la mort pour toujours, Il la neutralise, ainsi que ses effets.
En Jésus, nous voyons avec quelle détermination Dieu se saisit de nous et de nos souffrances.
Il n’est pas un simple Dieu de projets et de systèmes : Il aime le cœur humain.
Ici, l’approche seulement philosophique trouve ses limites, car l’Immuable, le Créateur omniscient, l’Absolu, le Guide imperturbable n’éveille pas notre amour.
En revanche, le Tout-Proche, Celui qui vient à nous, qui Se penche vers nous, celui-ci nous réchauffe le cœur.
(page 150)

« Christ d’hier et d’aujourd’hui, le début et la fin, l’alpha et l’oméga.
Tous les temps lui appartiennent, et tous les âges. »
Pour les premiers chrétiens, ces mots résumaient leur foi dans la présence permanente de Jésus ressuscité au milieu d’eux : non pas seulement un vague esprit, demeurant parmi ceux qui croyaient en lui et dans ses enseignements, mais son être même, son moi tout entier, vivant et accessible à chacun.
Pour moi, cette proclamation a toujours été porteuse d’un sens que je n’ai jamais pu comprendre entièrement, mais dont je n’ai jamais pu secouer l’emprise : ipsius sunt tempora, « tous les temps lui appartiennent… ».
(page 11)

Croire résolument que Dieu s’est révélé Lui-même en Jésus de Nazareth est une question, presque littéralement, de vie ou de mort, même si les zones d’ombre restent nombreuses, et profondes nos insuffisances personnelles.
Le lecteur l’aura compris, Un inconnu nommé Jésus est un livre qui s’enracine dans la foi, laquelle n’est ni une pose intellectuelle ni un fantasme poétique ; elle n’est pas davantage quelque chose que l’on posséderait, comme un diplôme universitaire ou le don des langues.
La foi est une certaine attitude envers la réalité - un contexte au sein duquel nous comprenons et agissons, un processus au long duquel nous nous développons.
(page 12)