Donald Spoto : La vraie vie d'
Alfred Hitchcock"La Vraie vie d'
Alfred HITCHCOCK" est le dernier livre de
Donald SPOTO que nous présente
Olivier BARROT. IL rappelle l'itinéraire de ce cinéaste jusqu'à ses premiers succès. le commentaire sur la vie d'
Alfred HITCHCOCK est illustré de
photos.
Si une star de cinéma était alcoolique, accro à la drogue, infidèle à son conjoint ou même reconnue coupable d'un délit, il ne se passait rien parce que les studios s'occupaient de l'affaire. On graissait la patte de la police, on achetait le silence de la presse et négociait avec les journalistes et éditorialistes ce qu'ils devaient publier.
Qu'est-ce que le drame, expliqua un jour Hitchcock, sinon la vie sans tous ses moments monotones.
Pour des raisons d'image on organisait des apparitions publiques et des rendez-vous romantiques où l'on conviait préalablement la presse. De ce point de vue-là, on ne peut dire que la situation ait beaucoup changé avec l'avènement du 21e siècle.
Hitchcock voulait filmer en Technicolor, et de la manière la plus éblouissante qui fut, Grace Kelly - dont, chacun l'avait compris, il était ouvertement épris.
C'est une Marilyn Monroe inconnue que vous découvrirez dans ces pages, même si vous croyez déjà tout savoir d'elle, de son enfance difficile, de ses mariages, liaisons, dépressions, et autres mythes démontés par l'auteur. Il n'y a plus de starlette ni de star ici, mais une actrice belle et émouvante au-delà des mots, dont la vie semble enfin, pour la première fois peut-être, retracée dans toute sa magnifique et tragique vérité.
Grâce aux puissants départements de publicité des studios, le public ne sut jamais que la conduite d'untel ou untel était intolérable selon les normes sociales de l'époque. Devant la menace d'un renvoi ou d'une dégradation permanente à des rôles subalternes, beaucoup d'acteurs homosexuels et d'actrices lesbiennes furent obligés de se marier.
Pendant que Lehman était au travail, Hitchcock fit une brève rentrée dans la société d'Hollywood. David O.Selznick l'invita à une soirée, et c'est là, devant les cocktails, que Hitchcock lui raconta comment le refus d'Audrey Hepburn de jouer la victime d'un viol l'avait obligé à abandonner ce projet.
p.464 (éd.Albin Michel, 2003)
Montgomery Clift allait jouer le rôle du troisième cow-boy, Perce. Encore plus dépendant des narcotiques et de l'alcool que Marilyn, Clift était un homosexuel torturé, au visage amoché par un accident de voiture et qui avait toujours entretenu des relations névrotiques avec sa mère.
p.386
Chaque journée de 1954, l'année la plus folle de le vie de Marilyn, fut employée à un travail astreignant et à des relations humaines difficiles, sans compter tous ses problèmes de santé, sans réelle gravité mais empoisonnants.
Marilyn était quelqu'un qui avait une riche vie intérieure, mais dont la soif de reconnaissance en fit une personne guidée de l'extérieur: dans ce sens, on peut dire qu'elle fut l'actrice absolue.
p. 165