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Citations de Dorothy Bussy (29)


Comme le souvenir est voisin du remords !
Comme à pleurer tout nous ramène !
Et que je te sens froide en te touchant, ô mort,
Noir verrou de la porte humaine !

C’est pour moi qu’elle lisait. Pour moi, pour moi seule. Je le savais. Oui, moi seule pouvais comprendre. Moi, et nulle autre ! Et, de nouveau, par tout mon être, je goûtais cette sensation d’intimité totale, d’étroite communion, que les paroles, que les caresses même sont impuissantes à éveiller. J’étais avec elle, pour toujours ; j’étais près d’elle, à son côté, dans cette région infiniment belle, infiniment lointaine, dont le divin rayonnement répandait sur notre monde ténébreux et glacé la chaleur de la pitié, de la tendresse, du renoncement.
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Je pense à toi, chère et douce Gertrude, si paisible, si scrupuleuse ! À l’âge où la sensibilité est si vive, tu avais été enlevée à ta famille, à ton milieu de petits bourgeois anglais, pour être brusquement transportée dans cette serre chaude de culture étrangère, brusquement exposée à l’action rayonnante d’une personnalité comme celle de Mlle Julie… Quelle peine tu te donnais pour travailler, pour t’instruire, pour acquérir ces lumières dont l’éclat t’aveuglait ! Tu savais bien – comment ne l’aurais-tu pas compris ? – que ces deux mondes, celui où le hasard t’avait fait naître et celui dont Mlle Julie détenait les secrets, étaient séparés l’un de l’autre par un fossé profond, par un abîme, que ni ton courage, ni tes capacités, ne te permettraient jamais de franchir ! Comment n’aurais-tu pas senti que tes efforts resteraient toujours vains, que tu avais été non pas transplantée, mais déracinée, que jamais plus tu ne retrouverais un sol, un climat, où tu pusses vivre ? Et n’est-ce pas la conscience de cette fatalité qui a fini par consumer tes forces et t’a menée, irrésistiblement, jusqu’au désespoir – jusqu’à cette fin tragique ?
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Ah ! certes, ce qui donnait à notre intérieur un caractère si différent de celui de ma tante n'était pas uniquement imputable à notre façon de vivre un peu désordonnée, ni aux économies malgré tout nécessaires dans une famille qui comptait dix enfants : c'était quelque chose d'infiniment plus subtil. Cet aliment, dont ma jeunesse avait été privée, et dont, je crois, ma nature éprouvait un intense besoin, je n'ai pu m'en rassasier que tardivement, trop tard, sans doute, pour que je pusse l'assimiler sans un bouleversement profond, ni sans que tout mon être en subît une durable intoxication.
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La pauvre Mlle Cara n’avait été qu’une faible créature, égoïste et vaniteuse. C’est ainsi que je la jugeais. Elle s’était laissée dégrader par la souffrance ; elle n’avait pas su lutter contre la jalousie et le mauvais orgueil. Aurait-elle été capable de lutter ? Je n’en savais rien. Mais on pouvait lutter et je saurais lutter ! Ne suffisait-il pas, entre le bien et mal, de choisir le bien ?
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C’est pour moi qu’elle lisait. Pour moi, pour moi seule. Je le savais. Oui, moi seule pouvait comprendre. Moi, et nulle autre ! Et, de nouveau, par tout mon être, je goûtais cette sensation d’intimité totale, d’étroite communication, que les paroles, que les caresses même sont impuissantes à éveiller. J’étais avec elle, pour toujours ; j’étais près d’elle, à son côté, dans cette région infiniment belle, infiniment lointaine, dont le divin rayonnement répandait sur notre monde ténébreux et glacé la chaleur de la pitié, de la tendresse, du renoncement.
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- Ah ! Voilà Olivia ! Approche, ma chère petite. Assieds-toi près de moi, et dis-moi si tu as des nouvelles de ta chère maman.
La voix était toute douceur et caresse ; les manières, engageantes et pleines d'affection. Ces dames, qui m'avaient connue enfant, me tutoyaient depuis toujours, et cela me faisait plaisir. J'aimais cette habitude française, qui ajoutait à leurs propos cette nuance exquise de tendresse que l'anglais, hélas ! avec son immuable vousoiement, sera toujours incapable d'exprimer.
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J'ai mis à profit ce morne et vide hiver pour composer ce récit. Je l'ai écrit sans modestie comme sans fatuité, sans autre but que ma satisfaction personnelle, sans me soucier d'autrui, sans m'inquiéter de peiner ou de scandaliser les vivants, sans me laisser retenir par des scrupules envers les morts.
Les pires calamités planent sur le monde. Je ne l'ignore pas ; je suis aussi préoccupée que quiconque des bouleversements sociaux qui nous ont happés et nous roulent dans leurs vastes remous, de l'effroyable déluge qui peut-être s'apprête à nous engloutir. Mais que puis-je contre ces menaces ? Dans le chaos de cette tempête qui nous assiège de toutes parts, j'ai cherché un refuge momentané sur ce frêle radeau, construit avec les épaves du souvenir ; et, tant bien que mal, j'ai tenté de le conduire jusqu'aux eaux sereines de ce port qui s'appelle l'art, et auquel je n'ai cessé de croire ; j'ai fait ce que j'ai pu pour éviter les récifs et les bancs de sable qui en défendent l'accès.
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je m’éveillai dans un monde nouveau : un monde où tout était d’une intensité poignante, chargé d’émotions bouleversantes, de mystères insoupçonnés : un monde, au centre duquel je n’étais moi-même qu’un coeur brûlant et palpitant.
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J’enviais aussi la petite Signorina, mais pour d’autres motifs. Je devinais en elle une passion totale et absolue, dont je me savais incapable. Elle s’était tout entière et sans réserve consacrée à son idole : tout le reste avait été éliminé. Son adoration était si brûlante que la jalousie elle-même s’y était consumée : ni scrupules, ni devoirs, ni intérêts, ni affections n’existaient plus pour elle, si ce n’est en fonction de son amour. Aussi jouissait-elle d’une sérénité incomparable : aucun conflit jamais ne troublait sa paix intérieure. Elle était à l’abri de ces accès de désespoir ou de ressentiment qui me secouaient comme une houle, et me laissaient ensuite accablée par le mépris et la honte que je ressentais pour moi-même. Signorina ne désirait rien pour elle, rien d’autre que la permission de servir, de servir n’importe comment, de servir de toutes les façons possibles.
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Et, quand la lecture prit fin, je n'étais plus qu'une enfant ébranlée jusqu'à l'âme, et sans force. Le voile qui, jusque là, dissimulait aux yeux de mon innocence le drame des passions humaines, venait de subir sa première déchirure.
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...peut-être que cette substance inflammable, que je portais en moi sans en avoir le soupçon, serait demeurée à jamais hors d'atteinte de l'étincelle? A vrai dire j'en doute: tôt ou tard, infailliblement, ce feu-là devait prendre...
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Mais j'avais beau m'appliquer ,un fol espoir ,toujours renaissant ,venait sans cesse déjouer mes efforts ,réduire à néant mes résolutions .Ah ! que l'espoir à la vie dure ! On le terrasse ,on le piétine ,on le croit mort...Non: l'affreux insecte recommence à bouger :d'imperceptibles sursauts prouvent qu'il vit toujours ,et le voilà ,de nouveau qui pénètre dans votre chair et y distille son venin.
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Tu n'as plus à avoir peur ...Non. J'ai compris ,cette nuit ,qu'on ne peut pas se tuer ,sans tuer , en meme temps ,beaucoup d'autres choses...Et j'ai déjà fait assez de mal dans ma vie...
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Ainsi ,il fallait débattre ces sordides questions d'intérêts à l'heure ou des cœurs se brisaient !Ou des cœurs se brisaient......
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C'est la sagesse que j'aurais voulu implorer...Une minerve sereine ,qui se serait penchée vers moi du haut de son Olympe ,qui aurait fait descendre le calme dans mon cœur passionné ,qui aurai dispersé tous ces miasmes pestilentiels qui aurait ramené mon ame à la clarté ,le discernement...
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Je découvrais tout à coup à quel point sont voisines les portes du ciel et les portes de l'enfer..
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Quelquefois s'élevait en moi un fougueux et indistinct appel vers je ne savais quel bonheur imprécis ,tout proche , et pourtant aussi insaisissable que les fruits de Tantale ; une félicité libératrice ,qui ,seule ,eut été capable de calmer l'ardeur de mon attente ,d 'apaiser les battements de mon cœur , de répandre dans tout mon etre une sérénité élyséenne.
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Est ce que le cœur vous bat quand vous entrez dans la pièce ou elle est ?
Est ce qu'il s'arrete , si votre main touche la sienne ?
Est ce que votre voix s'étrangle dans votre gorge,au moment de lui adresser la parole ?
Osez-vous les yeux quand vous la regardez ?
Et quand vos yeux se sont fixés sur elle ,pouvez-vous les en détacher ?
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Ainsi ,de tous les cotés à la fois ,j'avais la révélation de mondes insoupçonnées ; les uns après les autres ,des voiles se levaient devant moi ,qui laissaient toujours apercevoir d'autres voiles et d'autres mystères ,à l'infini...
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Les mots ! tous merveilleux ! le plus simple d'entre aux me rayonnait de poésie ,de romanesque ,et me transportait dans un monde de féerie.
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