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Citations de Dumè Antoni (48)


CH a tout ce qu'un homme ordinaire peut désirer pour être heureux : un bon job, une jolie femme, deux gamins gentils et bons élèves, une belle maison et une bagnole sympa. Oui, mais voilà, il n'est ni ordinaire ni heureux. Non pas qu'il soit déprimé ou, pire, suicidaire, mais il n'a pas le moral. En fait, CH s'ennuie. Il s'ennuie en famille et il s'ennuie au boulot. En vacances, c'est pareil, puisqu'il les passe en famille. Il s'ennuie en ville et à la campagne; en hiver comme en été. Il aimerait bien le printemps, parce qu'il y a des fleurs, mais il est allergique au pollen. Et l'automne, il se sent triste à mourir sans bien comprendre pourquoi. Le seul exutoire qu'il ait trouvé pour tromper ce marasme existentiel est de surfer sur les réseaux sociaux, et plus précisément sur des forums de philosophie, sous le pseudo de Schubert.
(Programme Schrödinger)
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Cet ouvrage aura (donc) pour intention, en premier lieu, de tenter d'éclairer le lecteur intéressé sur les fondamentaux du Zen afin de lui éviter quelques pièges dans sa pratique quotidienne - le cas échéant -, et plus précisément de faire en sorte qu'il ne prenne pas des oiseaux noirs pour des colombes ou des oiseaux blancs pour des corbeaux. Certaines personnes seraient peut-être tentées d'affirmer qu'il existe des corbeaux albinos et des colombes noires, mais dans le Zen et dans le cadre de cette expérience, il n'y a pas d'exception qui confirme la règle.
En second lieu, cet ouvrage s'adresse aussi à des lecteurs non pratiquants mais curieux de connaître cette discipline. Il n'est en effet pas besoin de préciser que le mot Zen est tellement galvaudé dans le langage courant qu'il est plus facile de se tromper dans ce domaine que partout ailleurs. Et si ce livre permettait à certains d'entre ces lecteurs de franchir le pas vers la pratique, ce serait, comme on dit : "la cerise sur le gâteau".
Enfin, cet ouvrage ne se veut pas un livre érudit sur le Zen. Il ne représente rien d'autre que le fruit de ma propre pratique et ne vaut que pour le niveau d'évolution de celle-ci au moment de sa rédaction. Certains érudits dans ce domaine pourraient y trouver des lacunes ou des imprécisions, voire des affirmations peu orthodoxes ou contestables. J'invite donc le lecteur soucieux d'exactitudes à considérer cet ouvrage avec le recul nécessaire à toute approche critique et de vérifier par lui-même, sur le zafu et avec le soutien d'un maître qualifié, voire en puisant dans les corpus des textes originaux - quand il en maîtrise la langue et connaît le sens des mots -, la pertinence (ou l'impertinence) de cette "expérience zen".
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Le jeune garçon s'approcha de la fenêtre. Il colla son nez contre la vitre froide et aperçut, en contrebas, un grand cerf traverser le parc impérial en trottinant. Ses bois ressemblait à un arbre nu planté sur son crâne roux et soyeux. Le bel animal s'arrêta un instant et tourna la tête de côté pour observer Hun Tun du coin de l'oeil. Un bref éclat lumineux pulsa dans sa pupille noire ébène. Il disparut ensuite dans les bosquets verdoyants, d'un pas tranquille et majestueux. Le soleil, au levant, commençait à réchauffer le sol. Quelques rares nuages blancs s'étiraient dans l'azur. L'héritier sentit la main de Manteia se poser sur son épaule.
- Que vois-tu? souffla le précepteur.
L'enfant haussa les épaules, et le Majishan retira sa main.
- Je vois le parc impérial, sous les rayons du soleil levant. Il y avait un cerf, mais il est parti.
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Chloé lui avait dit un jour qu'il était fondamentalement un être famélique, dont il existe un terme sanskrit, preta, qui sert à les désigner (elle était fan de spiritualités orientales et d'expériences mystiques).
Ces êtres - ces pretas, donc - sont représentés avec un très gros ventre et une bouche très petite. Bien qu'ils possèdent assez d'eau et de nourriture, leur bouche minuscule ne leur permet pas de statisfaire leur faim ou d'étancher leur soif. En clair Charles-Hubert - parce qu'il ne peut se satisfaire de ce qu'il possède - est une sorte de preta. Son ennui n'est pas une maladie mais un symptôme. Le symptôme de son éternelle insatisfaction.

Page 13
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Je ne sais pas combien de temps il me reste à vivre. Je sais que je vais mourir. Peut-être même suis-je en train de mourir. J’ai essayé de m’y préparer, longtemps. Je voulais mourir vieux et tranquille. Je ne suis ni vieux ni tranquille. Je ne sais pas si j’ai peur. Je ne peux pas analyser ce que je ressens vraiment. 
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« Bonjour, mon frère, c’est Morris, j’ai décidé de reformer le groupe et de préparer un nouvel album. Les autres gars sont OK. William, si t’es partant, passe-moi un coup de fil. »
Plus dix fois de suite, William Davenport avait écouté ce message. Il n’avait pas rappelé tout de suite son leader qui avait dissous le groupe, alors en pleine gloire, cinq ans plus tôt, laissant sur le carreau des dizaines de personnes. Du jour au lendemain, le saxophoniste s’était retrouvé sans emploi, obligé de courir après le moindre cachet dans les boîtes de nuit les plus miteuses pour boucler ses fins de mois.
Retour sur scène de Kwamé Maherpa
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Le noir est si profond que je ne vois plus rien. J’ai pourtant les yeux ouverts. Sur le coup, je ne sais pas pourquoi je pense à une panne de courant. Mais ça ne peut pas être ça. Il faisait clair, quelques instants plus tôt. Je ne voyais pas grand-chose, parce que c’était l’aube, mais je distinguais des ombres entourées de halos pâles ; des impressions de lueurs diffuses, dans un couloir, puis dans une cour fermée, sous la pluie. Des ombres mouvantes, alignées comme pour un enterrement.
La Veuve de Dumè Antoni
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Sous la houlette exigeante de Morris, les musiciens répétaient inlassablement leurs gammes, enchaînaient les prestations scéniques puis les nombreuses sorties d’après concerts. William fréquentait les cabarets où la dégustation de cognac fin et de champagne de grande marque était associée à la présence de plantureuses danseuses de revue. Pour cette raison, il aimait les villes comme Las Vegas et ses casinos ou Paris avec ses célèbres établissements tels le « Moulin Rouge », les « Folies bergères » ou le « Crazy Horse ». Durant les longues tournées, il s’était offert du bon temps avec une gent féminine guère farouche, mais, en contrepartie, lassée par ses infidélités mercenaires à répétition, Valérie, son épouse, avait demandé, obtenu le divorce et la vente de sa belle petite maison à Santa Monica en bordure de plage. Le manque d’argent dû à la dissolution du groupe avait constitué un accélérateur inavoué, et néanmoins supplémentaire de divorce …
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La nuit nous enveloppe. Les convives se lèvent, s'inclinent avec respect et prennent congé en silence. Il n'y a plus rien à ajouter. Le verdict est tombé, tel un couperet. Je suis l'ennemi. Le feu qui nous éclaire se transforme en braises. Elysiake se retire à son tour, telle une ombre rouge et noir. Je me retrouve seul avec Noëbus, qui n'a pas bougé. Il m'observe - je le sens plus que je ne le vois - attendant ma réaction, qui ne vient pas.
- As-tu compris?
J'opine d'un mouvement de tête.
- Et tu n'as rien à dire?
Je réponds par un bref haussement d'épaules. Le noir alentour est abyssal. (...)
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J’ai l’impression que la mécanique du temps s’est arrêtée. Tout semble s’écouler avec une extrême lenteur. Sans doute, parce que je ne peux plus bouger. Je me vois pourtant marcher dans la lumière d’une fin d’après-midi d’été. L’air immobile est imprégné d’une chaleur moite. Je sais qu’il s’agit d’un souvenir parce que cette chaleur ne m’atteint pas.
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La notion de karma est régulièrement assimilée à une loi de relation de cause à effet. La traduction littérale de karma est "action".
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Josette baissa le regard, interpellée par la réponse de son mari. Ce n'était d'ailleurs pas tant la réponse en elle-même qui l'intriguait que la manière dont ce dernier s'exprimait. La façon dont il construisait ses phrases. Il était évident que l'homme qui lui faisait face en ce moment même n'était pas la personne qui vivait avec elle depuis quinze ans. L'homme qu'elle connaissait, son époux, Ange Mathieu Tramonti, pêcheur de son état, était un illettré, usant plus volontiers de grognements et d'onomatopées que des mots du dictionnaire de la langue française dont il ne possédait que quelques rudiments. L'individu qui se trouvait devant elle s'exprimait au contraire avec aisance. Son discours était solide, bien construit, cohérent. Comment son vocabulaire avait-il pu évoluer de la sorte?
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Quelques minutes plus tard, l'officier revint et annonça à la jeune femme qu'il avait essayé de joindre Ange Mathieu sur sa VHF, en vain, mais qu'un hélicoptère partait d'Ajaccio pour un survol des lieux où aurait pu se trouver le pêcheur, d'après les indications qu'elle lui avait données. Il lui apprit aussi que la SNSM avait été avertie, et qu'une vedette était en partance pour remonter vers la Stagnola, depuis le port de Bonifacio, avec un médecin à bord : le docteur Corti. Josette hocha la tête, pour le remercier.
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Mais dans quelle direction se dirigeait-elle, à présent ? Car avec la pesanteur, le vent et les secousses, sa pensée raisonnante investit à nouveau le champ de sa conscience. Ses yeux s'accoutumèrent peu à peu au clair-obscur de l'intérieur du wagon, et elle put distinguer à peu près nettement chaque recoin de l'habitacle. Les odeurs d'urine et de vomi s'imposèrent à nouveau avec insistance. L'air était vicié.
Soudain, quelque chose bougea dans un coin. Elle crut d'abord qu'il devait s'agir d'un animal, de la taille d'un grand chien, d'après ce qu'elle put en juger. Elle n'avait pas peur des chiens, mais celui-ci ne lui disait rien qui vaille. Son silence était même inquiétant. Puis, en l'observant mieux, elle remarqua des bras et des jambes, de forme humaine. Et une tête baissée. Quelqu'un se tenait assis dans un coin du wagon, les bras enserrant les genoux, comme se tenaient les enfants avant de descendre sur Thalès. Comme se tenait Léo. Mais ce n'était pas Léo.
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- Ben oui, répliqua la lieutenante. Ça s'appelle l'éthique. Et si tu n'es pas capable de faire en sorte que ton cerveau prime sur ta bite, c'est que t'as pas d'éthique. C'est tout.
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J'ai eu vingt ans dans les années 70, et à cette époque, il était difficile de passer à côté des spiritualités venues d'Orient. C'était la période des hippies et de la non-violence, et bien sûr du new age. Des gurus de tous bords pullulaient et des sectes prenaient naissance un peu partout en Occident; aux USA notamment. Certaines appartenaient à des branches traditionnelles - à cette époque, le terme "secte" n'était pas encore péjoratif - et d'autres naissaient de la folie d'un "illuminé" (et sans doute aussi de celles et ceux qui le suivaient sans discernement). Certains artistes connus se convertissaient à l'Hindouisme ou à l'Islam, ou encore au Bouddhisme ou à la Scientologie, et il était de bon ton de pratiquer le Yoga ou de réciter des mantras.
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Les Aliunde s'étaient alors glissés entre les cercles tournants pour s'extraire de leur Arche et nous envahir, tels des cloportes sortant d'entre les interstices des planchers et des plinthes pour ramper sur le sol de nos maisons et les infester. Leurs faces hideuses n'étaient pas visibles, à cause de la nuit absolue, mais moi, je n'avais pas besoin de lumière pour voir leurs yeux mauvais. Je n'avais pas besoin d'un nez non plus pour sentir leur haleine fétide. Pas plus que je n'avais besoin d'oreilles pour entendre leurs voix rocailleuses, chargées de blasphèmes.
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Que signifie être quelqu'un et un autre à la fois? Ca n'a pas de sens pour moi. Est-ce de la folie ou une sorte de prodige? Je ne suis pas fou. Je ne crois pas, du moins. Est-ce un prodige? Je suis peut-être un extraterrestre. J'ai l'air d'un homme, je pense comme un homme, mais qu'est-ce qu'un homme? D'où vient-il vraiment? Peut-être que l'homme ne vient de nulle part. Il s'est réveillé un jour sur cette terre et il a dit : "Je suis un terrien". Et moi, je n'ai pas fait autre chose. Je me suis réveillé dans une chambre en Avignon.
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Les habitants de Li581d avaient conservé les mesures physiques du Système International terrestre, ainsi qu'une base de vingt-quatre heures pour une journée, et ce malgré l'absence de rotation de Li581d sur elle-même durant cette période. Ils se référaient toujours à la base terrestre pour dater les évènements peu précis, tel que l'âge approximatif d'une personne, d'après son apparence, même si la durée de la révolution de la planète autour de Librae était environ cinq fois et demie inférieure à celle de la Terre autour du soleil.
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Il n'y eut aucune différence entre la nuit et le jour qui lui succéda. Un jour rouge et noir, sombre sous un ciel de braise. Le plafond de nuages était si lourd qu'il paraissait s'effondrer sous son propre poids, laissant Librae déverser sur la ville ses flots de lumière incendiaires. L'air était respirable mais la température un peu fraîche et une dépression venue de l'est laissaient prévoir une aggravation sensible du temps. Un jour ordinaire, en somme. Un jour de tourments météorologiques habituels, que le battement des horloges ponctuait d'évènements programmés, toujours les mêmes. Ou presque.
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