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4.21/5 (sur 98 notes)

Nationalité : France
Né(e) : 1965
Biographie :

Natif du Pas-de Calais, Eric Dupuis, puise dans son expérience de policier pour écrire ses polars. Conseiller technique pour le cinéma et la télévision, il est passionné par le Krav-maga, discipline qu’il enseigne depuis de nombreuses années.
Auteur valdoisien, Éric Dupuis a publié sept romans policiers. Son expertise dans la Police nationale comme major-instructeur le fait repérer par le milieu du cinéma où il devient conseiller technique et comédien sur les plateaux de tournage
(Julie Lescaut, Profilage ou Polisse de Maïwenn). Il finit par écrire ses propres romans dans lesquels les héros ne sont ni commissaires ni lieutenants, mais des hommes de terrains, des gardiens de la paix dans leurs uniformes bleus.

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Citations et extraits (76) Voir plus Ajouter une citation
La prison a le mérite de t’apporter deux notions indissociables et indispensables pour la suite de ta vie .
La première est de savoir profiter de la liberté, une fois sorti, et la seconde, d’avoir assez de jugeote pour éviter d’y revenir .
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p 9 « Deux enfants de 6 ans s’amusent en grimpant l’un derrière l’autre sur le terril surplombant leur village. Au premier coup d’œil, on pouvait se rendre compte que ces deux gamins n’étaient pas du même monde.
En tête, le fils de Polonais, Iwan Kaczmarek, habillé comme un « loqueteux« , chemise aussi décousue et rapiécée que son pantalon à l’ourlet maintes fois réajusté, agitait un long morceau de bois, suivi de près par François-Xavier
de Montjarrieux, un gosse de riche, comme on disait dans la région. Guindé tel un prince, il arborait une superbe épée de chevalier en plastique. Iwan, prédisposé aux activités sportives, savait, avant même de donner le signal, qu’une fois de plus, il arriverait en haut le premier.
Pourtant, il laissait sa chance à son ami en ralentissant l’allure. Le temps qu’il regagne du terrain, il accélérait juste la distance nécessaire pour lever les bras au sommet en guise de victoire. Comme d’habitude, le noir de charbon recouvrait le bas de leurs jambes, avec ce sol
meuble, composé de schistes, où chacun de leurs pas s’enfonçait et laissait échapper des nuages de poussière novice. » https://lespatchoulivresdeverone.com/2017/02/17/aussi-noir-que-le-charbon-eric-dupuis/
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Des numéros, que ce soit dans le désert ou dans la rue , des chiens de guerre qu’on mène par le bout du nez , toujours bons à écouter, à retranscrire, à batailler , à perdre la vie , sans jamais rechigner , ni soumettre la moindre remarque. À accepter tous les coups , sans jamais fléchir, ni rompre, tout juste bons à être jetés en pâture, alignés en rang serré sur le front , sacrifiés en première ligne , seuls comme du bétail .
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Le bout du tunnel

Plusieurs personnes avaient fait l'effort de venir le voir à l'hôpital. En tête de liste : les amis, les bons copains et quelques collègues du commissariat de police. Il fallait reconnaître que son état pitoyable avait dû en décourager plus d'un. Ce qui entraîna, au fil du temps, une désaffection de sa chambre. Le peu de visites s'estompa progressivement, le laissant seul, désespérément seul, dans ce noir ambiant, oppressant, à écouter le son redondant de ses appareils de survie. Aujourd'hui encore, comme chaque jour depuis sa tentative de suicide, le major Zibanski avait tenté d'ouvrir les yeux, mais sans résultat. A tel point qu'il en venait à souhaiter une délivrance en priant qu'une défectuosité se produise au beau milieu de tout cet attirail d'assistance. Plus rien ne fonctionnait dans son corps. Ni sa respiration... Ni son coeur... Ni même la moindre petite contraction musculaire prouvant au personnel soignant qu'il était bien vivant. C'était certainement ce qui l'insupportait le plus. Comment réussir à leur faire comprendre qu'il entendait tout ce qui se passait autour de lui ? A force d'essayer vainement de bouger un orteil, au moment où quelqu'un lui réajustait le drap sur son pied, ou de cligner de la paupière, lors du contrôle de sa pupille par le médecin, Stanek se décourageait. Étouffé par sa claustrophobie, il ne pouvait se résoudre à continuer de vivre dans cet état. Surtout qu'à ce jour, il était encore incapable d'entrevoir une quelconque porte de sortie. Sa nouvelle vie était devenue un enfer et son acte de désespoir, censé le libérer du Mal qu'il incarnait, ne lui avait servi à rien. Bien au contraire. Il se retrouvait même à l'opposé d'une éventuelle délivrance. Pire. Il était depuis des mois prisonnier de son propre corps, enfermé dans son enveloppe charnelle, telle une momie dans son sarcophage.
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Tatouages

Abattu par la lettre de rupture de Nathalie, Stanek venait de passer ses deux premiers jours de repos à se lamenter sur son propre sort. Après s'être vidé de toutes les larmes de son corps, il avait fini par se faire violence. Et ce matin, il s'était lancé un défi de taille en s'attaquant à la réhabilitation du garage. Pourtant son épouse n'arrêtait pas de lui rabâcher les oreilles de ce désordre ambiant, mais il n'avait jamais franchi le pas. Il fallait bien reconnaître que, pour une fois, elle n'avait pas tort. Lui-même n'en pouvait plus de chercher indéfiniment ses outils. Les enfants avaient même osé manifester leur mécontentement ; un comble, quand la majeure partie des cartons entreposés regorgeait d'affaires leur appartenant ! Alors il retroussa ses manches et s'y attela de suite, de peur d'être découragé par la vision qui s'offrait à lui. Des cartons remplis de jouets, des affaires de ski, du temps où ils allaient à la montagne l'hiver, et des livres en tous genres, de la cuisine au bricolage en passant par les bandes dessinées, jonchaient le sol. Les vélos, posés sur leurs jantes, les pneus à plat, pas prêts d'être utilisés de sitôt, traînaient, juste pour encombrer un peu plus le passage, au même titre que les outils de jardin et les deux tondeuses à gazon que jamais personne ne se risquerait un jour à redémarrer. Zibanski se refusait à accabler qui que ce soit, mais malgré tout, ses pensées convergeaient naturellement vers Nathalie. Il entendait encore ses paroles résonner dans sa tête : «Ne jette pas, on ne sait jamais, ça peut encore servir !». Et sous prétexte que la machine, la babiole ou l'antiquité, n'était pas complètement obsolète, on la rangeait dans un coin en sachant pertinemment qu'on ne viendrait jamais la rechercher. Mieux, si le besoin s'en faisait ressentir un jour, il était évident que le couple achèterait l'équivalent, en plus sophistiqué. Malgré tout, ils décidaient de garder, comme si c'était dans leurs gènes, pour se donner bonne conscience, histoire de ne pas gâcher. A force de retrouver des choses inutiles, et cette fois-ci de les jeter directement dans le conteneur en vue d'un départ imminent pour la déchetterie municipale, Stanek tomba sur son ancien jeu de fléchettes. Lui, par contre, avait servi. Quand il était jeune, le major adorait s'adonner à cette discipline où, à force de répétition, il excellait. Il avait même participé à des concours, à quelques mois de partir à l'armée. Par la suite, il y avait initié ses enfants en essayant de leur communiquer sa passion. D'ailleurs, dès que Léo avait été en âge de comprendre et de lancer, la famille avait passé de beaux après-midi endiablés devant cette cible trouée de toutes parts. Elle pouvait encore servir, estima-t-il, un rictus forcé à la commissure des lèvres. Stanek la mit de côté et rafistola cinq fléchettes sur les huit ayant survécu au fond d'un carton. Il se mit de suite à les tester dans son garage. Finalement, le rangement prit fin dès cet instant. Il venait de trouver le moyen de s'évader et d'occuper son esprit. Ce jeu avait un tel pouvoir d'apaisement qu'il lui procurait un bien-être considérable. Il ne pouvait pas mieux tomber. Signe de la providence, il décida de l'emmener dans la salle à manger, décrocha un cadre et l'installa illico.
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Eric Dupuis
p 99 « – Bon, les gars, écoutez s’il vous plait ! Ce que je vais vous dire peut sans doute nous aiguiller sur le profil du ou des tueurs. Bob a effectué des recherches et nous a laissé un descriptif. Sachez que l’origine des masques sur les visages des victimes est La commedia dell’arte,
le théâtre populaire italien. Je commencerai par l’industriel de Montjarrieux, dont le visage était recouvert par le masque de « Pantalone« . Ce personnage principal de la commedia, traditionnellement marchand vénitien, était très riche. Surnommé « le Maître« , il exerçait son autorité et représentait la
bourgeoisie. Malgré son âge avancé, il pouvait se montrer vif et extrêmement dur. Concernant Mme de Montjarrieux, rien de très original puisque son masque représente l’épouse de « Pantalone ». Jusque-là, les criminels ont respecté une certaine cohérence. Par contre, pour recouvrir la tête de leur troisième
victime, la grand-mère de l’avocat, ils ont utilisé celui de « la Sorcière« , décrite comme un personnage inquiétant, une femme aux pouvoirs mystérieux et dotés de puissances surnaturelles. Prenez des notes, les gars, au lieu de glousser.
J’avoue que c’est étrange mais qui sait, on finira peut-être par en tirer quelque chose … L’avenir nous le dira. Et pour finir, lors du meurtre de Bérangère de Montjarrieux, les tueurs ont fait le choix du masque de « Colombine« , humble servante ou soubrette éveillée. Selon Bob, elle incarnait tour à tour le rôle de fille, de femme ou celui de
maîtresse. Belle et très malicieuse, elle menait par le bout du nez son amoureux Arlequin mais également Pantalone. » https://lespatchoulivresdeverone.com/2017/02/17/aussi-noir-que-le-charbon-eric-dupuis/
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« Si la plupart des citoyens ont conscience du mal engendré par les Allemands pendant l’Occupation, ainsi que du niveau de haine déversé lors de l’épuration, je suis convaincu que peu de gens ont eu connaissance d’exactions
commises par les Alliés à cette période sombre, affirma Kaczmarek, dubitatif.
– Et pourtant, ces faits ont été recensés. On parle de milliers de viols, d’agressions et même de crimes ! Sur leur parcours, nos gentils libérateurs semaient la terreur en laissant derrière eux un nombre effroyable de victimes.
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L'ouverture de sa porte de chambre, suivie du bruit des pas alertes, le sortit de ses pensées morbides. Les deux infirmières venaient s'acquitter de leur tâche quotidienne. Désireuses d'en finir rapidement, comme si leur patient risquait de prendre la fuite, elles s'affairaient à le laver et le changer sans ménagement, tout en discutant de leurs problèmes de couple. Stanek les détestait car elles faisaient complètement abstraction de sa présence. Elles l'ignoraient, comme s'il n'existait pas... ou plus.
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Une fois agrippée par les cheveux, j’ai été traînée jusqu’à la place publique d’Acheville. Tous les villageois qui ne me connaissaient même pas scandaient mon nom et crachaient toute leur haine sur moi, pendant qu’un résistant m’attachait à une chaise devant le monument aux morts de la guerre 14-18. J’entendais hurler « salope ! Putain ! Chienne de Boches ! » tandis que les touffes de mes cheveux dégringolaient inlassablement devant mes yeux, tailladés à coups de ciseaux, jusqu’à l’arrivée de la tondeuse qui acheva le carnage. J’étais forte et je savais que je n’avais rien à me reprocher. Outre le fait d’avoir été enrôlée de force dans ce manoir de malheur, bordel à Boches, j’avais réalisé des actes de résistance à l’ennemi. Les Américains l’avaient reconnu et dans quelques temps, je serai lavée de toutes ces atrocités. J’ai fait preuve de courage en leur montrant que la honte ne me gagnerait pas.
Une fois le crâne à nu, une femme lui avait peint une croix gammée sur la tête puis on l’avait attachée à une carriole tiré par un cheval de trait pour l’exhiber dans les rues.
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Diviser pour mieux régner… Mais cette fois, contrairement à d’habitude, je crois bien que c’est la bonne. J’ai cru comprendre que nos amis Sophie et Fred viennent nous récupérer. Par contre, ne les sous-estimons pas, au risque de rester enfermés à jamais. Il faut leur donner le change. À commencer par nous serrer les coudes, histoire de mettre toutes les chances de notre côté.
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Une pièce dont le personnage éponyme meurt dès le 3ème acte (sur 5).

« Phèdre » de Racine
« Dom Juan » de Molière
« Jules César » de Shakespeare
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