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Critiques de Eric Dupuis (92)
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La Catalane

Bonjour Booksta,

Voici “La Catalane” de Éric Dupuis

Très belle découverte avec ce polar noir à l’intrigue captivante et haletante. L’auteur nous entraîne dans les Pyrénées-Orientales où une gardienne de la paix de la Brigade Anti-Criminalité de Paris se trouve confrontée à une disparition d’enfant puis à celle de ses parents. L’enquête est sombre, redoutable, poignante et complexe et génère de multiples rebondissements. Les personnages sont parfaitement décrits, leur psychologie finement analysée. La policière au passé tourmenté est charismatique et attachante. Attendez-vous à un uppercut par un auteur maniant une plume percutante et addictive qui vous enverra dans les cordes. Un auteur que je ne manquerai pas de suivre et un excellent polar à découvrir au plus vite.

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Apaches

Auteur Catalan, retraité de la Police Nationale et faisant partie du même club de Krav Maga que mes Kravistes maison, il fallait donc que je teste cet auteur qui sera au salon du Grand Narbonne à la fin du mois.



Dans ce roman, l’auteur a choisi de mêler l’Histoire à l’histoire.

On y retrouve la bande à Bonnot, les brigades du Tigre, le Titanic saupoudrés de trafic de drogue, de cadavres…

Pour moi, il m’a juste manqué un échange plus fluide des informations entre l’inspecteur-chef Mortelecq et la journaliste.

C’est normal me direz-vous, l’enquêteur n’a pas à dévoiler d’informations à une journaliste. Oui mais la journaliste est sa fille ! Qu’il laisse infiltrer un gang dangereux, les Apaches.



Après, pour le reste, je trouve que c’est vraiment pas mal. Tout est bien ficelé.

Le rythme est bon, les chapitres courts et la fin très surprenante.

J’aurai voulu que le rôle de l’Anonyme d’Anvers soit un peu plus développé ou qu’on nous dévoile qui il est vraiment. Mais il faut laisser un peu de secret.



Vous l’aurez compris, je ne dirai pas non à un autre roman de l’auteur pour me faire une idée définitive.

Alors, dédicacé ou pas et lequel ? Telle est la question.
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22 V'là les flics

Il y a un bout de temps que je voulais me procurer ce petit bouquin. Je l’ai vu pas mal tourné sur les réseaux sociaux et pourtant j’y vais de moins en moins. Et le week-end dernier, l’occasion s’est présentée. Je rejoignais la ligue du chapitre 22 pour fêter ses 4 ans et Sacha Erbel était là. Aussi quand elle a sortie ses livres dont celui-ci, je lui ai dit, je le veux, mets moi deux exemplaires pour le faire gagner sur notre blog.

J’avais envie de le lire car dans tous ses auteurs contributeurs, il y avait quelques ami-es et quelques connaissances. Aussi je voulais absolument lire leur texte afin de me rendre compte de leur talent dans un exercice pas facile qu’est la nouvelle.

22 v’là les flics, comme son nom le dit si bien est écrit par des policiers ou d’anciens policiers. Toujours an active ou jeunes retraités. Des hommes et des femmes qui vivent leur métiers comme une passion, un sacerdosse.

Car vous l’aurez compris vous avez là un recueil de nouvelles à travers lesquelles les auteurs mettent en scène leur vécu dans la police mais pas que, il y parle aussi de l’enfance mais pas que…Mais c’est vrai que l’enfance, ici tiens une place importante. C’est vrai aussi et on le comprends que nos policiers sont souvent confronté au maux ou aux mots des enfants, des adolescents dans cette société qui va mal. Et on comprend que tout ceci puisse les toucher comme va nous toucher ses histoires qu’ils nous offrent. Enfin je vais pas tout vous révéler tout de même, hein !!!

Le recueil comporte les nouvelles suivantes : « Les Mouettes« , de Jean-Marc Bloch, « Ruben, d’Olivier Damien, « Une si belle journée« , d’Éric Dupuis, « La Petite« , de Sacha Erbel, « Zippo« , de Didier Fossey, « Entre deux tours« , de Christophe Gavat, « En lettres dorées« , de Christophe Guillaumot, « V.I.F.« , de Frank Klarckzyk, « Sur un aire de guitare« , de François Langer, « L’Obscurité dans nos cœurs« , de Rémy Lasource, « Nous pensons donc nous sommes« , de Paul Merault, « Si j’avais su... », de Patrick Nieto, « Briser les verrous de ma mémoire« , d’Éric Oliva, « La Nuit porte conseil« , de Lionel Olivier, « Qu’est-ce que je vais bien pouvoir dire aux enfants ? », de Jean-François Pasques, « Devenir une tueuse« , de Pierre Pouchairet, « Men-tensel« , de Jean-Marc Souvira, « Le Poids des mots« , de Danielle Thiéry, « Engrenage« , d’Emmanuel Varle, « Cosette au coin du feu« , de Luc Watteau et « Quand je serai grand« , d’Ivan Zinberg.

Vingt et une bonnes raison d’acheter ce livre. Près de 450 pages pour vous régaler, vous évader, vous faire peur, vous faire vibrer et aussi vous faire réfléchir et plus encore… Et tout cela en faisant une bonne action. Car en effet une partie de la vente sera reversée aux orphelins de la police.
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Le clan

Un braquage violant dans un dépôt de la Banque de France à Béthune dans le Pas-de-Calais, une série de disparitions dans les Pyrénées-Orientales, un clan, une meute d’anciens militaires d’élites, voire, même d’anciens flics, des têtes connues des lecteurs d’Eric Dupuis, telles, la capitaine Bordas et son adjoint, le major Kaczmarek, le capitaine de gendarmerie Carpalès, Jean Dreux « et cie »… et, d’une certaine manière, une mise en abyme de l’auteur et sa famille, dans son récit avec des personnages au nom de Delpuech, Eric et Yann, son fils sont autant de bons ingrédients qui abondent ce roman policier de près de 450 pages.



L famille, c’est là, toute l’originalité de ce polar mené à la vitesse étourdissante d’un go fast, traversant la France du Nord au Sud, un polar d’action, explosif, très cinématographique à la manière d’une franchise à la Die Hard, cette part d’humanité, cette part d’âme d’un auteur qui prend plaisir à mettre son avatar en situation et qui, derrière nous rappelle, que les hommes et femmes qui s’engagent au service de la nation, au péril de leur vie, sont trop souvent laissés au bord de la route, une fois leur engagement arrivé à terme.



Comme Eric Dupuis, qui rend un touchant hommage aux membres de sa famille, nous le précise, ce n’est pas une biographie familiale, les braquages, cette vie borderline de cette meute, n’est qu’un fantasme. Néanmoins, chacun ayant sa part d’ombre et devant lutter en permanence pour la garder au fond de soi, nous pouvons très bien imaginer ce qui arriverait si notre société était dépourvue de règles. Derrière le côté blockbuster, il y a, dans Le Clan, une vraie place à l’humain, aux personnages.



Avec une dizaine de romans à son actif, l’auteur, a atteint avec ce livre, une certaine forme de maturité littéraire, grâce à laquelle, nous prenons le même plaisir à lire qu’il en a pris à écrire.



Je remercie beaucoup Eric Dupuis ainsi que les éditions Cairn pour ce roman qui est aussi une nouvelle preuve que l’on peut éditer des romans de qualités accessibles au plus grand nombre avec un tarif plus que raisonnable.
Lien : https://imaginoire.fr/2021/0..
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Sang pour sang thriller, mais pas que, tome 5

Bonjour amis lecteurs,

Aujourd’hui je vous propose : « Sang pour sang Thriller, mais pas que Saison 5 ». Un recueil de 19 nouvelles écrites par 19 auteurs dont la vente servira à financer la sixième édition du salon de Longperrier: « Sang pour sang thriller » organisé par Nadine Doyelle. J’ai tout d’abord été séduite par la belle couverture de Ludovic Metzker puis par les préfaces sympathiques de Nil Borny et Deborah Coladonato, parrain et marraine du salon. Les nouvelles sont très différentes, originales captivantes et percutantes, toutes sur le thème du thriller, du noir, du polar et même du paranormal. Le lecteur baigne dans une atmosphère angoissante, sombre, glauque, effrayante, sanglante non dénuée d’humour parfois. Un excellent recueil de nouvelles que je vous invite à partager sans hésitation autour de vous .
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Le clan

Le clan c’est cette famille qui depuis plusieurs générations ont œuvré pour leur patrie , à travers les différentes guerres qui ont émaillé le XXe siècle puis le XXIe . La famille Delpuech , armée et entraînée telle un commando paramilitaire , est constituée du Boss , le patriarche , de son fils Llop et de son cousin Rick - le véritable chef de la meute guerrière - et de leurs enfants et cousins . Seule fille de cette fratrie patriarcale, Vicky, est prête à prendre tous les risques pour montrer qu’elle n’est pas le maillon faible du clan . Rick et Llop , passés par la case Police après l’armée, ont vite bifurqué vers le grand banditisme. Leur dernier fait d’armes , l’attaque d’un dépôt de la Banque de France à Béthune pour rafler un lot de lingots d’or , s’est mal passé , causant deux blessés dans leur rang , dont un des membres , Nico , est salement amoché. Le temps de planquer leur butin , ils n’ont pas eu d’autres choix que de mettre les voiles le plus loin possible de leur forfait et de se mettre autant que possible au vert dans l’une des planques du clan .

A leur trousse deux policiers de la PJ de Béthune , la jolie capitaine Bordas et son adjoint le major Kaczmarek, qui du Nord au Sud de la France , des terrils aux paysages montagneux des Pyrénées Orientales , vont tenter de suivre la piste des fuyards surarmés . Une traque qui va laisser des traces des deux côtés mais aussi semer un lot impressionnant de cadavres autour d’eux .



Je découvre avec ce livre l’univers de Eric Dupuis , un univers sanglant dans lequel gravite une batterie de personnages étonnants . Comme ce détective privé qui tente de mettre les policiers sur la voie dans cette enquête semée d’embûches , et dont les décisions sont prises par différents protagonistes qui hantent sa cervelle . Outre nos deux policiers , Eric « Rick » Delpuech est sans doute le personnage le plus ambigu tant dans ses actes que dans ses décisions …définitives .Cette famille qui le rassure , dont il est fiers mais qui le déçoit à la fois . Cette famille qui recèle comme beaucoup d’autres sa part d’ombres et dont il va découvrir peu à peu les lourds secrets . Des secrets qui vont conditionner ses futurs actes …

On suit cette traque bourrée de rebondissements à travers les différentes planques du clan , « La Bastide » à Brioude puis « La Forteresse » à la frontière espagnole . Beaucoup d’actions et d’événements tragiques « égaient » cette intrigue mouvementée dopée à la testostérone et tachée d’hémoglobine . Du polar heure intensité qui pourrait sans problème servir de scénario à un film où l’action joue un rôle central .

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Aussi noir que le charbon

Aussi noir que le charbon porte bien son titre. Eric Dupuis propose ici un roman noir en plein bassin minier du Nord-Pas-de-Calais.

Au pays du charbon, on s'amuse, on pleure, on rit. On s'enfile beaucoup aussi : de la dope, des petits jeunes. Bref, din'ch'Nord, on sait faire la fête.

Grisaille et misère sociale, comme toujours quand il est question de la moitié septentrionale des Hauts-de-France. Mais pas que. Dupuis dresse un portrait pointu de la région et de son coeur souterrain. Aux détails dispatchés ici et là, on sent qu'il a bossé son sujet sur tous les plans (historique, économique, social…). Son travail documenté dépasse les clichés et le misérabilisme faciles. le décor comme les protagonistes s'enracinent dans les profondeurs tant de la mine que de l'Histoire. En ressort une vision à la fois globale et précise qui sonne juste.



Justesse aussi dans les personnages d'Iwan et François-Xavier. J'avoue avoir eu peur en attaquant la lecture. le duo de personnages liés depuis l'enfance et opposés en tout. le riche vs. le pauvre, l'avocat marron vs. le flic… Un schéma pas nouveau qui laissait craindre les pires clichés et impressions de déjà-vu. A l'arrivée, rien de révolutionnaire, mais le procédé fonctionne sans donner envie de baffer son auteur. Ça tombe plutôt bien, vu que Dupuis a “quelques” notions de corps à corps (comprendre qu'il peut me pulvériser d'une pichenette du gros orteil).

La relation entre les deux bonshommes se construit sur le long terme par le biais d'analepses. Des fois que tu imaginerais une position tarabiscotée du Kamasutra, tu te trompes : l'analepse est à la littérature ce que le flashback est au cinéma. Pas une révolution non plus mais efficace et bien construit. Déployé sur une trentaine d'années, le binôme prend assez d'épaisseur pour tenir la route.



Même crédibilité affichée pour le versant enquête du bouquin. Logique, tu me diras. Dans le vrai monde de l'IRL, Dupuis sert dans la police depuis une trentaine d'années, il connaît la chanson. Certes, c'est la moindre des choses de connaître les procédures et le vocabulaire, mais ça ne fait pas tout. Procès-verbal et roman appartiennent à deux genres distincts, un seul relève de la littérature. Passer de l'un à l'autre demande du souffle, du rythme, du suspens…

Aussi noir que le charbon réussit son coup. Très réaliste, pas avare de rebondissements et révélations fracassantes, avec en bonus une mise en abyme via un bouquin dans le bouquin.



Si tu aimes les romans noirs avec des mineurs (dans tous les sens du terme), tu trouveras ton content avec ce roman. Gueules noires, ciel gris, sombre héros, côté obscur de la nature humaine, il y a quelque chose de pourri au royaume des Hauts-de-France (et un cliché shakespearien dans cette phrase).
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22 V'là les flics



C’est un recueil de nouvelles écrites au profit des orphelins de la police.

La particularité des auteurs est qu’ils ont tous fait partie de la police avant de prendre la plume.

Le thème est celui des enfants, ce qui donne une tonalité très poignante à tous ces récits. C’est parfois même insoutenable.

Le quotidien de ces flics qui n’appartient pas à la fiction projette souvent le lecteur au bord de la nausée. On sent le désespoir devant l’éternel recommencement de la cruauté, de la misère. L’expression « c’est du vécu » n’est pas galvaudée et l’authenticité se ressent au fil des pages. Ces hommes et ces femmes sont fracassés par le spectacle désolant auquel ils ont été confrontés.

Si la qualité du style varie parfois, le fond reste toujours percutant.

C’est donc un recueil intéressant à plus d’un titre. Il me donne envie de mieux connaître les romans de ces auteurs qui mettent en mots la réalité qui a été la leur.

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Infiniment polar

Il n'est pas indispensable de lire le braille pour se lancer dans ce premier titre de la collection Lunettes noires. Ce recueil propose onze nouvelles, chacune écrite par un auteur de “polars en Hauts-de-France”, comme annoncé sur la couverture. Perso, je n'aurais pas fait figurer cette mention, ou alors pas comme ça, parce qu'elle amène le lecteur à se pencher sur le bouquin avec un angle d'approche auquel le contenu ne répondra pas. Certes la pléiade a à son actif du roman policier dit régional, dont l'action se situe dans feu la Picardie et le Nord-Pas-de-Calais. Mais ça, c'était avant. Certaines nouvelles du présent ouvrage laissent perplexe quant à cette mise en avant des Hauts-de-France, par exemple celle qui se déroule à Bandol, sur la Côte d'Azur (en France, mais tout en bas), ou celle en Suède (en haut sur la carte, certes, pas mais du tout en France). Alors bon, y a pas mort d'homme – un comble pour du polar –, mais voilà, c'est le genre de maladresse qui crée une attente sans la combler, ce qui peut dérouter (et déplaire à) certains lecteurs.



Sur ce, en route pour un tour d'horizon du bousin !



Par la fenêtre ou par la porte (Greg Waden)

Mélange de Saw et de Cube, la nouvelle d'ouverture relève moins du polar que de l'épouvante. On regrettera des choix de vocabulaire pour le moins incongrus, un trou béant quant aux motivations de l'assassin et à sa méthode de choix de victimes (éléments indispensables pour donner du sens à ce type de récit, sans quoi le texte est juste creux comme une canne à pêche) et, pire, l'absence de construction d'un lien entre les deux personnages dont on suit les pérégrinations de salle piégée en salle piégée. Comme dans Cube, le m'as-tu-vu des chausse-trapes, aussi inintéressant que facile, prend le pas sur la dimension humaine. Donc pas terrible (pour ne pas dire mauvais).



Ce que Rose a vécu (Ludovic Bertin)

Meilleur texte du recueil et de loin ! Déjà, il ne suit pas une trame plan-plan de crime slash enquête slash découverte du coupable, mais joue sur les allers et retours dans la chronologie. Ensuite, il a du style, riche en jeu sur les mots et expressions, avec beaucoup de finesse. On n'est pas dans la vanne tonitruante appuyée mais dans le subtil et dans le grinçant. Enfin, l'auteur joue sur deux ressorts, le quoi et le pourquoi. Si le premier est devinable assez vite, le second permet de maintenir un suspens jusqu'à la fin. Très malin de la part du gars Bertin d'avoir ainsi conçu son récit à double détente. Au passage, très bonne utilisation – presque littérale en plus – du fusil de Tchekhov.



Sous les jupes des manèges… (Christian Monier)

Failli m'arrêter à la septième de la nouvelle quand le narrateur, en train de se raser et d'écouter la radio, se présente pouf, comme ça, en mode grosse facilité d'écriture, alors qu'il n'a aucune raison ni de le faire (il est tout seul dans la pièce et il se connaît, le gars) ni de briser le quatrième mur.

J'ai pris sur moi de continuer et j'aurais pas dû. Un flic lambda translucide mène une investigation de police, affublé d'une journaliste potiche, dont la présence n'est justifiée par rien d'autre qu'un caprice dudit flic. Zéro pour le réalisme, vingt sur vingt pour la grosse ficelle.

Du policier de série TV sauce France 2 ou 3, du niveau d'un Mongeville ou d'un Louis la Brocante. Petit niveau, donc.



Zone blanche (Christophe Arneau)

Un bon texte… qui n'a rien à faire dans ce recueil. Ce slasher relève de l'horreur-épouvante plus que du polar, avec même des éléments appartenant au genre fantastique. Un orgue pété depuis vingt ans, qui joue comme s'il était neuf et surtout sans organiste aux commandes, c'est du fantastique, hein, pas du policier.

M'enfin, s'il y a erreur de casting sur le genre, la nouvelle est intéressante et bien écrite, mis à part la morale de l'histoire (grosso modo, c'est pas bien de foutre le boxon dans une église), dont on se serait bien passé.



Le rôdeur de la nuit (Émilie Malaquin-Lapawa)

Déception… J'y ai cru un moment et puis non, ça aurait pu mais ça n'a pas. Là encore, polar, c'est beaucoup dire pour un texte baigné tout du long d'une ambiance associée au fantastique et dont le peu d'explication finale relève de la science-fiction.

Le récit s'inspire de la légende urbaine du gurning man de Glasgow, un type flippant qui se contentait d'apparaître de temps en temps, jusqu'au jour où il s'est évaporé sans explication du qui, du pourquoi, du comment… L'histoire a été forgée de toutes pièces par un fantaisiste qui inventait des fausses légendes pour alimenter son site. Vraie ou fausse histoire, y avait de quoi creuser, mais plutôt que d'écrire sa propre version de la légende et de proposer sa propre théorie fictive, l'auteure s'est contentée de la transplanter en France, à l'identique, avec la même fin en quenouille. Plus un flic à la Mulder échappé de X-Files (ça, OK, ça colle) qui se plaint toutes les deux lignes d'être considéré comme un Mulder échappé de X-Files (la répétitivité des ses chouineries devient vite relou).

Texte pas indigne, avec beaucoup de potentiel mais bourré de maladresses (redites, surréférencé et prisonnier de ses influences, sensation d'inachevé). Et j'adore la SF, mais c'est pas sa place (ou alors faut rebaptiser l'anthologie Infiniment de genre, vu le nombre de textes qui sortent du polar pour balayer le reste de la littérature de genre).



Putain d'histoire ! (Luc Watteau)

Texte le plus polar du lot (enfin !), avec son mélange d'argot, de décontraction audiardienne et d'un glossaire du vocabulaire technique de la police. J'ai falli le zapper à cause du prologue, où le narrateur se présente en mode “je m'appelle Machin et dans la vie je suis flic”, parce que vraiment, ça casse les noix, cette absence d'efforts pour intégrer l'introduction des personnages dans la narration. Mais bon, passé ce début calamiteux et indigne d'un auteur qui se mérite, la suite est très bonne (ce qui perplexe sur le choix foireux d'une intro aussi cheapos, vu que Watteau est capable de mieux).



En terre et contre tous (Éric Dupuis)

Noir et carré à la Dupuis, donc un bon texte, bien fait, avec pour seul reproche le peu de prise de risques du gars Dupuis, que j'aimerais voir sortir de ses schémas. Très subjectif pour le coup, plutôt de l'ordre du voeu pieux et d'une incitation au renouvellement. Sinon, ce qu'il sait faire, il le fait bien, donc on ne va pas s'en plaindre.



Strykjärnet (Denis Fourrier)

Virée en Suède, parce que la mode actuelle est au thriller scandinave, qui a autant le vent en poupe que les drakkars au Xe siècle. de bonnes idées mais où est le rendu final ? Nan parce que là, on dirait soit un synopsis détaillé, soit un roman dont on aurait supprimé 90% des paragraphes pour que le restant forme une histoire courte (donc pleines de trous, raccourcis, ellipses, coq à l'âne). Pas abouti et c'est dommage, parce que ça aurait pu être très bon.



Le mystère Émile Dubois (Jean-Christophe Macquet)

Émile Dubois est un Français connu pour avoir “exercé” comme tueur en série au Chili et fusillé en 1907. Sur ce personnage haut en couleurs, Macquet livre un récit pas inintéressant mais poussif au niveau de la forme, scolaire, lourde et barbante, et c'est pas juste une question de coller au style d'époque. On l'a connu plus en verve. Dommage.



Bandeau funèbre (Jean-Pierre Bocquet)

Bon, là, faut aimer le style d'agrégé de lettres fort en thème, comme a dit je ne sais plus qui (enfin si, je sais, mais je ne suis pas une balance). C'est très, très académique dans ses tournures, termes et constructions, et c'est vraiment pas ma came. J'ai déjà donné, merci. Après, le style balzacien a encore ses adeptes au XXIe siècle, donc pourquoi pas ? Tous les goûts sont dans la nature…



La louve (Daniel Bourdon)

Bourdon, auteur, est aussi éditeur à la tête de Flag. Je trouve toujours gonflé de la part d'un anthologiste de coller un de ses propres textes dans un recueil qu'il dirige, mais ça n'engage que moi. Ici, on repousse les limites, puisque la “nouvelle” est, je cite son bandeau d'introduction, “un extrait du livre de Daniel Bourdon qui paraîtra en novembre 2021 aux éditions Flag”. Donc juste une bande-annonce, un pauvre encart publicitaire. On en vient à se demander si ce recueil a jamais eu vocation à exister en tant que tel ou si toute l'entreprise n'est pas qu'un support prétexte pour faire la pub d'un seul et unique auteur.



Verdict (qui n’est pas le titre pas d’une nouvelle mais de ma conclusion)

Un recueil aléatoire dans sa classification, un peu polar et un peu tout (épouvante, fantastique, SF). Aléatoire aussi dans le niveau de ses textes, avec de l’excellent (Bertin), du bon (Arneau, Watteau, Dupuis) et deux tiers de moyen, inabouti, pas terrible ou raté.
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22 V'là les flics

21 nouvelles - 21 auteurs français de polar - Tous anciens flics devenus écrivains, dont 6 lauréats du Prix du Quai des Orfèvres, plus 1 qui nous livre une préface poignante.



Pour une bonne cause : les orphelins de la police.



J'en connaissais certains, plein d'autres non, et j'ai énormément aimé.

Parce que leurs mots sonnent juste, parce qu'ils se sont attachés à parler de l'enfance massacrée, des violences faites aux femmes, de la difficulté d'être flic dans un monde de brutes.



Parce ce que ce sont des hommes et des femmes qui s'engagent pour nous protéger et qui en meurent parfois.



Et puis parce que j'aime les polars, aussi sous forme de nouvelles, si vous aussi, je vous conseille fortement ce livre !



Jean-Marc Bloch - Les mouettes

Olivier Damien - Ruben

Eric Dupuis - Une si belle Journée

Sacha Erbel - La petite

Didier Fossey - Zippo

Christophe Gavat - Entre deux tours

Christophe Guillaumot - En lettres dorées...

Franck Klarczyk - V.I.F.

François Lange - Sur un air de guitare

Remy Lasource - L'obscurité dans nos coeurs

Paul Merault - Nous pensons, donc nous sommes

Patrick Nieto - Si j'avais su...

Eric Oliva - Briser les verrous de ma mémoire

Lionel Olivier - La nuit porte conseil

Jean-François Pasques - Qu'est ce que je vais bien pouvoir dire aux enfants ?

Pierre Pouchairet - Devenir une tueuse

Jean-Marc Souvira - Men-Tensel

Danielle Thiéry - Le poids des mots

Emmanuel Varle - Engrenage

Luc Watteau - Cosette au coin du feu

Ivan Zinberg - Quand je serais grand



Olivier Marchal - Préface
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Aussi noir que le charbon

En 1971, dans le bassin minier du Pas-de-Calais, deux garçons que tout oppose se lient d’amitié : François-Xavier de Montjarrieux, fils d’un riche industriel de la région, est un enfant gâté, tandis qu’Iwan Kaczmarek, rejeton d’un mineur polonais, violent et alcoolique, traine ses guêtres dans la cité de Vourroy. Des années plus tard, alors qu’Ewan est devenu policier, FX, avocat véreux au train de vie luxueux, se laisse entraîner par ses fréquentations douteuses. En 2006, lorsque sa famille est retrouvée assassinée dans leur propriété, il est indéniablement considéré comme le premier suspect, d’autant plus qu’un témoin confirme avoir entendu sa voiture, une grosse cylindrée remarquable, sur les lieux du crime. Iwan, son ami fidèle, qui l’a toujours tiré d’affaire, tente une nouvelle fois de lui sauver la mise. A la lumière de ses souvenirs, l’opinion qu’il se fait de son ami prend un nouveau jour… L’avocat a t-il été victime une machination, d’un règlement de compte lié à ses « affaires » dans le milieu du grand banditisme lillois, ou le triple meurtre est-il lié à l’agression dont sa sœur a été victime des années plus tôt ? Pour le commissaire Constantini, l’enquête se rapproche en effet d’une série de meurtres d’adolescentes ayant entaché la région une trentaine d’années plus tôt, et dont la seule rescapée n’est autre que Bérengère, la sœur de FX. Y’a t-il un lien entre les deux affaires?



Un roman noir d’une belle richesse, sur plusieurs points. L’auteur originaire du nord retranscrit à merveille la vie au cœur du bassin minier à une époque où la fermeture des mines affaiblit les familles les plus pauvres. Une certaine fatalité émerge de ces lignes et on peut sans peine imaginer la vie rude et austère des habitants plongés dans le désarroi par la perte de leur travail. L’amitié entre ces deux gamins issus de classes sociales opposées apparait comme une clarté dans un monde alors bien sombre, mais ce n’est que le début d’une ténébreuse histoire qui va nous emmener très loin. Un polar régional donc mais autour d’une affaire hors du commun, qui effleure le grand banditisme, qui revient également sur un fait divers bien connu dans la région et sur lequel se base l’auteur pour tresser son intrigue. Autant vous dire que le réalisme fait froid dans le dos ! D’autant plus qu‘Eric Dupuis, major-instructeur dans la police nationale et conseiller technique pour le cinéma, a une connaissance parfaite du milieu, est très au fait des procédures judiciaires et c’est avec beaucoup de rigueur qu’il nous entraine dans cette enquête méticuleuse. Les retours progressifs dans le passé des deux protagonistes sont l’occasion de revenir à plusieurs reprises sur les faits horribles qui se sont déroulés dans cette intrigue pour le moins sordide. Eprouvant mais passionnant, voilà un roman qui marquera longtemps les esprits !



Un retour bien sombre dans ma région d’origine qui m’a pourtant beaucoup plu. Je remercie le Collectif Polar pour ce cadeau reçu dans le cadre d’un concours sur le blog l’an passé : grâce à vous j’ai découvert cet auteur de talent et ce roman que je ne suis pas prête d’oublier !
Lien : https://loeilnoir.wordpress...
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Le clan

Comment une fratrie adepte de l’ordre, de la règle et de l’honneur peut-elle verser dans le grand banditisme ?

Rick et Llop ont épousé la grande muette puis la police. Devant le manque de considération de « la collectivité nationale » ils décident de se servir … et utilisent leur grand sens de l’organisation au profit de leurs exactions, tout comme l’avait fait leur père, le boss. Ils embarquent toute leur famille et tels une micro-société, patriarcale et hiérarchisée, élaborent des plans sophistiqués pour anticiper tous les pièges. De plus comme dans (presque) toutes les familles, des secrets entachent les relations humaines, guident les plus fragiles vers des vengeances, sans repentance possible. La résilience se paye à ce prix. C’est ce que va vivre la famille Delpuech, poursuivie par la police, la gendarmerie, un journaliste et même un détective privé. Une traque violente et sanglante, du nord au sud de notre pays, qui sème la mort et se solde par une hécatombe, et où les affrontements sont chorégraphiés avec une extrême précision du fait de l’expérience de l’auteur en la matière. La minutie qu’il apporte au récit en fait une présentation très visuelle.

C’est le premier roman que je lis d’Éric Dupuis et j’ai apprécié la précision et le strict respect de la chronologie des événements. De l’action, du sang, quelques états d’âme qui ne ralentissent en rien les desseins dévastateurs des protagonistes. Un vrai polar doublé d’un très bon moment de lecture, où les quelques circonstances atténuantes que le lecteur serait tenté de trouver ne résistent pas à la cruauté et où l’auteur ne s’attarde pas sur les beautés touristiques des décors.

Au-delà de la fiction, ce roman comme l’indique l’auteur est une formidable dédicace à ceux qui ont servi notre pays et en particulier les grandes figures de sa famille.

Je remercie les éditons Caïrn pour cette découverte.


Lien : https://collectifpolar.wordp..
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Des larmes d'or et de sang

Pour son septième roman, « Des larmes d'or et de sang », Éric Dupuis a hissé les couleurs en tissant un lien entre le nord et le sud de la France. Il montre bien ce qui unit l'or et le rouge au fil du roman.



« Un signe d'appartenance aussi puissant qu'une religion... La fierté d'être Lensois. »



J'ai ressenti l'importance du métier de policier pour l'auteur comme dans ses précédents livres. En effet, les précisons variées sur les procédures et le vocabulaire d'une profession qu’il respecte est entièrement au service de l'intrigue. On a même droit à une démonstration de Krav Maga avec un expert aux commandes puisque l'auteur est un spécialiste en la matière.



« Carpalès raccrocha. Ses yeux croisaient à tour de rôle les regards des deux policiers positionnés en triangulation devant lui, comme s'il subissait un contrôle de police en règle. »



Les trois personnages qui enquêtent sont très différents, cependant ils ont en commun l'amour d'un travail bien fait et respirent l’honnêteté. Ils s'investissent dans trois affaires au départ sans aucun rapport mais qui vont s'avérer aller dans la même direction. Une des grandes qualités de ce polar est de montrer en quoi les différents indices vont converger pour aboutir à un final bien ficelé. Tout est mené clairement, tâche pas forcement aisée quand plusieurs lieux, protagonistes et enquêtes s’entremêlent. Mission accomplie, monsieur Dupuis !





Les dialogues sont excellents. Ils rythment très bien l'action et confèrent à l'histoire quelques touches d'humour. Ainsi, la complicité naissante entre Zibanski et Kaczmarek est soulignée. Les répliques arrachent tout en donnant des renseignements sur la personnalité de chacun. Justement j'ai particulièrement accroché avec l'aspect trouble de Zibanski. Son destin est original et me l'a rendu attachant. Les hommes dans « Des larmes d'or et de sang » souffrent, sont humains et tentent de survivre dans un métier pas toujours facile.



« … N'oubliez jamais que votre ami est bipolaire, maladie autrefois nommée psychose maniaco-dépressive, qui peut engendrer des phases d'exaltation, de crises identitaires sévères ainsi que des troubles confusionnels... »



Les multiples rebondissements tiennent le lecteur en haleine même s’il y en a un peu trop à mon goût. L'intrigue est assez riche, inutile d'en faire plus. Il faut en garder pour la prochaine fois. Mais il faut dire que l'auteur ne se ménage pas et se donne à fond dans son histoire. Le style est net et vif. Ne cherchez pas de la poésie dans ce polar classique, attendez-vous plutôt à suivre une aventure des plus agréables d'une précision de professionnel. Éric Dupuis a pris du galon et pas seulement dans son métier de policier !


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22 V'là les flics

Ils sont venus ils sont tous là… Non Charles, ils ne sont pas tous là mais ils sont quand même 21. Si l’on ajoute la brillante et touchante préface signée Oliver Marchal, ce sont 22 auteurs, flics ou ex-flics, qui ont répondu à l’invitation des éditions Lajouanie.



En faisant cohabiter enfance et police deux schémas se dessinent, soit l’enfant est victime, soit notre chère petite tête blonde n’est pas si innocente que ça. Un raccourci un peu rapide je le reconnais volontiers, ce serait sans compter sur le talent et l’imagination des auteurs pour nous surprendre. Après tout la collection polar des éditions Lajouanie s’appelle bien Romans policiers mais pas que…



Parmi les auteurs qui ont participé à ce recueil il y en a que je connais pour avoir lu un ou plusieurs de leurs romans (Sacha Erbel, Didier Fossey et Christophe Guillaumot), d’autres que je connais uniquement de nom (Christophe Gavat, Jean-François Pasque, Pierre Pouchairet, Jean-Marc Souvira, Danielle Thiéry et Ivan Zinberg), et les derniers que j’aurai le plaisir de découvrir.



Des nouvelles qui flirtent allégrement avec le noir, survolant les multiples abjections dont l’être (in)humain peut être capable. Selon les auteurs l’aspect strictement policier sera plus ou moins (voire pas du tout) présent, mais le thème de l’enfance demeurera le fil rouge. De nombreuses thématiques d’actualité seront abordées de façon plus ou moins approfondies mais toujours parfaitement intégrées au récit.



Des nouvelles qui sont aussi l’occasion d’aborder les nombreuses problématiques avec lesquelles les policiers doivent composer tant bien que mal : lourdeurs des procédures administratives, budgets toujours revus à la baisse qui engendrent à la fois sous-effectif et surcharge de travail… avec les conséquences, parfois dramatiques, qui peuvent en découler.



Je ne m’étendrai pas sur chacune des nouvelles composant le présent recueil, en lieu et place je vais les lister en leur attribuant une note (basée sur un ressenti purement personnel) sur 5.



Jean-Marc Bloch – La Mouette : 3

Olivier Damien – Ruben : 5

Eric Dupuis – Une Si Belle Journée : 3.5

Sacha Erbel – La Petite : 4

Didier Fossey – Zippo : 5

Christophe Gavat – Entre Deux Tours : 5

Christophe Guillaumot – En Lettres Dorées : 3.5

Frank Klarczyk – V.I.F. : 5

François Lange – Sur Un Air De Guitare : 3

Rémy Lasource – L’Obscurité Dans Nos Cœurs : 3

Paul Merault – Nous Pensons, Donc Nous Sommes : 5

Patrick Nieto – Si J’Avais Su : 5

Eric Oliva – Briser Les Verrous De Ma Mémoire : 5

Lionel Olivier – La Nuit Porte Conseil : 5

Jean-François Pasques – Qu’Est-Ce Que Je Vais Bien Pouvoir Dire Aux Enfants ? : 4

Pierre Pouchairet – Devenir Une Tueuse : 3

Jean-Marc Souvira – Men-Tensel : 2.5

Danielle Thiéry – Le Poids Des Mots : 3.5

Emmanuel Varle – Engrenage : 3

Luc Watteau – Cosette Au Coin Du Feu : 4

Ivan Zinberg – Quand Je Serai Grand : 5



Comme vous pouvez le constater les nouvelles sont classées par tri alphabétique sur le nom de leur auteur. Un ressenti inégal – comme souvent dans ce genre de recueil – qui, je le répète, n’engage que moi. Il n’en reste pas moins que le recueil s’en tire avec la très honorable moyenne de 4. Que j’augmente avec plaisir d’un demi-point pour saluer l’initiative de ce recueil et le reversement de 1,5 € aux orphelins de la police.
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22 V'là les flics

Pas de résumé cette fois-ci.

En effet, " 22 v'la les flics" est un recueil de nouvelles écrites par des policiers et anciens policiers.

Je ne vous les citerai pas (par paresse), mais sachez qu'ils ne sont pas à leur coup d'essai.

Les auteurs décrivent leur vécu dans des fictions qui, pour certaines, font froid dans le dos.

Plusieurs récits sont consacrés aux enfants, l'une des priorités, je pense, des forces de l'ordre, ce qui rend les nouvelles à la fois émouvantes et révoltantes.

Comme d'habitude, je vais encore râler, mais certaines histoires sont tellement captivantes que j'aurais aimé qu'elles soient encore plus longues.

Pour chaque achat, 1.50 euros est reversé aux orphelins de la police, de quoi joindre l'utile à l'agréable......
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Petit manuel de criminalistique

Les missives de Fanny H pour Collectif Polar

Petit manuel de criminalistique d'Eric Dupuis, c'est tout un programme. En effet, vous apprendrez tout de A à Z, en version condensée, sur la criminalistique. En voici la définition, que vous retrouvez dès la première page : "application des techniques d'investigation policière des techniques d'investigation à la recherche des preuves et à l'identification d'un coupable."

L'auteur nous plonge de nouveau dans le noir mais d'une façon exclusivement professionnelle cette fois-ci et non romancée.

Vous découvrirez des extraits issus de Histoire du 36, Dossier pour la science, Futura Santé, Le Monde, etc. au fil des pages et des différentes parties comme L'odorologie, La scène de crime ou reconstructions crânio-faciale. Je pense que chacun y trouvera ce qui l'intéresse et notamment des "Récits de patrouille", des fait réels que nous raconte l'auteur, amenant un plus.

J'ai trouvé ce petit guide extrêmement complet et  j'ai appris plein de choses. Ce n'est ni un polar, ni un thriller, vous ne retrouverez pas de meurtres sanglants comme d'habitude mais vous apprendrez comment la police et la gendarmerie résolvent ces derniers, de quelles façons et avec quels moyens. Depuis plus de cent ans, l'avancée de la science dans ce domaine est incroyable.

Je me rappelle il y a quelques mois qu'Eric Dupuis nous avait demandé sur les réseaux sociaux si le côté technique nous intéressait. Ceux qui ont répondu oui, comme moi, seront ravis de pouvoir lire ce livre qui correspond bien à son auteur et à ce qu'il souhaite nous transmettre. Ce manuel a un format sympa presque comme un cahier et il est léger, ce qui n'est pas négligeable si vous souhaitez l'emporter avec vous par exemple. Il est illustré, juste ce qu'il faut, de ce fait il est attractif et agréable.

Perso, je me vois bien le ressortir, à l'occasion, afin de compléter ma compréhension au cours d'un passage de lecture ou de m'aider à mieux visualiser une scène et vous ?

(Merci à Eric Dupuis)
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Aussi noir que le charbon

François-Xavier et Iwan sont amis depuis plus de 30 ans. Tous les deux se sont connus à l'école et pourtant rien ne laissait présager que ces deux là sympathisent. L'un est issu d'une famille d'industriel bourgeois et l'autre est fils de mineur polonais. Mais malgré cette différence ils vont vite devenir inséparables.

Devenus adultes ils ont continué à se fréquenter. Iwan est devenu policier et FX avocat véreux. Ce dernier a toujours été à la limite de la légalité et plus les années passent plus ils s'enfoncent dans l'alcool, la drogue et l'endettement. Il vit une vie de débauche qui vont lui faire perdre quasiment tout ce qu'il a. Heureusement son ami d'enfance est toujours là pour le relever et lui sauver la mise quand il se fait arrêter.

Mais quand la famille de FX est retrouvée assassiner, tout porte à croire que le fils est le coupable. Iwan va être le seul de son côté mais va avoir du mal cette fois à prouver son innocence et à le sortir du guêpier dans lequel il se trouve.

Au fur et à mesure de l'enquête Iwan va se remémorer le passé. De sa rencontre avec FX, de leurs bêtises, de la descente aux enfers de son meilleur ami. Nous allons découvrir une image de l'homme en total opposé à ce qu'on pouvait penser.

Une ombre a noirci leur enfance, une sombre affaire de meurtres de jeunes filles et l'agression de la sœur de FX. Et si le meurtre de ses parents était lié à cette affaire jamais résolue?



Ne vous attendez pas à des chapitres courts mais plutôt à des chapitres longs et denses en informations. Ce qui rend l'enquête lente et délicate mais sans longueur.

J'ai été totalement immergée dans cette histoire dès les premiers chapitres. L'auteur ne perd pas une seconde son lecteur en revenant sur certains points importants du passé ou de l'enquête. Iwan va devenir le fil conducteur de ses enquêtes. Car nous n'avons pas une mais deux enquêtes si l'on considère l'enquête sur les meurtres de jeunes filles qui n'a jamais été résolue. Iwan est un personnage attachant, fidèle au possible et aux antipodes de FX qui est imbuvable.



Un conseil ne cherchez pas à savoir le pourquoi du comment ni qui est le coupable. J'ai essayé et je me suis pris un uppercut. Jamais je n'ai lu une histoire pareille et jamais je n'aurais pu imaginer un tel scénario et dénouement. L'auteur nous offre des rebondissements et retournements de situation de dingue! J'aime être surprise comme ça mais être autant surprise ça ne m'arrive pas souvent. Je ne m'attendais pas du tout à une telle lecture. C'est une très belle découverte que ce polar.



Eric je te dis merci de m'avoir rappelé à l'ordre et de m'avoir pousser à lire ton livre rapidement car je pense que j'aurai tardé à le lire et je serai passer à côté d'une belle pépite.

L'auteur nous prouve que le crime parfait existe et nous démontre par la même occasion que le polar parfait existe aussi. Un énorme coup de cœur!!
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Aussi noir que le charbon

Les missives de Fanny H pour Collectif Polar

1971, un enfant âgé de 6 ans est retrouvé sans vie au pied du terril noir et triste de Vourroy, une tragédie qui restera pour toujours ancrée dans les esprits.

1975, des jeunes filles sont assassinées, seul survivra l'une d'entre elles en 1976 : Bérengère Montjarrieux, fille d'un riche industriel.

35 ans plus tard, au commissariat de Lens, le commandant Constantini se retrouve avec une affaire terrible : un quadruple meurtre à Vourroy. Il s'agit d'André Montjarrieux, riche industriel, de sa mère, de sa femme et de sa fille retrouvés tous les quatre assassinés. Le (ou les) tueur a mis en place une mise en  scène. Bérengère a été positionnée de la même façon qu'elle a été retrouvée en 1976. Il ne reste donc plus qu'un seul membre de cette famille, le fils, qui n'habite plus là depuis longtemps François-Xavier, surnommé FX.

Vourroy, une ville scindée en deux avec d'un côté, les ouvriers et des personnes en situation plutôt précaire à Vourroy-Village et d'un autre, les chefs d'entreprises ou directeurs de banque à Vourroy-Nouméa. Deux milieux, deux catégories sociales que tout oppose. Et pourtant un jour, ces deux petits mondes se sont bel et bien rencontrés. Quand François-Xavier Montjarrieux se promenait avec son beau vélo, il fit la connaissance d'Iwan Kazmarek. A partir de ce moment est née entre les deux jeunes enfants, aux vies si différentes, une amitié indéfectible.

A l'adolescence, FX a de très mauvaises fréquentations et il aura acquis une sale réputation. Et c'est Iwan qui sortira cette tête brûlée de situations de plus en plus graves et dangereuses les unes que les autres. Il a toujours été le plus calme et le plus réfléchi des deux. Un comportement destructeur, autodestructeur ou borderline cache bien souvent des blessures profondes et enfouies. Puis, les années ont passé et FX, dont le surnom est trompe-la-mort, est devenu avocat au barreau de Lille et roule en Maserati. Quant à Iwan, il a choisi la police et est maintenant major à la brigade des mineurs. Il y retrouvera un autre camarade d'enfance, Thierry Novak.

Qui a pu s'en prendre ainsi à une jeune femme prostrée depuis 35 ans et à sa grand-mère gravement malade et alitée ? Pourquoi des masques italiens sur les victimes ? Que cache toute cette mise en scène ? Une fois de plus, FX sollicitera l'aide d'Iwan.





J'ai aimé de suite la façon dont l'auteur décrit les corons et ses habitants. On ressent pleinement l'attachement d'Eric Dupuis pour sa région natale. J'ai beaucoup aimé également lire cette belle rencontre entre les deux enfants. On a envie de savoir ce qu'il va se passer entre ses deux garçons devenus des hommes. L'auteur fait des allers-retours dans leur passé afin de nous permettre de bien comprendre les fondamentaux de l'histoire.





Deux drames sont évoqués. Le premier s'est passé le 27 décembre 1974 quand un coup de grisou emporte 42 personnes descendus dans la fosse des Six-Sillons à Liévin. Un accident qui laissera une région meurtrie. Le deuxième, sans être explicite, nous fait penser à l'affaire de Bruay-en-Artois, toujours non élucidée à ce jour. Le 6 avril 1972, Brigitte Dewèvre, jeune fille issue d'un milieu modeste a été retrouvée violée et assassinée.

L'auteur évoque aussi cette séparation des classes sociales entre les plus riches et les plus pauvres. Et pourtant, les mineurs avaient les mains sans doute plus propres que celles de ceux qui habitaient les beaux quartiers.

Dans Noir comme le charbon, on apprend beaucoup de choses, ce livre fourmille de renseignements intéressants.

C'est un pur polar, un vrai comme je les aime. Le suspense est bien mené jusqu'au bout. Au final, Eric Dupuis nous révélera une histoire extrêmement sombre car il a choisi un thème qui n'est pas évident à aborder.

L'amitié a-t-elle des limites ? Si oui lesquelles ? Et vous, jusqu'où seriez-vous prêt à aller pour un ami d'enfance qui vous demande de l'aide ? Vous trouverez sans doute la réponse dans Noir comme le charbon.

(A suivre...)
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Aussi noir que le charbon

Ce roman, c'est d'abord l'histoire d'une amitié qui bafoue les codes sociétaux des années 70.

A cette époque, un riche et un pauvre, quel que soit leur âge, n'étaient pas sensés partager quoi que ce soit, encore moins leurs secrets les plus sombres.

Pourtant, sous la plume diabolique de l'auteur, ils vont non seulement bousculer toutes les règles pendant 30 ans mais également les transgresser, révélant une perversité qui ira jusqu'au meurtre et à la trahison.

Le lecteur assiste au fil des pages à une véritable mise à mort de cette amitié, orchestrée avec une incroyable noirceur par les deux protagonistes qui s'engouffrent dans des procédures criminelles parfaitement expliquées par l'auteur (lequel est, tout de même, major instructeur dans la Police).



Ce roman, grâce aux origines de l'auteur, c'est aussi une peinture extrêmement fidèle et détaillée de la lutte des classes dans le bassin minier du Nord-Pas-de-Calais dans les années 70.

Un lieu et une époque où les riches et les pauvres ne se regardaient que de loin (de chaque côté d'un terril) et où le choix d'une vie se résumait à avoir du pouvoir ou devoir le subir.



Ce roman, c'est, enfin, une chronique extrêmement fine dans sa transposition d'une affaire criminelle qui avait stigmatisé la haine entre la classe bourgeoise accusée du meurtre et la classe populaire dont était issue la jeune victime.

On retrouve dans ce texte toute la violence qui avait explosé à cette époque pour critiquer le fonctionnement de la justice. On y voit également l'émergence des media, véritable 4ème pouvoir balbutiant, avec les premières interviews locales.



En toute logique, je me suis délectée de ce roman à la noirceur charbonneuse, de son style sans fioriture et de son écriture dépouillée et riche à la fois.

Il a reçu en 2016 le prix « Sang pour Sang Polar » au salon du livre de Franqueville Saint Pierre.

Je vous le conseille vivement ainsi que les trois précédents et Devoir de mémoire, paru chez le même éditeur en juin 2017.



« Les hypocrites les plus doux sont les plus redoutables.

Les masques de velours sont toujours noirs. » Victor Hugo

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Aussi noir que le charbon

Que sont devenus les enfants du bassin minier ?

Tout commence par cette belle amitié entre deux enfants … Iwan, polonais fils de mineur et François-Xavier fils d’un puissant industriel …un monde où tout s’oppose …

Un Roman noir … Un Polar sur la folie meurtrière et pervers …

Un cocktail explosif où se mélange … Amitié trompée... Amour bafoué … meurtres … agressions sexuelles … règlements de compte … des flash-back … une affaire vieille de trente ans non élucidée … la drogue …

tout cela tenu d’une main de maître … par l’auteur !!

Il nous guide dans ce labyrinthe … nous plonge dans un abîme de sensations fortes … il distille avec précision ses indices et ses révélations … on y côtoie la noirceur humaine …

Sur fond de misère sociale, Le Nord-Pas de Calais … la fermeture des mines … les corons … les industriels et leur nouveau projet sur les énergies renouvelables …

Des personnages forts … complexes au passé trouble et tourmenté !!

La découverte « très technique » des rouages d’une enquête criminelle…

Une plongée dans la vie quotidienne de la brigade criminelle et la brigade des mineurs …

et puis les heures pénibles … épuisantes … stressantes d’une GAV (garde à vue) !! les minutes transformées en heures !!

Un clin d’oeil « noir » à La commedia Dell’arte, théâtre populaire italien !! Pantalone, la Sorcière, Colombine, Arlequin …

Des pièces « infernales » qui s’imbriquent doucement pour un puzzle sans fin …

un rythme a la fois calme et effréné qui tient en haleine … et distillé à petites doses par des chapitres longs … des chapitres longs ou il est difficile de décrocher !!!

Des rebondissements … des surprises jusqu’à la dernière page !!! Un dénouement « Sublissime » !!

Le lecteur est sous l’emprise de l’auteur !!

Une écriture sobre, efficace, tranchante, ciblée … et ciselée

Et si le vieille adage se trompait « le crime parfait n’existe pas » ????

Un magnifique moment de lecture … une belle découverte …

Prix 2016 « Sang pour Sang Polar » au salon du livre de Franqueville Saint Pierre …AMPLEMENT MéRITé !!! https://lespatchoulivresdeverone.com/2017/02/17/aussi-noir-que-le-charbon-eric-dupuis/
Lien : https://lespatchoulivresdeve..
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