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Citations de Editions Le Passager Clandestin (25)


À la zad, les occupant.es ne cherchent pas à créer des solutions reproductibles ailleurs mais par leurs nombreuses tentatives, ils et elles ouvrent de nouvelles perspectives et montrent qu’il est possible de s’organiser ensemble en limitant les rapports hiérarchiques et de domination.
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Montrer comment habiter un territoire peut devenir un moyen de lutte.
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Le pouvoir se gargarise d’écologie, mais ne peut supporter de voir les gens la vivre en acte.
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Sur place, il est hors de question de passer par le vote pour prendre une décision car, pour toutes et tous, il acte la domination de la majorité sur les minorités. Personnes ici ne se reconnait dans la démocratie participative, telle qu’elle est appliquée dans un grand nombre de pays, car elle impose toujours un gouvernement et une autorité incarnée par des personnes placées au-dessus des autres. Se passer de représentant.es élu.es implique de passer beaucoup de temps à discuter pour élaborer les décisions ensemble, au consensus.
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Déserter pour ne plus participer à un système honni, chercher des complices, les rencontrer et construire avec elles et eux le monde auquel on aspire.
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Comme l'affirment des habitant•es de la zad ayant fait le pari des COP dans un communiqué de juin 2018: " Le rapport au monde que l'on défend ne rentrera jamais, ni dans le cadre étatique, ni dans une fiche. C'est pourquoi nous devrons toujours batailler pour lui, comme nous avons bataillé hier contre le bétonnage." (...)
Comme le rappelle sobrement une banderole accrochée dans un arbre au-dessus du Gourbi, ils continuent malgré la tourmente passée de l'affirmer haut et fort: "Nos rêves ne sont pas légalisables".
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La répression n'est pas seulement judiciaire: elle est aussi physique. Les armes de la police ont fait de nombreux•ses blessé•es. Les balles en caoutchouc (de type flashball) ont provoqué hémorragies et fractures. Les grenades assourdissantes et de désencerclement lorsqu'elles éclatent projettent des bouts métalliques ou plastiques dans les chairs qui sont souvent impossibles à extraire. L'usage massif des gaz lacrymogènes entraîne des troubles digestifs et respiratoires plus ou moins sévères. Pour la seule et dernière journée de l'opération César, le 24 novembre, l'équipe medic a fait état de plus de 100 blessé•es dont 30 graves.
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Habiter revient à éprouver sa propre appartenance à un territoire que l'on doit défendre envers et contre tout. L'étymologie du mot « habiter » vient d'ailleurs du latin « habitare », dérivé de « habere » qui signifie « avoir ». Habiter implique donc la notion d'appartenance - au sens où le lieu appartient à celui ou celle qui l'habite. La pratique des occupant•es de la zad va dans ce sens : elles et ils considèrent que c'est l'usage du lieu qui donne le droit de l'occuper. En même temps, à travers des slogans comme « Ce n'est pas la nature que nous défendons, nous sommes la nature qui se défend », ils et elles renversent cette conception : l'habitant•e appartient davantage au territoire que ce dernier ne lui appartient. Habiter ne correspond donc pas uniquement au lien que l'on entretient avec sa maison. D'ailleurs, le terme renvoie aussi à une autre racine latine - « habitus » - qui signifie habitude ou manière d'être. Chez les occupant•es, habiter est une façon d'être engagé•es dans leur vie.
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Dans les fermes occupées et toutes les cabanes construites, des modes d'habiter, de travailler, de penser ensemble se sont inventés librement. Une économie s'est élaborée avec ses différents types d'échanges, la mise en commun permanente du matériel et des ressources et ce qui a été appelé le « non-marché », où les un•es et les autres peuvent se procurer à prix libre les productions locales. Une gestion du politique - au sens de l'organisation de la cité - est née, avec ses assemblées, ses prises de décision horizontales, sans vote et sans hiérarchie. Des savoir-faire se transmettent et qui veut apprend à fabriquer, réparer ou construire ce qui s'achète dans la grande distribution ailleurs. Ici, les habitant•es cherchent en conscience à penser un autre rapport, plus responsable, à leur environnement, mettent en place des chantiers collectifs pour entretenir haies, routes, chemins et forêts.
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Ce groupe de discussions s'attelle également à la recherche de solutions pour prendre en charge collectivement les violences quotidiennes. Il porte une proposition à la réunion des habitant•es, qui décide, à l'hiver 2016, de mettre en place un outil collectif de gestion des conflits inspiré en partie de la justice communautaire zapatiste, appelé le « cycle des douze ». Il a pour ambition de démêler les conflits sans passer par la punition ou le châtiment, en imaginant des formes de médiation amenant les différents points de vue à s'exprimer. Il peut proposer des formes de réparations des préjudices ou des mesures pour aider les personnes concernées à retrouver leur équilibre (...).
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De fait, ni l'AG ni la réunion des habitant•es ne peuvent prétendre parler au nom de l'ensemble du mouvement d'occupation et de lutte. Certain•es, peu à l'aise à prendre la parole en public, peinent à trouver leur place dans ces instances et à s'y sentir légitimes face à d'autres maîtrisant l'art de la rhétorique. La technicité de certains sujets traités peut aussi faire obstacle. Et malgré l'attention à la question féministe, dans des assemblées souvent majoritairement masculines, il reste toujours plus difficile pour les femmes de prendre la parole. De plus, pour toutes et tous, suivre les réunions demande énormément de temps et de concentration, sous peine de décrocher et de perdre le fil des enjeux abordés.
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Jamais un hameau de quelques centaines d'habitant•es n'a connu une telle vitalité socioculturelle ! La zad constitue une étape importante dans les réseaux de luttes pour les groupes en tournée en France pour présenter un spectacle, une lutte ou un journal. L'activité artistique développée sur place n'est pas en reste, entre les impros musicales à la Boîte Noire et les ateliers d'écriture et d'enregistrement du zad social rap (ZSR) chaque semaine ; les nombreux films tournés sur place (...) ; les heures d'émissions, de lectures et d'enregistrements sur Radio Klaxon, sans parler des dizaines de projets individuels qui s'élaborent chaque jour.
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Toujours plus conséquente, [la bibliothèque] a d'abord été hébergée dans la cabane de la Transfu, derrière la Rolandière, avant que la place ne manque et qu'elle déménage dans le grenier de la longère, aménagé pour l'occasion. Une dizaine d'occupant•es s'en occupe. Des auteur•es et maisons d'édition ont offert des livres, beaucoup ont été apportés, donnés par des sympathisant•es et des bibliothèques. Entre quatre et cinq mille ouvrages y sont référencés.
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Lèse béton
Sur l'air de « Laisse Béton » de Renaud

J'étais tranquille, j'étais peinarde
Je cultivais mon potager
D'un coup j'ai vu passer dix cars
Blindés d'policiers surarmés
Ils ont rampé dans mes courgettes
Pis m'ont regardée d'un air bête

« T'es sur les terres de Vinci
Dégage d'ici. »

Ils avaient beau se la péter
On était bien barricadés
Leurs hélicos, leurs lacrymos
On trouvait ça très rigolo
On s'croyait dans un film d'action

Moi j'y ai dit « Lèse béton ».

Z'ont voulu nous taper
On a chouré leurs matraques
Là ils ont paniqué
On a gardé nos baraques.
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Cette situation rapproche la zad par certains aspects d'une TAZ (Temporary Autonomous Zone ou Zone autonome temporaire) - concept développé en 1990 par Hakim Bey, qui incite chacun•e à créer des espaces de liberté dans les fissures et les failles de notre monde, ici et dès que possible. L'expérience de zone autonome de la zad, vouée à rester une aventure éphémère, s'est enracinée dans dix années d'occupation. Dans cet espace de liberté, les idéaux des un•es et des autres se traduisent en actes, déclinés en séries de gestes au quotidien. Les occupant•es ont souvent mis leur ancienne vie de côté pour venir vivre à la zad, sont sorti•es de leur zone de confort et ont trouvé des allié•es politiques hors de leurs réseaux habituels : agriculteur•ices, riverain•es, habitant•es des environs et de la métropole voisine.
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Le squat, à travers sa longue histoire d'actions collectives, a développé une expérience communautaire où se déploient d'autres rapports à soi et aux autres. Les luttes féministes, antiautoritaires, anticarcérales, de soutien aux exilé•es, contre les violences policières ou l'exploitation animale, y ont souvent une place centrale. Vivre en squat, c'est aussi revendiquer l'illégalité, refuser d'appliquer des normes et donc éviter l'uniformisation de son lieu de vie, et de sa propre vie. C'est parfois vivre avec des personnes de tous âges et origines et développer des capacités d'adaptabilité et d'individualisation.
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La vie dans les squats tend généralement vers l'autonomie à travers l'autogestion et des formes d'organisations horizontales. L'occupation de bâtiments ou de logements vides est une action concrète de résistance qui s'apparente à la « propagande par le fait » prônée par les premiers courants de l'anarchisme de la fin du XIXe siècle. Cette occupation n'est pas seulement une volonté de loger quelque part mais d'habiter l'endroit, de s'organiser collectivement pour le faire vivre, l'entretenir et accueillir de multiples activités. Ces lieux qui tentent de se libérer du marché et de la propriété privée sont propices à l'expérimentation de nombreux imaginaires. (...) Squatter signifie souvent être débrouillard•e, aventurier•ère et explorateur•ice du territoire environnant - en amenant à perfectionner sa connaissance des espaces laissés vides, savoir ouvrir une porte anti-squat, remettre l'eau et l'électricité en service, aménager des lieux par quelques bricolages et travaux. C'est aussi la recherche d'une existence où l'on possède peu, ou alors collectivement, pour répondre à la surproduction et la surconsommation de la société contemporaine.
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Le jeudi 12 avril [2018], la préfecture annonce officiellement la fin de l'opération d'expulsion. Pour les gendarmes, reste l'objectif d'empêcher toute reconstruction et de garder les routes circulantes : autant dire que les combats ne vont pas cesser pendant plusieurs jours, même si leur niveau d'intensité va décroissant. En quelques jours, 11 000 grenades ont été tirées, plus de 200 personnes blessées. La plupart des lieux de vie, concentrés à l'est de l'ancienne route des chicanes ont été rasés. Quelques cabanes vont encore être détruites, au mépris des déclarations faites (...) Le dimanche 15 avril, un appel à réoccupation réunit entre 5 000 et 10 000 personnes qui parviennent à déjouer les barrages policiers pour se retrouver à Bellevue.
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L'objectif de la délégation est d'abord assez simple : porter la voix de l'assemblée des usages et la revendication inscrite dans le marbre des « 6 pointes pour l'avenir de la zad ». Réaffirmer la volonté que les paysan•nes historiques retrouvent l'usage de leurs terres, que les occupant•es puissent rester, que leurs projets soient dans les normes ou non, que les terres issues de la lutte soient gérées par une entité issue du mouvement. À cela s'ajoute la demande d'amnistie pour les personnes inculpées ou poursuivies dans le cadre de la lutte. Mais l'État sait que le mouvement a perdu de la force, les dissensions s'affichent sur les sites internets « alternatifs ».
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Sur place, (...) embrassades, cris de joie, chansons à tue-tête, la victoire déborde de tous les coeurs. La plupart des présent•es savent qu'elle sera de courte durée. Les paroles d'Édouard Philippe sur la nécessité d'évacuer la D281, l'injonction à partir avant la fin de la trêve hivernale ou à être expulsé•es par la force, tout cela a été entendu. Mais cet après-midi du 17 janvier [2018], il n'est pas question de bouder son plaisir : on s'engueulera demain, on le sait, mais ce soir, c'est le temps des célébrations.
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