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Critiques de Edward Saint Aubyn (64)
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Dunbar et ses filles

Rendez-vous raté avec ce roman annoncé comme une adaptation de l’histoire du roi Lear. Certes on y trouve comme personnage principal un homme puissant par la valeur économique de l’empire qu’il a fondé, et qui une fâcheuse tendance à yoyoter au point de se retrouver interné dans une clinique de luxe par ses filles, dont la rivalité ne connaît aucun obstacle pour récupérer les richesses paternelles.



L’action se déroule dans le milieu de la finance, assez peu littéraire, et pas attractif en général, à mon goût, même lorsqu’il s’agit d’un polar. Et ici ce n’est pas le cas, c’est juste une histoire sordide de haine familiale ordinaire.



C’est dire que les personnages ne suscitent que peu d’empathie. Seul le père, délirant , peut faire sourire dans son escapade en compagnie de deux autres pensionnaires. C’est très insuffisant pour rendre la lecture attrayante et on ressent un profond ennui à tourner ces pages interminables.



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Dunbar et ses filles

Le résumé était assez tentant et permettait de penser à la poursuite d’un milliardaire, qui vient de s’échapper d’une sorte de clinique psychiatrique où l’ont enfermé ses filles aînées avec la complicité du médecin. Je m’attendais à une aventure rocambolesque et drôle…



Certes la fuite de Dunbar, en compagnie d’un acteur sur le déclin alcoolique et d’une vieille dame atteinte d’Alzheimer est assez drôle au départ, mais on se lasse très vite de l’alcoolique en question.



Le milliardaire que ses filles Abigail et Megan veulent évincer : on serait tenté de compatir, et bien non, c’est un homme détestable qui piétine tous ceux qui travaillent pour lui.



Les deux sœurs issues d’un premier mariage, complètement cinglés, parano, perverses, magouilleuses, en un mot, exécrables, à vomir, alors que la demi-sœur Florence est clean et a toutes les qualités : un peu trop gros pour qu’on s’intéresse à elles. Les premières se lancent à sa poursuite pour lui voler son empire, l’autre voulant simplement se réconcilier avec lui…



Le seul qui est plutôt drôle, le Dr Bob : complètement accro à des pilules de toutes sortes, excitants, calmants, viagra etc… qui est le jouet sexuel des deux filles, sur le mode sado-maso, bien sûr mais…



Bref, ce livre m’est tombé des mains, je n’ai même pas pu atteindre la moitié du récit, et pourtant j’ai tendance à vouloir donner une chance à l’auteur en général avant de lâcher prise, mais cette lecture devenait un pensum alors ma chronique va se résumer à « circulez il n’y a rien à voir ».



Un grand merci à NetGalley et aux éditions Grasset qui m’ont permis de découvrir ce roman, moins bonne pioche…



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Double aveugle

Difficile de réduire ce roman à une intrigue, il semblerait plus judicieux d'évoquer son univers. Celui de destins de trentenaires entremêlés autour de quatre personnages principaux, dans un décor à géographie variable entre les États-Unis et l'Angleterre, en passant par la Côte d'Azur. Un milieu dense et bouillonnant, en équilibre instable sur le fil ténu d'une raison portée par divers courants scientifiques, oscillant entre comédie et drame, parfois proche de basculer dans le précipice du délire sous les coups de boutoir d'une ironie acérée.



Il y a Hunter Sterling le milliardaire tonitruant, investisseur frénétique dans les biotechnologies, pour qui « sa peur de l’infarctus, de la psychose et des autres notes de bas de page dissuasives de son mode de vie gargantuesque semblait bien triviale, comparée à l’effroi que lui inspirait l’idée de faire quoi que ce soit d’ordinaire ».

Il y a Francis le naturaliste sur qui s'ouvre ce roman, payé à remettre en état d'ensauvagement les terres d'un cottage d'Howorth. Sérieux, trop peut-être, capable de se perdre tout seul dans des débats imaginaires sur la conscience pendant qu'il inspecte et recense son« flot de régénération »

Et puis Olivia l'autrice d'un livre sur l'épigénétique, en couple à l'histoire toute fraîche avec Francis, se demandant en chemin vers lui comment « pénétrer dans la subjectivité d'autrui », elle qui d'ordinaire « sentait souvent des connexions éphémères surgir fugacement entre son esprit et celui d’autrui, mais rare était la tentation de transformer ces arcs-en-ciel en des ponts plus durables ».

Sa meilleure amie Lucy apporte une touche dramatique avec sa tumeur au cerveau récemment décelée suite à des « crises motrices focales », alors qu'elle vient juste d'être embauchée par Hunter, « impressionné par son background scientifique », pour diriger et booster Digitas,« société de capital-risque spécialisée dans le numérique, les nouvelles technologies et la recherche scientifique ».



Il y en a d'autres bien entendu, on pourra citer les parents d'Olivia dont le père psychanalyste est adepte de débats sur les questions de la schizophrénie et la génétique. Ou encore Saul Brokosh le détenteur de Mainwaves et ses casques du bonheur, « occupé à scanner les cerveaux de patients plongés dans divers états d’esprit censément désirables, afin de les reconstituer chez d’autres volontaires au moyen d’une stimulation magnétique transcrânienne », mais occupé aussi à snifer de la coke avec Hunter sur ses cadres de portraits présidentiels. Ou encore le père Guido apportant la touche religieuse à tout ce monde coloré. Une religion elle aussi impliquée dans la science et la reproduction cérébrale avec le Capo Santo, issu du Très-Saint Fra Domenico aux «zones du cerveau liées au traitement du langage »sidérantes, dues à son ascèse et ses connexions mystiques.



On le voit, les champs explorés par ce roman sont légion, leur variété compose un panel hétéroclite pour un roman riche, d'autant plus ambitieux que les réflexions ou pensées à l'avenant sont souvent de haut vol, voire sibyllines. Elles peuvent parfois s'empêtrer dans des neurones emberlificotées ou carrément droguées, le rire à l'affût comme une soupape de respiration pour le lecteur. Mais le créateur du personnage de Patrick Melrose s'est surtout appuyé cette fois sur un quatuor parfaitement incarné pour assurer la voûte de son édifice élaboré. C'est aussi l'évolution de leurs destinées sur une courte période qui suscitera l'intérêt chez le lecteur, des destins entremêlés et brassés dans une narration maîtrisée sans paraître contrôlée, au gré naturel des rencontres ou des évènements.



« Salut Saul, je sais qu’il est tard, mais je m’interroge sur certaines choses et j’aimerais que tu éclaircisses ça pour moi […] l’acier peut tomber dans l’espace, mais pas l’inverse, d’accord ? Donc, ce que je veux savoir, ce que j’ai besoin de savoir, c’est ceci : quand ils ont posé cette table en acier dans cette pièce, qu’est-il arrivé à l’espace qui se trouvait dans l’espace qu’occupe désormais la table ? Je veux dire… » Hunter s’interrompit brusquement.



« Saul ? Saul ? J’ai des crampes partout. Ça m’arrive quelquefois. Saul ? Putain. Saul ? »


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Double aveugle

On fait la connaissance dans un premier temps d’Olivia, spécialiste en épigénétique qui vient de rencontrer Francis, qui s’est investi dans la nature et se livre à des expériences de ré ensauvagement. Il habite à la campagne et nos deux tourtereaux vont faire plus ample connaissance durant un week-end dans sa propriété.



L’amie d’Olivia, Lucy, arrive des USA, après une longue période d’absence, après avoir laissé son amoureux, pour changer de vie, de travail, et vient d’être embauchée par Hunter, milliardaire américain qui a investi dans les nouvelles technologies et fait main basse plus ou moins honnêtement sur toutes les start-ups qui foisonnent. Lors de l’entretien d’embauche, il tombe sous le charme de Lucy.



On se promène ainsi des USA en Grande Bretagne, de la Californie en passant par Antibes, pour suivre les pérégrinations des quatre personnages principaux, en traversant la génétique, la neuro-imagerie, la psychanalyse, l’écologie, la science versus la création divine du monde, monde qui est en train de voler en éclats, tant la planète souffre.



Chacun est au départ très égocentré, passionné par l’argent pour les uns, la science pour d’autres, mais très vite, les choses vont évoluer car on a diagnostiqué à Lucy une tumeur cérébrale, alors les priorités du début changent, donner un sens à la vie est peut-être plus important, tout cela sur fond de consommation de drogues pour rester constamment hyper-vigilant, hyperactif, hyper-réactif (en mode Leonardo di Caprio dans le loup de Wall Street).



On fait la connaissance des parents d’Olivia, parents adoptifs, comme on l’apprend dès le début du roman, ce qui donne une réflexion intéressante sur l’adoption, la quête de la mère biologique, des racines.



Edward St-Aubyn décrit très bien le côté fugace de l’existence, l’impermanence, et comment on croit tenir les rênes de son destin tandis que la maladie entre en scène et vient rebattre les cartes, tout comme le côté immatériel des start-ups face au désastre de la planète.



En parlant de planète, j’ai apprécié la motivation de Francis dans la mise en place du ré-ensauvagement et son épopée californienne dans le ranch de Hunter, nouvellement converti et l’engagement des voisins de ce dernier : un rancher qui veut bien se remettre en question et Hope, hippie sur le retour, plus ou moins nymphomane, pratiquant le yoga, ce qui donne des scènes drôles.



J’ai beaucoup aimé Martin, le père d’Olivia, psychiatre, s’est lancé dans la psychanalyse d’un patient schizophrène, ce qui laisse admiratif, et leurs échanges sont savoureux.



Si j’’avais peu apprécié un de ses romans précédents « Dunbar et ses filles » que j’avais totalement oublié d’ailleurs, j’avoue que celui-ci m’a plu et permis de passer un bon moment. L’intérêt d’Edward St-Aubyn pour la psychanalyse s’explique par son propre parcours qui a été particulièrement difficile.



Dernier plus : la couverture est très belle, avec ces papillons multicolores, qui évoquent le côté éphémère de l’existence tout comme l’effet du même nom, alias effet domino avec son corollaire, la loi de Murphy… Le titre fait référence aux études en double aveugle contre placébos avec comme argument : le placebo a ses propres effets secondaires comme si propres effets positifs…



Un grand merci à NetGalley et aux éditions Grasset qui m’ont permis de découvrir ce roman et de retrouver son auteur.



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Dunbar et ses filles

Ce roman se veut une adaptation moderne du Roi Lear, de Shakespeare, j’ai vu cette pièce il y a une éternité, en sixième, je crois lors d’un spectacle scolaire. J’avais déjà eu l’impression de ne pas y comprendre grand chose, ce roman ne m’a pas plus convaincue aujourd’hui.



Il commence bien, comme un roman noir plein d’humour : Henry Dunbar, un magnat de la presse octogénaire veut s’échapper du sanatorium (en réalité hôpital psychiatrique) où ses filles l’ont placé. Il réussit à déjouer la surveillance des infirmières avec son ami Peter, un acteur célèbre et alcoolique en cure de désintoxication, ils embarquent une vieille dame atteinte de la maladie d’Alzheimer. Rapidement Henry comprend qu’il n’ira pas loin avec de tels complices, il décide donc de s’aventurer seul dans la montagne dans le but de rejoindre Londres, en pleine tempête de neige. Ses deux filles ainées, qui ont décidé de lui voler son empire et sa fortune, se lancent à sa poursuite avec deux tueurs à gages, alors que Florence la cadette, qui a compris ce qui se trame se lance aussi dans la course avec une autre équipe pour le sauver.



Si le ton léger du début était conservé, même qu’il s’agit d’une histoire plutôt triste vu le nombre de cadavres au cours du roman, je l’aurais sans doute aimé, il y avait beaucoup d’humour anglais très agréable. Mais rapidement on tombe dans le complot ourdi par les deux ainées contre leur père et leur cadette, sans compter qu’Henry erre trois jours et trois nuits dans la montagne, en proie à des hallucinations. Il voit sa mort arriver et se culpabilise de tout le mal qu’il a fait durant sa vie pour agrandir sans cesse son empire, piétinant de nombreuses personnes. Il ne sait pas si ce qu’il vit est réel ou s’il est devenu fou, et ces longs passages sont très lassants, tout comme les scènes de sexe de la fille ainée ou de sa cruauté envers les autres personnages. On comprend vite que c’est elle la folle dangereuse, mais vraiment très dangereuse. Les magouilles entre trusts pour s’enrichir de plus en plus ne sont pas passionnantes non plus. Florence, la cadette est la seule qui semble honnête, elle agit pour sauver son père sans demander de contrepartie.



La fin est aussi bâclée, on ne sait pas comment va se passer le conseil d’administration du trust, qui va trahir qui, ni le devenir des survivants. J’avoue ne pas avoir aimé ce roman qui fluctue entre différents genres avec des personnages plutôt caricaturaux. Comme je ne me souviens plus du tout de l’original, je ne sais pas si Henry ressemble vraiment au roi Lear, ni à vrai dire quel est l’intérêt de ce roman.



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Dunbar et ses filles

Pas séduit par ce Roi Lear du XXIème siècle, même si de nombreux points évoquent l'oeuvre de Sakespeare.



Les personnages ne sont pas approfondis, ni dans les personnalités avides des soeurs aînées, ni dans celle de la benjamine. Encore moins dans les hommes satellites, au point que parfois la confusion peut perturber le lecteur, ne sachant plus exactement qui appartient à quel camp, qui aime qui et qui déteste qui. Seul Dunbar émerge, c'est le roi, le colosse aux pieds d'argile, le volontaire qui mourra dans les regrets.



La fin m'a paru bâclée, pas de précision sur le sort des aînées, celui de l'empire commercial de Dunbar reste flou.



Pas une écriture qui accroche, des dialogues plats, malgré les tentatives d'humour du "fou", pas grand-chose pour sauver ce texte, hormis le parallèle avec Cordelia, Goneril, Régane et les autres.
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Après tout

Il s’agit du troisième volume de la trilogie de Patrick Melrose, celui qui conclut le cycle. Patrick a maintenant 30 ans. Il a réussi à sortir de la drogue, il songe à une activité professionnelle, sans être encore passé à l’action. Chaque roman de la série possède une sorte d’unité d’action, et de temps, voire de lieu. Ici l’action s’articule autour d’une fête d’anniversaire dans le beau monde, vers laquelle convergent de nombreux personnages, dont bien sûr Patrick. Sonny, l’homme dont on fête l’anniversaire est marié à Bridget, la jeune femme qui faisait son entrée dans la bonne société dans le premier tome, et qui n’avait pas réussi à se sauver à l’époque. Nous retrouvons d’ailleurs de nombreux personnages présents dans les deux premiers volumes dans la conclusion finale. Le livre est une satire féroce et très drôle du monde de ces privilégiés, imbus d’eux-mêmes, persuadés de leur importance et de leur légitimité. Patrick, d’une certaine façon, tourne une page, en évoquant à son ami Johnny, la façon dont son père a abusé de lui. Bridget aussi trouvera les raisons et les ressources pour sortir d’un monde qui l’étouffe.



Une conclusion réussie pour cette trilogie romanesque. Le choix de l’auteur est de concentrer les livres sur une brève période, pendant laquelle les personnages et les enjeux sont posés. Sans qu’il ne se passe grand-chose, des rencontres, des conversations, des petits événements, chaque roman expose une situation et dessine des perspectives, qui restent ouvertes. Le premier roman se terminait de façon sombre, le deuxième était une sorte de descente aux enfers, et le troisième entrouvre une porte, permet une sorte d’espérance. Mais il s’agit bien plus de suggérer que d’asséner, encore moins de faire la morale. Le second degré et l’humour sont toujours présents, allégeant un récit qui aurait pu sombrer dans le pathos ou dans la noirceur.



Une très bonne découverte.
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Mauvaise nouvelle

Il s’agit du deuxième tome de la trilogie Patrick Melrose. Après le premier volume, dans lequel un Patrick de cinq ans subissait les violences et cruautés de son père, nous le découvrons à 22 ans, venu à New York après le décès de David Melrose, chercher ses cendres. Il ne lui a pas pardonné, et il est devenu complètement dépendant de drogues diverses. Son principal soucis consiste d’ailleurs à s’en procurer suffisamment ; il est en permanence dans un état second, entre manque et défonce. Il croise quelques amis de son père, qui font l’éloge du défunt, ce qui est de circonstance, mais qui ne fait pas tellement plaisir à son fils. Il essaie bien de séduire quelques filles qu’il croise, sans grand succès, et dépense avec délectation beaucoup trop d’argent.



J’ai moins accroché à ce second volume, et je me suis quelque peu perdue dans les états seconds de Patrick, entre délires et fantasmes. Il y a tout de même quelques moments drôles, en particulier avec la cassette contenant les cendres de Davide, objet encombrant, traité sans égards, et risquant d’être au final oublié. Aussi quelques pages hilarantes consacrée à un voisin de siège dans l’avion. Patrick développe un sens de l’humour qui lui sert de viatique. Mais le livre est à mon sens moins percutant et touchant que le premier tome.



Il me reste à voir comment Edward St Aubin conclut sa trilogie dans le troisième volume.
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Patrick Melrose, tome 1 : Peu importe

Un été dans le sud de la France : la famille Melrose s’est installée dans la maison qui appartient à l’épouse américaine, Eleanor. Mais celui qui mène tout le monde à la baguette, est son époux britannique, David. Dominer et faire souffrir les autres semble être son seul plaisir. Eleanor l’a appris à ses dépens, elle est devenue une sorte d’épave, en permanence sous l’emprise de l’alcool, qui lui permet de supporter tant bien que mal son existence. David tient également sous sa coupe ses amis, tous les nouveaux venus s’affrontent à sa volonté et à son désir de les asservir et de les humilier, comme le découvre Bridget, la nouvelle petite amie de Nicholas, un familier de David. Et surtout David s’attaque à son jeune fils de cinq ans, Patrick, qu’il est temps d’aguerrir à la dureté de la vie, proclame David.



Un livre court et percutant, brillant, entre les saillies mordante de ses personnages, imbus d’eux-mêmes, égoïstes, complètement creux sous leur vernis de culture et de suffisance, et les souffrances des victimes, qui n’ont pas vraiment les moyens de fuir leurs bourreaux. C’est très cruel, en même temps que drôle, même si on devine que le rire a un peu le goût amer d’une défaite, le livre étant présenté comme une auto-biographie. David est un monstre, aussi intelligent qu’impitoyable, et sa petite cour de gens qu’il tient sous sa coupe, est veule et inconsistante à souhait. Le paraître, le désir de faire partie d’une « élite » amène les gens à accepter les pires sévices, et en être les complices, en ayant surtout le soucis de garder les apparences.



Un bon roman.
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Dunbar et ses filles

Ce n'est pas un roman qu'on a entre les mains, c'est la première saison d'une série télé. Oui je sais, ce n'est pas exactement comme cela qu'il est vendu, il s'agit d'une adaptation du Roi Lear...Mais pourtant...Imaginez Donald Sutherland en empereur des médias, relayé dans un hospice par ses filles, d'affreuses personnes sans coeur intéressées uniquement par son argent. Il veut reconquérir son empire, et n'a qu'une solution s'échapper. Il est accompagné dans sa fuite par un acteur alcoolique complètement loufoque. Alors que ses filles jubilent, il s'échappe....Fin de l'épisode 1.

Tout au long de la lecture, c'est comme ça, c'est rythmé, c'est drôle et en même temps la vengeance, le pouvoir sont toujours en embuscades. Les personnages sont tellement caricaturaux qu'on ne peut que les voir devant soi à la lecture.

Bref, c'est une lecture dont je me suis régalée, une lecture que je n'aurais aucune surprise à voir adaptée à la télé et que surtout je regarderai avec plaisir...

Merci à Grasset et Netgalley pour cette lecture.
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Dunbar et ses filles

Dunbar, un magnat des affaires et des media vieillissant confie à deux de ses trois filles les rênes de son empire financier et, peu après, se voit mis sur la touche dans une maison de repos située en Angleterre, près du Lake District. Il voudrait renouer avec Florence, sa troisième fille, sa préférée, qui a préféré s’éloigner pour mener une vie plus retirée mais plus libre. En aura-t-il le temps ?



Librement adapté du « Roi Lear » de Shakespeare, ce roman conserve l’aspect fortement dramatique de son origine. Je ne me suis pas ennuyé une seconde et ma lecture a été très fluide. Aucun des personnages n’est totalement innocent des manœuvres, trahisons, complots et meurtres qui en nourriront l’intrigue. Le personnage de Florence est moins machiavélique que les autres, mais cela ne suffira pas à l’éloigner du nid de vipères du Trust Dunbar.



Malgré son sujet assez noir, le ton de Edward St Aubyn est légèrement teinté d’humour et d’ironie. Sans en avoir l’air il y a beaucoup de profondeur dans sa description du monde des affaires et des ultra-riches, qui apparemment ne le sont jamais assez. Le style est relevé, comprend souvent de longues phrases sans toutefois être précieux, ni comporter de grandes difficultés de lecture. Chapeau au traducteur, David Fauquemberg, qui me semble avoir fait de l’excellent travail.



En conclusion je conseille ce roman et j’ai envie de dire aux lecteurs potentiels de ne pas craindre trop d’obscurité shakespearienne. La découverte en vaut largement la peine.



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Patrick Melrose, tome 1 : Peu importe

Edward St Aubyn a décidé de raconter son enfance au travers d'une trilogie. Le premier tome de celle-ci "Peu importe" dresse le portrait d'une famille dysfonctionnelle. David Melrose, aristocrate anglais, le père, homme pervers, violent et cruel. Eleanor, la mère, riche, paumée, alcoolique et humiliée par son mari . L'enfant, Patrick, fruit d'un viol conjugal, fragile, malmené, maltraité.



Autour de cette famille, gravitent des personnages plus ou moins intègres, souvent méprisables. Les hommes fascinés par David cherchent en vain à s'attirer ses bonnes grâces. Les femmes sont moins dupes du personnage.



Autant vous dire que la lecture de ce court ouvrage laisse une profonde impression de malaise. Il n'y a rien à dire sur la qualité de l'écriture. Par contre, l'auteur a su retranscrire l'atmosphère malsaine qui régnait au sein de sa famille et ça fait froid dans le dos. Il y a tant de cruauté d'une part et de détresse de l'autre.



A priori, je ne suis pas prête de lire la suite de ce roman.



La note attribuée est plus le reflet de mon malaise qu'une "sanction" de l'écriture de l'auteur.
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Sans voix

Voici un plaisant court roman qui se gausse des prix littéraires. L'auteur nous emmène dans les coulisses d'un prix britannique, qu'il dépeint avec un humour féroce. Et pour ne pas déflorer l'histoire, je n'en dirai pas plus.



C'est une satire acerbe, mais bien agréable à lire. Sans doute, lire le livre en version originale doit apporter un plus, car parfois la traduction m'a parue un peu plate, comme souvent chez l'éditeur Bourgois.
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Dunbar et ses filles

Je n' y ai pas reconnu le roi Lear mais plutôt des personnes a la Tom sharpe .

Pittoresque décalé un roman jubilatoire par le père de Patrick Melrose
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Après tout

J'ai lu ce livre ignorant que c'était le dernier volume d'une trilogie, je ne peux donc le juger dans son entier mais la sensation qu'il m'a laissée était lourde de tristesse et de malaise. Trop pour que je puisse lire les deux premiers opus. En revanche les qualités d'écriture de l'auteur ne font pas débat.
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Dunbar et ses filles

Autrefois puissant chef d’entreprise, Dunbar s’est retiré en partageant ses biens entre ses deux filles aînées, qui se sont empressées de le mettre dans une maison de retraite. Il a déshérité sa dernière fille qui, elle, continue à se soucier de lui.

Si cette histoire vous rappelle quelque chose c’est normal. Ce roman est une revisite de la pièce de Shakespeare Le Roi Lear, transposée de nos jours, et assez fidèle.

Avoir vu ou lu la pièce de Shakespeare permet de mieux apprécier.


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Dunbar et ses filles

Enfermé dans une maison de retraite de luxe, Henry Dunbar tente tant bien que mal de garder les idées claires. Magnat de la presse, multimillionnaire, cet homme puissant est en train de se faire évincer du trust Dunbar par ses filles aînées, perfides, cupides et un brin dérangées, Megan et Abigail. Dunbar n'a pour le moment qu'une idée en tête : fausser compagnie à l'infirmière Reynolds et prévenir Florence, sa dernière fille avec qui il a coupé les ponts le jour où elle a osé lui tenir tête.

Dans une course poursuite haletante, Dunbar va, à 80 ans, comprendre qu'une autre vie est possible et qu'il est peut-être passé à côté de la sienne, aveuglé qu'il était par l'éclat du succès et de l'argent.

Avec cette réécriture moderne du Roi Lear de Shakespeare, Edward St Aubyn livre un roman aux allures de polar, une poursuite effrénée où chaque heure, chaque minute compte et peut tout faire basculer. Dunbar et ses filles ne saurait faire mentir le proverbe « L'homme est un loup pour l'homme » tant la trahison, la mesquinerie, la cupidité, la méchanceté semblent mener le monde – celui des filles de Dunbar et du grand capital en tout cas. Dans cette tragi-comédie qui file à toute allure comme notre monde, la lumière au bout du tunnel de noirceur semble bien ténue.
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Sans voix

Auteur britannique sachant manier l'humour, Edward St Aubyn s'attaque ici au grotesque ou au charme désuet, comme on veut, des prix littéraires. Bien sûr, tout cela se passe de l'autre côté de la Manche et ne nous concerne guère… quoique…

Ici, il s'agit de décerner le prix Elysian, du nom d'une firme agrochimique faisant bien penser à un géant des pesticides dont Marie-Monique Robin a démontré tout le mal qu'il cause à la planète. Sir David Hampshire demande à Malcolm Craig de présider le comité dont il a déjà choisi les membres. On y trouve Jo Cross, « une garce condescendante », Vanessa Shaw, universitaire d'Oxford, Penny Feathers, ancienne maîtresse d'Hampshire, et Tobias Benedict, filleul du même Sir David…

Tour à tour, l'auteur nous présente les membres du jury avec beaucoup d'humour mais ne cache pas toutes les interférences existant forcément dans ce petit monde. Nous savons tout : que la fille de Vanessa est anorexique, qu'Alan Oaks, éditeur, couche avec Katherine Burns qui, elle-même, auteure à succès a bien d'autres amants mais que son livre n'a pas été sélectionné.

Chaque membre du jury a choisi de défendre un livre différent mais le président compte bien imposer son choix en tentant de s'allier les voix de Penny et de Tobias. Tout se complique avec l'arrivée de Sonny qui fut Maharaja de Badanpur, en Inde et qui est l'auteur d'un roman à succès : L'éléphant de Mulberry…

L'auteur ou plutôt sa traductrice utilise le mot peu utilisé et pourtant judicieusement formé : un tapuscrit, pour désigner les textes remis par les écrivains aux éditeurs. À plusieurs reprises, Edward St Aubyn se moque des logiciels facilitant l'écriture et n'hésite pas à citer des extraits très amusants des livres en lice pour le fameux prix.

Dans ce véritable jeu de quilles, la tante du Maharaja, Tantine, risque bien de jouer les trouble-fête avec La cuisine du palais que certains qualifient de roman mais que Vanessa traite de simple livre de cuisine ! Didier Leroux, un Français, joue aussi son rôle dans une remise du prix Elysian complètement rocambolesque : « Les invités allaient fourmiller dans le Salon officiel, buvant du champagne, regardant les portraits royaux, examinant le plan de table posé sur un chevalet non loin de la porte. »

Nous laisserons la conclusion à Katherine et à Sam… sur l'oreiller :

« J'en ai marre des prix, dit-elle.

- Comparaison, compétition, envie et souci, dit Sam.

- Faisons juste l'amour et soyons heureux.

- Vaste programme, dit Sam, comme De Gaulle a répondu au perturbateur qui avait crié : « Mort aux cons ! » »




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Double aveugle

Embarquer dans ce roman difficile à résumer de Edward St Aubyn, c'est comme se lancer dans des rapides qui vous feront connaître des sensations fortes, tantôt dramatiques, tantôt drolatiques à souhait mais dirigé par un capitaine qui a la main sûre et ne vous perdra jamais en route.

Disons que ce texte brasse des thèmes comme l'amour,les liens familiaux,  l'écologie, la génétique, les nouvelles technologies , sans oublier la psychanalyse, que ses personnages (des trentenaires) sont ultra crédibles et formidablement attachants par leur complexité et leurs failles (l’auteur se glisse dans la peau d'un jeune homme souffrant de troubles psychiatriques avec une virtuosité remarquable).

Les fêtes sont l'occasion de moments hauts en couleurs mais l'émotion n'est jamais loin et la description d'une rencontre magique et du sauvetage d' un animal coincé dans un grillage restera longtemps dans ma mémoire. La fin ouverte nous laisse espérer une suite...Du grand art ! Et zou, l'étagère des indispensables.

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Le goût de la mère

il est bien fait

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