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Citations de Elena Arseneva (50)


Les deux guerriers n'auraient pas hésité une seconde à affronter bravement une horde de Koumans ou une centaine de brigands armés jusqu'aux dents, mais la seule évocation des vampires, ondines, fantômes et autres créatures démoniaques les faisait blêmir de terreur.
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Qui est affligé d'un orgueil démesuré est toujours satisfait de lui-même.
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Démétrios proposa à Artem de prendre une coupe de vin en sa compagnie. Mais celui-ci déclina l'invitation, expliquant que Philippos et lui s'apprêtaient à descendre dans le jardin.
- Rien de plus sain qu'une promenade après le repas de soir, approuva le Grec. Si ma présence ne vous dérange ni l'un ni l'autre, je me joindrai volontiers à vous !
Ignorant la mine renfrognée de Philippos, Artem acquiesça. Laissant le Grec se changer, le droujinik commença à descendre l’escalier. L’enfant le suivit, marmonnant dans son dos :
- Nous n'avions aucun besoin de lui ! Comment pourrons-nous parler de l'enquête, avec ce pédant qui va discourir sur les bienfaits de l'air nocturne ?
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Comme dit le proverbe, ce ne sont pas les murs qui font la belle maison, mais la chère qu'on y fait.
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En l'an de grâce 1070, par une fraîche matinée du mois de mai, deux jeunes cavaliers traversèrent les rues encore vides de Rostov. La ville entière semblait plongée dans le sommeil matinal ; les servantes des maisons riches de la rue principale n'avaient pas encore la vé le pavé de bois devant leur porche, les premiers marchands ne s'affairaient pas sur la place du marché en d&déchargeant leurs chariots, et seuls quelques artisans commençaient à disposer à l'entrée de leurs ateliers les produits de leur fabrication.
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Apparemment, les enluminures intéressaient peu la jeune fille. Elle referma la psautier, mais, au lieu de s'éloigner du lutrin, elle se livra à un étrange rituel. Tête renversée, yeux fermés, elle prononça quelques mots à voix basse, puis, toujours sans regarder le livre, l'ouvrit au hasard et pointa son index au milieu de la page. Intrigués, le prince et ses invités l'observaient dans un silence complet. Enfin, Nastassia ouvrit les yeux et lut distinctement et à voix haute le verset qu'elle avait désigné à l'aveugle :
"...les hommes de sang :
Ils ont les mains criminelles, leur droite est pleine de présents."
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Resté seul, Artem hésita un instant à se lancer à la poursuite du moujik, mais il comprit qu'il perdrait son temps à tenter de rattraper le bûcheron dans cette forêt que Fédor connaissait comme sa poche. Il contempla une nouvelle fois le bâtiment en haut de la colline et se décida à l'examiner, ne serait-ce que par acquit de conscience. Alors qu'il s'avançait vers la demeure abandonnée, un long cri plaintif perça le silence. Artem frissonna. "Quel imbécile je fais, c'est une poule d'eau ! Le bûcheron a bien dit que les marais ne sont pas loin." Mais, comme il posait de nouveau son regard sur la sinistre bâtisse, un sentiment de danger diffus s'empara de lui. Il lui sembla que, par le trou noir de l'entrée, les yeux de l'assassin invisible guettaient ses moindres mouvements.
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Il découvrit un curieux spectacle. Une large clairière montait en pente douce, formant une colline au sommet plat. Elle était entièrement couverte de ronces et d'herbes folles ; ça et là, on pouvait voir des groupes isolés de buissons et d'arbustes bas, mais pas un arbre ne poussait sur la pente. Aussi loin qu'Artem pouvait jeter son regard, d'étranges ruines se présentaient à lui. C'étaient les restes d'antiques constructions en bois rongées au fil du temps par l'humidité et les vers. Maintenant, il ne restait de l'ancien foyer païen que quelques pans de murs, des poutres de chêne, des soubassements de maison et quantité d'épaisses planches vermoulues, à peine visibles parmi les broussailles. Une seule construction avait résisté au temps, une vaste demeure en pierre, au toit pointu en forme de tente, qui s'élevait sur le sommet de la colline, dominant la cité fantôme. Une étrange impression de tristesse et de désolation émanait de ce lieu qui semblait oublié par Dieu, les hommes et la nature elle-même.
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Une aura de mystère flottait dans la salle, accentuée par un étrange parfum où l'odeur du parchemin se mêlait à celle des faisceaux d'absinthe disposés entre les manuscrits : les herbes sauvages de la steppe protégeaient contre vers et larves les trésors de la civilisation. N'était le grincement des plumes de roseau des deux scribes qui travaillaient nuit et jour, il régnait dans la bibliothèque un calme parfait. Cette atmosphère paisible contrastait violemment avec le visage du prince, sombre, les traits tirés, portant des traces de larmes que l’œil observateur d'Artem décela aussitôt.
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Cette fois, ce fut Philippos qui apporta un gobelet rempli d'eau. Alors qu'Artem essayait de lui en faire avaler quelques gouttes, Nastassia posa soudain sa main sur son cœur, sa respiration se fit plus rapide et plus pénible. Philippos plaça le bout des doigts sur la tempe de Nastassia et s'immobilisa, le visage attentif, comme s'il écoutait quelque chose. Soudain, un violent frisson parcourut le corps de la jeune fille. Faisant un dernier effort, elle se redressa et une expression de terreur se peignit sur son visage tendu. Elle souffla dans un murmure :
- Le p... Le psau...
Puis elle retomba en arrière et s'immobilisa. Secoué de sanglots, Radigost serra sa fille dans ses bras :
- Très Sainte Vierge ! Fais quelque chose ! Sauve ma fille !
Mais rien ni personne ne pouvait plus sauver NAâstassia. La boyarichna était morte.
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Tu fais partie des gens qui apprennent tout par eux-mêmes et ne profitent jamais des conseils des autres.

— Les conseils sont semblables aux vêtements usés : les gens les donnent volontiers, mais il est rare que la taille corresponde.
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- Es-tu venu exprès pour me gratifier d'un dernier sermon avant ton départ?
- A quoi bon? répliqua Artem. Tu fais partie des gens qui apprennent tout par eux-mêmes et ne profitent jamais des conseils des autres.
- Les conseils sont semblables aux vêtements usés : les gens les donnent volontiers, mais il est rare que la taille coresponde. Je prefere garder mes vieilles hardes.
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Les innocents n'étaient pas insoupçonnables, la recherche de la vérité pouvait conduire à des méprises.
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Dieu n’a pas oublié les siens, il a permis à un orphelin de connaître la tendresse maternelle. Ce n’est pas l’héritage qui pourra consoler Iann.
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Déconcerté, Artem tirailla sa moustache. Au bout d'un moment, il jeta un dernier coup d'oeil sur la dépouille d'Olga, posa la main sur l'épaule de Philippos et se dirigea lentement vers la sortie.
A mi-chemin de la porte, il se retourna vers le médecin.
- Une dernière question. D'ordinaire, un aphrodisiaque éveille le désir charnel et excite les sens. Ne pourrait-on pas imaginer une substance encore plus puissante, capable d'affecter la volonté d'un être humain ?
Dans ce cas, non seulement la victime ne serait pas en état de résister, mais elle se livrerait de son plein gré à son bourreau !
Le médecin haussa les sourcils.
- Pour ma part, je n'ai jamais observé l'effet d'un philtre aussi dangereux.
Cela ne veut pas dire qu'il n'existe pas ! Crois-tu que le meurtrier ait eu recours ...
- Ce n'est qu'une hypothèse, coupa Artem avec un geste évasif.
Je suis obligé d'envisager toutes les possibilités.
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- Le jour où mon corps ne sera que poussière, plus il sera près de la terre, plus mon esprit sera près du ciel.
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Quoi de plus naturel qu'un jeune garçon épris d'une jolie fille ? Comment imaginer sous ses apparences rassurantes les démons qui le tourmentaient, et qui gouvernaient en réalité son être ?
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La peste soit des jeunes filles, elles peuvent être plus malignes qu'on ne le croit !
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- Veux-tu voir la charte qui m'autorise à utiliser cette recette ? s'indigna Klim.
- Inutile. Tu es assez intelligent pour éviter les mensonges faciles à détecter. Eh bien, cet élixir ?
Klim choisit un flacon rouge et noir, rehaussé de motifs géométriques, et le déboucha avec précaution. Le droujinnik inspira les effluves qui s'en échappaient. Oh oui, il reconnaissait bien cette odeur aguicheuse et lascive qui semblait être le parfum même de l'Orient mystérieux !
Pris de vertige, il avait la sensation de s'amollir et de se dissoudre, comme si sa volonté fondait à petit feu dans l'envoûtement des vapeurs des aromates.

- Tu vois, une seule bouffée suffit pour exacerber les sens et les embraser de désir ! C'est ainsi que les amants goûtent une félicité jamais éprouvée auparavant. Donne-moi ton mouchoir, boyard !
Les paroles de l'apothicaire parvenaient au droujinnik comme à travers un brouillard invisible. Machinalement, il tira de sa poche un grand carré de soie blanche. Comme Klim inclinait le flacon, il put distinguer un liquide pourpre, mi-opaque. Chaque goutte avait la couleur et la transparence profonde du grenat. A présent, son mouchoir semblait être taché de sang. (...)

- N'aie crainte, boyard, ce n'est pas un poison ! affirma l'apothicaire.
Dilué dans de l'eau ou du vin, cet élixir constitue un breuvage délectable, bien que particulier. Il a un goût aigre-doux, un peu épicé. Si tu le souhaites, je peux te préparer ...
- Assurément pas, trancha le droujinnik.
Il était parvenu à secouer sa torpeur et se mit à arpenter la pièce.
- Parle-moi de tes clients, ordonna-t-il à Klim pendant que celui-ci rangeait la fiole.
- Il s'agit de la fine fleur de notre capitale ! Je vends des préparations aux vertus non seulement médicinales mais aussi esthétiques. Les riches exigent les meilleurs remèdes pour embellir leur apparence. Et puis il y a cette récente vogue des aromates ! Toutes ces personnes ont une chose en commun, la même tare ...
- La luxure ! lança le droujinnik.
- Oh non, quelque chose de bien plus grave : le mauvais goût ! C'est surtout cela qui blesse l'esthète que je suis.
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- Une chance qu'il t'ait déjà rencontré ! fit Artem. Ta présence lui paraîtra moins déplacée. En fait, il s'agit de sa fille, Olga.
- Oh ! Je la connais aussi ... enfin, un peu. C'est un beau brin de fille ! observa Philippos avec un sourire de connaisseur.
- C'était une belle fille, rectifia Artem.

Le sourire du garçon s'évanouit tandis que le droujinnik expliquait :
- Une servante a découvert son cadavre tout à l'heure, sous une tonnelle située dans le jardin de la propriété. Apparemment, Olga s'y était rendue hier au soir. Ce n'est que ce matin que sa suivante a sonné l'alarme.
Elle a découvert Olga la gorge tranchée, gisant dans une mare de sang.
Son père m'a fait quérir un peu plus tard. Malgré son chagrin, il s'est souvenu de ma consigne que le prince avait rendue publique ...
- L'oukase qui interdit de déplacer quoi que ce soit sur les lieux d'un crime ? dit Philippos qui était parvenu à maîtriser son émotion. (...)

[Le prince de Tchernigov] Vladimir hocha la tête avec bienveillance. Il alla s'installer à sa table de travail et déroula un carré d'écorce de bouleau vierge.
- Ton fils a raison, boyard, approuva-t-il. Je ferais mieux de prendre des notes pendant que tu continues à exposer l'affaire.
Artem s'éclaircit la voix avant de poursuivre son récit.

- L'arme du crime n'a pas été retrouvée, mais on peut s'en faire une idée d'après l'aspect de la blessure. Elle est aussi nette que profonde.
Le meurtrier a frappé Olga avec une telle violence qu'il lui a tranché d'un seul coup artères, trachée et vertèbres ; sa tête était à peine rattachée au corps.
Philippos, qu'est-ce que tu peux dire de l'arme utilisée ?

- C'est un long poignard effilé, aiguisé comme un rasoir, débita le garçon, ravi d'intervenir sur un point aussi important. Les jeunes boyards en portent toujours un attaché à leur ceinture. Mais d'après les Varlets, ils se soucient moins de la qualité de leur dague que de la beauté du fourreau.
- Si on s'en tient à ta description, autant chercher une aiguille dans une botte de foin ! gronda Artem.
- Je n'ai pas fini ! C'est bien la qualité exceptionnelle de la lame qui distingue l'arme du crime, n'est-ce pas ? Je parie que ce poignard provient des bords du Rhin et a été fabriqué par un de ces illustres armuriers germaniques. Leurs poinçons sont connus partout en Europe et même à Byzance.
- Voilà qui est mieux, approuva Artem. Cet indice nous permettra de limiter nos recherches aux individus possédant ce type d'arme.
Philippos se rengorgea.

- A propos, Olga a-t-elle subi d'autres ... violences ? s'enquit-il après un silence.
- J'ignore si elle a été violentée ou non par son assassin, répliqua le droujinnik.
Il faut d'abord procéder à un examen minutieux du corps.Edrik a confié cette tâche au médecin personnel du prince, et celui-ci doit me faire son rapport cet après-midi.

Soudain, Artem se frappa le front.
- Il y a un curieux détail que j'ai oublié de mentionner ! Olga gisait au milieu d'une flaque de sang coagulé ; sa robe en était toute raidie, et ses cheveux collés en paquets informes. Fait étrange, l'odeur du sang était dominée par une autre : une senteur fort agréable, assez capiteuse, peut-être orientale.
Elle émanait du corps d'Olga et de ses vêtements.
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