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Citations de Elena Tchijova (12)


´ Les Russes ne savent pas vivre dans le présent : ils préfèrent soit le passé , soit le futur .´
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Seulement, dit-elle, je ne peux pas être marraine. Dès que je regarde sa petite chemise, j'ai l'âme qui devient toute noire. C'est mieux que ce soit toi, Ariadna. Toi, tu as tout fait comme il faut : tu as perdu ton mari à la Première Guerre mondiale, ton fils à la Seconde, tes petits-enfants et ta belle-fille sont morts pendant le blocus. Tout comme chez les civilisés.
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La famille de Sytine s'est agrandie : maintenant, ils sont quatre. Par conséquent, ils ont droit à un deux-pièces rien qu'à eux. Tu n'as qu'à emménager à leur place.
Neuf mètres carrés et demi, je suis libre comme l'air, une vraie princesse.
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Pour qu’un homme et une femme trouvent un terrain d’entente, il faut un fruit défendu : la passion , la tentation , pour finir , un enfant commun . Pour parler honnêtement, elle est stupéfaite : pour elle , il n’est pas un homme . Alors , qui est - il ? Elle cherche une comparaison satisfaisante : ´ Nous sommes des êtres de race différente . Comme un chien et un chat . Ou une chatte et un berger allemand .´
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A cet instant, comme pour confirmer ces propos, le réfrigérateur éternua et reprit vie. Il sursauta et regarda sa montre: neuf heures trois. La conversation avait été douloureuse, mais, surtout, la douleur était demeurée. Comme si Marlen avait arraché de son âme une couronne métallique, découvrant des racines pourries ou s’accrochait sa langue – russe, chérie, qui lui servait à penser et à sentir.

Jusqu’à la conversation qui avait eu lieu dans un autre espace, l’existence de son ami – en tout cas, de son point de vue – se définissait par le mal de vivre: une fermentation chaotique, un sentiment trouble de la réalité…il n’avait aucun doute: Marlen ne vivait pas par la raison, mais par les sentiments; à certains moments – il en avait été témoin -, il sombrait dans une folie furieuse, noyait son âme dans le porto, languissait de sentir en lui-même des forces mystérieuses irréalisées, en d’autres termes, c’était un Russe. Maintenant, il avait senti plutôt que compris: le mal de vivre était bien là, mais autre ; il ne pouvait se confondre avec la mélancolie, ni avec le sentiment d’être orphelin, impuissant. Le mal de vivre de Marlen était plus profond. « Des forces mystérieuses irréalisées… Moi aussi, je connais ce supplice. En ce sens, nous sommes des frères jumeaux. Héraclès et Iphiclès. Les frères d’une même mère, mais de pères différents.
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Oui, oui, précisément une maladie… Mystérieuse, historique » – dans le cas de Marlen, cela acquérait un sens double: d’une part, toutes les pensées de celui qui en est atteint sont tournées vers l’histoire, d’autre part, la source de la maladie est dissimulée dans la vie russe même, plus exactement russo-soviétique. La maladie soviétique est incurable. S’il y avait une chose dont son ami était certain, c’était bien de celle-là: pour lui, la vie soviétique était devenue la quintessence de l’être national.
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-´ Dommage que je n’aie pas acheté de vodka .´La vodka est un médicament contre la nostalgie .
Il ne sait pas boire tout seul . En fait , même dans ce domaine , il s’est toujours contrôlé . Eh bien non . Il repousse sa tasse . Il lui était arrivé de s’enivrer , mais véritablement, comme alors avec Marlen, peut -être deux fois dans toute son existence.
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Ce roman permet de s'imaginer un peu a vie pendant la période communiste. Par moment c'est trop haché, de la langue parlée à demi mot, demi phrase
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À présent, je suis toujours avec elles, même si elles ne me voient pas, comme s'il y avait entre nous un mur infranchissable. Mais tout de même, je vais chez elles. Je m'assieds, je reste quelque temps sans bouger et puis je me lève pour retrouver mon chevalet, pour entendre leurs voix et me métamorphoser en une autre, en cette petite fille qui retenait tout.
page 232
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Leur nation – Evdokia est en colère -, au moins c’est du fait de l’Allemand qu’elle a souffert... Mais la nôtre, c’est surtout de notre propre fait. En vérité, nos pires ennemis, c’est nous. Les étrangers ont à peine le temps d’y penser que nous, allez, on l’a déjà fait. Contre les Allemands, nous avons été des héros. Il aurait fallu qu’on fasse pareil contre nous-mêmes... pages 67-68
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– Ce qui est né grandira. Il arrive qu’une pomme aille pousser sur un sapin, et inversement, une pomme de pin sur un pommier.
– Alors, je demande, à quoi bon faire des efforts ? Suivre l’enfant pas à pas ? Si, par exemple, c’est une pomme de pin, elle ne deviendra pas une pomme.
– Non, acquiescent-elles. Mais si c’est une pomme, ça dépend de l’entourage qu’elle reste sauvage et aigrelette ou qu’elle s’emplisse d’un suc délicieux...
page 52
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– Si je pouvais, souffle-t-elle, vivre encore une vingtaine d’années..
Je marche à côté d’elle et je me dis : vieille comme elle est, qu’est-ce qu’elle a à faire de tant d’années ?
– Pour voir comment ça va se terminer pour eux.
Qui c’est, eux ?
– Comme si elle avait entendu ; Evdokia lâche d’un ton furieux : Pour eux, pour ces... bolcheviques.
page 42
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