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3.88/5 (sur 69 notes)

Nationalité : Italie
Né(e) à : Syracuse , le 23/07/1908
Mort(e) à : Milan , le 12/02/1966
Biographie :

Elio Vittorini était un romancier italien.

Après des études techniques, Elio Vittorini travaille sur un chantier en Vénétie, puis demeure à Florence où il entre en contact avec le groupe littéraire d'Alberto Carocci et avec la revue Solaria, laboratoire de poésie hermétique et du nouveau roman. Il publie dans la revue Letteratura sa "Conversation en Sicile" de 1938 à 1939.

Dès 1940, Vittorini entre dans la résistance antifasciste qu'il décrira dans "Les Hommes et les Autres" en 1945. Il sera quelque temps directeur du quotidien communiste L'Unità après la guerre, en même temps que directeur littéraire des éditions Einaudi de Turin.

Il fonde la revue Politecnico et se consacrera dès lors à ses activités éditoriales, délaissant le roman, créant notamment la collection Menabo. Il sera également traducteur de l'œuvre de William Faulkner et de John Steinbeck.

Il laisse une œuvre peu abondante, marquée par sa volonté d'y décrire les événements auxquels il pris part, privilégiant l'action et le dialogue.

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Source : Wikipédia
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Elio Vittorini : Les hommes et les autres (1956 / France Culture). Photographie : Elio Vittorini. Diffusion sur France Culture en 1956. Réalisé par Alain Trutat. Écrit en 1945, “Les hommes et les autres” est un des plus grands textes de Elio Vittorini, récit poétique de la résistance antifasciste et le récit d’un amour. « Je pourrais découvrir comment il y a, dans les plus délicats rapports entre les hommes, une continuelle pratique de fascisme, où celui qui impose croit seulement aimer et celui qui subit croit, en subissant, faire tout juste le minimum, pour ne pas offenser. Je pourrais peut-être montrer comment il y a, dans cela, la plus subtile, mais aussi la plus cruelle, des tyrannies, et la plus inextricable des servitudes ; lesquelles, toutes les deux, tant qu'on les admettra, pousseront à admettre toutes les autres tyrannies et toutes les autres servitudes des hommes pris séparément, des classes et des peuples entre eux. » « “Uomini e no”, le titre italien de ce roman, signifie que nous, les hommes, pouvons aussi être des « non-hommes ». Il vise à rappeler qu'il y a, en l'homme, de nombreuses possibilités inhumaines. Récit de résistance où les communistes s'opposent aux nazis et aux fascistes, “Les hommes et les autres” est à la fois un roman engagé et un texte expérimental et poétique. Il pose la question de l'humaine inhumanité et de la barbarie, mais aussi et surtout celle, incertaine, de l'engagement littéraire. » 4 ème de couverture Avec : Bernard Bimont, Roger Blin, Blanchette Brunoy, Maria Casarès, Régine Chantal, François Chaumette, Bernard Cotteret, Henri Crémieux, Gérard Darrieu, Charles Deschamps, Louis de Funès, Jérôme Juliette, Pierre Leproux, Yves-Marie Maurin, Jean-Claude Michel, Lucien Nat, Pierre Olivier, Yves Peneau, Serge Reggiani, Monique Rollin, Françoise Rosay, Jean-Marie Serreau, Pierre Vaneck, Claude Vernier, François Vibert, Yvonne Villeroy. Vous entendrez également la voix de Maria Casarès au micro d’Alain Trutat et de Blandine Masson, Maria Casarès nous parle de l’intimité au théâtre, où il est question de salles pleines, de salles vides, de moments de grâce et de radio. “Les hommes et les autres” est paru la première fois en 1947 chez Gallimard Source : France Culture

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Citations et extraits (28) Voir plus Ajouter une citation
Elio Vittorini
Les hommes, ces merveilleuses créatures, vivent la plupart du temps avec une conscience puante.
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C’est une chance que d’avoir lu quand on était enfant. Et c’est double chance d’avoir lu des livres sur les anciens temps et sur les anciens pays, des livres de voyage et les Mille et une nuits.

On peut même se souvenir de ce que l’on a lu comme si on l’avait en quelque sorte vécu, et l’on a en soi, outre sa propre enfance, l’histoire des hommes et le monde entier, la Perse et les sept ans qu’on a eus, l’Australie et les huit ans, le Canada et les neuf ans, le Mexique et les dix ans qu’on a eus, et les Hébreux de la Bible, avec la tour de Babylone et David, appartiennent à l’hiver de vos six ans, les califes et les sultanes à un mois de février ou de septembre, et, à l’été, les grandes guerres en compagnie de Gustave Adolphe et des autres, les grandes guerres pour la Sicile-Europe, à l’été d’une Terranova, d’une Syracuse, cependant que,chaque nuit, le train emporte des soldats parce qu’il y a une grande guerre qui est toutes les guerres.
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Ô hommes, ô hommes ! A peine y a-t-il offense aussitôt nous sommes du côté de qui est offensé et nous disons que c'est l'homme. Voici l'homme. Des larmes ? Voici l'homme.
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J'avais envie de courir dehors, là où était ma tante, et de lui demander de me tenir debout, droit sur le muret. De là on voyait la mer, cette eau énorme qui entourait le jardin.
"Qu'est-ce que c'est?" demandais-je.
"De l'eau. Tu ne vois pas?" répondait ma tante. "Mais elle s'appelle la mer."
Et je pensais que c'était une eau remplie de mer ; c'est-à-dire de cette immensité, de cette solitude, alors que je savais comme l'eau de la bassine était blanche et brève. En ces temps-là rien d'autre n'existait que la mer, hors du jardin et tout autour. (Enfant qui se réveille)
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J'eus cette chance de lire beaucoup dans mon enfance, et, à Terranova, la Sicile signifie aussi pour moi Bagdad et Palais des Larmes et jardin de palmiers. J'y lus les Mille et une nuits et autre chose, dans une maison qui était pleine de divans et des filles d'un ami de mon père, et je dois à ces lectures le souvenir de la nudité de la femme, une nudité de sultanes et d'odalisques, concrète, certaine, cœur et raison du monde.
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"Ça alors, je suis chez ma mère !" me dis-je quand je descendis du car au pied du long escalier qui menait aux quartiers hauts du village de ma mère.
Le nom du village était écrit sur un mur comme sur les cartes postales que j'envoyais tous les ans à ma mère, et le reste, cet escalier entre de vieilles maisons, les montagnes alentour, les taches de neige sur les toits, était devant mes yeux, tel qu'il avait été, je me le rappelai soudain, une fois ou deux dans mon enfance.
Et il me parut qu'être là ne m'était pas indifférent, et je fus content d'y être venu, content de ne pas être resté à Syracuse, de ne pas avoir repris le train pour l'Italie du Nord, de n'avoir pas encore terminé mon voyage.
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C'était un petit morceau de Sicile, de néfliers et de tuiles, de trous dans le roc, de terre noire, de chèvres, et d'une musique de cornemuses qui s'éloignait derrière nous, et qui devenait nuage ou neige, sur les hauteurs.
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Moi, je connaissais cela et plus que cela, je pouvais comprendre quelle est la misère d'un malade et des gens qui sont autour de lui, dans le genre humain ouvrier. Et chaque homme ne la connaît-il pas cette misère ? Chaque homme ne peut-il la comprendre ? Chaque homme est malade une fois au moins, au milieu de sa vie, et il fait la connaissance de cet étranger qu'est au-dedans de lui, le mal, et il connaît quelle impuissance est la sienne devant cet étranger ; il peut comprendre son semblable...
Mais peut-être chaque homme n'est-il pas homme ; et peut-être le genre humain n'est-il pas tout entier genre humain. C'est là un doute qui vous vient, sous la pluie, quand on a des souliers troués, et que l'on n'a plus personne en particulier qui vous occupe le coeur, que l'on n'a plus sa vie à soi, plus rien de fait et plus rien à faire, plus rien même à garder, plus rien à perdre, et quand on se voit, par-delà soi-même, les massacres du monde. Un homme rit et un autre pleure. Tous les deux sont des hommes ; celui qui rit a, lui aussi, été malade ; et pourtant il rit parce que l'autre pleure. Il peut, lui, massacrer, persécuter, et quelqu'un qui, dans sa non-espérance, le voit qui rit dans ses journaux et sur les manchettes de ses journaux, ce quelqu'un ne va pas avec lui qui rit mais, plutôt, il pleure, dans le calme plat, avec cet autre qui pleure. Donc, tous les hommes ne sont pas des hommes. L'un persécute et l'autre est persécuté ; et le genre humain tout entier n'est pas genre humain, mais l'est seulement celui des persécutés. Tuez un homme, et celui-ci sera plus homme. Et, de la sorte, est plus homme un malade, un affamé ; et le genre humain des meurt-de-faim est plus genre humain.
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Mais moi, je n'avais rien à leur répondre. Je ne pleurais pas pour une raison particulière. Au fond, je ne pleurais même pas ; je me souvenais ; et le souvenir avait, aux yeux d'autrui, cette apparence de larmes.
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Donc, tous les hommes ne sont pas hommes. L'un persécute et l'autre est persécuté ; et le genre humain tout entier n'est pas genre humain, mais l'est seulement celui des persécutés.
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