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Citations de Elodie Chan (24)


Toi, t'es pas normal, t'es différent. T'es une sorte de particularité unique, un signe distinctif comme moi. Et c'est pas une raison pour se foutre en l'air. C'est même plutôt quelque chose de précieux.
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Maman, Papa,

Parfois,
j'ai l'impression
d'être un garçon de papier mâché,
un être de crépon
qu'une rafale pourrait balayer
comme un rien,
que quelqu'un pourrait écraser
d'un revers de la main
sans même s'en apercevoir.

Pourtant, je crois
que depuis peu je me rapièce
et me consolide
feuille après feuille,
en couches de plus en plus épaisses.
J'apprends à aimer les accrocs
qui me rendent singulier,
je découvre les tranches aiguisées
que je cache,
celles qui coupent la pulpe d'un doigt
lorsqu'il dérape sur une page.

Et je gribouille, je rature,
je m'arrête,
les marges pleines de "si", de "pourquoi pas"
et de "peut-être",
je cherche de quel papier je suis fait
je griffonne, corrige,
et me trompe encore plus.
Je noircis
des feuilles et des feuilles de brouillon
pour deviner celui que je suis
pour essayer d'écrire
à tâton,
celui que j'aimerais devenir.
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-Isa... Isadora, tu sais...
-Hmmm?
Il inspire expire inspire expire inspire expire.
-Tu es hallucinante.
Isadora éclate de rire.
-Qu'est-ce que tu racontes ?
Tristan poursuit mais sa voix se brise.
-Non, époustouflante.
-Arrete de jouer au con.
-Fais chier, Isadora ! Laisse-moi finir.
Le ton de Tristan lui soude le palais. Isadora n'ose plus bouger. Derrière elle, le feuillage des frênes semble caresser le ventre des nuages.
Tristan reprend.
-En fait...tu es plutôt... comme une tempête,
furieuse et turbulente,
qui éclate
renverse
pulvérise
brille et gronde et tonne
puis cloue au sol,
et d'un coup,
se change en brise légère,
tiède et soyeuse comme une étole.
Vertige
Il se sent défaillir.
Comme si, sous ses pieds, le sol s'apprêtait à s'ouvrir.
-D'autres fois, t'es un éclair et ça m'embrase,
ça me tord les boyaux,
tu me donnes l'impression d'être super naze
mais t'arrives aussi à me faire croire que je suis beau.
Son tournis s'accélère, il vacille.
-À l'intérieur de moi,
ça ressemble à un orage transpercé de soleil,
à un ciel clair couvant sous les nuages qui grouillent.
Isadora,
tu m'émerveille
et tu me fous la trouille.

Tristan, là-dessus, finit pétrifié.
Isadora ne sait pas quoi dire puisqu'elle ne sait que crier.
Un fossé de silence.
Par moments, le craquement d'une branche.

Isadora devine la faille que Tristan a ouverte en elle,
petite fissure sinueuse où il s'est infiltré
pour venir tapisser de sa délicatesse
les fêlures des parois ébréchées.
Elle se sent vulnérable,
totalement à oilpé,
mais aussi, c'est ouf, plus belle que jamais.
Elle s'avance,
Tristan frémit,
et elle referme sa main
sur ses doigts à lui, à la fois fébriles et glacés
et elle a l'impression que soudain,
tout
est contenu là
et que rien
d'autre n'existe en dehors de ça
de ce qui palpite
dans le creux des paumes frissonnantes,
de cet insecte vibrant et rare pris dans un écrin d'ambre,
de cette explosion de sentiments cristallisée dans un tissage de phalanges.
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Vraiment, elle trouve ça magnifique et se dit qu'elle les admire,
les femmes comme Niki de Saint Phalle ,
les brisées
les écorchées
les ardentes
les exubérantes
et les démentes géniales
celles qui souffrent trop, réfléchissent trop, gueulent trop, désirent trop
et veulent tout.
Celles qui se battent et arrachent leur place en pleine lumière.
Pas dans l'ombre d'un homme.
Pas comme sa mère.
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- Toi, t'es pas anormal, t'es différent. T'as une sorte de particularité unique, un signe distinctif. Comme moi. Et c'est pas une raison pour se foutre en l'air. C'est même plutôt quelque chose de précieux.

Tristan sent une secousse dans tout son corps, au plus profond, comme si Isadora ébranlait ses fondations.
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Elle se demande ce que ça ferait de l’attirer contre elle, si ce serait aussi léger que d’éteindre un courant d’air ou intense, comme se perdre dans le noir d’une nuit d’hiver.
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Elle me Grand Huit
À trois cents kilomètres/heure
Beaucoup trop vite
Je looping du cœur
Déraillement
À grande vitesse
Elle m’accident
Je balise de détresse.
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Elle, elle voulait être différente, elle voulait s'arracher et le gagner, son ticket pour une vie meilleure.
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- Tu sais, ton père, s'il fait ça, c'est parce c'est un putain de lâche.
- Ah ouais? J'ai pas tellement l'impression que c'est lui qui flippe.
- Il supporte pas que tu grandisses. Notre corps, à nous les femmes, c'est une arme. Réfléchis. On baise sans faire de gosses, on taffe et on gère nos thunes... Les mecs, on les emmerde.
- Ouais, mais ça marche que pour certaines femmes qui ont de la chance. En fait, ça dépend de ta famille. Et d'où tu vis. Y a des endroits, tu t'en échappes pas.
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Cy observe Romane, doute, et l'immensité de ce qu'il ne sait pas le sidère.
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C'est que Cy, il capte maintenant que Chloé est une flle, en fait, il le savait déjà, du moins en théorie, mais là, Chloé avec ses grands yeux, ses cheveux noirs, elle ressemble un peu à Uma Thurman dans Pulp Fiction. Tes jolie, il lâche. Chloé croit mourir, dans sa tête, Merde non, t'as pas le droit, ça fait des années que j'attends ça, t'as pas le droit, pas ce soir.
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Chloé, les yeux gonflés de cernes violets. C'est le chagrin débordé des paupières.Sur les docks, le fleuve ondoie argenté, on dit que c'est à cause de l'usine cramée, des particules d'amiante tombées dedans. Assise sur un banc, Chloé lit Verlaine. Cette nuit. à force de renifler dans son oreiller, elle s'est juré, avec Cyrus, faut prendre ses distances. Ceur barbelé. Marre de souffrir. Entre les pages de son livre, elle éparpille les regrets.
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Dans la rue, ça pétarade. Scooter à l'approche. Le gars qui conduit, c'est un blond à casquette Nike et boutons d'acné sur les pommettes. Les filles, il les a repérées de loin. Lorsqu'il passe devant elles, il ralentit, crache dans le caniveau. Puis coup d'accélérateur, vroum vroum, gerbe de gravillons. Romane, une grimace. Elle se rappelle les oiseaux, elle a vu un documentaire à la télévision, eux déposent des brindilles devant la femelle avec qui ils veulent s'accoupler. OK, elle pense, nous on a le droit aux crachats, trop classe.
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Ses yeux à elle noyée dans les remous de la foule.
Ses yeux à lui qui papillonnent.
Tout autour le tonnerre du son, la fumée en brouillard, les sueurs pleines d'amertume. Mais pour eux il n'y a que la douceur de leur bras qui se touchent.
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Roulis de la mer.
Frida pense : Est-ce que ça rêve, les baleines ?
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Frida est une jolie mouette avec une tache rouge sur le bec. Elle a toujours vécu sur l'île de Boudlaterre. Aussi, elle connaît le coin sur le bout des palmes.
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A l'angle de la rue Principale et du bas du Bourg.
Depuis un des lampadaires du port.
Sur le store de la boutique de souvenirs.
C'est là, précisément dans cet ordre, que Frida lâche une fiente chaque matin.
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Romane Fauvel et Lola Chaumanet, main dans la main, comme d'hab.
Sur leurs rollers quad, elles sillonnent le lotissement, c'est pareil tous les aprèms, elles font ça en minishorts et ça ne les gêne pas, qu'on voie les cuisses, l'arrière des genoux pâle, la naissance des fesses. Romane et Lola, on dirait des filles papillons, et leurs rires qui virevoltent, ça vrille la torpeur de l'après-midi. Sur leur passage, on accroche des regards, ils palpitent à travers une fenêtre, le pare-brise d'une Renault Mégane, par-dessus une haie.
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A travers les visages, les sourires qu'on punaise, les expressions toutes faites qu'on répète On n'a qu'une vie C'est maintenant ou jamais, elle les devine, les doutes, les failles, les espoirs, les rêves, qu'on planque sous une façade. Si ça se trouve, peut-être qu'ils ne sont pas si différents, eux et elle.
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Frida loge sur le port, dans la gouttière du libraire. Ça l'arrange car elle est ce qu'on appelle "une mouette liseuse". Elle dévore les livres aussi vite que la friture de sardines.
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