Emeric Lebreton

... le pouvoir de transformation d'une représentation par la parole est limité alors que l'action a le pouvoir de la transformer en profondeur.

On guérit seulement par l'action

Il faut savoir ce que l'on veut. Est-ce que l'on veut un thérapeute pour nous aider à supporter une vie insupportable ou un thérapeute pour nous aider à construire une vie heureuse ?

La co-transformation est le principe par lequel l'individu se transforme intérieurement et transforme le monde qui l'entoure en vue de sa guérison.

... une thérapie, qui ne s'attache qu'à modifier la perception des expériences vécues, par le dialogue ou une autre technique, ne peut pas être efficace. La seule thérapie, qui peut être totalement efficace, est une thérapie qui invite l'individu à changer en même temps sa perception du monde et le monde lui-même. J'appelle cela : la co-transformation. Ce principe constitue l'un des principes fondateurs de la Psy'Action. Il est central dans le processus de guérison que nous proposons au patient.

La tragédie est ce qui rend un être humain extraordinaire. Je ne dis pas que souffrir est facile, je dis que souffrir donne une identité extraordinaire que l'on n'est pas forcément prêt à abandonner. La banalité, tel est le prix de la guérison !

Au-delà de ce processus de reconstruction du sens, une chose est certaine : aucune solution à la souffrance ne se trouve dans le passé de la personne. Le passé est un lieu de mort, source de répétition des traumatismes vécus. Parler du passé ancre la souffrance présente dans le passé, la transformant en une "malédiction" dont il est impossible de sortir. La vie est dans le présent de la personne. La vie est dans son avenir qu'elle construit dans son présent. C'est l'espoir d'un avenir meilleur qui stimule la mise en oeuvre d'actions positives dans présent. Tous les processus vitaux de la personne sont dans le présent. Et ils s'activent pour vivre. Et vivre, c'est assurer sa continuité dans le temps et donc se projeter dans l'avenir.

Freud est parti de l'idée que le passé détermine le présent et le futur de la personne. Or cette idée est fausse. Il ne s'agit pas d'une vérité scientifique mais d'un truisme culturel.

En psychologie, la parole est considérée comme un remède miracle qui soulage, apaise et guérit. Après quinze ans de pratique de la psychologie, je peux aujourd'hui dire avec certitude que cette idée est saugrenue. Si effectivement et dans un certain nombre de cas le fait de parler et d'être écouté soulage la souffrance, dans un nombre de cas au moins aussi important, le fait de parler et d'être écouté aggrave la souffrance. Parler et être écouté n'est pas un remède miracle et ne constitue en aucun cas une panacée.

La Psy'Action doit avoir comme objectif de permettre au plus grand nombre de personnes d'accéder au bonheur.

En fondant une nouvelle pratique thérapeutique, je n'espère pas moins que sauver ces millions de gens qui, chaque année, consultent à travers le monde des psychologues, psychiatres ou psychanalystes basant leurs pratiques thérapeutiques sur les modèles freudiens. Il y a urgence.

Mon histoire est loin d'être un cas isolé. Elle montre à quel point l'usage d'une mauvaise méthode reposant sur des principes séduisants mais erronés, peut avoir des conséquences néfastes sur les êtres humains qui en bénéficient. En croyant guérir, on devient plus malade encre. Tout le sens de ce livre est contenu dans ces quelques lignes.

Chaque choix est un marqueur identitaire. Les implications d'un choix sont en réalité beaucoup plus profondes qu'il n'y paraît. Car l'identité est aussi ce qui rend un individu acceptable socialement. C'est ce qui fait que le groupe l'accepte.

Les pathologie des l'être ont remplacé les pathologies de l'avoir
Dans un monde aux références identitaires multiples, la question centrale devient :
"Qui suis-je ? "

Un monde différent crée un esprit différent. Et les maladies qui affectent cet esprit sont, elles aussi, différentes. Evidemment ces nouvelles maladies nécessitent la mise en oeuvre de nouvelles méthodes thérapeutiques : des méthodes en capacité d'apporter un réel soulagement, si ce n'est une guérison. La psychanalyse est morte, vive la psychanalyse ! Car si la psychanalyse, telle que l'a conçue Freud, est aujourd'hui une méthode désuète, elle n'en demeure pas moins une pratique fondatrice. Il faut conserver la psychanalyse dans son esprit, mais a faire évoluer dans ses principes et dans ses méthodes. Il faut mettre à jour la psychanalyse, "l'upgader" à la manière d'un logiciel. Cette nouvelle psychanalyse, mise à jour, je l'appelle : la Psy'Action.

"Psychanalyse : une maladie qui se prend pour son remède."
Karl Kraus

"Ils ne le savent pas, mais nous leur apportons la peste"
Freud, à propos de la psychanalyse en arrivant dans la baie de New-York, 1909