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Critiques de Emilie Carles (55)
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Une soupe aux herbes sauvages

Bonjour, des botanistes pourraient-ils donner les noms scientifiques des plantes citées dans ce livre : "drouille, petit chardon des champs ou chonzio, une plante laiteuse, le laichuron, du chalabréi aux feuilles largement dentelées, de la tétragone ou épinard sauvage, de la langue bogne". Merci
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Une soupe aux herbes sauvages

Une belle découverte ce récit écrit sans prétention qui laisse une trace de ce qu'était la vie quotidienne dans nos campagnes du début des années 1900 à 1977.



Tout à fait dans le style de La vie d'un simple, d'Émile Guillaumin, Émilie Carles nous raconte son enfance, puis sa vie de femme et d'institutrice dans une région montagneuse et rude.



L'histoire d'une femme humaniste et engagée qui a son niveau aura essayé de faire le monde meilleur, aux côtés de son mari anarchiste libertaire.



Un moment de lecture intéressant, qui nous rappelle les grands bouleversements du siècle dernier. Le témoignage précieux d'une institutrice d'un autre temps.
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Une soupe aux herbes sauvages

En pleine rentrée scolaire, j'ai eu envie de me plonger dans ce livre qui dormait dans ma pal depuis un moment déjà.

Il s'agit de l'autobiographie de Emilie Carles, une institutrice née avec le siècle (enfin, le précédent) dans les montagnes des Hautes-Alpes. Fille de paysans, elle n'est à la base pas destinée à suivre cette voie. Mais son amour des mots, des connaissances, la poussera à faire les efforts et sacrifices nécessaires pour suivre sa vocation.



C'est dans les années 70 qu'Emilie Carles a conté ses mémoires, et le livre fut un succès à l'époque.

Cinquante ans plus tard, j'y ai trouvé des points intéressants, mais d'autres m'ont dérangée.



J'ai été passionnée par le récit de son enfance, de sa jeunesse. Les années d'avant guerres, dans les villages montagnards, c'est un monde à part. Les récits m'ont rappelés ceux que mon arrière grand mère racontait à ma mère alors enfant, et que celle-ci me raconte parfois. Les histoires de loup, la fierté des gens, la vie d'un enfant qui a moins de valeur que celle du bétail, le travail avant tout. Là bas on vit de son travail et sans travail on n'est rien. Emilie fera ses études mais devra travailler aux champs en même temps.



Ses premières années d'enseignement, son intégration dans les villages où elle est mutée... j'ai trouvé que ces points n'étaient pas assez développés. Globalement elle raconte très peu de sa vie en classe et ca m'a un peu déçue car c'est en partie ce que je cherchais. Mais surtout, j'ai trouvé que son récit était souvent assez méprisant pour les gens qu'elle côtoie. Elle a une idée assez haute d'elle même , nous explique comment elle était mieux que les autres, plus propre, plus travailleuse, ... et j'ai eu un peu de mal avec le personnage à cause de ça.



Et puis on arrive à la rencontre avec son mari, et leurs années de vie commune. J'ai trouvé qu'à ce moment là le récit prenait un tour très politique. Certains points , certaines réflexions restent très actuelles, mais j'ai parfois fini par m'ennuyer.



Une lecture intéressante donc, mais qui ne m'a pas transcendée.
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Une soupe aux herbes sauvages

Comment qualifier cet ouvrage ? C'est un témoignage essentiel d'un temps qui n'est plus, une leçon de philosophie sur la vie et les rapports humains, une ode à la montagne, la belle Clarée.

C'est d'abord cela qui m'a charmée dès les premières pages : l'autrice est véritablement habitée par la montagne, elle en tire ses activités, sa nourriture et toute l'organisation de sa société. J'ai adoré me faire remettre à ma place. Bien sûr j'ai la vie plus "facile" mais est-elle aussi riche et heureuse que celle d'Emilie ? Elle qui trouve tout son bonheur dans un fromage de chèvre, un rayon de soleil, un linge lavé par la rivière ! Avons nous perdu tout sens de la vie en voulant cumuler toujours plus d'euros à la fin du mois ?

La deuxième partie, après sa rencontre avec son mari, prend une tournure nettement plus politique. Emilie est une utopiste revendiquée, qui croit en un monde bienveillant, ou chacun se contenterait de peu pour que tous soient heureux. Hélas, cela semble si peu en accord avec la cupidité humaine.

Un livre passionnant donc, un peu moralisateur, un peu donneur de leçon mais une vraie belle leçon de vie. On redemanderait bien de cette fameuse soupe aux herbes sauvages qui semble renfermer tous les bonheurs du monde !
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Une soupe aux herbes sauvages

J'ai trouvé ce récit dans une boîte à livre, une vieille édition à la couverture rouge. Je savais que nous allions partir découvrir la clarée quelques mois plus tard alors je l'ai gardé précieusement de côté. Une soupe aux herbes sauvages fut une merveilleuse lecture de vacances. Quel plaisir de le lire sur les bords de la Clarée, quel écho cela à trouvé en moi. J'ai été émue par l'actualité - voire l'avant-gardisme de ses propos. Emilie Carles raconte sa vie, une vie parmi tant d'autres : la montagne, les paysans, la terre dans ce qu'elle a de plus noble et de plus rude. Cette femme a traversé un siècle fait de changements, si lent dans les campagnes reculées. Elle a traversé les guerres, les deuils, les âges et sa foi en l'humanité en est restée intacte. Un récit à emporter, à dévorer, à prêter tant il fait du bien, tant il rappelle ce qu'il ne faudrait jamais perdre de vue.
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Une soupe aux herbes sauvages

Splendide récit , emprunt d’une immense humilité. Je revois et entend ma grand mère à travers les pages de ce livre. La vie n’était décidément pas simple à l’époque . A mettre entre toutes les mains qui ont du mal à apprécier le confort de notre vie au 21e siècle…
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Une soupe aux herbes sauvages

J'ai un rapport très personnel avec ce livre car la vie d'Émilie ressemble énormément à celle de ma grand-mère.

À une quarantaine d'année d'écart, elles ont toutes les deux dû quitter leur ville natale et braver l'avis de leur parents pour monter à la capitale passer leur diplôme d'enseignante.

Émilie Carles à connu deux guerres, à rencontré l'homme qu'elle a aimé jusqu'au bout de sa vie.

Elle raconte ici l'émencipation des pensées, et les générations d'enfants auprès desquelles elle a enseigné et, espère t elle, ouvert les yeux.

À 16 ans elle enchaîne travaux dans les champs le jour, et études la nuit, pour finalement quitter sa famille et partir voir d'autres choses.

C'est joliment écrit, c'est plein de bonnes intentions, et ça fait chaud au cœur.
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Une soupe aux herbes sauvages

Un récit précieux sur la vie de paysans en milieu montagnard (et hostile).

A l’aide d’une écriture simple et fluide, Emilie Carles nous partage des anecdotes personnelles, des analyses sociales, des critiques politiques, des opinions antimilitaristes, des expériences d’enseignante.

On observe tranquillement le siècle se dérouler avec ses progrès technologiques, ses évolutions sociétales et ses deux guerres mondiales.
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Une soupe aux herbes sauvages

Contrairement à ce que pourrait faire croire son titre, cet ouvrage n'est ni un conte rural, ni un recueil de nouvelles sur le quotidien paysan, mais une autobiographie. Mieux, un témoignage. Celui d'Emilie Carles, fille d'agriculteur née dans les Alpes et femme à la forte personnalité.



Dès son plus jeune âge, elle va se battre pour pouvoir poursuivre ses études alors qu'elle est destinée aux travaux des champs. Plus tard, elle bravera son père en épousant un ouvrier. Mais ses combats ne sont pas seulement personnels. Militante anti-armes, elle va également se révéler être une fervente défenseuse de la vallée de la Clarée. Elle veut protéger ces paysages de la construction d'une voie rapide et, par sa force de conviction et sa détermination, parvient, avec l'aide des habitants, à mettre fin au projet. Aujourd'hui, la vallée est classée et protégée et Emilie Carles est devenue la fierté du Val-des-Près.



C'est un ouvrage qu'on lit comme les souvenirs d'une proche. Les drames s'y succèdent plus souvent que les joies mais Emilie reste là, forte, emplie de convictions et portée par ses idéaux libertaires et pacifistes. Elle croit en son métier d'institutrice et veut ouvrir les consciences. Elle refuse de subir sa condition de femme et de paysanne et se fiche des convenances. Elle tombe mais se relève.



Ce livre m'a été offert lorsque j'étais (beaucoup) plus jeune mais ni sa couverture, ni son titre ne m'avaient tentée. Ce n'est que bien plus tard que je me suis décidée, assez réticente, à débuter sa lecture. Et ce fut une bonne surprise. Pas un coup de cœur mais un agréable moment. Même si l'impression de "je suis une super-héroïne" m'a parfois fait un peu tiquer, on ne peut nier que la vie et les combats d'Emilie Carles ont été courageux et qu'elle a fait preuve de modernité : née en 1900 et morte en 1979, elle était à la fois anticléricale, antimilitariste et anticonformiste.



Ce livre a fait l'objet d'un téléfilm.
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Une soupe aux herbes sauvages

Cet été, direction le Briançonnais : grimpées de l’Izoard, de la Bonnette, d’Allos, debout sur les pédales de mon infernale machine et belles balades entre ciel et terre. C’est justement en randonnée qu’on a le temps d’ouvrir des bouquins et se laisser emporter dans d’autres univers. Dépaysement total. Physique et littéraire.

Je me souvenais avoir dévoré l’autobiographie d’une institutrice hors-normes il y a quelques années, confortablement installé dans un fauteuil. Je prenais un certain plaisir à m’y replonger, grandeur nature, face aux montagnes dont l’auteur a admiré toute sa vie, à deux pas des vallées où elle a vécu, à l’écoute d’une nature identique (presque), observant les mêmes gestes des derniers paysans restés au pays (avec l’aide de quelques machines), respirant le même air (enfin, un soupçon de pollution en plus).

Emilie Allais est née avec le siècle (le XXème, je précise) à un jet de pierre de Briançon, dans la sublime vallée de la Clarée qui va mourir au pied du Mont Thabor (en faire le tour, sur les magnifiques sentiers balisés reste un des moments forts d’une vie, je vous l’assure). Fille de paysan et, accessoirement, contrebandier (il fallait bien arrondir les fins de mois), et avant dernière d’une fratrie imposante, Emilie connait le dur labeur des gens d’ici, rudes et épais, taillés dans le roc, ces cailloux qui donnent aux Alpes du Sud son côté minéral, pour lesquels l’école est une perte de temps, spécialement lorsqu’il faut rentrer coûte que coûte les foins. Car, il y a un siècle, ça ne lambinait pas au parc à jeux : dès 7 ou 8 ans les enfants étaient propulsés gardiens de troupeaux, commis à tout faire, sans congé ou RTT ni sécurité sociale. On ne remplissait pas les salles d’attente des médecins, même dans les cas graves (elle faillit mourir à l’âge de six ans). Pourtant Emilie aime l’école et, à une époque où l’instruction faisait office de formidable ascenseur social, son institutrice, le directeur de l’école et même le recteur la poussent à continuer. Le père finit par céder : Emilie deviendra professeur. C’est compter sans la première guerre mondiale qui va toucher cette famille dans sa chair, comme tant d’autres. Emilie finira par devenir institutrice, allant d’un village reculé au fond d’une vallée en hameau perdu là-haut sur la montagne. Sa force : elle connait bien les mentalités des gens de la terre et sait comment les prendre. Toute sa vie, elle n’aura de cesse d’éduquer davantage qu’instruire leurs rejetons, leur expliquant les méfaits de l’alcoolisme et l’importance de savoir lire et posséder de l’instruction.

Puis un jour, elle rencontre François Carles, un ouvrier qui va changer sa vie. Profondément antimilitariste, situé bien à gauche tout en aimant le travail bien fait, eux deux vont développer ce qu’on appellerait dorénavant un gîte dans cette vallée sublime.

Ce qu’il y a de passionnant dans le récit de cette vie, c’est justement ce décalage entre un milieu et des idées (qui ne restent pas seulement des idées mais sont mises en pratique dans la vie de tous les jours). Cette force de caractère de celles et ceux qui vivent selon leurs principes et font tache d’huile autour d’eux mérite le respect le plus profond. Tolérants en pleine guerre civile, intègres au cœur de la Mafia, altruistes parmi les comportements les plus racistes et xénophobes, avant-gardistes aux idées réformistes au milieu de réactionnaires passés d’âge : ces hommes et ces femmes qui se redressent face à l’adversité, refusant de courber l’échine devant l’oppresseur ou, tout simplement, entendant vivre leurs idées en les faisant admettre autour d’eux forcent la plus haute considération. Toute sa vie, Emilie Allais devenue Emilie Carles, restera fidèle à ses principes, n’hésitant pas, à 70 ans passés, à manifester dans le centre ville de Briançon contre le projet immonde d’une autoroute en projet, défigurant sa belle vallée.

De telles personnes méritent d’être appelées Madame. Alors, merci Madame Carles.

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Une soupe aux herbes sauvages

Emilie Carles nous offre avec une générosité incroyable le récit de sa vie, issue d'une famille de paysans survivant tout juste dans les Hautes-Alpes au début du 20ème siècle, toute en rigueur, mais baignée de bienveillance et de justice (on dirait aujourd'hui d'amour, mais la pudeur des sentiments de l'époque ne le permettait pas).

Sans misérabilisme ni recherche d'exotisme, elle peint un tableau vivant de cette région de France, de l'état d'esprit de cette population simple à travers le temps (elle est décédée en 1977). Elle transmet son amour pour la nature, adorée pour sa beauté et ses ressources, et crainte pour la violence qu'elle fait subir aux hommes, aux animaux et aux récoltes...

Elle décrit aussi avec précision la naissance de son engagement politique et sa mise en oeuvre, à son échelle de simple institutrice et citoyenne de son village et de sa région.

C'est une grande dame d'une simplicité merveilleuse que l'on aurait aimé avoir comme amie, et ce livre - que je découvre tardivement après en avoir longtemps entendu parler - rejoint mes préférés, pour l'espoir qu'il insuffle encore malgré la période bien morose et anxiogène que nous vivons aujourd'hui.
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Une soupe aux herbes sauvages

Une belle leçon de vie et de courage.



Émilie Carles ne mâche pas ses mots lorsqu'elle revient sur les injustices, les compromissions, les magouilles minables dont elle a parfois été la victime, mais elle revient vite à l'amour de ses montagnes et de l'humanité. Les portraits qu'elle dresse de son père, de son mari et de bien d'autres sont toujours nuancés, et le récit de sa vie et de celle de la vallée et de ses habitants est un témoignage important de ce que signifiait être un paysan de montagne au début du vingtième siècle.



Je ne m'attendais pas à tant de force et de conviction dans ce livre dont le titre pourrait laisser penser - à tort - qu'il ne s'agit que d'une apologie un peu fleur bleue de la vie en pleine nature. Émilie Carles nous conte au contraire avec simplicité les dures conditions qu'il faut accepter pour pouvoir chanter les beautés de ces terres ingrates.
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Une soupe aux herbes sauvages

Quel récit ! Quel témoignage d'un vingtième siècle, vu par une institutrice d'une région de montagne, très pauvre. Un style très simple et efficace, car je n'ai pas réussi à me détacher de la lecture. On est dans la tragédie de la vie rurale, où les hommes et les femmes subissent leur condition. L'auteur rend compte aussi du bouleversement qu'a représenté la première guerre mondiale, mais on y découvre surtout une institutrice pleine d'humanité, qui a un regard critique sur ce milieu difficile dont elle essaie de modifier les habitudes ancestrale au risque de sa réputation...

Magnifique témoignage !
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Une soupe aux herbes sauvages

Ce livre étonnant a fait un tabac quand il est paru en 1981. Je l'avais lu à l'époque. J'ai eu envie de le relire, car je viens de passer une semaine dans la vallée de la Clarée.



Emilie Carles raconte sa vie, une vie tout à la fois extraordinaire et typique du milieu où elle est née. Son père était paysan dans la vallée de Névache, où les conditions de vie étaient extrêmement difficiles au début du XXème siècle. Tout incident pouvait déboucher sur une catastrophe familiale, sans aucun espoir de secours. Pour survivre, il fallait être dur avec soi-même et avec les autres. Par exemple, quand Emilie (6 ans) est laissée pour morte après une chute, son père n'annule pas le déplacement qu'il avait prévu de faire…



Dans ce milieu très conservateur, la jeune Emilie se distingue de ses frères et soeurs par son intérêt pour les études et finit par devenir institutrice. Elle est affectée dans des hameaux improbables, avant d'être nommée dans son village, Val-des-Prés. Elle raconte sans fard ses aventures parfois pénibles mais aussi les heureuses rencontres, la méfiance de certains mais aussi la solidarité active d'autres villageois. Elle évoque également sa rencontre avec Jean Carles: un ouvrier désargenté, profondément honnête et idéaliste, qu'elle épouse. Plus le temps passe, plus elle est « indignée » par les injustices et absurdités politiques et sociales - et elle ne se prive pas d'insister là-dessus, d'une manière un peu pesante. En tout cas, son livre est très remarquable car il donne un témoignage de première main sur un monde ancien très méconnu; cette lecture reste captivante.
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Une soupe aux herbes sauvages

Merci Émilie. Je t'ai découverte quand j'avais 22 ans.Tu as enfermé pour moi l'âme de la Clarée, de Briançon à Fontcouverte, ce paradis que d'aucun appelle le petit Canada en automne. Chaque sommet que j'atteins me rappelle combien la volonté d'être est un long travail. Nul autre ne m'a parlé de ce que je ressens quand je divague , comme toi Jadis, dans ces pentes vertes, ces rochers abruptes et ces torrents impétueux qui nous façonnent...

Si pour certains, lire ce livre sera un rite initiatique, pour d'autre il rappellera parfois l'univers du désert des tartares, où la dureté des sommets et la beauté des paysages ont le dont de nous transformer et rappelle parfois que "la nature est un temple où de vivants piliers laissent parfois sortir de confuses paroles". Émilie ton temple est toujours là, toi qui l'a tant défendu. Quand la lecture devient un voyage, personne ne peut ignorer ton oeuvre...
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Une soupe aux herbes sauvages

Une soupe aux herbes sauvages, ce sont les mémoires de cette femme Emilie, qui est née en 1900 dans un petit village isolé du Briançonnais. On suit son parcours, ses difficultés, la vie de sa famille à travers la pauvreté, la guerre, le manque d’éducation …. Ainsi que ses combats pour améliorer la vie des siens, pour l’éducation, la réflexion et le libre arbitre mais aussi pour protéger sa vallée de l’urbanisation forcée ….



Ce livre m’a été prêté par mon amoureuse. Je lis assez rarement des livres type « mémoires » mais ce fut un vrai plaisir. Malgré quelques longueurs je l’ai trouvé très intéressant et la fin si actuelle à vraiment raisonné en moi.
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Une soupe aux herbes sauvages

Issue d’une famille d’agriculteurs en montagne, l’auteure nous raconte sa vie dans le Briançonnais, au village de Val-des-Prés dans la vallée de la Clarée. Étant née en 1900, elle évoque des faits très différents de ce que nous vivons aujourd’hui. Elle reçoit une éducation où nul ne conteste l’autorité du patriarche qui règne sur sa famille. Elle nous propose un véritable travail d’information sur le mode de vie des agriculteurs à son époque. Elle assiste à de grands changements dans les mentalités et dans la vie quotidienne : la découverte de la cuisinière, l’électricité, la voiture, l’eau courante… Si elle reçoit de l’amour de la part de son père, celui-ci est rigide car la priorité dans l’agriculture est que toute la famille sans exception, quel que soit son âge, doit prêter ses bras avant tout. La vie d’un enfant n’est pas une priorité. Joseph, son père, est un homme simple, catholique pratiquant, qui s’exprime en patois, travailleur de force, respectueux des traditions, droit et rigoureux. Elle est née coiffée puisqu’elle fait une chute depuis le grenier, qu’elle sera veillée durant plusieurs jours par ses deux sœurs, Rose et Catherine, sans le secours d’un médecin, pendant que leur père, tout en la sachant dans le coma, s’absente pour ses besoins agricoles. Sa volonté de vivre est la plus forte, elle s’en sort sans séquelles. Sa mère est décédée en 1904, victime de la foudre alors que Marie-Rose n’a que quatre mois. Émilie a cinq frères et sœurs.

Émilie veut poursuivre des études pour devenir institutrice et peut-être professeur, cela est mal vu dans sa famille pauvre et occasionne des jalousies dans la fratrie. Des études, pourquoi faire ? Il n’y a pas besoin d’être savant pour travailler à la ferme. Grâce à l’octroi d’une bourse, son père acceptera qu’elle étudie à condition de prendre sa part habituelle de travail. Le double fonctionnement entrave ses études et sa santé. Mais elle est pugnace et réussit les examens. Elle évoque son métier, le respect dû aux enfants souvent éducateurs de leurs parents, l’apprentissage de la tolérance. Elle est adoptée dans les villages où elle enseigne parce qu’elle est issue du monde paysan. Les deux guerres mondiales laissent des drames au sein de sa famille qui la feront militer avec son mari contre les armes.

Elle épouse Jean Carles, son aîné de onze ans, ouvrier et pacifiste. Son mariage n’est pas apprécié par son père et par ses oncles et tantes. On ne mélange pas les ouvriers avec les paysans ! Mais si les agriculteurs montagnards de cette époque sont riches de biens, ce qui n’est pas le cas des ouvriers, ils n’en sont pas moins extrêmement pauvres. Pour Émilie, là n’est pas la richesse. Elle se mariera, même si la famille la renie.

L’ouvrage est une belle page sur l’évolution de la société du XXe siècle. Grâce à Émilie Carles, elle résistera au temps.

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Une soupe aux herbes sauvages

Une soupe aux herbes sauvages est une autobiographie d'Emilie Carles (1900-1979) que j'ai beaucoup aimé !



L'autrice est née dans un petit village des Alpes, elle raconte son enfance dans une famille de paysans pauvres, puis comment elle est devenue institutrice, son combat pour l'accès à l'instruction pour tous les enfants, ses idéaux de liberté, une pointe de féminisme et de défense de sa vallée face à un projet de construction d'autoroute.



Elle a vécu les 2 guerres mondiales, a eu beaucoup de malchance dans sa vie mais c'est une femme forte et inspirante.

Pour être allée plusieurs fois dans la vallée de la Clarée, j'ai reconnu des lieux, des villages et je connaissais son histoire mais ce livre est un coup de coeur !
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Une soupe aux herbes sauvages

Voila une délicieuse soupe que j'aurai tant aimé partager avec Emilie. Née avec le siècle, elle a quatre ans quand elle perd sa mère «  elle avait été tuée en plein travail, frappée par la foudre, alors qu'elle ramassait le blé avec mon père » cette femme courageuse,   et profondément humaine a connu la misère, le chagrin, l'injustice, a surmonté les pires épreuves et vieillit dans la sagesse sans être aigrie.

En 1916, elle va à Paris pour faire des études pour devenir institutrice, elle y découvre les milieux pacifistes, est convaincue par leurs idées. Elle y rencontre Jean Carle, personnage hors du commun, libertaire, pacifique et libre penseur qui après la guerre a refusé sa retraite d'ancien combattant et les médailles, « nous ne sommes pas des anciens combattants mais des con battus, on ne m'a jamais demandé mon avis pour prendre les sept plus belles années de ma vie, si j'acceptais votre retraite j'accepterais alors votre façon de gouverner... » Sa vie de femme, elle l'a partagé dans son ombre. Elle l' a profondément aimé et admiré, son compagnon, son complice ; elle évoque 36, « qu'importe ! l'argent manquait mais quelle richesse ! Avec tous ces amis, tous ces

On l'a accusé d'être utopiste, oui elle l'est  mais comme le disait Mark Twain : « ils ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont

fait ». ne fallait-il pas être utopiste pour bousculer les mentalités rétrogrades. En tant qu'enseignante, elle oeuvrait pour changer les mentalités Elle était parfois à contre courant de la politique officielle d'éducation qui par exemple, incitait à l'épargne, sur les guerres de religion et la tolérance, et glorifiait Napoléon qu'elle présentait comme un tyran dont elle voulait détruire l'image mythique. A Val des prés, elle a formé deux générations d'élèves, et dit elle, « je crois que je leur avais ouvert l'esprit, si j'avais été rétrograde, ils ne me l'auraient pas pardonné, enfin il me semble »

Jean Carle disparu, fidèle à ses idées, à 76 ans en 1976, elle écrit pour la troisième fois au Président de la République , trouvant encore la force de se battre pour défendre sa vallée menacée par la construction d'une voie rapide. « notre vallée ne sera plus qu'un immense couloir de béton, avec le bruit, l'odeur et la pollution ». C'est cette action qui fera parler d'elle dans les médias.

Elle termine ce livre par ces mots « non à la violence, non à l'injustice, oui au pacifisme et à l'humain ».

Je conseille ce livre aux jeunes qui auront une véritable leçon d'histoire de la vie quotidienne à la campagne à l'époque de leurs arrières grands parents. Ce pourrait être très enrichissant pour eux !
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Une soupe aux herbes sauvages

Un formidable livre sur la vie d’autrefois. Un témoignage émouvant de ce qu’était la vie dans les montagnes (près de Briançon) au long du XXe siècle.



Émilie Carles est née en 1900, elle écrit ce livre en 1977. Livre qui a fait parler de lui à l’époque… Je l’ai lu, j’étais adolescente. Il m’a marquée. Ce fut très émouvant de le relire aujourd’hui.



L’auteure nous raconte sa famille, son enfance, la première guerre mondiale, son métier d’institutrice, son mari pacifiste, la deuxième guerre mondiale, ses enfants, ses engagements… Passionnant et écrit avec cœur.

Seul bémol, à la fin, elle change de registre et se répète.

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