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Citations de Emily Brontë (878)


- Je n'ai trouble personne, Nelly, et je me suis procuré à moi-même quelque soulagement. Je vais à présent me sentir bien mieux ; et vous aurez plus de chances de me maintenir sous terre, quand j’y serai. L’avoir troublée ? Non, c'est elle qui m'a troublé, nuit et jour, pendant dix-huit ans... sans cesse, sans remords... jusqu'à la nuit dernière ; et la nuit dernière j’ai été tranquille. J’ai rêvé que je dormais de mon dernier sommeil à côté d'elle, mon cœur immobile contre le sien et ma joue glacée contre la sienne.
- Et si elle avait été réduite en poussière, ou pis encore, de quoi auriez-vous donc rêvé?
- Que je me réduisais en poussière avec elle et que j'étais encore plus heureux! Supposez-vous que je redoute un changement de cette nature? Je m'atten-dais, en soulevant le couvercle, à une pareille transformation; mais je préfère qu'elle ne commence pas avant que je la partage. En outre, si je n'avais pas reçu l'impression nette de ses traits reposés, je n'aurais guère pu me débarrasser de cette étrange sensation. Elle est née d'une façon singulière. Vous savez que j'ai été comme fou après sa mort ; éternellement, de l'aube jusqu'à l'aube, je la suppliais de m'envoyer son fantôme !
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- Vous êtes un champion plein de jactance, répliqua Heathcliff. Mais je ne vous aime pas assez, pour lui faire du mal ; vous aurez tout le bénéfice du tourment, jusqu'à la fin. Ce n'est pas moi qui vous le rendrai odieux, c'est sa charmante nature elle-même. Votre désertion et ses conséquences l'ont rempli de fiel : n'attendez pas de remerciements pour votre noble dévouement. Je l'ai entendu tracer à Zillah un plaisant tableau de ce qu'il ferait s'il était aussi fort que moi ; l'intention y est, et sa faiblesse même rendra son esprit ingénieux pour suppléer à la force qui lui manque.
- Je sais qu'il a une mauvaise nature : c'est votre fils. Mais je suis heureuse d'en avoir une meilleure pour lui pardonner. Puis je sais qu'il m'aime, et c'est pour cela que je l'aime. Mr. Heathcliff, vous n'avez personne pour vous aimer, vous ; et, si misérables que vous nous rendiez, nous aurons toujours la revanche de penser que votre cruauté vient de votre misère encore plus grande. Car vous êtes misérable, n'est-il pas vrai ? Seul, comme le démon, et envieux comme lui ! Personne ne vous aime, personne ne vous pleurera quand vous mourrez ! Je ne voudrais pas être à votre place !
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- Mr. Heathcliff est-il sorti ? […]
- Il est dans la cour ; il parle au docteur Kenneth, qui dit que mon oncle est en train de mourir pour de bon, enfin. J’en suis heureux, parce qu’après lui c’est moi qui serai le maître de la Grange. Catherine en parle toujours comme de sa maison. Ce n'est pas à elle ; c'est à moi : papa dit que tout ce qu'elle a est à moi. Tous ses beaux livres sont à moi. Elle m'a offert de me les donner, ainsi que ses jolis oiseaux et son poney Minny, si je voulais me procurer la clef de notre chambre et la laisser sortir ; mais je lui ai répondu qu'elle n'avait rien à donner, que tout, tout était à moi. Alors elle s'est mise à pleurer, a pris à son cou une miniature et m'a dit qu'elle me la donnerait : ce sont deux portraits dans un médaillon d'or, d'un côté sa mère, de l'autre mon oncle, quand ils étaient jeunes. C'était hier... je lui ai dit que ces portraits aussi étaient à moi ; j'ai essayé de les prendre. La méchante créature n'a pas voulu ; elle m'a poussé et m'a fait mal. J'ai crié - cela l'effraie -, elle a entendu papa qui arrivait, a brisé la charnière, partagé le médaillon et m'a donné le portrait de sa mère ; elle a tenté de cacher l'autre, mais papa a demandé ce qu'il y avait et je lui ai expliqué. Il m'a enlevé le portrait que je tenais et a ordonné à Catherine de lui remettre le sien ; elle a refusé, et il... il l'a jetée par terre, a arraché le médaillon de la chaîne et l'a écrasé sous son pied.
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- Papa veut que nous nous mariions, continu-t-il après avoir bu quelques gorgées. Il sait que votre papa ne nous laisserait pas nous marier à présent. Il a peur que je ne meure, si nous tardons; aussi devons-nous être mariés demain matin. Vous resterez ici toute la nuit; si vous faites ce qu'il désire, vous retournerez chez vous demain et vous m'emmènerez avec vous.
- Vous emmener avec elle, misérable idiot? m'écriai-je. Vous, vous marier? Allons, l'homme est fou, ou il nous croit folles toutes les deux. Vous figurez-vous que cette belle, vigoureuse, vaillante jeune fille va se lier à un petit singe agonisant comme vous? Nourrissez-vous l'illusion que personne, sans parler de Miss Catherine Linton, voudrait vous avoir pour époux? Vous mériteriez le fouet rien que pour nous avoir amenées ici avec vos comédies et vos lâches piailleries; et... ne prenez pas cet air niais, mainte-nant! J'ai bonne envie de vous secouer sérieusement, pour votre méprisable traîtrise et votre imbécile vanité.
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- Donnez-moi un peu de thé, j'ai soif; ensuite je vous le dirai. Mrs. Dean, éloignez-vous. Je n'aime pas que vous soyez si près de moi. Allons, Catherine, voilà que vous laissez tomber vos larmes dans ma tasse. Je ne veux pas boire cela. Donnez-m'en une autre.
Catherine lui passa une autre tasse et s’essuya la figure. J’étais dégoûtée du sang-froid du petit drôle, maintenant qu’il ne ressentait plus de terreur pour lui-même. L’angoisse qu’il avait éprouvée dans la lande s’était apaisée dès qu’il était entré à Hurle-Vent. J’en conclus qu’il avait été menacé d’une terrible explosion de colère s’il n’avait pas réussi à nous y attirer ; sa tâche accomplie, il n’avait pas d’autres craintes immédiates.
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- Il faut que j'obéisse au mien et fasse cesser sa cruelle attente. Toute la nuit! Que penserait-il? Il doit déjà être terriblement inquiet. Je sortirai de cette maison en brisant ou en brûlant quelque chose. Restez tranquille! Vous n'êtes pas en danger; mais si vous m'empêchez... Linton, j'aime papa plus que vous!
La frayeur mortelle que lui inspirait la colère de Mr. Heathcliff rendit au jeune homme l'éloquence de la lâcheté. Catherine était presque folle. Pourtant, elle persistait à vouloir rentrer chez elle et essaya à son tour les prières pour le persuader de dominer sa terreur égoïste.
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Asseyez-vous et enlevez votre chapeau, Catherine, répondit-il. Vous êtes tellement plus heureuse que moi que vous devriez être meilleure. Papa parle assez de mes défauts et montre assez le mépris qu’il a pour moi pour qu'il soit naturel que je doute de moi-même. Je me demande souvent si vraiment je ne suis pas aussi indigne qu'il le dit ; alors je me sens si irrité et si plein d'amertume que je hais tout le monde.
Oui, je suis indigne, et de méchante humeur, et de méchant esprit, presque toujours. Si vous le voulez, vous pouvez me dire adieu : vous serez débarrassée d'un ennui. Seulement, Catherine, rendez-moi cette justice : croyez que, si je pouvais être aussi doux, aussi aimable, aussi bon que vous, je le serais. J'aimerais autant cela, et même plus, que d'avoir votre santé et votre bonheur. Croyez aussi que votre bonté m'a fait vous aimer plus profondément que si je méritais votre amour ; et, quoique je n'aie pas pu et que je ne puisse pas m'empêcher de vous laisser voir ma nature, je le regrette et je m'en repens, je le regretterai et je m'en repentirai jusqu'à ma mort.
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En été, Miss Catherine aimait beaucoup à grimper sur ces troncs d’arbres, à s’asseoir sur les branches et à se balancer à vingt pieds au-dessus du sol. Tout en prenant plaisir à son agilité et à son humeur joyeuse et enfantine, je jugeais bon néanmoins de la gronder chaque fois que je la surprenais ainsi en l’air, mais de telle façon qu’elle savait bien n’être pas forcée de descendre. Depuis le dîner jusqu’au thé elle restait étendue dans son berceau balancé par la brise, ne faisant rien que se chanter à elle-même de vieilles chansons - celles que je lui avais apprises quand elle était tout enfant - ou regarder les oiseaux, ses voisins, nourrir leurs petits et les entraîner à voler, ou encore se pelotonner, les paupières closes, à moitié pensant, à moitié rêvant, plus heureuse que les mots ne sauraient l’exprimer.
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- Non ! Non ! ce n’est pas moi ! sanglota Catherine au désespoir. Je n’ai jamais pensé à l’aimer avant que…
- À l’aimer ! m’écriai-je en mettant dans ce mot tout le mépris dont j’étais capable. À l’aimer ! A-t-on jamais entendu chose pareille ? C’est comme si je parlais d’aimer le meunier qui vient une fois l’an chercher notre grain. Bel amour, en vérité ! En deux fois, vous avez vu Linton à peine quatre heures en tout dans votre vie ! Bon. Voici ces niaiseries puériles. Je vais les porter dans la bibliothèque et nous verrons ce que votre père dira de cet amour.
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Puisse-t-elle se réveiller dans les tourments ! cria-t-il avec une véhémence terrible, frappant du pied et gémissant, en proie à une crise soudaine d’insurmontable passion. Elle aura donc menti jusqu’au bout ! Où est-elle ! Pas là… pas au ciel… pas anéantie… où ? Oh ! tu disais que tu n’avais pas souci de mes souffrances. Et moi, je fais une prière… je la répète jusqu’à ce que ma langue s’engourdisse : Catherine Earnshaw, puisses-tu ne pas trouver le repos tant que je vivrai ! Tu dis que je t’ai tuée, hante-moi, alors ! Les victimes hantent leurs meurtriers, je crois. Je sais que des fantômes ont erré sur la terre. Sois toujours avec moi… prends n’importe quelle forme… rends-moi fou ! mais ne me laisse pas dans cet abîme où je ne puis te trouver. Oh ! Dieu ! cet indicible ! je ne peux pas vivre sans ma vie ! je ne peux pas vivre sans mon âme !
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Vous savez que vous mentez quand vous dites que je vous ai tuée ; et, Catherine, vous savez que j’oublierai mon existence avant de vous oublier !
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Que j’ai été stupide de m’imaginer un moment qu’elle tenait à l’affection d’Edgar Linton plus qu’à la mienne ! Quand il l’aimerait de toutes les forces de son être chétif, il n’arriverait pas à l’aimer en quatre-vingt ans autant que moi en un jour.
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Vous croyez qu’elle m’a presque oublié ? Oh ! Nelly ! vous savez bien qu’il n’en est rien. Vous savez tout comme moi que, pour chaque pensée qu’elle accorde à Linton, elle m’en accorde mille !
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Je voudrais que vous fussiez assez sincère pour me dire si Catherine souffrirait beaucoup de le perdre : c’est cette crainte qui me retient. Et ici vous voyez la différence de nos sentiments : s’il eût été à ma place moi à la sienne, bien que je le haïsse d’une haine qui a empoisonné ma vie, je n’aurais jamais levé la main sur lui. […] Je ne l’aurais jamais banni de la société de Catherine tant qu’elle aurait désiré la sienne. Dès le moment qu’elle aurait cessé de lui porter intérêt, je lui aurais arraché le cœur et j’aurais bu son sang ! Mais jusque-là - si vous ne me croyez pas, vous ne me connaissez pas -, jusque-là je serais mort à petit feu avant de toucher à un seul cheveu de sa tête.
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Je voudrais être dehors ! Je voudrais me retrouver petite fille, à demi sauvage, intrépide et libre ; riant des injures au lieu de m’en affoler ! Pourquoi suis-je si changée ? Pourquoi quelques mots font-ils bouillonner mon sang avec une violence infernale ?
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La traîtrise et la violence sont des lances à deux pointes, elles blessent ceux qui y recours plus grièvement que leurs ennemis.
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"Mon amour pour Heathcliff ressemble aux rochers immuables qui sont en dessous: source de peu de joie apparente, mais nécessaire."
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« Ma grande raison de vivre, c’est lui. Si tout le reste périssait et que lui demeurât, je continuerais d’exister ; mais si tout le reste demeurait et que lui fût anéanti, l’univers me deviendrait complètement étranger, je n’aurais plus l’air d’en faire partie. »
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«  De quoi que soient faites nos âmes, la sienne et la mienne sont pareilles. »
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Ne prenez pas l'expression d'un chien vicieux qui a l'air de savoir que les coups de pieds qu'il récolte sont bien mérités et qui pourtant, pour la souffrance qu'il ressent, hait tout le monde aussi bien que celui qui lui donne les coups.
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