AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Emma Becker (224)


J’ai sucé des contingents entiers de queues de toutes tailles et de toutes formes, mais d’un seul coup c’est comme ma bouche refusait l'illusion de bonheur que je m'efforce de donner tous les jours dans ce touaume bâti par moi et dont je ne veux plus.
Commenter  J’apprécie          00
Pas de pipe échevelée, pas de levrette assortie de fessées au bord de l’étang, aucune pratique excentrique propre à chatouiller l’imagination de Lenny. Ce qu’il y aurait à dire est indicible : Victor et moi baisons comme des puceaux, ça lui suffit parce qu’il n’a pas d’imagination, et ça me suffit parce que je l’aime.
Commenter  J’apprécie          00
Mais ces plages d’intimité ont toujours une fin, et nos entrevues dehors, dans la nuit qui se rafraîchit d’heure en heure, pourraient se passer entre deux portes – au fond, c’est vrai : rien n’a changé. Victor et moi baisons au pied de notre chêne, ma robe nouée dans le dos, sa main sur ma hanche.
Commenter  J’apprécie          00
J’ai ouvert une brèche dans mon emploi du temps qui rendrait nos rendez-vous plus longs, si nous en avions envie, j’en suis à un point de frustration qui pourrait tout à fait me permettre de grappiller une nuit dehors. Mais ces plages d’intimité ont toujours une fin, et nos entrevues dehors, dans la nuit qui se rafraîchit d’heure en heure, pourraient se passer entre deux portes – au fond, c’est vrai : rien n’a changé.
Victor et moi baisons au pied de notre chêne, ma robe nouée dans le dos, sa main sur ma hanche. Ce matin il me semblait que c’était le but ultime, au-delà ce serait le néant de l’existence normale qui reprendrait, comme à chaque fois que je quittais Victor.
Commenter  J’apprécie          10
C’était une consternation sans haine, au fond je savais parfaitement que je faisais ça parce qu’il y aurait au moins un moment, le lendemain ou dans dix ans, où Cecil penserait à cette pipe et soupirerait dans sa bagnole, Qu’est-ce qu’elle suçait bien . Ça n’allait pas plus loin que ça. Il y penserait une demi-seconde, le bénéfice semblait grotesque, mais combien de temps ça me nourrirait, moi, la perspective de cette demi-seconde rêveuse dans le quotidien de Cecil ?
Commenter  J’apprécie          00
Ça n’était plus cet enchevêtrement de secondes angoissées où je rassemblais le courage de l’embrasser. Entre mes paupières à demi closes j’ai regardé cette bouche superbe se rapprocher. C’était une bouche qui ne pouvait que bien embrasser,le contraire aurait été trop cruel.
Commenter  J’apprécie          00
Ça dit beaucoup des hommes, que même une petite fille comprenne que ce qu’ils aiment le plus, c’est être flattés.
Commenter  J’apprécie          00
Cecil, c’est le genre qui s’estime au-dessus du fait de payer une femme, alors que c’est précisément avec les mecs de son genre qu’on se demande, une fois qu’ils se sont cassés, ce qu’on a gagné avec cette étreinte. Sa créature lui échappait. Tant que je baisais sagement des imbéciles pour pas un centime, ça restait drôle : j’étais une aventurière, j’étais ce qu’il avait été un jour, il y a longtemps. Il n’écoutait que ce qui le concernait, donc ce que j’étais hors de son regard ne le concernait pas.
Commenter  J’apprécie          00
Cecil, c’est le genre qui s’estime au-dessus du fait de payer une femme, alors que c’est précisément avec les mecs de son genre qu’on se demande, une fois qu’ils se sont cassés, ce qu’on a gagné avec cette étreinte. Sa créature lui échappait. Tant que je baisais sagement des imbéciles pour pas un centime, ça restait drôle : j’étais une aventurière, j’étais ce qu’il avait été un jour, il y a longtemps.
Commenter  J’apprécie          00
Peu importe le thème, tant qu’il se sentait pa r capillarité ourlé de mon aura sulfureuse. J’étais sa créature crachotant des morceaux de Bataille, disant tout haut ce que lui n’avait jamais osé murmurer. Cecil aurait adoré écrire, mais il était devenu médecin. Il ne se fatiguait pas pour qu’on croie à une seconde vocation éclose et qui l’aurait détourné de l’écriture, non, c’était clairement pour le fric. Avec le temps j’ai appris à lire entre les lignes. C’était beau sur moi , la vocation. C’était beau, c’était admirable sur les autres, l’astreinte qui ne payait pas les factures, le statut social qui, sans le statut financier allant avec, n’était au fond qu’un fardeau, la solitude, les humeurs sombres, l’espérance de vie moindre, il faut bien le dire, par rapport à celle d’un chirurgien esthétique résidant rue de Passy. Ça vous faisait une maîtresse intéressante. Pas le genre qu’on présentait à ses amis. Pas le genre qu’on consolait d’un rendez-vous manqué avec un bijou, ou qu’on avait au moins la décence d’écouter quand elle parlait, mais pour un petit coup pas compliqué dans la voiture de fonction, ça marchait très bien. Et puis il n’était pas très à l’aise avec le bordel.
Commenter  J’apprécie          20
Une partie de moi sur le moment a pensé que le bonheur c’était de pouvoir marcher et parler et avaler quelque chose et boire aussi, et tenir son arrière-petit-fils dans ses bras et pouvoir chier sans l’aide de personne, mais en même temps je savais qu’elle avait raison, ces quelques mots c’était la chose la plus gentille et la plus vraie que j’avais jamais entendue.
Commenter  J’apprécie          00
Les gens qui y bossent sont des professionnels, ils sont habitués à la douleur, à la prévenir et à la soulager, parce que leurs patients ne peuvent plus être soignés. Bien sûr que ça te paraît insupportable qu’on laisse ton grand-père dans cet état. C’est ton grand-père, et tu l’aimes très fort. Mais eux sont neutres, ils font ce qui est indiqué pour lui, et ce qui est indiqué, la seule chose qu’on puisse faire, c’est l’empêcher de souffrir. Si les infirmières là-bas détectent le moindre signe de détresse, elles le prennent immédiatement en charge. Il ne faut pas que tu t’inquiètes.
Commenter  J’apprécie          00
J’ai pensé, à un moment, écrire ce livre avec sa voix, la voix d’un gamin qui essaie de comprendre une mère incompréhensible, contradictoire, oppressée par ses obligations et toujours à la recherche d’un high quelconque. Mais j’ai dans l’idée qu’il me comprendra toujours mieux que je me comprends moi-même, et j’ai préféré garder ma voix parce qu’il la connaît.
Commenter  J’apprécie          20
On ne dit jamais je t’aime à son enfant comme après l’avoir un peu oublié.
Commenter  J’apprécie          00
« Tu sais, le pire, quand on a une femme, des enfants et une maîtresse, ce n’est pas d’être amoureux de quelqu’un avec qui on ne pourra jamais passer plus de deux heures d’affilée. Ce n’est pas que cet amour soit unilatéral ou condamné d’avance. Le pire, c’est de devoir rentrer chez soi en portant sur ses épaules un monde écroulé et de faire en sorte que ça ne se voie pas. Trouver la force, Dieu sait où, de sourire et d’être normal, alors qu’à chaque seconde de cette comédie, ce monde écroulé s’émiette encore, inlassablement. Le pire, c’est que ce soit possible. Et faisable. Et qu’on le fasse. Des jours, des semaines, des mois entiers, avec ce trou béant dans le cœur. »
Commenter  J’apprécie          10
Ce n'est pas facile pour moi de me perdre, mais quand ça arrive, je n'ai aucune idée d'où me chercher.
Commenter  J’apprécie          10
Le Oui qui naît à ce moment précis, de cette gorge précise, est une approbation totale - est l'Approbation même, son essence. Ça n'est pas dire Oui à des doigts, ou à une queue, de toute façon interchangeables à merci, même s'ils sont l'axe de rotation de cet éphémère univers parallèle. C'est accepter en bloc un moment t, le plaisir, le sens véritable du fait d'être heureux, au delà de tout ce qui se passe avant et après cet instant de grâce. Il n'y a rien d'autre à dire que Oui. C'est l'interjection qui résonne le plus fort, qui habille le mieux cette impression fragile et outrageusement puissante de complète liberté, d'amour inconditionnel.
Commenter  J’apprécie          00
S'il m'arrivait de jouer la rupture de communication, au bout d'à peine deux jours j'étais terrifiée à l'idée que Monsieur puisse croire que je ne l'aimais plus. Alors je recommençais à taper fébrilement un texto en me haïssant d'un bout à l'autre, pensant pouvoir le duper en parlant uniquement de sexe, mais mes mots puaient le chagrin et l'incohérence.
Commenter  J’apprécie          00
Chez moi aussi la pulsion de la vie triomphe tout le temps.
Commenter  J’apprécie          00
En ta présence je ne pouvais penser à rien : je me contentais d'emmagasiner des images précises de toi, des morceaux de phrase et ta voix base de luxure contentée mais constamment en éveil. Peut-être savais-je déjà que ce poids qu'à l'air près de toi me manquerait.
Commenter  J’apprécie          00



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Emma Becker (1560)Voir plus

Quiz Voir plus

Le Cid (Corneille)

Que signifie "Le Cid" en arabe ?

le seigneur
le voleur
le meurtrier

10 questions
847 lecteurs ont répondu
Thèmes : théâtreCréer un quiz sur cet auteur

{* *}