AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Emma Becker (224)


Les hommes qui lisent. Il existe tout un univers qui ne tourne qu’autour des hommes qui lisent, qui se plongent et se noient dans cette rêverie éminemment féminine et, mon Dieu, ce charme qu’ils ont. Ce charme qu’ont ces doigts qui tournent des pages, en cornent d’autres, qu’ont ces grands yeux qui tressautent et aspirent chaque caractère, chaque ligne, chaque mot. L’abîme que l’on devine derrière ces fronts plissés au-dessus du papier jauni.
Commenter  J’apprécie          10
Lorna, ma Lorna, est bâtie aux antipodes de son homonyme. Blonde, élégante, les attaches fines et toujours un chignon impeccable, à peine plus lâche au sortir des chambres, qu'elle transforme en queue-de-cheval après son service. C'est une crinière somptueuse qu'elle a arrêté de laisser libre quand elle a remarqué que les hommes ne pouvaient s'empêcher de la saisir par là - et le nid à bactéries que ça représente, autant de cheveux, quand on passe ses journées inclinée sur l'aine d'une dizaine d'hommes.
Commenter  J’apprécie          00
J'aurais dû me regarder dans le miroir en me disant : Voilà ce que tu es, une pute.
Jamais, en deux ans, je n'ai eu ce genre de pensée. La donne aurait été sensiblement différente si j'étais restée au Manège, j'en suis bien consciente. Ceci n'est pas une apologie de la prostitution. Si c'est une apologie, c'est celle de la Maison, celle des femmes qui travaillaient, celle de la bienveillance. On n'écrit pas assez de livres sur le soin que les gens prennent de leur semblables.
Commenter  J’apprécie          00
Et je sens bien que la haine, la défiance du monde entier contre les filles entretenues tient surtout à la jalousie que leur liberté inspire. Et à la réticence à admettre que tout ce temps libre, cette ivresse de gambader sans frein, valent d'être caressée ou pétrie par des inconnus.
Commenter  J’apprécie          10
Elle avait même joui deux ou trois fois. Et elle s'en veut, maintenant, convaincue qu'il l'a senti et que, comme tant d'homme, il a confondu ce spasme avec le début d'une romance.
Commenter  J’apprécie          20
★….ce n'est ni un caprice ni une fantaisie d'écrire sur les putes, c'est une nécessité. C'est le début de tout. Il faudrait écrire sur les pures avant que de pouvoir parler des femmes, ou d'amour, de vie ou de survie.★
Commenter  J’apprécie          00
Je viens de terminer le livre, c'est étrange mais j'ai apprécié la première partie (surtout le passage avec l'escort girl, qui ne manquait pas d'humour). Je trouvais que c'était très bien écrit. Et puis, à partir du moment où E. Becker raconte son expérience, toutes ces descriptions dans les moindres détails, j'ai décroché. Il me semble avoir entendu dire qu'il s'agissait d'un roman, pourtant c'est un témoignage. Il n'y a pas de construction de personnages, pas d'intrigue. Néanmoins, je trouve le livre intéressant pour ceux et celles qui s'intéressent au milieu de la prostitution : par exemple, des associations qui aident les personnes qui souhaitent en sortir, ou mieux les encadrer. Pour résumer, le sujet est audacieux, le début du livre accrocheur et puis cela devient très brouillon, lourd, comme si elle n'avait pas relu les deux tiers du livre. J'ai passé de nombreux paragraphes.
Commenter  J’apprécie          21
Il suffit de regarder celles qui bossent là depuis dix ans, depuis qu’elles ont l’âge légal, pour deviner que ce n’est pas un coup du sort fatal qui te maintient au bordel : juste l’habitude de ce train de vie, du confort tiède qui fait tout remette au lendemain, la facilité de cet argent. Je sais que le mot est très relatif, facilité, c’est le mot qu’utilisent les autres, ceux qui ignorent s’il est facile ou non de baiser six fois par jour, de sucer autant de queues et de le faire bien, avec le sourire, sans un coup de dent maladroit, sans un soupir d’impatience ; mais on sait bien, toi et moi, que tant qu’on est jolies et fortes, tant que ca nous amuse et nous flatte, cet argent ne nous demandera que peu d’efforts - voilà ce que j’appelle facile, j’ai le droit, moi, d’utiliser ce mot. Tant qu’une partie significative de nous-mêmes est nourrie par l’attention des hommes, par leur désir, tant qu’on se sent payées pour être belles et intelligentes, cet argent nous paraît facile. Tant qu’on aime baiser, et Dieu sait que ca peut durer longtemps, et même lorsque ça nous emmerde, tu sais bien qu’on s’habitue à tout, il n’y a qu’à voir le nombre de cons qui se forcent à courir et finissent par aimer ça. Et c’est bien le problème, justement, cette habitude que devient le sexe, voilà la dure-mère du conflit. Comment baiser devient du sport, de l’entraînement - et même si c’est le plus complet, le plus divertissant de tous les sports, on ne sait plus trop à la longue quand on s’amuse et quand on fait de la compétition.
Commenter  J’apprécie          10
Dans la rue personne ne nous soupçonne d’être des filles de joie, mais nous le savons, nous. Parce que nous ne nous connaissons que dans ce cadre et qu’il est impossible, avec un métier pareil, de ne pas en parler. C’est comme s’il y avait toujours quelque chose à en dire, un vrai tonneau des Danaïdes, et plus on en parle plus on a envie d’en parler. C’est vrai que c’est passionnant et drôle comme peu de métiers peuvent s’enorgueillir de l’être, et Pauline et moi sommes suffisamment jeunes, et rouées, pour ne voir là-dedans qu’un jeu dont nous gagnons toutes les parties. Mais il y a dans ce boulot des réalités plus crues que nous sommes trop fines pour ignorer ; et peut-être redoutons nous, à terme, de ne pas nous mentir assez bien, de ne pas pouvoir confier nos déprimes passagères sans déprimer l’autre.
Commenter  J’apprécie          10
Elle regrette le mépris qu'il lui inspire en temps normal, malgré lui et malgré elle, ce mépris irrépressible qu'inspirent les hommes amoureux de filles qu'ils ont payées, précisément pour ne pas les aimer.
Commenter  J’apprécie          50
Pute n'est pas tant un métier, en fait, qu'un accord pris un jour avec soi-même : la décision de déplacer la notion d'affect accroché au sexe et de s'en moquer.
Commenter  J’apprécie          00
Pour être socialement acceptable, il faudrait que je passe l'essentiel de mon temps à peiner dans une boutique ; et le salaire que l'on me verserait, non sans rechigner, me permettrait alors de lire, d'écrire, et de remplir mes nuits de rencontres plus ou moins satisfaisantes, plus ou moins médiocres.
Que mon astuce combine le travail et la séduction, c'est manifestement quelque insulte impardonnable au fonctionnement laborieux de la société.
Mais lorsque je vois ce que cette même société juge acceptable, j'aime encore mieux recommander une bière bien fraîche à la santé de toutes les putains du monde.
Commenter  J’apprécie          40
je réalise à quel point la frontière entre le journalisme et la littérature est finalement ténue. Que je ne suis pas du tout faite pour être journaliste, au fond. Aussi égocentrique que la profession puisse l'être elle n'arrive pas à la cheville du narcissisme qui boursoufle un écrivain comme moi, incapable d'écrire sur qui que ce soit d'autre que lui-même.
Commenter  J’apprécie          50
Tant qu'on aime baiser, et Dieu sait que ça peut durer longtemps, et même lorsque ça nous emmerde, tu sais bien qu'on s'habitue à tout, il n'y a qu'à voir le nombre de cons qui se forcent à courir et finissent par aimer ça.
Commenter  J’apprécie          20
Où va l'âme des endroits qui ont été si violemment habités ?
Commenter  J’apprécie          30
On appelle cette pièce le salon des hommes, même s'il n'a jamais appartenu qu'aux filles ; les hommes n'y sont que cette présence tapie, mangée par le fauteuil qui en a avalé tant d'autres.
Commenter  J’apprécie          10
Je suis surtout préoccupée par la façon d'expliquer l'âme de cet endroit, cette tendresse flottante qui rendait le mauvais goût splendide.
Commenter  J’apprécie          20
La Maison était comme ça, à cheval entre un lieu saint et une école maternelle ; rien d'étonnant à ce qu'on ait essayé de la fermer - ou qu'on y ait réussi. Le clocher nous donnait l'heure et les comptines des enfants endormaient vaguement les filles lorsqu'elles fumaient dans le jardin.
Commenter  J’apprécie          40
Les femmes baisent pour un tas d'excellentes raisons qui n'ont rien à voir avec le plaisir physique. Comment un homme pourrait-il le savoir ?
Commenter  J’apprécie          40
LES FISSURES DE « LA MAISON » ou les contradictions d’Emma Becker
https://entreleslignesentrelesmots.blog/2020/03/21/les-fissures-de-la-maison-ou-les-contradictions-demma-becker/
Commenter  J’apprécie          10



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Emma Becker (1560)Voir plus

Quiz Voir plus

Le roi Arthur

Comment s'appelle l’inconnu ?

Arthur
Michel
Kay

10 questions
359 lecteurs ont répondu
Thème : Le roi Arthur de Michael MorpurgoCréer un quiz sur cet auteur

{* *}