Citations de Emma Locatelli (42)
"Les femmes sont naturellement lubriques: elles viennent au monde avec la paillardise chevillée au corps. Il n'est pas une seule partie d'elles qui ne soit employée comme un piège pour séduire le mâle, comme une épée pour le frapper. (...) La femme a été créée plus imparfaite que l'homme, même quant à son âme. La femme, par tempérament, est un être lascif, faible et débile, incapable de résister aux assauts de la concupiscence. C'est la raison pour laquelle elle est également sujette au désespoir. Cela se trouve inscrit dans sa nature.
In Emma Locatelli "Maleficus", 2007 éd. Nouveau monde, pp. 368, 370
C'est pourquoi mon devoir est de leur recorder qu'ils doivent s'abstenir de tout ce qui pourrait favoriser la concupiscence et de les enjoindre à suivre strictement les règles de la vie monacale: un jeûne fréquent, un sommeil court dans un lit dur, une nourriture simple et le port de la bure.
2007 éd. Nouveau monde p.288
Dans ce monde dévasté, j'ai vu notre espèce muer en une chose hideuse qui ne portait pas de nom.
Il cligna des yeux et fit une moue enfantine. Même avec sa mère, il ne pouvait s'empêcher de minauder et de cabotiner, de jouer de son visage de joli mime, toujours trop riche d'expressions.
p.350
Je continuais à penser aux Roccetti, à tourner et retourner les événements, les tissus de mensonges des uns, les menues broderies de vérité des autres, les lambeaux du passé, les rumeurs, mes certitudes, mes intuitions, les visages du passé et ceux du présent. Ça faisait une belle farandole à donner la gueule de bois.
De retour dans la maison familiale après 6 ans d'absence , Gabrielle retrouve sa mère , sa soeur et son frère handicapé ...
Elle va mené son enquête sur le massacre de la famille des voisins . Le père aurait tué sa famille avant de se donner la mort .
L'arrivée d'un nouveau locataire va la conforté sur son idée que les choses ne se sont passées comme on le raconte ...
« On le jeta donc, l’énorme Dragon, l’antique Serpent, le Diable ou le Satan, comme on l’appelle, le séducteur du monde entier, on le jeta sur la terre et ses Anges furent jetés avec lui. »
Melchior Percheval et Jehan Estienne arrivèrent à Malzieu dans la matinée. C’était une de ces rudes journées d’hiver où l’air est si glacial qu’il semble n’être qu’une grande bouche emplie de dents, une bouche terrible qui, entre chaque morsure, exhale une haleine à geler l’enfant dans le ventre de sa mère. Les arbres nus, les misérables chaumières, tout, jusqu’au chemin défoncé, tout était couvert de givre brillant, comme si chaque chose avait été passée au vernis.
Je souffre d'une inaptitude à décrire les instants d'allégresse, même les plus simples, comme l'aveugle est incapable de décrire ce que ses yeux morts n'ont jamais vu. Mais je sais qu'il brille parfois, dans la grande nuit des vies désespérantes , des étincelles, des petits éclats, fugaces, filants, de joie pure.
C'était ça Félicien. On le disait frustre et un peu simple. Il faisait d'un cimetière un poème. Il aimait les roses pompon et les maximes. Il avait de la délicatesse. C'était de la crème sur du pain noir.
L'aube finissait à peine de se lever sur l'Oronte qu'une chaleur sèche et brûlante enveloppait déjà la vallée. Une haleine de fournaise soufflait dans les rues étroites et poussiéreuses d'Emèse, s'infiltrait entre ses murs de torchis jaunes, pâlis aux feux continuels du soleil.
Chapitre 1 page 9
Les confidences sont comme des bêtes craintives qui naissent du remords et qui, pourvu qu'on ne les brusque pas trop, finissent par montrer le bout de leur museau à l'entrée du terrier où on enfouit les secrets.
Elle s'était ratatinée en une petite chose laide et noueuse, elle avait perdu des cheveux et sans doute quelques dents,mais elle avait conservé intact son pouvoir de me faire mal.Avec les yeux ou les mots, elle avait toujours le choix des armes.
Il m'a dit que ce visage, c'était celui de monsieur et madame Tout Le Monde, de la bonne mère de famille, du bon père tranquille, qu'il l'avait vue la garce, la haine à l'état pur, débarrassée des oripeaux de la mauvaise conscience, libérée de la peur, patiemment nourrie de vieilles rancunes. La haine coriace des petites âmes, têtue, fielleuse, menteuse, prête à recevoir le don du sang pour une querelle de préau, pour une dette vieille de mille ans, un regard de travers, un tricot emprunté et jamais rendu, un quolibet lancé après un verre de trop.
Nous sommes nées d’un père absent et d’une mère acariâtre. D’un coup de vent sur un roncier malade. Il en est tombé deux fragiles épines.
L'indifférence blesse plus que la méchanceté. C'est une torture subtile et lisse, sur laquelle personne ne peut avoir de prise, sur laquelle tout passe et tout glisse, les larmes, les cris, les coups de griffe.
Je souffre d'une inaptitude à décrire les instants d'allégresse, même les plus simples, comme l'aveugle est incapable de décrire ce que ses yeux morts n'ont jamais vu. Mais je sais qu'il brille parfois, dans la grande nuit des vies désespérantes, des étincelles, des petits éclats, fugaces, filants, de joie pure.
C'est étrange une voix humaine. Plus étrange encore la façon dont elle peut déformer la réalité d'un individu.
J'ai reçu en plein coeur l'éclat familier, tranchant, métallique, de son mépris.
Je suis le personnage d'un conte absurde. J'ai semé derrière moi un chemin de cailloux pour pouvoir retrouver le seul endroit où je n'aurais jamais dû revenir.