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Citations de Emmanuel Carrère (1616)


Récapitulons. Luc est un Grec instruit qu'attire la religion des Juifs. Depuis sa rencontre avec Paul, un rabbin controversé qui fait vivre ses adeptes dans un état de haute exaltation, il est devenu un compagnon de route de ce culte nouveau, variante hellénisée du judaïsme, qu'on n'appelle pas encore le christianisme. Il est, dans sa petite ville de Macédoine, un des piliers du groupe converti par Paul. A l'occasion de la collecte, il se porte volontaire pour l'accompagner à Jérusalem. C'est le grand voyage de sa vie. Paul a mis en garde ses compagnons : la visite à la maison mère risque de n'être pas de tout repos, mais Luc n'imaginait tout de même pas que cela se passerait aussi mal, que dans la ville sainte des Juifs son mentor était à ce point détesté. Il l'a vu mis en accusation, non par des rabbins orthodoxes comme il s'y était préparé, mais par les dirigeants de sa propre secte. Astreint à une épreuve humiliante, dénoncé, quasi lynché, sauvé de justesse et pour finir emprisonné par les Romains.
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Je n’existais pas. J’ai existé. Je n’existe plus. Quelle importance ?

Puissent les dieux t’accorder ce que ton cœur désire: un époux, une demeure, et l’entente pour compagne. Car rien n’est dans ce monde plus solide et précieux que l’entente d’un homme et d’une femme qui tiennent ensemble leur maison.

Quand ils ont tout détruit, les romains appellent ça la paix.

En vérité je te le dis
Quand tu étais jeune, tu ceignais toi-même ta ceinture et tu allais où tu voulais. Quand tu auras vieilli, tu étendras les mains et un autre te ceindra, et il te conduira là où tu ne veux pas aller.
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Étudiant en histoire, autrefois, j'ai eu à rédiger un mémoire sur un sujet de mon choix. Comme j'étais à la fois très ignorant dn histoire et très calé en science-fiction, j'en ai choisi un sur lequel j'étais certain d'en savoir plus que tout mon jury réuni : l'uchronie.
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Je suis devenu celui que j'avais peur de devenir. Un sceptique. Un agnostique - même pas assez croyant pour être athée. Un homme qui pense que le contraire de la vérité n'est pas le mensonge mais la certitude.
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C’est un phénomène connu, souvent observé par les historiens des religions : les démentis de la réalité, au lieu de ruiner une croyance, tendent au contraire à la renforcer.
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Le trait le plus saisissant de ces récits,c ' est que d : abord on ne le reconnaît pas.Au cimetière, c : est le jardinier.Sur la route, un voyageur.Sur la plage,un passant qui demande aux pêcheurs:"Ça mord?".Ce n est pas lui et c ' est , étrangement à cela qu' on le reconnaît.C est ce qu' on a toujours voulu voir, toucher, comprendre, mais pas comme on s ' attendait à le voir, le toucher, le comprendre.C ' est tout le monde, c ' edt personne.C ' est le premier venu, le dernier des gueux.Celui dont il disait:"J avais faim, et vous ne m' avez pas donné à manger.J ' avais soif et vous ne m' avez pas donné à boire.Peut- être se sont-ils rappelé aussi cette formule fulgurante, qui n' à pas été conservée par les Évangiles mais par un apocryphe:" Fends le bois, je suis là.Soulève la pierre: tu me trouveras dessous.Regarde ton frère :tu vous ton dieu."
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Le chemin qu'il prenait, tout petit, pour aller chercher le lait à la ferme, il lui semblait très long, en fait il était court, mais il devient long de nouveau, comme s'il avait mis toute sa vie à le parcourir.
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Personne ne sait ce qui s'est passé le jour de Pâques, mais une chose est certaine, c'est qu'il s'est passé quelque chose.
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Résumons: c'est l'histoire d'un guérisseur rural qui pratique des exorcismes et qu'on prend pour un sorcier. Il parle avec le diable, dans le désert. Sa famille voudrait le faire enfermer. Il s'entoure d'une bande de bras cassés qu'il terrifie par des prédictions aussi sinistres qu'énigmatiques et qui prennent tous la fuite quand il est arrêté. Son aventure, qui a duré moins de trois ans, se termine par un procès à la sauvette et une exécution sordide, dans le découragement, l'abandon et l'effroi. Rien n'est fait dans la relation qu'en donne Marc pour l'embellir ni rendre les personnages plus aimables.
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Un jeune homme riche vient trouver Jésus. Il veut savoir quoi faire pour avoir la vie éternelle. " Tu connais les commandements, lui dit Jésus. Ne tue pas, ne vole pas, ne commets pas d'adultère, ne porte pas de faux-témoignages, honore ton père et ta mère. - Je connais les commandements, répond le jeune homme, et je les observe. - Bien, dit Jésus. Alors il ne te manque qu'une chose. Tout ce que tu as, vends le, distribue-le aux pauvres, tu auras un trésor dans le Royaume." Entendant cela, le jeune homme est tout triste, car il a de grands biens. Il s'en va....

Moi, je m'identifie au jeune homme riche. J'ai de grands biens. Longtemps, j'ai été si malheureux que je n'en avais pas conscience. Le fait d'avoir grandi du bon côté de la société, doué d'un talent qui m'a permis de mener ma vie à peu près à ma guise, me semblait peu de chose au regard de l'angoisse, du renard occupé jour et nuit à me dévorer les entrailles, de l'impuissance à aimer. Je vivais en enfer, vraiment, et c'est sincèrement que je me mettais en colère quand Sophie me reprochait d'être né avec une cuiller d'argent dans la bouche. Je touche du bois, je ne veux pas tenter le diable, je sais que rien n'est acquis et qu'à tout instant on peut y replonger, en enfer, mais tout de même j'ai appris d'expérience que la sortie de la névrose est possible. J'ai rencontré Hélène, écrit Un roman russe, qui a été ma levée d'écrou. Deux ans plus tard, quand est paru D'autres vies que la mienne, de nombreux lecteurs m'ont dit que ça les avait fait pleurer, que ça les avait aidés, que ça leur avait fait du bien, mais quelques-uns m'ont dit autre chose : qu'à eux ça leur avait fait du mal. Il n'est question dans ce livre que de couples - Jérôme et Delphine, Ruth et Tom, Patrice et Juliette, Étienne et Nathalie, in extremis Hélène et moi _ qui en dépit des épreuves terribles qu'ils traversent s'aiment vraiment et peuvent tabler là-dessus. Une amie, amèrement , m'a dit : c'est un livre de nanti de l'amour, c'est-à-dire de nanti tout court. Elle avait raison.

Je viens de relire au pas de charge les carnets que j'ai remplis depuis que j'ai commencé à écrire sur Luc et les premiers chrétiens.

J'y ai trouvé cette phrase, copiée dans un apocryphe copte du IIe siècle. : "Si tu fais advenir ce qui est en toi, ce que tu feras advenir te sauvera. Si tu ne fais pas advenir ce qui est en toi, ce que tu n'auras pas fait advenir te tuera. " Elle n'est pas aussi connue que celle de Nietzsche : " Ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort", ou celle de Hôderlin : "Là où croît le danger croît aussi ce qui sauve", mais elle mériterait, je trouve, de les rejoindre dans les livres de développement personnel un peu haut de gamme, et ce qui est certain, c'est que je l'ai recopiée pour me féliciter de faire advenir ce qui est en moi. D'une façon générale, chaque fois que je m'arrête pour faire le point depuis maintenant sept ans, c'est pour me féliciter d'être contre toute attente devenu un homme heureux. C'est pour m'émerveiller de ce que j'ai déjà accompli, me figurer ce que je vais accomplir encore, me répéter que je suis sur la bonne voie. Une grande partie de mes rêveries suit cette pente - et je m'y abandonne en invoquant la règle fondamentale de la méditation comme de la psychanalyse : consentir à penser ce qu'on pense, à être traversé par ce qui vous traverse. Ne pas se dire : c'est bien ou c'est mal, mais : cela est, et c'est dans ce qui est que je dois m'établir.

Cependant, une petite voix têtue vient régulièrement troubler ces concerts d'autosatisfaction pharisienne. Cette petite voix que les richesses dont je me réjouis, la sagesse dont je me flatte, l'espoir confiant que j'ai d'être sur la bonne voie, c'est tout cela qui empêche l'accomplissement véritable. Je n'arrête pas de gagner, alors que pour gagner vraiment il faudrait perdre. Je suis riche, doué, loué, méritant et conscient de ce mérite : pour tout cela, malheur à moi !

Quand se fait entendre cette petite voix, celles de la psychanalyse et de la méditation essayent de la couvrir : pas de dolorisme, pas de culpabilité mal placée. Ne pas se flageller. Commencer par être bienveillant avec soi-même. Tout cela est plus cool et me convient mieux. Pourtant je crois que la petite voix de l'Évangile dit vrai. Et comme le jeune homme riche, je m'en vais songeur et triste parce que j'ai beaucoup de biens..."
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J'ai trop bu au cours de ce dîner. L'expérience m'a appris qu'il vaut mieux ne pas s'étendre sur ce qu'on écrit tant qu'on n'a pas fini de l'écrire, et surtout pas quand on est soûl : ces confidences exaltées se paient à tous les coups d'une semaine de découragement. Mais ce soir là, sans doute pour combattre mon dépit, montrer que moi aussi, de mon côté, je faisais quelque chose d'intéressant, j'ai parlé à Fabrice et Patrick du livre sur les premiers chrétiens auquel je travaillais depuis plusieurs années... Je le leur ai raconté comme une série.

Cela se passe à Corinthe, en Grèce, vers l'an 50 après Jésus-Christ - mais personne, bien sûr, ne se doute alors qu'il vit "après Jésus-Christ". Au début, on voit arriver un prédicateur itinérant qui ouvre un modeste atelier de tisserand. Sans bouger de derrière son métier, celui qu'on appellera plus tard saint Paul file sa toile et, de proche en proche, l'étend sur toute la ville. Chauve, barbu, terrassé par de brusques attaques d'une maladie mystérieuse, il raconte d'une voix basse et insinuante l'histoire d'un prophète crucifié vingt ans plus tôt en Judée. Il dit que ce prophète est revenu d'entre les morts et que ce retour d'entre les morts est le signe avant-coureur de quelque chose d'énorme : une mutation de l'humanité, à la fois radicale et invisible. La contagion opère. Les adeptes de l'étrange croyance qui se répand autour de Paul dans les bas-fonds de Corinthe en viennent bientôt à se voir eux-mêmes comme des mutants : camouflés en amis, en voisins, indétectables.

Les yeux de Fabrice brillent : "Raconté comme ça, on dirait du Dick !"

... Ce sont ces jours derniers qu'étaient persuadés de vivre les adeptes de Paul, où les morts se relèveront et où se consommera le jugement du monde. C'est la communauté de parias et d'élus qui se forme autour de cet événement sidérant : une résurrection. C'est l'histoire de quelque chose d'impossible et qui pourtant advient. Je m'excite, je me resserre verre sur verre, j'insiste pour resservir aussi mes hôtes, et c'est alors que Patrick dit quelque chose d'au fond assez banal mais qui me frappe parce qu'on sent que ça lui est venu à l'esprit sans crier gare, qu'il n'y avait pas pensé et que d'y penser l'étonne.

Ce qu'il dit, c'est que c'est une chose étrange, quand on y pense, que des gens normaux, intelligents, puissent croire à un truc aussi insensé que la religion chrétienne, un truc exactement du même genre que la mythologie grecque ou les contes de fées. Dans les temps anciens, admettons : les gens étaient crédules, la science n'existait pas. Mais aujourd'hui ! Un type qui aujourd'hui croirait à des histoires de dieux qui se transforment en cygne pour séduire des mortelles, ou à des princesses qui embrassent des crapauds et quand elles les embrassent ils deviennent des princes charmants, tout le monde dirait : il est fou. Or, un tas de gens croient une histoire tout aussi délirante et ces gens ne passent pas pour des fous. Même sans partager leur croyance, on les prend au sérieux. Ils ont un rôle social, moins important que par le passé, mais respecté et dans l'ensemble plutôt positif. Leur lubie cohabite avec des activités tout à fait sensées. Les présidents de la République rendent visite à leur chef avec déférence. C'est quand même bizarre, non ?



C'est bizarre, oui, et Nietzsche, dont je lis quelques pages chaque matin au café après avoir conduit Jeanne à l'école, exprime dans ces termes la même stupeur que Patrick Blossier :

" Par un matin de dimanche, quand nous entendons bourdonner les vieilles cloches, nous nous demandons : mais est-ce possible ? Tout cela pour un Juif crucifié il y a deux mille ans et qui disait être le fils de Dieu - encore qu'il n'y ait pas de preuve de cette affirmation. Un dieu qui engendre avec une femme mortelle. Un sage qui recommande de ne plus travailler, de ne plus rendre la justice, mais de guetter les signes de la fin du monde imminente. Une justice qui accepte de prendre un innocent comme victime suppléante. Un maître qui ordonne à ses disciples de boire son sang. Des prières pour obtenir des miracles. Des péchés commis contre un dieu, expiés par un dieu. La peur d'un au-delà dont la mort est la porte. La figure de la croix pour symbole, à une époque qui ne sait plus rien de la fonction et de l'ignominie de la croix. Quel frisson d'horreur nous vient de tout cela, comme un souffle exhalé par le sépulcre d'un passé sans fond ? Qui peut croire que l'on croie encore une chose pareille ?"

On la croit pourtant. Beaucoup de gens la croient. Quand ils vont à l'église, ils récitent le Crédo dont chaque phrase est une insulte au bon sens, et ils le récitent en français, qu'ils sont censés comprendre. Mon père, qui m'emmenait à la messe le dimanche, quand j'étais petit, regrettait qu'elle ne soit plus en latin, à la fois par passéisme et parce que, je me rappelle sa phrase, "en latin, on ne se rendait pas compte que c'est si bête". On peut se rassurer en disant : ils n'y croient pas. Pas plus qu'au père Noël. Cela fait partie d'un héritage, de coutumes séculaires et belles auxquelles ils sont attachés. En les perpétuant, ils proclament un lien dont il y a lieu d'être fier avec l'esprit d'où sont sorties les cathédrales et la musique de Bach. Ils marmonnent ça parce que c'est l'usage, comme nous autres bobos pour qui le cours de yoga du dimanche matin a remplacé la messe marmonnons un mantra, à la suite de notre maître, avant de commencer la pratique. Dans ce mantra, cependant, on souhaite que les pluies tombent à point nommé et que tous les hommes vivent en paix, ce qui relève sans doute du vœu pieux mais n'offense pas la raison, et c'est une différence notable avec le christianisme.

Quand même, parmi les fidèles, à côté de ceux qui se laissent bercer par la musique en ne se souciant pas des paroles, il doit y en avoir qui les prononcent avec conviction, en connaissance de cause, en y ayant réfléchi. Si on le leur demande, ils répondront qu'ils croient réellement qu'un Juif d'il y a deux mille ans est né d'une vierge, ressuscité trois jours après avoir été crucifié, qu'il va revenir juger les vivants et les morts. Ils répondront qu'eux-mêmes placent ces événements au cœur de leur vie.

Oui, décidément, c'est bizarre."
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J'aime quant on me raconte une histoire, savoir qui me la raconte. C'est pour cela que j'aime les récits à la première personne, pour cela que j'en écris et que je serai même incapable d'écrire quoi que ce soit autrement. Dès que quelqu'un dit "je" (mais nous à la rigueur fait l'affaire), j'ai envie de le suivre, et de découvrir qui se cache derrière ce "je".
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Disons qu'Hervé fait partie de cette famille de gens pour qui être ne va pas de soi.
Depuis l'enfance il se demande : Qu'est-ce que je fais là ? Et c'est quoi "je" ? Et c'est quoi "là" ?
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(« C'est de toi que tu parles, là, observe Hervé. Tu craignais plus que tout, quand tu étais chrétien, de devenir le sceptique que tu est bien content d'être aujourd'hui. Mais qui te dit que tu ne changeras pas encore ? Qui te dit que ce livre qui te parait si sensé, tu ne le reliras pas dans vingt ans avec autant de gêne que tu relis aujourd'hui tes commentaires sur l'Évangile. »)

p. 266
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leur croyance naïve, bizarre, qui aurait normalement dû s'étioler puis s'éteindre avec eux, a conquis le monde au point qu'aujourd'hui encore un quart environ des hommes vivant sur terre la partagent
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Hervé ne me jugeait pas, ne me conseillait pas. Il sait si intimement que nous sommes tous boiteux, désaccordés, faisant ce que nous pouvons mais pouvant peu, et vivant mal, qu'en sa présence je cessais de me justifier, de m'expliquer sans fin.
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Hymne à Agapè
Traduction d’ Emmanuel Carrère :

Je ne pourrais parler toutes les langues des hommes, et celles des anges, si je n’ai pas l’amour, je ne suis rien. Rien de plus qu’un son de métal ou un éclat de cymbale.
Je pourrais être prophète, je pourrais avoir accès aux connaissance les mieux cachées, je pourrais avoir même, et en plus, la foi qui déplace les montagnes. Si je n’ai pas l’amour je ne suis rien.
Je pourrais tout distribuer aux pauvres, livrer mon corps aux flammes. Si je n’ai pas l’amour, ça ne me sert à rien.
L’amour prend patience, l’amour rend service, l’amour n’envie pas. Il ne se vante pas. Il ne se gonfle pas d’importance. Il ne fait rien de laid. Il ne cherche pas son intérêt. Il ne tient pas compte du mal. Il ne se réjouit pas de l’injustice. Il se réjouit de la vérité. Il pardonne tout. Il tolère tout. Il espère tout. Il subit tout. Il ne fait jamais défaut.
Les prophéties se périmeront. Les langues dépériront. L’intelligence s’abolira. L’intelligence a des limites. Les prophéties ont des limites. Tout ce qui a des limites disparaître quand paraîtra ce qui est parfait.
Quand j’étais enfant, je parlais comme un enfant, je pensais comme un enfant, je raisonnais comme un enfant. Et puis je suis devenu homme, j’ai mis fin à l’enfance. Ce que je vois pour l’instant , je le vois comme dans un miroir, c’est obscur et confus, mais un moment viendra où je le verrais vraiment , face à face. Pour l’instant ce que je connais est limité mais alors je connaîtrais comme je suis connu.
Aujourd’hui, il y a la foi, l’espérance et l’amour. Les trois. Mais des trois le plus grand c’est l’amour.
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La grâce suprême ne consiste pas à orner extérieurement des matériaux mais à leur donner une forme simple et pratique. Yi-King
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Oui,bien sûr, on peut dire que je me suis converti parce que je désespérais, mais on peut aussi dire que Dieu pour me convertir m’a accordé la grâce du désespoir. c’est ce que je veux penser, de toutes mes forces: que l’illusion, ce n’est pas la foi, comme le croit Freud, mais ce qui fait douter d’elle, comme le savent les mystiques. …Je me demande si vouloir tellement le croire, ce n’est pas la preuve que , déjà, on n’y croit plus.
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Mme C (psychanalyste) a lâché sur un ton accablé : « Mais pourquoi faut-il à tout prix que vous soyez si intelligent ? » Elle voulait dire par là incapable de simplicité, tortueux, coupeur de cheveux en quatre, allant au-devant d’objections que personne ne songeait à me faire, ne pouvant penser quelque chose sans penser en même temps son contraire, puis le contraire de son contraire, et dans ce manège mental m’épuisant sans profit.
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