A l'occasion de la sortie de son roman "June", l'écrivaine Emmanuelle de Boysson nous raconte l'histoire de son livre.
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Venise, cité des amoureux... Certains s'étonnent parfois que cette ancienne capitale des plaisirs et du commerce, symbole de la courtisanerie triomphante et des plaisirs faciles, soit devenue la ville de ceux qui s'aiment. Sans doute parce que tout y parait rêvé, le calme de la lagune assaillie par l'Adriatique, la splendeur baroque des palais, les façades mystérieuses, les jeux d'ombres sur la piazzetta qui, naguère fut un verger donnant sur la mer...
Les hommes, c'est comme les souliers, au début, ils ne sont pas souples, mais, après quelques semaines, il se font...
Médecin de campagne et médecin humanitaire, ce n'est pas le même métier, la même vocation. D'un côté des habitués, des cas faciles, de l'autre des inconnus, des cas désespérés. Ce n'est pas la même psychologie, l'urgence suppose une tension permanente et un certain détachement, sans quoi, tout ce malheur vous broie.
En amour, il n'y a pas de garantie, rien que des promesses. Chacun fait tout ce qu'il peut pour les tenir mais, parfois, on manque de patience, de courage... Aimer, c'est un peu comme attendre qu'une plante fleurisse, il faut y croire, tout faire pour que les conditions soient les meilleures...
La passion ne naît chez une femme que dans l'interdit. C'est pourquoi le mariage, parce qu'il est un contrat social, tue l'amour aussi sûrement que la cage tue l'oiseau. L'exemple de Judith Stein est révélateur. Voilà une femme mariée, prête à commettre un meurtre, à se jeter d'un pont pour l'homme qu'elle aime. Vous vous douterez bien, mes chers amis, que de telles divagations n'effleureraient pas une femme rangée, si amoureuse soit-elle de son mari.
Donner de l'amour ne suffit pas, on ne le fait que dans la vérité, faute de quoi le don lui-même est vicié, l'amour ne se construit pas sur un mensonge.
Des fumées montent de fermes tapies dans la nuit. Watteau vaut bien plus que ces gens bien nés, prêts à exploser comme le crapaud de la Fontaine, s'amuse Marquise. Dans la nuit où toutes les vaches sont noires, elle se tracasse : ai-je bien fait d'accepter l'invitation du Roi? Watteau a sans doute raison : autant voir ce vieillard avant qu'il ne s'éteigne.
- Ne vous leurrez pas. Vous ne faites pas partie de ce petit nombre. Elles se suffisent à elles-mêmes, se flattent, s’encensent, s’enivrent de leurs trouvailles, se séduisent, se trahissent et n’ont que faire ni des petites parvenues ni des hommes. Comme dit ma servante : « Les hommes, il faut les faire courir pour tout ce qu’ils nous font marcher ».
Moi aussi, j’envisageais d’écrire un roman. Il m’a fallu attendre longtemps avant de me l’autoriser. À trente ans, lorsque j’ai voulu m’inspirer de mes journaux intimes, ma mère s’est offusquée, m’a mise en garde : on ne parle ni de soi ni de sa famille, c’est indécent. Elle ignorait qu’un écrivain est un menteur, un voleur qui butine dans les jardins des autres. Mais aussi un cuisinier qui fait de son histoire une drôle de soupe. Curieusement, l’année de mes seize ans, j’avais écrit peu de choses sur ma vie de lycéenne. Sans doute parce que je me perdais dans de longues méditations que le philtre maternel agissait, m’anesthésiait.
- Après avoir été la maîtresse de Liane de Pougy, de Natalie Barney et de tant d'autres, Missy jette son dévolu sur Colette ! Ça va encore jaser dans les gazettes ! À croire que toutes les femmes sont lesbiennes !
- Vous ne devriez pas critiquer les amours entre femmes. Elles y trouvent sans doute la plus haute expression d'elles-mêmes.