"Les Aigles de Rome" - entretien avec Enrico Marini
— Juste pour satisfaire ma curiosité, barbare. Qui t'a appris notre langue civilisée ?
— C'était un fils de sénateur, un prisonnier des guerres contre Drusus. Père a insisté pour qu'il m'apprenne le latin.
— Menteur ! Un vrai romain n'accepterait jamais d'être l'esclave d'un barbare. Il préférerait la mort, plutôt !
— Père lui a cassé toutes les dents et ça l'a convaincu. Mais ça n'a pas facilité l'enseignement.
(le Romain: Tu n'as pas payé tribut, Germain.
...
(le Germain): Nous n'avons pas d'argent. La récolte a été mauvaise cette année et la chasse aussi. Comment on survivra à l'hiver si...
(le Romain): Je suis sûr que tu peux encore serrer ta ceinture. Et tes filles sont assez grandes pour se faire de la monnaie chez les légionnaires.
Oublie les pyramides, soldat. Comparées à nos aqueducs, elles n'ont aucune utilité.
Augustus a eu la sagesse de ne pas céder à la tentation de conquérir d'autres régions que celles que nous avons été contraints de soumettre car il était conscient qu'à vouloir ajouter de nouvelles conquêtes à notre empire, nous risquions de tout perdre.

J'étais en train de travailler à ma série "Les Aigles de Rome" quand Batman frappa à ma porte. Enfin, il a plutôt fracassé ma fenêtre, comme il tendance à la faire quand il est pressé. Il a baissé les yeux vers moi et a dit : « Enrico, je veux que tu écrives et dessines une histoire qui me met en scène. »
J'avoue que j'ai été un peu pris au dépourvu, et que ma première pensée fut : qui va payer la fenêtre ? Mais je rétorquais : « Laisse-moi cinq minutes pour y réfléchir. » Deux secondes plus tard, j'ai répondu : « O.K. »
J'avais besoin de quelques précisions :
« Je peux raconter l'histoire de mon choix, et dessiner dans mon propre style ? Est-ce que je peux créer un nouveau Bat-costume, une nouvelle Batmobile ? Je peux utiliser Catwoman (par pur égoïsme), Harley Quinn et le Joker ? »
« Oui », répondit-il avant d'ajouter : « Mais à une condition... »
« Laquelle? », demandai-je.
« Pas de chaussettes blanches. »
« Hein ? »
« Ne me dessine pas avec des chaussettes blanches, jamais. Je ne porte que du noir. »
« Aucun problème », répondis-je, en pensant : si ça peut lui faire plaisir...
J'allais lui poser l'ultime question « qui va payer pour la fenêtre ? », mais il avait déjà disparu. Comme à son habitude.
Tout s'est passé exactement comme ça, j'en fais le serment.
On ne dit pas non à Batman.
- Tes lèvres ont un goût de pêche…
- Et sur les tiennes, je goûte le péché…
- Que fais-tu avec Rex ?
- J’ai un faible pour les salauds.
- Et que fais-tu ici, alors ?
- J’ai un faible pour les salauds.
Moi, je vois un énorme serpent qui pénètre sur nos terres pour semer la mort.
Il n'a pas peur et se croit invincible. Mais il ne connaît pas nos forêts et ça le rend faible. Cet insatiable serpent s'agrandira, s'allongera au cours de son chemin. Il sera tellement long qu'on pourra le couper en morceaux avant qu'il s'en rende compte.
À la fin, ce sera un jeu d'enfant de lui couper la tête.
- Je te croyais mort en Europe. Comment pouvais-je attendre un homme qui n’allait peut-être plus jamais revenir ? J’ai pourtant essayé…
- Combien de temps ?
- Trois mois…
- Sympa ! Je suivais l’entraînement, je n’avais même pas encore quitté le pays !
LES DIX COMMANDEMENTS DU BOSS :
1. Je suis le Boss, ton Dieu.
2. Tu n’auras point de fausses idoles face à moi.
3. Tu n’invoqueras point mon nom en vain.
4. Ton jour de repos, tu te le colles au cul.
5. Tu oublieras ton père et ta mère et m’honoreras.
6. Tu tueras pour moi.
7. Baise avec qui tu veux, mais n’essaie pas de me baiser.
8. Tu ne me voleras pas.
9. Tu ne porteras point de faux témoignages contre moi.
10. Tu ne convoiteras point ma femme ni aucune chose qui m’appartienne.