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Citations de Eric Ambler (55)


Les peuples tremblent, l’Amérique s’inquiète, le monde, désorienté, s’effraie. Quelque chose doit craquer, quelque chose va craquer...Si le bloc tient, le reste s’effondre. Les nations dites démocratiques le savent. Elles multiplient leurs efforts, mais les événements les dépassent, et le monde court à la guerre. Les Quatre Cavaliers de l’Apocalypse se préparent pour la charge finale. S’ils déferlent encore une fois sur le globe, vous pouvez dire adieu à tous vos rêves, Marlow. La prochaine guerre sera une catastrophe pour l’humanité.
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Il dit des sottises, mais n'y faites pas attention, messieurs. C'est un bon français. Il a reçu la croix de guerre.
Il leur adressa un clin d'œil.
-Un petit morceau d'argent que l'on a mis sur ma poitrine pour me récompenser du petit morceau d'acier qui est dedans, eh?
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"Dans mon dernier rapport, commença-t-il, je vous ai parlé de la preuve fournie par Mme Vassiotis et de ma décision de rentrer aussi vite que possible. Depuis, comme vous l'aurez compris en lisant mon télégramme, le tableau est tout différent. Il y a vingt-quatre heures, j'ai été approché par un homme déclarant avoir des amis qui possédaient des renseignements exclusifs sur Schirmer. A la suite de quoi, Miss Kolin et moi-même avons accompli un voyage inconfortable vers une destination secrète, quelque part dans les montagnes proches de la frontière yougoslave. Au bout du périple, nous avons été conduits dans une maison et confrontés à un homme qui disait être Franz Schirmer. Lorsque j'eus expliqué le but de notre visite, je lui ai posé plusieurs questions auxquelles il a donné une réponse satisfaisante. Je l'ai ensuite interrogé sur l'embuscade de Vodena et sur ses agissements postérieurs. Il m'a raconté une histoire fantastique."
George hésita; puis il barra le mot "fantastique" - M. Sistrom n'aimerait pas cet adjectif - et le remplaça par "curieuse".
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Ils eurent bientôt quitté la ville et virent qu'ils allaient dans la direction de Vevi, à l'est de Florina.
Le soir tombait; le vieillard alluma un phare unique. Il conduisait à l'économie, coupant le contact dans les descentes et le remettant de justesse avant que la voiture ne s'arrête. La batterie était à plat et lorsque le moteur ne tournait pas, le phare ne servait plus à rien. Avec la tombée de la nuit, chaque descente devint une terrifiante plongée dans le noir. Par bonheur, aucune autre voiture ne les croisa; mais après un moment particulièrement éprouvant, George n'y tint plus.
_ Miss Kolin, dites-lui de rouler plus doucement dans les descentes ou de ne pas couper le contact. Il va nous tuer s'il ne fait pas attention.
Le chauffeur se tourna complètement pour répondre.
_ Il dit que la lune va bientôt se lever.
_ Dites-lui de regarder où il va, pour l'amour du ciel !
_ Il dit qu'il n'y a pas de danger, qu'il connaît bien la route.
_ D'accord, d'accord. Ne dîtes plus rien. Qu'il regarde devant lui.
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Il aurait dû se réjouir de la tournure prise par les événements. On lui avait donné une tâche rebutante et ingrate, qu'il avait accomplie avec rapidité et efficacité. Et pourtant il n'en tirait aucune satisfaction. Etait-ce tout bêtement la fin du suspens ? Mais oui, c'était ça. Un moment il réussit presque à se persuader qu'il avait découvert le motif de sa dépression. Puis la vérité - moins flatteuse - lui apparut. Il s'était énormément amusé.
Oui, le jeune Carey plein d'ambition, de prétention et de talent, avec sa famille nantie et arrogante, avec ses costumes des Brooks Brothers, ses diplômes de Princeton et de Harvard, s'était plu à jouer les détectives, s'était plu à rechercher des soldats allemands imaginaires, s'était plu à traiter avec des gens ennuyeux comme Frau Gresser, désagréables comme le colonel Chrysantos, indésirables comme Phengaros. Et pourquoi ? Pour l'intérêt professionnel de telles expériences ? Parce qu'il aimait les êtres humains et s'y intéressait ? Il semblait plutôt que le système de défense qui avait entouré sa jeunesse, les rêves pompeux de richesse discrète et de pouvoir en coulisse, de hautes fonctions et de bureaux feutrés, commençaient à perdre de leur force, et que l'adolescence trop longtemps disciplinée réclamait ses droits. Se pouvait-il qu'en cherchant la vérité sur un mort, il eût trouvé la sienne ?
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De toutes les batailles que livra Napoléon, celle d'Eylau fut l'une des plus sanglantes et des plus terribles. Elle s'engagea par un grand froid, qu'aggravait le blizzard. Les deux armées mouraient de faim. Elles combattirent avec la férocité du désespoir pour le maigre abri qu'offraient les maisons d'Eylau. Les pertes furent lourdes de part et d'autre; le nombre des tués s'éleva presque au quart des effectifs engagés. Quand le combat cessa, au crépuscule du second jour, ce fut en raison de l'épuisement, et non parce que l'une des parties avait emporté la décision.
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Il ne devait pas avoir peur; Mourir se dit-il ne serait pas si terrible. Un instant de stupeur et tout serait fini. Il devait mourir tôt ou tard, et une balle dans le crâne maintenant valait mieux qu'une longue maladie lorsqu'il serait vieux. Vivre quarante ans n'était déjà pas si mal. En ce moment même, en Europe, il y avait de nombreux jeunes gens pour qui atteindre l'âge de quarante ans était un sort enviable. Considérer que la réduction de son espérance normale de vie d'une trentaine d'années était un désastre, c'était s'accorder une importance qu'aucun homme n'avait. Après tout, la vie n'avait rien de particulièrement enthousiasmant. Il s'agissait essentiellement de passer du berceau au tombeau en s'efforçant d'avoir un minimum de désagréments, de satisfaire les besoins de son corps et de retarder le processus de vieillissement. Pourquoi faire tant d'histoires au moment de renoncer à une occupation aussi dépourvue d'intérêt ? Oui vraiment, pourquoi ? Et pourtant, les gens faisaient des histoires...
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Les Néerlandais propriétaires de plantations de caoutchouc se trouvaient dans une situation quasi désespérée. Ils n'étaient pas autorisés à hypothéquer ou à vendre leur exploitation, sauf au gouvernement qui leur versait la somme convenue sur un compte bloqué, rendant impossible toute exportation de capitaux. S'ils continuaient à exploiter la plantation, ils étaient tenus de vendre leur production au gouvernement, au prix fixé par celui-ci. Par ailleurs, on leur imposait de verser aux ouvriers agricoles le salaire minimum garanti ; dans ces conditions, il leur était pratiquement impossible de rester solvables. S'ils voulaient survivre, leur seule chance était de dissimuler une partie de leur production aux inspecteurs gouvernementaux et de la céder, en échange de dollars Hong Kong, à des colporteurs chinois qui faisaient des affaires en or en achetant du caoutchouc au marché noir en Sunda et en le revendant à Singapour.
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A Selampang, le marché noir sévissais dans tous les domaines. Dans les sanatoriums installés par l'Organisation mondiale de la santé, les "mantris" faisaient des piqûres d'eau à leurs malades pour conserver le BCG et le revendre au marché noir.
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La pièce tirait sans discontinuer, tressaillant dans le trou exigu qui lui servait d'abri, soulevant des nuages de poussière jaunâtre et ajoutant au vacarme des rafales de mitrailleuses. Puis un bref silence se fit et je crus entendre le grincement des chenilles d'un char.
Il apparut prudemment au bout de la rue. Une fois là, il parut hésiter, tel un taureau qui cligne bêtement des yeux en débouchant dans la clarté aveuglante de l'arène. Il y avait une tache noire sur ses flancs qui semblait être due à un cocktail Molotov.
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Quand à l'unique costume que je possédais, je le portais sur moi. J'avais commis la sottise de le commander par correspondance à un habilleur de Singapour, et il tombait à peu près aussi bien qu'un rideau de douche.
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De mémoire d'homme, le Dakota assurant la liaison hebdomadaire avec Selampang ne s'était jamais posé sur la piste de la vallée avant midi et n'en était jamais reparti avant une heure de l'après-midi. Après la soirée d'adieu donnée en mon honneur la veille, j'aurais dû dormir jusqu'à onze heures au moins. Eh bien, non. Dès l'aube, j'étais bien réveillé, ma valise était faite et j'étais prêt à partir. Non pas que j'eusse grand-chose à emporter. J'avais donné la plupart de mes vêtements - pantalons et chemises de toile maltraités par les dhobis, bottes de brousse et chapeaux maculés de taches de sueur - ainsi que mon lit de camp à Kusomo, qui était resté à mon service pendant ces trois dernières années.

(incipit).
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" ...mais si vous avez passé votre temps à nourrir votre âme d'espoirs, la réalité risque fort d'être décevante. "
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Il me demanda de lui prêter de l'argent. Il devint pressant et jura de me rembourser. La vie est difficile n'est-ce-pas ? Sur le moment, une personne est sincère. Vous savez pourtant que, demain, elle se dira avec une sincérité égale que vous n'avez pas besoin de cet argent et que la magnanimité se paie. Vous perdez à la fois votre argent et un ami.
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Ils allèrent dans un restaurant tout peluche rouge, lumières tamisées, dorures et glaces tachées, où l'on servait de la cuisine française. Dans un coin trois hommes exécutaient sans pitié un fox-trot.
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Il se laissa tomber dans un fauteuil avec un énorme soupir d'épuisement.
_ Avez-vous la traduction ?
Le Russe fit oui de la tête, les yeux clos. Il tira douloureusement de sa poche un rouleau de papier et le jeta dans les mains de Latimer, l'image même du courrier apportant l'ultime message avant de mourir de fatigue.
_ Voulez-vous boire quelque chose ?
Les yeux du coureur de Marathon se rouvrirent :
_ Si vous le voulez bien. Une absinthe, avec de la glace.
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Pour Mme Chavez, la route de Buenos Aires avait été autant pavée d'or au retour qu'à l'aller. Turque remarquablement belle, elle avait épousé un gros producteur de viande et en avait divorcé avec un succès égal.
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Quand un policier vous offre une cigarette, c'est généralement la première manche d'une partie "parlons d'homme à homme" au cours de laquelle il vous fournit la corde où vous vous pendrez vous-même. J'allumai une cigarette et attendis la deuxième manche.
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Pour ceux qui sont au-dessus de la loi, pour ceux qui personnifient la loi, la fin justifie les moyens, mon cher. Mettez-vous à leur place. Si vous sentiez qu’un individu insignifiant met en péril l’État dont vous faites votre Dieu, hésiteriez-vous à abattre cette infime créature ? Non, n’est-ce pas. Eh bien ! c’est le danger de tous ces régimes qui déifient le principe de l’État tout-puissant. La masse adore sans comprendre, mais les grands prêtres de ce culte étrange doivent, coûte que coûte, préserver de toute atteinte l’autel qu’ils ont dressé. Sans quoi, le système économique et social s’écroulerait.
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Les touristes les plus délurés sont toujours amateurs d’orgies. Les guides autorisés ne font que parler d’archéologie.
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