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Citations de Eric Ambler (54)


Les traits d’un homme, la structure des os et des muscles qui les recouvrent sont le résultat d’un processus biologique ; mais son visage, c’est lui qui le crée. C’est une image de son état émotionnel habituel ; la projection de ses désirs et des craintes qu’il cache aux yeux d’autrui. Il le porte comme un masque, un masque diabolique, un instrument pour produire chez les autres des émotions qui reflètent les siennes. S’il a peur, il doit inspirer la crainte ; s’il désire, il cherche à se faire désirable. C’est un vêtement posé sur sa nudité psychologique. Seulement quelques hommes, des peintres, ont su dévoiler l’esprit qui se dissimule derrière le camouflage de chair. Les autres ont besoin d’interpréter les paroles et les actes pour comprendre la signification du masque qui leur fait face. Et, bien qu’ils sachent d’instinct que la réalité d’un être coïncide rarement avec son apparence, ils sont choqués par une démonstration de ce fait si commun. La duplicité d’autrui est toujours choquante pour celui qui n’a aucune conscience de la sienne propre.
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J'ai toujours aimé regarder l'intérieur des tiroirs et des placards chez les autres. On y fait quelquefois d'étranges découvertes. Je me souviens qu'un jour, du temps où j'étais à Coram ma tante eut une pleurésie et l'infirmière dit qu'il fallait que je prenne pension ailleurs, un mois. Ce sont des gens qui habitaient une vieille villa du côté de Lewisham High Road qui me recueillirent. La maison était tout entourée de grands massifs de lauriers et d'énormes noyers qui l'assombrissaient beaucoup. Je détestais passer devant les buissons de lauriers le soir, parce qu'à cette époque je croyais (comme seul un enfant peut imaginer) qu'un fou armé d'une baïonnette allemande s'y tenait à l'affût, prêt à bondir sur moi pour me tuer. Mais l'intérieur de la maison me plaisait. Cela sentait le savon désinfectant et la cire à parquet. Les propriétaires avaient eu un fils tué sur la Somme et me donnèrent sa chambre. Je découvris de tout dans la commode. Un album de timbres, par exemple. Je n'avais jamais fait de collection de timbres, mes beaucoup de mes copains de classe en faisaient une, je pris donc un ou deux spécimens et les leur vendis. Après tout, le fils était mort et n'en avait plus besoin.
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Dans une civilisation mourante, le prestige politique n'appartient pas au profond diagnosticien mais à l'habile charlatan. C'est la distinction accordée à la médiocrité par l'ignorance.
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La lèvre de Muichkine palpitait d'émotion. Il fixait Latimer du regard fixe de l'ivrogne parvenu à la phase philosophique de l'ivresse. (p. 64)
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"L’homme ressemble à une valise. Pendant son voyage à travers la Vie, il recueille comme elle des étiquettes colorées. Mais c’est l’intérieur qui compte."

(page 82).
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Lui coller l'étiquette de crapule, ça ne me suffisait pas.
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Je suis peut être un agneau bêlant, il y a peut être des gens qui trouvent que je sens mauvais de la bouche. Mais j'en ai marre de bêler:à partir de maintenant je vais mordre.
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L'histoire pourrait se résumer ainsi : si je n'avais pas été arrêté par la police turque, je l'aurais été par la police grecque. Je n'ai eu d'autre possibilité que de faire ce que Harper m'a demandé. A lui seul incombe la responsabilité de ce qui m'est arrivé.
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L'expérience de 1914-1918, a-t-il continué, montre que, lors de la prochaine guerre, la mobilité et la puissance de feu des armées modernes, ainsi que les progrès de l'aviation, rendront l'élément de surprise plus important qu'il ne l'a jamais été ; si important qu'une attaque par surprise peut emporter la décision*

* Ecrit au début de 1939. Apparemment, seul l'état-major français n'était pas au courant. (Note du traducteur)
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Un de mes amis qui m'avait parlé de la pension de Saint-Gatien m'en avait vanté l'excellente table ; il avait ajouté que la situation était admirable et qu'on y vivait parfaitement pour quarante francs par jour.
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-L'idéal de la science et de construire, et non de détruire, répondit sèchement le professeur. La science a été, par le passé, exploitée de façon éhontée; mais depuis, les savants ont appris à protéger leurs découvertes.
Simon Groom hocha la tête.
-Non, professeur, vous vous trompez. Tant que les savants seront des hommes, la science ne pourra pas se protéger. La soif de suprématie qui règne dans le cœur de tout homme ne le permettra pas.
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-Ses renseignements se révéleront peut-être insuffisants, mais il en a sûrement. Il adore miser sur les tuyaux douteux, les tocards. Et il arrive parfois qu'un tocard franchisse la ligne d'arrivée en tête, vous savez.
-Je sais, mais vous ne miseriez pas tout votre argent sur lui, uniquement le billet de dix francs écorné dont vous cherchiez à vous débarrasser de toute façon.
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Quand un homme se raconte, c'est encore une attitude ; on ne peut pas plus connaître un homme que l'on ne peut voir à fois les quatre faces d'un cube.»
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Je crois, monsieur, que je peux vous être utile. L'écrivain eut une seconde de désarroi : allait-on lui proposer un poste dans le service secret turc ?
_ C'est très aimable à vous.
_ J'aurais aimé écrire moi-même un bon roman policier. Malheureusement, je n'ai pas le temps. Le temps...c'est toujours la question. Mais...
Le colonel fit une pause chargée de sens. Latimer attendit. Il rencontrait sans cesse des gens qui auraient pu écrire des romans policiers s'ils avaient eu le temps.
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-Voyez-vous, monsieur Graham, j'aurais pu avoir cette petite conversation avec vous plus tôt, mais je voulais être sûr que vous seriez dans un état d'esprit réceptif.
Graham s'adossa à la porte.
-Je crois que je décrirais parfaitement mon état d'esprit en vous disant que je songe sérieusement à vous mettre mon pied dans la gueule.
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Eric Ambler
Les évènements se déroulaient si vite que je ne pouvais plus les suivre. Vingt minutes auparavant, j’étais un paisible sujet britannique, rentrant d’une mission bien accomplie. Le programme de ma soirée était déjà arrêté: dîner tranquille, cinéma, puis un repos bien gagné. Maintenant, j’étais un fugitif traqué par la police secrète italienne, un voyageur sans billet qui se cachait dans les lavabos et qui allait sauter d’un express en marche. Mon esprit refusait de s’adapter à cette situation fantastique.
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Demain matin, une nuée de policiers avec ou sans uniforme s’abattra sur cette région-ci. Vous ne pourrez pas avancer un pied sans être arrêté. D’autre part, si vous voulez louer une chambre pour la nuit, on vous demandera votre passeport...Or vous n’en avez pas.
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-Il faut toujours qu'il dise des inepties, dit Mme Mathis. Toujours, toujours! Mais quand nous serons de retour en France, les choses vont changer. Ses amis ne l'écouteront pas si poliment. La banque! Que connaît-il de la banque?
-Ha! Voilà ce qui plaît à un banquier. La banque est un mystère; un mystère trop difficile à élucider pour l'homme de la rue. Il eut un sourire ironique. Celui qui s'arrange pour que deux et deux fassent cinq est sans conteste un individu bien mystérieux.
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- Ça vous dit quelque chose l’O.V.R.A. ? Rien du tout, hein ? Eh bien ! apprenez que ces quatre lettres sont les initiales de quatre mots italiens désignant une police secrète, active et fanatique et qui ne recule devant rien. Ses procédés rappellent en ceux des terroristes, ou de ces gangsters qui mettent en coupe réglées certaines villes des Etats-Unis. D’ailleurs, la plupart des terroristes et des gangsters disponibles dans le pays ont été recrutés par l’O.V.R.A. et, sous ses auspices, poursuivent pour le compte du gouvernement le cours de leurs canailleries. Ils ont entrepris d’abord de liquider l’opposition, puis de traquer ceux qui n’approuvaient pas le régime et osaient le dire, fut-ce en privé. Aujourd’hui, l’O.V.R.A., force régulière de police secrète reconnue par le gouvernement, est toute-puissante.

(...) On estime que dans les grandes villes, un homme au moins sur dix travaille, directement ou indirectement, pour l’O.V.R.A. Le système de contrôle est le suivant: l’agent A surveille l’agent B, qui surveille l’agent C, et ainsi de suite. Chacun croit que son voisin appartient à l’O.V.R.A. et réciproquement...Résultat, quand deux hommes habitant porte à porte parlent politique, c’est à qui affirmera avec le plus d’énergie son ardeur pour la cause.
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Les peuples tremblent, l’Amérique s’inquiète, le monde, désorienté, s’effraie. Quelque chose doit craquer, quelque chose va craquer...Si le bloc tient, le reste s’effondre. Les nations dites démocratiques le savent. Elles multiplient leurs efforts, mais les événements les dépassent, et le monde court à la guerre. Les Quatre Cavaliers de l’Apocalypse se préparent pour la charge finale. S’ils déferlent encore une fois sur le globe, vous pouvez dire adieu à tous vos rêves, Marlow. La prochaine guerre sera une catastrophe pour l’humanité.
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