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4.07/5 (sur 68 notes)

Nationalité : France
Né(e) : 1970
Biographie :

Passionné par la littérature, Eric Bonnargent est professeur de philosophie.

Il a lancé un premier blog littéraire en 2007 puis l’Anagnoste (en collaboration avec deux écrivains, Marc Villemain et Romain Verger) en 2011.

Il est devenu entre-temps chroniqueur au Magazine des livres puis au Matricule des Anges.

En avril 2011, son premier livre, "Atopia, petit observatoire de littérature décalée", est sorti aux éditions du Vampire actif.

En 2015, il co-écrit avec Gilles Marchand, "Le roman de Bolano".

site Anagnoste:
http://anagnoste.blogspot.fr/

Source : http://www.podcastjournal.net
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Septembre 2020. Pour la première fois depuis plus de trente ans, la rentrée des classes se fera sans le professeur Mittelmann. Pour lui, la retraite a sonné, c'est l'heure du bilan sur son métier… et sur sa vie.Roman sur l'usure du temps et le vieillissement, avec une plume drôle et grinçante, Eric Bonnargent raconte le désenchantement contemporain.


Citations et extraits (28) Voir plus Ajouter une citation
Mais oui, vous pouvez mettre ce mot dans une copie, à condition bien entendu d'en parler de manière philosophique, j'écris le mot au tableau ... À votre avis ? Eh non salaud, ça s'écrit ... comme ça ... parce que salaud n'est pas le masculin de salope.
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Il faut dire que tout, en Didier, l'exaspérait. À commencer par sa physionomie de mannequin pour la Redoute. Grand, solidement bâti, il avait les yeux aussi bleus que le cul d'un Schtroumph et les cheveux, parfaitement gominés, de la blondeur d'une crêpe mal cuite.

Ils étaient l'un pour l'autre ce que chacun deux n'avait pas voulu devenir : Didier méprisait les fonctionnaires, Mittelmann se persuadait que la réussite sociale était l'apanage des gens dépourvus d' imagination.

Il [Didier] avait l'outrecuidance des ignares qui pensent avoir réussi leur vie et parlait avec une affection qui contrastait avec la pauvreté de son vocabulaire gangrené de "globish".
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Sans même parler du fait que la plupart avaient moins de charisme qu'un ficus, nombre de ses collègues le navraient par leur manque d'esprit critique. Il se souvenait ...d'une collègue de lettres s'offusquant qu'eût été mis au programme de terminale le roman d'un obscur inconnu, avait-elle glouglouté, Le Joueur d'échecs de Stefan Zweig.

Ceux qui l'exaspéraient le plus étaient les profs de langue, de sciences et de lettres. Les premiers ne s'intéressaient qu'à l'organisation de voyages scolaires dans les pays où ils passaient déjà toutes leurs vacances, les seconds estimaient que rien, en dehors de la loi des grands nombres, de la thermodynamique ou de la génétique, ne valait la peine d'être enseigné, et les derniers, qui ânonnaient à longueur d'années leur Molière et leur Zola, pensaient tout connaître de la littérature contemporaine parce qu'ils lisaient assidûment l'opus annuel d'Amélie Nothomb.

Après tout, ils méritaient peut-être ce qui leur arrivait.
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... Une époque qu'il ne comprenait plus, où la moindre discrimination condamnait à l'anathème, où les identitarismes victimaires s'étaient multipliés (fiertés d'être femme, gay, noir, musulman, français ou quoi que ce soit d'autre, il y en avait pour tous les goûts), où le droit à la différence triomphait du droit commun...

Il avait dû faire face à un nombre croissant de ces revendications, spécialement à propos de religion et de sexualité. Les premières l'avaient convaincu d'étudier le Coran et la civilisation musulmane, afin d'en enseigner les rudiments à des jeunes qui, pour la plupart, invoquaient le texte sacré à tort et à travers et ne savaient rien de la culture dont ils avec se réclamaient avec orgueil ; les secondes I'avaient poussé à convoquer l'histoire de la sexualité pour tenter d'anéantir les clichés homophobes si profondément ancrés dans les banlieues.
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Préface de Antoni Casas Ros
La chair sous les masques. Ces écrivains travaillent en-deçà de la peau du monde et des êtres. Ils incisent les surfaces lisses de la réalité objective, de l'ordre, de ce que nous osons appeler "démocratie" qui n'est qu'un vaste mensonge partagé par les masques sans regard.
(...) la littérature la plus profonde détruit toute illusion pour nous faire toucher les nerfs, le sang et l'os de la beauté et de sa soeur siamoise, l'horreur.
(...) L'écrivain est celui qui résiste jusqu'au bout, par le mot, le silence, la virgule ou le point final.
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Aujourd’hui, cela n’a toutefois plus beaucoup d’importance. Je viens de fêter mes quatre-vingt-cinq ans, une nouvelle page se tourne et le livre de ma vie va bientôt se refermer. Je suis serein : j’ai lu, j’ai vécu. Le crématorium dispersera dans le ciel l’insignifiance de mon être. Mais que vas-tu devenir quand je ne serai plus là pour veiller sur toi ? Mon expert-comptable de fils n’aura que faire de toi et, dans l’espoir d’obtenir quelques billets, te refourguera sans doute à un bouquiniste qui, lorsqu’il se rendra compte qu’étant tout annotés tes livres sont invendables, te balancera tout entière dans un container. Le soir venu, tu seras transportée à l’usine de collecte des déchets de Saint-Jean-de-Folleville où tu finiras dans le grand incinérateur. J’espère alors que dans le vide sidéral quelques-uns de nos atomes s’accrocheront les uns aux autres. Nous serons alors réunis pour l’éternité.
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Pour la plus part des gens qui confondent la valeur et le prix, les livres n'en ont aucune, ils ne sont que des bouquins, de simples assemblages de papier que l'on peut se procurer pour quelques euros sur les étals des bouquinistes au début de l'été afin de tuer le temps à la plage ou au camping et à la rentrée, s’ils sont au programme du cours de français des mioches. C'est pourtant dans les bibliothèques, entre premières et quatrièmes de couverture, que se cachent les plus grandes merveilles de l'intelligence, les fiat lux des plus grands esprits à travers les âges.
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Pourtant, Javert… Quel personnage exotique pour un Latino-Américain ! Tout jeune, je me suis identifié à Javert: comme lui, j’étais d’ascendance modeste, et comme lui, j’avais le sentiment d’être exclu d’un monde qui ne me correspondait pas. « Il remarqua, écrit Hugo à son propos, que la société maintient en dehors d’elle deux classes d’hommes, ceux qui l’attaquent et ceux qui la gardent; il n’avait de choix qu’entre ces deux classes. » Si je suis entré dans la police, c’est, certes, par esprit d’indépendance, comme je vous l’ai écrit, mais surtout grâce à Javert, dont je partageais l’idéalisme. Je voulais me faire, moi aussi, « le chauffeur de l’ordre », « le mécanicien de l’autorité ». La tragédie de ce grand flic est d’avoir eu une vision trop romantique, trop manichéenne de l’humanité. Jean Valjean lui a fait comprendre que les méchants pouvaient devenir bons, et son monde s’est écroulé. Et il a eu le courage de se suicider.
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Le constat était sans appel : les profs étaient des hommes comme les autres, qui, sitôt leurs études terminées, cessaient de se cultiver. Ils ne feraient qu’enseigner ce qu’il leur restait de l’enseignement qu’eux-mêmes avaient reçu.
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Ce midi, j’ai déjeuné avec Chaparro, dans le restaurant toujours aussi vide de l’hôtel. En mangeant nos oeufs rancheros, je l’ai aussi questionné à propos d’une résidence, d’une institution ou d’un endroit de ce genre, qui logerait des écrivains, mais lui non plus n’en savait rien. Le drame de cette ville, dit-il, est qu’elle est mieux connue des lecteurs de thrillers que des lecteurs de journaux… Pour la plupart des Occidentaux, Ciudad Juárez est une ville fictive.
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Ils ont écrit sur des écrivains....

Ronsard a écrit trois volumes de vers pour trois femmes différentes. La première et la dernière, Cassandre et Hélène, ne l’approchèrent point ; l’une parce qu’elle était trop belle et l’autre parce qu’elle était hideuse. C’est du moins ce qu’en disent ceux qui les ont connues ; mais Ronsard, ne voulait rien d’elles que leurs noms à mettre en sonnets, fit Cassandre plus belle encore que Cassandre, et daigna donner à Hélène tout ce que Dieu lui avait refusé. Aussi nous les voyons toutes deux incomparables.

Emile Zola
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