AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782917094044
320 pages
Le Vampire actif (28/04/2011)
3.89/5   9 notes
Résumé :
Dans cet ouvrage, Éric Bonnargent nous livre un regard singulier et volontairement subjectif sur une trentaine d’œuvres marquantes des XXe et XXIe siècles, écrites par des auteurs de plus de vingt nationalités différentes qui ont la particularité de s’organiser autour de personnages évoluant en atopia ou non-lieu.

Que lire après Atopia, petit observatoire de littérature décaléeVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Nombreux sont ceux qui, comme moi, ont fait de l'excellent blog d'Eric Bonnargent Bartleby les yeux ouverts une étape indispensable de ce qu'on appelle l'Internet littéraire. À présent que ce blog est fermé (Eric Bonnargent co-animant depuis quelques mois un autre site, L'anagnoste, que l'on recommande également au passage) il débouche sur un livre, dont le titre décalé interpelle. Atopia, petit observatoire de littérature décalée n'est pas une adaptation copié/collé du blog en livre mais bien la synthèse d'un travail effectué sur le net durant trois ans et demi. Ce texte, plutôt élégant et très bien organisé, se propose d'explorer en particulier la notion d'atopia (sur laquelle nous allons revenir), le tout à travers la littérature contemporaine sans restriction de langue ou de frontière. Atopia est édité par les éditions du Vampire Actif, à qui l'on devait déjà l'excellent La vieille au buisson de roses (dont j'ai déjà parlé il y a plusieurs mois ici-même).

Croquez d'autres morceaux de cet article sur Culturopoing !
Lien : http://www.culturopoing.com/..
Commenter  J’apprécie          40
Ce livre, je l'ai lu d'une traite, comme un roman alors qu'il s'agit d'un recueil d'articles littéraires dans lequel j'escomptais seulement piocher par ci, par là. Eh bien voilà : raté ! Piégée ! C'est dire si j'ai été prise dans ses pages.

C'est vrai, j'aurais pu m'en douter rien qu'en voyant le titre et la table des matières : de la littérature décalée, deux quidam au programme, de la mélancolie, de la misanthropie, de la mort et du syndrôme Bartleby…

Selon Eric Bonnargent, toute littérature contemporaine ambitieuse parle de la marge, dérange, secoue, apporte un regard différent. Car toute littérature ambitieuse est le reflet du mal-être essentiel de l'homme et exprime cette impossibilité qu'à l'individu réflexif de s'insérer dans la société.

« Atopia » nous fait côtoyer des personnages de romans confrontés à cette difficulté d'être et y apportant différentes réponses : misanthropie ou suicide, mélancolie et réflexion sur la mort, ultra-conformisme ou révolte et marginalité, désespoir passif ou violence… « Atopia » cherche à nous faire découvrir des auteurs ou des livres injustement méconnus… et ça marche vu l'inquiétant allongement de ma liste de livres à lire !

Enfin, comme il reprend les interrogations des romans abordés, ce recueil fait lui-même réfléchir sur ce sentiment d'étrangeté au monde, ce qui ne pouvait qu'attirer et même réjouir mon moi mélancolique !
Lien : https://emplumeor.wordpress...
Commenter  J’apprécie          10
Pour goûter cet étrange petit recueil de textes presque tous, au préalable, publiés par Éric Bonnargent sur son ancien blog, il faut se débarrasser de deux choses.
La plus simple d'abord, l'indigente préface d'Antoni Casas Ros, fardée de mots creux et de phrases idiotes qui font la réclame et aguichent le lecteur, grosse de généralités pas même dignes de la série Harlequin : «Ce Petit observatoire de littérature décalée n'est pas un recueil d'articles [à l'évidence, si] mais une longue coulée d'obsidienne sur laquelle flottent les pépites laissées par les spéléologues de l'âme humaine, les écrivains qui choisissent de naviguer dans l'obscur, sous des apparences rassurantes» (p. 9).
Nous tenons là, sans doute, l'une des premières phrases les plus ridicules de l'année.
Lien : http://stalker.hautetfort.co..
Commenter  J’apprécie          30

Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Préface de Antoni Casas Ros
La chair sous les masques. Ces écrivains travaillent en-deçà de la peau du monde et des êtres. Ils incisent les surfaces lisses de la réalité objective, de l'ordre, de ce que nous osons appeler "démocratie" qui n'est qu'un vaste mensonge partagé par les masques sans regard.
(...) la littérature la plus profonde détruit toute illusion pour nous faire toucher les nerfs, le sang et l'os de la beauté et de sa soeur siamoise, l'horreur.
(...) L'écrivain est celui qui résiste jusqu'au bout, par le mot, le silence, la virgule ou le point final.
Commenter  J’apprécie          50
En France, il est toujours difficile d’établir une distinction entre cette littérature ambitieuse et la littérature de masse. Dans tous les arts, les hiérarchies sont admises, sauf en littérature. Un livre est un livre. La tautologie est implacable. Les bonnes âmes s’offusquent lorsque le malencontreux critique – un élitiste à coup sûr ! – ose affirmer qu’il n’y a rien de semblable entre un roman de Douglas Kennedy et un roman de William T. Vollmann. Comme le faisait pourtant remarquer Pierre Jourde dans La Littérature sans estomac, il ne s’agit pas d’établir un jugement de valeur, mais de « définir un horizon d’attente. » Établir des distinctions, ce n’est pas forcément hiérarchiser et mépriser : c’est seulement différencier. C’est sans doute parce que toute pensée fascisante se construit sur des distinctions hiérarchiques (le chef et le peuple, l’Aryen et le Juif, le maître et l’esclave…) que l’on craint tant aujourd’hui de différencier. Le verbe « discriminer » qui, à l’origine, signifie simplement « différencier » s’est ainsi chargé d’une valeur négative. La volonté d’égaliser est pourtant dangereuse, d’une part parce qu’elle nivelle dans la médiocrité et d’autre part, parce qu’à force de nier d’évidentes différences, elle finit par donner raison à ceux qui veulent hiérarchiser celles-ci. Il me semble ainsi salutaire de distinguer la littérature ambitieuse de la littérature de masse.
Commenter  J’apprécie          10
La lecture constitue un refuge, un moyen d’échapper au réel et de le nier. On vit ou on lit. Le temps de la lecture est parallèle à celui de la marche de la société : quand on lit, on ne travaille pas, on n’agit pas ; lire installe le lecteur en état de suspension, en décalage par rapport au monde et constitue une activité la plupart du temps solitaire, asociale. Elle exige en outre une telle concentration qu’il est impossible au lecteur de s’intéresser à ce qui l’entoure. S’il a bien besoin de ses yeux pour parcourir les lignes, il doit faire abstraction des ses autres sens et, selon les mots de Gabriel Josipovic, « permettre au silence d’entourer [sa] lecture ».
Commenter  J’apprécie          20
Mario Vargas Llosa : L’individu face à lui-même extrait du livre : La vérité par le mensonge.

Les hommes ne sont pas contents de leur sort et presque tous, riches ou pauvres, géniaux ou médiocres, célèbres ou obscurs, voudraient avoir une vie différente de celles qu’ils mènent. C’est pour satisfaire – frauduleusement – cet appétit que sont nées les fictions. Elles s’écrivent et se lisent pour que des êtres humains aient les existences qu’ils ne se résignent pas à ne pas avoir. Dans l’embryon de tout roman frémit une insatisfaction, palpite un désir inassouvi.
Commenter  J’apprécie          20
À propos du livre Le partage des eaux d'Alejo Carpentier :

Même la sexualité de Rosario est pure de toute contamination culturelle. Ses étreintes sont rapides et brutales ; Rosario baise, elle ne fait pas l’amour. Faire l’amour, c’est rester extérieur à la sexualité, c’est être appliqué et obéir à quelques principes moraux. Lorsque deux personnes font l’amour, elles conservent leur ipséité. Or, la sexualité ne s’épanouit que dans l’oubli de soi, de sa dignité : sexualité et dignité sont incompatibles. Georges Bataille écrivait dans L’Érotisme que celui qui ne saurait pas du tout en quoi consiste la jouissance sexuelle verrait dans celle d’une femme « l’analogue de la rage des chiens. » La sexualité implique l’exacerbation de tous les sens, elle est l’acte physique complet que les valeurs sociales ou morales ne peuvent qu’altérer. Le paradoxe de la sexualité, c’est qu’elle est à la fois bestiale et humaine. Elle est bestiale parce qu’elle est l’expression du corps, le déchaînement de ses parties animales ; elle est humaine parce qu’elle n’est pas la satisfaction d’un besoin, mais quête du plaisir et que cela exige la mise en branle de l’intelligence au service du corps. En ce sens, l’homme est le seul animal érotique. Avec Rosario, le narrateur découvre la signification du verbe « baiser » et connaît pour la première fois l’exaltation de la chair.
Commenter  J’apprécie          00

Videos de Eric Bonnargent (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Eric Bonnargent
Septembre 2020. Pour la première fois depuis plus de trente ans, la rentrée des classes se fera sans le professeur Mittelmann. Pour lui, la retraite a sonné, c'est l'heure du bilan sur son métier… et sur sa vie.Roman sur l'usure du temps et le vieillissement, avec une plume drôle et grinçante, Eric Bonnargent raconte le désenchantement contemporain.
autres livres classés : franceVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (14) Voir plus



Quiz Voir plus

Quiz sur des classiques connus

Victor Hugo:

Atlantide
Notre-Dame de Paris
La mer rouge

20 questions
12671 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur ce livre

{* *}