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Critiques de Eric Genetet (61)
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On pourrait croire que ce sont des larmes

Les confidences d’un trentenaire encore sous le coup du départ de son père quelques vingt ans plutôt. Un appel sibyllin de sa mère le contraint à quitter Paris pour rejoindre Argelès et tenter de fair le clair sur ce qui s’est passé des années plus tôt.



Révélations incomplètes, subjectivité et même mensonges laisseront au jeune homme une impression de raté dans cette rencontre.



Une liaison amoureuse semble s’épanouir dans le même temps.



Le parcours familial ou amoureux n’est pas particulièrement original. On s’attachera plus volontiers au portrait de la mère, ancienne actrice qui vit de sa nostalgie d’un temps où côtoyer la gloire sans l‘atteindre constituait l’essentiel de sa lutte.



Un texte vite lu, vite oublié.


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On pourrait croire que ce sont des larmes

Un homme en route vers son passé



Dans son nouveau roman, Éric Genetet confronte un fils à sa mère. 33 ans après avoir quitté Argelès-sur-Mer, traumatisé, il fait le chemin inverse pour tenter d'appréhender la vérité.



Ce joli roman sur la marque indélébile que laisse un traumatisme d'enfance commence véritablement à l'été 1986, même si c'est 33 ans plus tard que Julien prend la route pour rejoindre au plus vite Argelès-sur-Mer où sa mère a choisi de s'installer. Une mère qui a disparu. Au volant de sa Mercedes rouge les souvenirs affluent. «Cette auto était le symbole des années heureuses. Lorsque le soleil tapait fort sur les sièges, Julien retrouvait les odeurs de son père, mélanges de sueur et de cigarettes, et l'essence de jasmin de sa mère.» C'était l'époque où ils formaient une famille, jusqu'à sa douzième année. Quand il s'amusait à creuser des trous dans le sable et à nager dans la Méditerranée. C'était le temps des vacances et de l'insouciance. Jusqu'à ce que son père prenne la poudre d'escampette pour disparaître à jamais. Il lui faudra dorénavant construire sa vie autour d'un grand vide. Très vite sa mère ne fait plus semblant d'espérer un retour qu'elle sait improbable et poursuit sa carrière d'actrice, délaissant son fils. «Louise Denner a fait le métier, toujours juste, impeccable dans n'importe quel registre, du moins dans ceux qu'on lui proposait, des seconds rôles le plus souvent.» Et quand elle est privée «de ce frisson indescriptible, celui de monter sur une scène de théâtre», elle tient le coup en tournant de publicités, en commentant des documentaires. Elle sera aussi standardiste dans une compagnie d’assurance et serveuse dans un bar de nuit, «en banlieue pour ne pas être repérée par la profession.»

Pendant plus de trente ans, elle n'a rien dit à son fils qui est devenu «un homme de quarante-cinq ans qui aime les pardessus gris, un homme qui écrase le sable froid, un homme qui marche vers la mer.» Qui marche vers sa mère. Car Louise, qui était revenue à Argelès «pour retrouver la boîte noire des vols de sa vie» veut lui confier le manuscrit qui raconte sa vie, leur vie. Mais Julien veut-il entendre ce qu'elle a à lui dire? Il ne semble pas encore prêt et reprend le volant vers Paris.

Éric Genetet dépeint avec beaucoup de pudeur et de sensibilité ce chemin qu'emprunte le fils vers sa mère, vers cette vérité qu'il redoute après avoir trop longtemps voulu entendre. Car il a compris que «quand on a passé son temps à essayer de supporter le poids de ses souffrances, c'est très dur de trouver la force d'aimer.» Mais il a aussi compris qu'il va lui falloir se confronter à son passé pour pouvoir espérer se construire un avenir. «Maintenant, ils avancent ensemble contre le vent. Sous l’effet des tourbillons de sable, leurs yeux coulent. On pourrait croire que ce sont des larmes.»




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On pourrait croire que ce sont des larmes

La quarantaine n’est pas l’âge des premières découvertes, mais bien celui des premiers bilans. A partir des blessures et des réussites, se construisent de nouveaux projets, qui nécessitent, parfois, pour avancer, de revenir sur le passé.



Julien a perdu l’innocence de son enfance à l’été 86, à Argelès-sur-Mer, et n’y est jamais retourné depuis. Que peut-il faire cependant quand le voisin de sa mère lui indique qu’elle a disparu depuis quelques jours sans prévenir ? Il fait la route de Paris jusqu’à ses souvenirs, en une nuit, pour retrouver cette femme fantasque, comédienne, qui n’aura jamais connu le succès. Ce sera le moment pour lui de démêler les fils, de comprendre l’histoire de Louise, « la responsable de tout puisqu’elle est sa mère ».



Eric Genetet parvient à nous intéresser à l’histoire de cette famille, Julien, l’enfant qui a trop souffert, Serge, le père absent, Louise, la mère qui a assuré le quotidien, mais qui ne pouvait donner plus. Au-delà, il sait également tracer, par petites touches, d’autres portraits, de Genio, éternel amoureux de celle qui aura été une apparition, à Augustin, enfermé dans sa relation fusionnelle avec sa propre mère. Des hommes marqués par l’importance donnée aux femmes de leur vie.



C’est un roman qui aborde des thèmes universels : comment partager une souffrance ? Comment cette souffrance peut-elle rapprocher ou éloigner ? Comment être sûr d’être aimé ? Comment savoir aimer ? Comment se construire quand on doute de cet amour ?



« Quand on est élevé dans le secret des choses, on reproduit ce silence intimement, infiniment. Quand on a passé son temps à essayer de supporter le poids de ses souffrances, c’est très dur de trouver la force d’aimer ».



Parfois, pour progresser, il faut accepter de reculer et de faire des pas de côté…



Je ne connaissais pas Eric Genetet avant ce court roman, mais j’ai apprécié son écriture, ce partage, ainsi que l’introspection vers laquelle il nous mène.

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On pourrait croire que ce sont des larmes

Lorsque Genio Tardelly, le voisin de Louise, averti Julien que sa mère à disparu, il n’a d’autre choix que de venir le retrouver. Pourtant, voilà trente cinq ans qu’il n’est pas revenu à Argelès-sur-mer, la station balnéaire où sa mère a posé ses valises lorsqu’elle a enfin accepté de prendre sa retraite.



Tout au long du voyage, les souvenirs l’assaillent, ces trajets qu’ils refaisaient chaque année pour passer les grandes vacances en bord de mer. Louise, sa mère, une femme très amoureuse de son mari, une comédienne qui a attendu toute sa vie le rôle qui allait faire démarrer sa carrière. Serge, son père, un bel homme très secret qui a disparu un jour de l’été 1986 pour ne jamais revenir.



Julien est photographe. Après s’être essayé aux paysages pendant des journées et des nuits, parcourant l’Europe au volant de la vieille Mercedes de son père, il a compris que ce qui l’anime, c’est sa relation aux autres, son regard posé sur eux, que son point fort c’est les portraits.



La relation entre la mère et le fils n’a jamais été facile et s’est détériorée depuis des années. Car Julien en veut à Louise, la seule responsable à ses yeux du départ du père. Et donc la seule responsable de ses échecs amoureux, de son instabilité, de son inadaptation au monde qui l’entoure.



Mais le retour vers Argelès-sur-mer s’avère être aussi un retour vers les années d’enfance, vers la relation qui l’unit à sa mère, vers le manque du père. Car ils parlent, elle l’écoute, elle a enfin envie de lui dire tant de choses, mais elle se tait…



"Il y a des familles qui portent des mystères trop lourds pour s’aimer."



Beaucoup d’humanité et d’amour entourent chacun de ces personnages. Le roman est court, mais d’une densité telle que l’émotion est là, vibrante, touchante

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Un bonheur sans pitié

On les nomme manipulateurs ou pervers narcissiques, on les dit incapables d’aimer ou d’éprouver de l’empathie. On les décrit aimables en société et tyranniques dans l’intimité. On a créé des tests sur internet pour les démasquer, qui se concluent tous par la même injonction : « Fuyez ».

Vous savez qu’ils existent, il paraît qu’il y en a même de plus en plus, que notre époque en fait pousser comme du chiendent.

Mais voilà, une fois que vous avez démasqué votre partenaire, comme Marina l’héroïne de ce roman, il est déjà trop tard, vous êtes sous son emprise. Votre chat vous avait pourtant prévenu, il le déteste et le mord depuis le début, et comme tous les autres signes, vous n’aviez pas voulu comprendre. Votre vie n’a plus de sens sans lui, vous ne savez plus respirer, plus bouger, plus rien décider. Et puis vous lui avez fait un enfant, vous n’avez plus d’amis, vous ne voyez plus vos parents, vous avez perdu votre job, alors à quoi bon.

Torsten répond à ces critères. Il apparaît comme le sauveur dans une période de doute amoureux de Marina. Très vite, elle va s’isoler avec lui, dépendre de lui sexuellement, «il n’a jamais connu ça », elle le rend fou, il est le miroir d’une image idyllique d’elle même. Image qui n’existe pas, qui disparaîtra très vite et qu’elle passera le reste de sa relation à essayer de retrouver.



Sous le double regard de Malek, l’écrivain du roman et celui d’Eric Genetet, le lecteur assiste impuissant, haletant, désespéré, à la descente aux enfers de Marina. On voudrait lui hurler de partir, de changer la serrure, de ne pas lui faire d’enfant, de cesser de lui donner de l’argent. Mais le livre ne nous obéit pas, Marina doit aller au bout de son épuisement, de sa dépression, le roman dépeint parfaitement le piège, le labyrinthe sans issue de cette relation toxique, avec au bout, très peu d’espoir, seulement l’envie de le tuer, qu’il disparaisse enfin. Et l’écriture salvatrice, en témoin, car rien ne valent les mots que l’on pose pour comprendre enfin.



Un court roman très subtil, où chaque protagoniste prend la parole pour une analyse psychologique très aboutie. Un récit ultra prenant, un regard nouveau sur cet amour illusoire.

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Un bonheur sans pitié



C’est un samedi comme d’habitude je vais à la librairie Hisler de Metz, il y a une rencontre avec l’auteur Éric Genetet qui vient à 15h dédicacer son dernier roman.

Je me mets activement à la lecture de Un bonheur sans pitié avant que l'auteur nous raconte comment lui ai venu l'idée de ce livre qui est tiré d'une histoire vraie mais romancé.

Pour ma part impossible de le lâcher car le sujet m’interpelle beaucoup, je suis restée à lire jusqu’à 18h.

Je me suis complétement engloutie dans cette histoire très prenante et j’ai passé un excellent moment de lecture.

J’étais dans un état second et énervée par les comportements des personnages dans ce récit, beaucoup d’émotions m’ont submergé.

Chaque personnage raconte sa version de l'histoire.

C’est la première fois que je lis un livre devant l’auteur mais aussi car le sujet m’a frappé en plein cœur, il y a du vécu et du survécu.

Il fallait que je le lise ce livre car je me sentais un peu concerné par cette histoire qui touchera beaucoup plus la sensibilité des personnes ayant déjà eu une histoire d’amour où d’amitié avec un pervers narcissique.

Comme il nous a expliqué c’est vrai que la victime est parfois aveuglée par son amour et parvient difficilement à se détacher de ces personnes toxiques et malades.

Ce sont de très bons comédiens qui arrivent souvent à leur but, la destruction de l’autre, il l’étouffe à petit feu.

L’histoire de Marina était merveilleuse au début, romantique et passionnée mais après quelques mois de bonheur, l’histoire va virer au cauchemar.

C'est a vous de découvrir leur histoire, je ne dévoile rien.

Manipulation mentale, reproches, isolation, Torsten arrive à prendre emprise sur elle et à lui prendre tout son oxygène, elle va sombrer et devenir que l’ombre d’elle-même.

Je pense aussi que par manque d’amour on peut-être aussi coupable de ces situations pénibles et heureusement la vie fait qu’un jour on ouvre les yeux et on s’échappe loin de ces personnes négatives. il ne faut pas reproduire les boucles de la vie mais réussir à les casser afin d'aller de l'avant et de rester libre pour rencontrer un jour l'amour véritable.

On peut aussi rencontrer des gens aimant qui nous guérisse de ce passé qui nous a fait mal pendant longtemps.

Je ne peux que vous conseiller ce très bon roman qui m’a fait un bien fou et il m’a permis de mieux me comprendre. La littérature est la meilleure des thérapies.

Je pense aller découvrir les autres romans de cet auteur dont l'écriture est très prenante.
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Un bonheur sans pitié

Né en 1967, Éric Genetet a publié quatre romans : Le fiancé de la lune (2008), Et n’attendre personne (2013), Solo (2013) et Tomber (2016). Il a été pendant vingt-cinq ans, animateur à la radio (France Bleu), à la télé (TeléAlsace) et chroniqueur pour différents médias en Alsace (Zut, Poly, Passions Vin, Sport Alsace, Strasbourg magazine...). Il vit et écrit à Strasbourg.



Ce roman raconte l’histoire de Marina une jeune femme active d’une trentaine d’années tombée amoureuse de Torsten, ancien ami de lycée retrouvé sur les réseaux sociaux et qui semblait l’y attendre. Une relation s’installe fusionnelle et enivrante qui ne durera cependant que six mois au bout desquels Torsten montrera alors son vrai visage de manipulateur pervers.



J’ai sombré dans ce roman avec Marina. Une ambiance lourde, violente, terrible où l’on peine à reprendre son souffle. A la limite parfois du supportable. Tout y est : perversité, isolement (par rapport à la famille et aux amis de Marina, lecture des SMS…), manipulation, violence psychologique, jalousie pathologique, harcèlement, dénigrement (la traitant de folle, d’irresponsable…), perte de confiance en soi, humiliation, intimidation, menaces (de partir, de lui prendre ce qui lui est le plus cher…), tyrannie (fenêtre ouverte toutes les nuit contre son gré, choix des sorties…), colères, changement d’humeur, argent… Auxquels Marina répond par la peur, l’incrédulité, l’attachement aveugle, le manque, la culpabilité, le déni.



Et alors que Torsten continue en dehors de son couple, avec ses amis, à afficher sourire affable et bonhommie, Marina dépérit, rabaissée et salie. Et nous suffoquons avec elle.



C’est une lecture très dure et à la fois impossible de la lâcher une fois commencée. A se demander constamment où cela va-t-il les mener… nous mener? On redoute le dénouement que finalement on ne qu’applaudir! Un coup de coeur que je recommande.



Lu dans le cadre du coup de coeur des lectrices de Version Femina. Un très grand merci à eux et aux éditions Héloïse d'Ormesson pour leur confiance et pour m'avoir permis de découvrir cet auteur et son roman.
Lien : https://czumbiehlfaure.wixsi..
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On pourrait croire que ce sont des larmes

La lecture de son roman précédent "Un bonheur sans pitié", paru en 2019, m'avait bien secouée et j'ai eu envie de savoir si Eric Genetet allait à nouveau m'asséner une belle claque littéraire. Pas vraiment cette fois, même si "On pourrait croire que ce sont des larmes" est un texte plein d'émotion et de sensibilité.

Julien, 45 ans, photographe à Paris, se précipite à Argelès-Sur-Mer , où il passait ses vacances d'été avec ses parents, jusqu'à l'âge de 12 ans et où il n'a plus remis les pieds depuis une nuit de juillet 1986, quand son père a disparu sans aucune explication. Sa mère, Louise, 78 ans, s'y est installée, contre toute attente, l'année précédente. Un voisin inquiet avertit Julien qu'elle a disparu. En fait, elle voulait qu'il vienne car elle a des choses à lui dire, à dire à ce fils qui s'est senti rejeté, depuis le départ de son père, par sa mère qu'il juge égoïste, fantasque. Julien va-t-il pouvoir mettre de côté la rancoeur, la rage, la douleur, le ressentiments, accumulés pendant 32 ans pour écouter ce que sa mère a à lui dire, vont-ils enfin établir un vrai lien mère-fils?

Ce voyage de Paris vers Argelès-Sur-Mer, c'est un retour douloureux vers le bonheur disparu avec son père, vers son enfance, vers le petit garçon qu'il était vers sa mère. C'est le mince espoir d'obtenir des réponses aux questions qui l'ont empoisonné depuis son adolescence. Un passé avec lequel on n'a pas fait la paix, nous hante et nous empêche de vivre notre vie pleinement.

Les personnages mais aussi les relations humaines sont finement décortiqués par Eric Genetet. Regret des amours perdues, mélancolie du bonheur envolé, sont magnifiquement transcrits. Mais je me suis sentie un peu frustrée car le roman n'apporte pas de réponses ou des réponses incomplètes aux interrogations de Julien et donc aux nôtres. Louise n'a pas pu tout dire et ce qu'elle révèle sur sa propre enfance jette plus d'ombre que de lumière; elle a écrit un roman, destiné à son fils qui le lira peut-être dont seules quelques bribes nous sont livrées, qui en appellent d'autres qui ne viennent pas.

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Un bonheur sans pitié

« Tu me penses, je te extraordinaire, je te sueur, je te langue, tu me vertiges, je te tiramisu, je te risques, tu me sexes. » C’est sur ce mode poétique, emprunté à Ghérasim Luca que Torsten séduit Marina. Marina, c’est un peu toi, c’est un peu moi… Sauf qu’elle vit en couple avec Malek un homme obsédé par son écriture qui ne veut pas d’enfant. « Tu me bonheurs, je te rayon de soleil, je t’extraordinaire, tu me certitudes, je te miracle, tu m’étoiles filantes. » Alors, après sa rupture avec Malek, elle se laisse charmer par cet homme, retrouvé sur Facebook qui a tout pour lui : le physique, le verbe, le sourire, le magnétisme.



Car magnétique il l’est. Charismatique aussi. Son odeur qui rappelle les effluves d’une plage est envoûtante, ses gestes tendres sont addictifs, son regard est fascinant. Marina est une femme de tête. Elle exerce un métier passionnant, dirige 50 personnes, est respectée dans sa fonction. Elle prend des décisions, les met en application et son équipe la suit sans sourciller. Elle ne s’en laisse pas conter, elle n’a rien d’une femme fragile.



Pourtant, elle va tomber dans les griffes de cet homme qui souffle le chaud et le froid. Le chaud beaucoup, souvent, surtout au début jusqu’à la rendre accro. Le froid ensuite, pour la blesser, la fragiliser, la punir.



C’est toute l’intimité d’un couple qui est décortiquée ici par Eric Genetet, des papillons dans le ventre, aux plus fortes désillusions, aux incommensurables blessures. Il répond avec talent à l’expression « avoir quelqu’un dans la peau », quand la raison elle-même s’éteint et que ne subsiste que le besoin du corps, la toute-puissance d’une présence, la dépendance suprême.



Torsten est un homme torturé… torturé depuis sa plus tendre enfance par un père tyrannique. « C’est notre père qui nous élevés, à coup de baffes dans la gueule (…) il ne fallait pas moufter. » Ses attentes sont énormes, son aptitude à dénigrer l’autre monumentale. « J’ai besoin qu’elle se montre à la hauteur de notre histoire. » Inutile de préciser que Marina ne sera jamais à la hauteur de cet homme qui a des exigences impossibles à satisfaire et qui ne respire qu’en emportant l’autre par le fond. Sa stratégie est infaillible : « (…) plus la souffrance de Marina est grande, plus il devient lui-même. Un virus pathogène, euphorisant au début, a gangréné chaque atome. Pendant 6 mois, Torsten a injecté dans le corps de Marina des shoots de bonheur puissants avant de tarir sciemment la source. »



La descente aux enfers psychologique est amorcée. Même le sexe devient un enjeu majeur pour rabaisser l’autre : « Le sexe est l’avocat d’un procès qu’ils font au bonheur accusé de s’être installé trop tôt, trop vite, dans un endroit interdit. » La manipulation mentale qu’il exerce sur elle, la faisant douter de tout, même de la réalité vécue est sans limites. Il joue alors sur les traumatismes de cette femme élevée sans tendresse par une mère absente pour la réduire à un paillasson qu’il piétine à sa guise.



Eric Genetet s’immisce dans ce couple pour en décortiquer chaque protagoniste, partant de blessures liées à l’enfance. Il démontre comment, un homme bien sous tout rapport, devient une tique capable d’annihiler toute raison, suçant inlassablement le sang de sa victime en y instillant une maladie s’attaquant au système nerveux. Il prouve combien la guérison est épineuse quand le cerveau voudrait, mais que le corps abdique.



Son écriture, extrêmement poétique sublime les émotions du début, quand il devient si rapidement impossible de vivre l’un sans l’autre, malgré la douleur, la perversité de l’un et le masochisme inconscient de l’autre. « Il répond à toutes mes envies, avant que j’en aie envie. Il n’y a plus rien sur terre, à part nous, et le tiramisu, bien sûr. Nous sommes en fusion, certains que nous ne pourrons plus jamais respirer l’un sans l’autre. » Les émotions sont exacerbées, résonnent dans vos tripes de lecteur, et si, par malchance, vous avez croisé dans votre vie ce genre de personnage hautement toxique, vous revivrez avec netteté chaque situation ayant contribué à vous faire plonger. Ainsi, vous devenez le témoin privilégié d’une chasse sans merci et de la mise en place d’une stratégie de destruction de l’autre implacable.



L’ascendant, la domination d’un être sur l’autre est le thème principal de ce roman. L’auteur démontre admirablement bien comment, à travers de simples mots, sans jamais lever la main, on peut irrémédiablement détruire un être humain. Ce livre est aussi sublime dans les premières pages que glaçant dans les dernières. Il souffle, comme Torsten le chaud et le froid, et c’est sacrément réussi !


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Le Fiancé de la lune

L'histoire commence en 2027, lorsque Zac débarque sur la lune, en compagnie de cinq cents autres personnes. Il ouvre alors la boîte que son père lui a remise avant son départ. Il y trouve au milieu de quelques souvenirs d'enfance un manuscrit.

Quelques mots sur la première page : "Zac, va au bout de tes rêves. Ton père. Mai 2004." Zac commence alors sa lecture.





Arnaud exerce la profession de "singe", c'est-à-dire qu'il intervient partout dans le monde sur des missions en grande hauteur : élagueur d'arbres au Caire, laveur de carreaux sur les buildings de New York, nettoyeur de cathédrale en Italie. Entre deux missions, il vit à Paris et mène une existence facile et futile, sans véritable attache.

Puis, il rencontre Giannina, une chanteuse de jazz et c'est le coup de foudre !





Ce livre raconte une histoire d'amour très banale : un homme libre rencontre une femme merveilleuse, pleine de talents, et en tombe passionnément amoureux, au point de renoncer à sa vie d'aventures. Ils ont un enfant, symbole de leur bonheur et de leur réussite. Puis, la routine prend le dessus sur les sentiments d'Arnaud, qui s'enlise dans le quotidien, jusqu'à ce qu'un évènement dramatique vienne interrompre le conte de fées.



Des histoires comme celle-là, on peut en trouver des dizaines et quelquefois, ça marche très bien. Le lecteur partage les états d'âmes des protagonistes, il les suit dans leurs bonheurs et malheurs, il s'identifie à eux.



Pour moi, cela n'a pas été le cas avec ce livre. Je ne suis pas entrée dans l'histoire, je n'ai pas été convaincue par les sentiments d'Arnaud. J'ai trouvé le style très superficiel. Il ne suffit pas de décrire des sentiments et des sensations pour les faire partager.



Ce "fiancé de la lune" a donc été une déception. Dommage, j'aime beaucoup la couverture et l'édition est très soignée.
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On pourrait croire que ce sont des larmes



Comprendre c’est tellement important, comprendre son histoire et les décisions, comprendre le passé pour vivre le présent… tel est le problème de Julien.

En 1986, son père est parti dans la nuit, sans mot, sans explication, rien pour justifier ce départ le laissant seul avec sa maman Louise.

33 ans plus tard, il reçoit un appel du voisin de sa maman un certain Gino, très inquiet lui disant qu’elle n’est pas rentrée chez elle. Chez elle c’est Argeles, ville où elle a déménagé, cette ville remplie de souvenirs d’enfance où il a passé ses vacances avec ses parents, jusqu’à cette nuit de l’année 1986…..

Fausse alerte, mais Louise a fait cette mise en scène pour tenter d'expliquer à son fils les raisons de sa distance, de son incapacité à montrer ses sentiments, à trouver les mots et à aimer…...

Julien va devoir comprendre son histoire pour pouvoir aimer et vivre sa vie.



J’ai aimé ce court roman très touchant rempli d’amour, c’est un joli moment de lecture !



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On pourrait croire que ce sont des larmes

Un court roman qui nous remplit d’émotions et interpelle sur les conséquences des secrets familiaux.

J’ai été touchée par l’histoire de ce fils qui ne sait pas dialoguer avec sa mère et ne l’appelle jamais « maman ». Elle est âgée maintenant mais Julien n’a toujours pas fait la paix avec elle. Tout s’est arrêté lorsque son père est parti un matin sans explication. Il était enfant, sa mère l’a élevé seule.

Comme le dit Louise, « il est tellement difficile de se libérer de ses fantômes ». Comment se réconcilier avec son passé ? La reconstruction est-elle possible ?

Une écriture tendue et lumineuse pour éclairer le cheminement de Julien vers la sérénité.

Un roman sensible et juste que je vous recommande.
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On pourrait croire que ce sont des larmes



« Argeles est l’autre nom du chagrin » pour Julien. C’est là-bas qu’il a passé son enfance, une enfance où les failles qui nous déterminent se sont créées.



Lorsque Genio Tardelli, le voisin de sa mère Louise, l’appelle pour lui dire qu’elle a disparue, Julien prend le volant de sa Mercedes 280 SE et quitte Paris en catastrophe direction le Sud de la France. Pendant les longues heures de route en solitaire, Julien se passe tous les films possibles pour comprendre la disparition de sa mère. Mais une fois arrivée sur place : elle est là dans son appartement, à l’attendre.



La rage s’empare de Julien, une couche de rage qui se superpose aux nombreuses couches existantes depuis des décennies envers sa mère. Alors, pourquoi est-elle là dans son appartement?



C’est une plongée dans le passé de Julien et Louise qui s’égrène sous nos yeux, l’histoire d’une famille au père absent et à la mère égoïste. Le sujet est passionnant : comment le passé nous détermine en tant qu’adulte ? En tant que personne capable de s’aimer pour aimer quelqu’un d’autre?

Le pouvoir de transmission… accepter le passer pour avancer…



Une histoire forte, celle d’une famille à laquelle on s’attache, Louise et sa légèreté apparente pour couvrir sa gravité, Julien et sa sensibilité grimée de colère. Un roman court, j’aurais adoré plonger encore plus dans les larmes de cette famille pour la comprendre d’autant plus.
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Un bonheur sans pitié

Compte tenu de sa personnalité hautement dérangée (et plus encore dérangeante), il n’est pas étonnant que le pervers narcissique soit source d’inspiration pour de nombreux auteurs. Pour ma part c’est avec le roman Entraves d’Alexandra Coin que j’ai fait la connaissance littéraire de ces individus aussi nocifs que nuisibles (je connaissais le spécimen, mais n’avais jamais rien lu sur la question).



Au début du récit Marina quitte le mec avec qui elle vit une relation dans laquelle elle ne s’épanouit pas. Suivront quelques semaines de questionnements et de doutes avant qu’elle ne croise le chemin (d’abord sur fesse de bouc puis dans la vraie vie) de Torsten. Durant six mois on partagera leur passion idyllique, pleine de cœurs roses, de guimauve fondante, de nuages floconneux et tutti quanti… Une mise en scène soigneusement préparée par Torsten afin que Marina soit totalement raide dingue de lui.



Puis Torsten tombe le masque et révèle sa véritable nature. On s’enfonce alors crescendo dans le monde vicié du pervers narcissique, il déploie alors tout un arsenal pour détruire et rabaisser l’autre jusqu’à lui faire perdre tous ses moyens et surtout toute confiance en soi et toute estime de soi. Éric Genetet décrit parfaitement cette inexorable descente aux enfers jalonnée de multiples formes de violences psychologiques (humiliations, insultes, dénigrement systématique, jalousie maladive, isolement…).



L’auteur construit son roman en alternant entre les passages où il donne la parole à ses personnages (Marina, Torsten et d’autres) écrits à la première personne, et ceux où il porte un regard extérieur sur la vie du couple, écrit à la troisième personne, exposant les faits sans véritablement prendre parti.



Éric Genetet maîtrise totalement le profil psychologique de ses personnages, il nous implique pleinement, en spectateur impuissant, dans la vie (et la longue agonie) du couple. Même si l’ambiance du récit est résolument glauque et sombre, l’écriture de l’auteur reste malgré tout lumineuse et poétique.



Un roman court, mais nerveusement éprouvant. Évidemment face à Torsten le lecteur aura souvent des envies de meurtre, surtout quand il se fait passer pour une victime incomprise, ou qu’il se réfugie derrière son enfance difficile. Mais l’apathie de Marina sera toute aussi exaspérante, vous aurez plus d’une fois envie de la secouer, de lui gueuler de se sortir les doigts du cul et de quitter ce connard.



Une lecture coup-de-poing qui pointe du doigt une intolérable réalité pour les nombreuses femmes victimes de pervers narcissiques. Pour le coup on aimerait croire que tout ceci n’est que fiction, mais ce serait se voiler la face ou pratiquer la politique de l’autruche.
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Quartier dépeint

Je remercie avant tout Babelio et les éditions Le Verger de m'avoir offert ce livre document. Je l'avais coché par curiosité, surtout à cause de l'auteur, Eric Genetet, et non pas à cause de la thématique. Je n'aurais sans doute jamais lu ce livre sans Masse Critique que je remercie à nouveau; cet événement nourrit ma curiosité et comble mes manques :-)

Quartier Dépeint, ou quartier des Pins, c'est comme on veut (j'ai pas compris de suite, j'avoue...) est un livre documentaire qui traite de la vie dans un quartier chaud de Haguenau.

L'auteur, Eric Genetet, est journaliste et a travaillé à la radio. Il est l'auteur de romans, mais il s'agit ici d'un travail de reporter: il va passer , si j'ai bien compris, 18 mois dans ce quartier de la ville à observer, rencontrer, écouter, parler et partager avec les habitants.

J'ai eu l'impression en lisant ce livre, si loin de mes préoccupations et de mon quotidien, de lire une pièce de théâtre; j'y entendais les intervenants, et grâce aux belles photos qui illustrent le document, je voyais les personnages

.L'histoire de ce quartier est assez ordinaire je pense, et ressemble beaucoup à ce qui se passe dans de nombreuses banlieues. Il y a eu des moments compliqués, une mise à l'écart des habitants, des échauffourées, des voitures brûlées......et les choses , doucement, s'améliorent, grâce à l'implication de certaines personnes du quartier, mais aussi d'une volonté politique d'élus, des services sociaux, et de la médiathèque.

Et ça, ça me touche énormément, c'est à la bibliothèque d'ailleurs que s'installe Eric le plus souvent; c'est là qu'il observe les enfants lisant, dessinant, s'amusant, et c'est dans cet endroit aussi, souvent que viennent se livrer à lui les habitants.

C'est à ce moment que je me dis que ce n'est pas par hasard que j'ai reçu ce livre! Ayant une activité dans une médiathèque, je me réjouis de voir à quel point cet endroit est important dans une ville, dans un quartier; c'est vraiment le troisième lieu, là où il se passe des événements divers, des spectacles, des animations gratuites, ouvertes à toutes.

Et dans un quartier chaud, en cours de refroidissement, la place de la bibliothèque est centrale, apaisante.

J'ai aimé le regard emprunt de bienveillance que pose Eric sur chaque personne. J'ai lu avec plaisir chaque petit portrait et j'ai apprécié le fait qu'il ait traité avec égalité et le même sérieux les histoires des enfants.

On sent la quiétude, ou plutôt l'espoir d'une plus grande quiétude, et la vie, bouillonnante, dans cette peinture de quartier.

Jolie lecture découverte!
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Et n'attendre personne

À Strasbourg, après 20 ans d'union sans nuage, le couple d'Alberto et Isabella, qui tient lieu de modèle, se trouve bouleversé à la quarantaine.

Leur fils unique, Manuel, chanteur dans un groupe, a l'opportunité de partir travailler à New-York.

Alberto est complètement déboussolé par cette nouvelle, lui qui, jeune photographe, a renoncé à son rêve d'Amérique pour rester auprès de son nouvel amour, Isabella. Cette dernière, de son côté, ressent un sentiment de "mission accomplie", fière que son petit vole enfin de ses propres ailes. Forte de cette nouvelle liberté qu'elle éprouve, elle qui est animatrice radio saisit l'occasion d'une opportunité de travail pour une station bruxelloise.

Alberto vit mal ce qu'il ressent comme un double abandon.

Il veut reconquérir sa femme qui s'éloigne. Il soupçonne même la présence d'un autre homme à Bruxelles.

Peut-être est-il bon de savoir s'éloigner pour mieux se retrouver ?



S'ajoute à cela des relations tendues avec le rédacteur en chef du quotidien pour lequel Alberto travaille depuis des années en tant que photographe.



Peut-être est-il temps pour lui aussi de goûter à la liberté ?

Et ce goût de la liberté sera-t'il bénéfique ou bien fatal au couple ?



J'ai aimé l'écriture qui décrit si bien les sentiments.

J'ai trouvé plusieurs petites phrases drôlement bien tournées.



Un livre qui va à l'essentiel, qui ne parle pas pour ne rien dire.

Un livre qui, s'il était une chanson, serait J'ai rêvé New-York d'Yves Simon . Le titre y fait référence, ce que je ne savais pas avant d'en lire l'explication dans le livre. Et j'ai aimé là aussi. J'ai aimé ne pas comprendre le titre au début et saisir toute sa signification à la fin.



Une jolie histoire de crise de la quarantaine dans le couple, du point de vue de l'homme essentiellement, avec des maux et des enseignements.

Une crise bien négociée au final.

À vous de lire le livre pour en savoir plus !
Lien : http://linecesurinternet.blo..
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On pourrait croire que ce sont des larmes

Louise a disparu.

Voilà, ça commence comme ça.

Elle a disparu. La police s'en fout, encore une vieille qui perd la boussole. Part au sud et qu'on retrouve aile nord, hôpital du coin. Ou pas. Comment savoir.

Rentrera peut-être demain.



Son voisin s'inquiète.

Son voisin qui la connaît depuis si longtemps. Lui que Louise a oublier. Même qu'il ne lui en veut pas. Se souvient de ces vacances, le soleil, l'appareil photo, le baiser, un seul, comme ça, comme volé, frôlé. Un baiser pour rien.



Alors il téléphone à Julien.

Le fils.

A Paris.

Photographe.

Le fils fâché, maman s'est effondrée tu vois, comme se construit-on sur les décombres de sa maman. Quand y a même pas de papa. Paraît qu'il a foutu le camp en Argentine. Qu'il est mort et qu'il ne faut pas être triste.



Il prend la route, Julien.

Il prend les souvenirs pleine gueule.

Elle est où, la mère ?

Hein, elle est où puisqu'il ne faut pas être triste.



Jamais pathétique, jamais brutal, Éric Genetet trouve les mots justes pour s'immiscer dans ce lien si particulier, mère et fils.

Une histoire de rédemption. De pardon. D'amour.

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On pourrait croire que ce sont des larmes

Ma première rencontre avec cet auteur et sans doute pas la dernière.

Je trouve que le titre et la couverture sont très jolis et m’a donnée l’envie de découvrir ce roman.



Julien vit à Paris et il est photographe.

Louise, comédienne, a pris sa retraite et s'est installée à Argelès-sur-Mer dans le sud de la France. L’unique lieu où son fils Julien n’a pas envie d’aller la voir. Trente-trois ans, auparavant, son père Serge les a quittés et ce lieu est devenu l’endroit du désamour alors pourquoi Louise est venue s’y installer.

Brutalement, Louise disparaît. Le voisin du dessus, Genio Tardelli, laisse un message sur le répondeur de Julien qui se retrouve à ne pas avoir d’autres choix que de prendre sa vieille Mercedes (appartenant à l’époque son père ) et prendre la direction du sud de la France. Ce retour à Argelès-sur-Mer va plonger Julien dans son passé, ses souvenirs d’enfance où il passait ses vacances avec ses parents. Julien et sa mère ont tant de choses à se dire. Les blessures sont encore bien profondes, mais Julien va devoir comprendre pour enfin se libérer et vivre sa vie.



L’auteur va remonter le temps et confronter un fils et sa mère pour comprendre les non-dits et les silences. Quant à la plume de l’auteur, c’est fluide, tendre, lumineux, les pages se tournent avec beaucoup d’émotions.

Les personnages sont attachants et j’ai été touchée par la sensibilité de Julien.

Éric Genetet nous interpelle sur les conséquences des secrets familiaux en nous montrant que malgré les douleurs, la réconciliation n’est jamais loin et nous permet de nous ouvrir à de nouveaux horizons. Ce court roman est joliment bien écrit. Une histoire de famille remplie de tendresse, de sensibilité et d’amoureux que je vous recommande les yeux fermés.
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Un bonheur sans pitié

L'histoire d'une violencet conjugale.



Marina, après avoir quitté son compagnon, reprend contact avec un camarade du lycée, Torsten. Ils se mettent en couple et lorsque la période fusionnelle passe, les réflexions désobligeantes naissent. Toujours rattrapées par des excuses, Marina laisse couler et se soumet : elle essaie de toujours faire plaisir à Torsten, "parce que ce qu'il a vecu, n'est pas facile".



Avec une construction en chapitre choral des differents protagonnistes du roman, Eric Genetet raconte l'installation d'une relation pathologique dans laquelle s enfoncent Marina et Torsten, avec la perception et le ressenti de chacun mettant en lumiere l´impossibilité d'un retour en arrière, ou alors très éphémère : quelle issue pour ce type de relation ?



Roman juste et douloureux.
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Et n'attendre personne

Strasbourg. Le jour de son vingtième anniversaire, Manuel annonce à ses parents Alberto et Isabella qu'il s'envole pour New-York. Chanteur et musicien dans un groupe, on lui donne une chance au pays du rêve. Si sa mère est heureuse pour lui, Alberto est effondré par cette nouvelle mais ne le montre pas. Isabella décide de se consacrer davantage à sa carrière et saisit une opportunité professionnelle à Bruxelles. Alberto et Isabelle était un couple uni mais le bonheur jusque là parfait s'effondre brutalement. Alberto pense qu'Isabella a un quelqu'un à Bruxelles. Peut-être est-ce le moment pour lui de goûter à cette à cette liberté inédite. En se penchant de plus près sur son couple, Alberto décèle des failles dans leur couple et ce bien avant le départ de Manuel. Après plus de vingt ans de mariage, routine ou lassitude pour Isabella? Toujours amoureux de sa femme, Alberto veut la reconquérir. Pour couronner le tout, Alberto est mis à la porte de son journal. De toute manière, l'ambiance y était devenue insupportable entre lui et son nouveau patron. Il a désormais beaucoup de temps pour sa vie, pour une liberté neuve sans mode d'emploi.



Incontestablement Eric Genetet possède un sens de la formulation qui ne m' a pas laissée indifférente : jeu de mots et humour grinçant, dissection à vif des sentiments mais aussi hélas un peu de mélo nostalgique. Mais ce qui fâche est l'histoire en elle-même. Beaucoup d'hésitations pour Alberto ce quarantenaire qui tâtonne, hésite entre l'éloignement de sa femme et de son fils. Crise du couple , crise du travail, crise de la quarantaine...

L'auteur a voulu à mon goût aborder trop de sujets et les survolent à de nombreuses reprises. Sans compter un élément en quatrième de couverture qui m' a dressé les cheveux sur la tête "sa mère lui révèle un terrible secret de famille" (au secours !).



Bref, une lecture qui ne me laissera pas un souvenir impérissable...



Un livre reçu dans le cadre de masse critique organisée par Babelio que je remercie ainsi que l'éditeur.


Lien : http://fibromaman.blogspot.f..
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