Quartier dépeint

Je remercie avant tout Babelio et les éditions le Verger de m'avoir offert ce livre document. Je l'avais coché par curiosité, surtout à cause de l'auteur, Eric Genetet, et non pas à cause de la thématique. Je n'aurais sans doute jamais lu ce livre sans Masse Critique que je remercie à nouveau; cet événement nourrit ma curiosité et comble mes manques :-)
Quartier Dépeint, ou quartier des Pins, c'est comme on veut (j'ai pas compris de suite, j'avoue...) est un livre documentaire qui traite de la vie dans un quartier chaud de Haguenau.
L'auteur, Eric Genetet, est journaliste et a travaillé à la radio. Il est l'auteur de romans, mais il s'agit ici d'un travail de reporter: il va passer , si j'ai bien compris, 18 mois dans ce quartier de la ville à observer, rencontrer, écouter, parler et partager avec les habitants.
J'ai eu l'impression en lisant ce livre, si loin de mes préoccupations et de mon quotidien, de lire une pièce de théâtre; j'y entendais les intervenants, et grâce aux belles photos qui illustrent le document, je voyais les personnages
.L'histoire de ce quartier est assez ordinaire je pense, et ressemble beaucoup à ce qui se passe dans de nombreuses banlieues. Il y a eu des moments compliqués, une mise à l'écart des habitants, des échauffourées, des voitures brûlées......et les choses , doucement, s'améliorent, grâce à l'implication de certaines personnes du quartier, mais aussi d'une volonté politique d'élus, des services sociaux, et de la médiathèque.
Et ça, ça me touche énormément, c'est à la bibliothèque d'ailleurs que s'installe Eric le plus souvent; c'est là qu'il observe les enfants lisant, dessinant, s'amusant, et c'est dans cet endroit aussi, souvent que viennent se livrer à lui les habitants.
C'est à ce moment que je me dis que ce n'est pas par hasard que j'ai reçu ce livre! Ayant une activité dans une médiathèque, je me réjouis de voir à quel point cet endroit est important dans une ville, dans un quartier; c'est vraiment le troisième lieu, là où il se passe des événements divers, des spectacles, des animations gratuites, ouvertes à toutes.
Et dans un quartier chaud, en cours de refroidissement, la place de la bibliothèque est centrale, apaisante.
J'ai aimé le regard emprunt de bienveillance que pose Eric sur chaque personne. J'ai lu avec plaisir chaque petit portrait et j'ai apprécié le fait qu'il ait traité avec égalité et le même sérieux les histoires des enfants.
On sent la quiétude, ou plutôt l'espoir d'une plus grande quiétude, et la vie, bouillonnante, dans cette peinture de quartier.
Jolie lecture découverte!

Merci à Babelio et à la Masse Critique de m'avoir permis de découvrir cet ouvrage. J'avoue qu'en postulant pour ce livre, dont le sujet m'intéressait particulièrement, j'avais peur de recevoir un gros pavé indigeste, bourré de chiffres, de théories sociologiques.. bref un livre accessible aux seuls spécialistes. Il n'en est rien.

La lecture est facile, rapide. le livre présente de courts portraits d'habitants du quartier des Pins à Hagueneau : hommes, femmes, enfants, ados chacun s'exprime sur sa vie, son ressenti vis à vis de ce quartier ayant "mauvaise réputation", un quartier qui "craint". Tous s'attachent à nous montrer que les choses ne sont pas figées , que sous l'action de quelques uns, le quartier se transforme, qu'il est vivant, qu'il s'y passe quantité de choses, que les liens qui s'y tissent sont forts, les activités nombreuses, qu'on peut réussir en venant de ce quartier... On frise l'image d'Épinal de l'endroit rêvé pour s'établir.

A mon sens, l'image donnée du quartier par ses habitants est celle d'une poignée de gens, tous très actifs au sein des diverses associations du quartier, ceux qui ont accepté de répondre aux interviews de l'auteur. Je pense qu'à coté de ces personnes, nombreux sont ceux qui ne vivent pas leur quotidien aussi facilement, que, bien que tous s'accordent pour dire que depuis quelques années le quartier a beaucoup changé (en bien) il manque à ce tableau quelques ombres qui feraient mieux ressortir les nombreux point positifs, les résultats du travail des diverses associations présentes au quotidien sur le terrain.

Il y a de l'espoir dans ce livre, du refus d'un certain fatalisme.

Je comprends le parti pris de l'auteur de retranscrire les entretiens qu'il a eu avec les différentes personnes en style "oral", tel que son dictaphone les lui restitue mais j'ai été fort agacée par le fait que, quand, dans des phases de transition, où il se fait narrateur, il utilise "il répond" au lieu de répond-il, "il dit" et non dit-il...petites maladresses trop souvent répétées qui viennent gâcher le plaisir , réel par ailleurs, de la lecture.

Je termine en disant qu'intervenant personnellement dans un quartier prioritaire les différentes problématiques de ces quartiers ne me sont pas, pour un grand nombre d'entre elles, inconnues. "Quartier dépeint" va d'ailleurs quitter ma bibliothèque pour aller vers celle du centre social où j'interviens..lecture qui pourra donner des idées d'opérations à mener, d'actions à développer.

Un grand merci à Babelio et aux éditions le Verger pour m'avoir permise de lire cet ouvrage dans le cadre de la Masse Critique "Non-fiction".

C'est un genre qui m'attire parce qu'il donne l'information brute, sans avoir à démêler ce qui est vérité et ce qui est romancé. L'idée de découvrir les dessous de l'image de "quartier" m'a séduite. Mais Quartier Dépeint n'était pas ce à quoi je m'attendais. Il était ce qui était annoncé clairement : des portraits.

Je pense que ce livre a une importance profonde avant tout pour ceux qui l'ont porté : l'auteur bien sûr, Eric Genetet, qui a dû découvrir une expérience de vie humaine forte. Mais également les habitants de ce quartier, à qui on a donné la parole au-delà de l'enceinte de leur Conseil citoyen.

En revanche, pour une lectrice comme moi, qui réside à des centaines de kilomètres de là, il a manqué quelque chose. Je n'ai pas su me sentir suffisamment concernée. Mais je salue le travail et les conséquences du travail : revaloriser ce quartier qui peine à se défaire des événements d'incivilité connus au début des années 2000.