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Critiques de Eric Halphen (38)
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Les Divisions

En liant sa passion du football avec son analyse de la société contemporaine, Éric Halphen propose Les divisions. Son nouveau roman décortique le retentissement de l’intime défaillant, la violence conjugale, lorsque leur révélation se fait sous un éclairage mondialisé. Bien écrit, le roman dresse une image fine et documentée de notre société.



Quelques brins de l’histoire

Medhi Azzam est un sportif de haut niveau. Ex-footballeur en équipe de France, il doit faire sa place au sein d’un nouveau club, celui de Reims. Marié à Jessica, légèrement neurasthénique en ce moment, il a deux petites filles, des jumelles.



Aurélien Pille, un journaliste, souhaite le rencontrer pour lui parler d’un article à paraître prochainement. Animateur du site Football Factory, calqué sur ses grands frères anglo-saxons, Pille a des antennes un peu partout. Remarqué par quelques médias, il commence à se faire un nom dans son domaine.



Son lien avec Lise Verenski n’était pas qu’amical. Journaliste pour la version numérique de L’Obs, elle recherche sans cesse des scoops qui font vivre son domaine.



Jessica décide de révéler les violences conjugales qu’elle subit et choisit la journaliste, Lise, pour confidente.



Complexité de la réalité sociale

Ainsi débute Les divisions de l’ancien juge anticorruption Éric Halphen qui a défié un ancien Président de la République. Après s’être essayé à la politique, il crée l’association Anticor pour développer l’éthique en politique. Association qu’il a quittée depuis. L’ancien magistrat, devenu président de la chambre d’instruction à la cour d’appel de Paris, se consacre depuis longtemps à l’écriture.



De sa formation de juge d’instruction, l’écrivain Éric Halphen utilise sa capacité d’analyse. En choisissant de raconter le point de vue de Medhi puis celui de Jessica, il montre tous les aspects à l’œuvre dans ce type de situations. Ici, aucun jugement, mais juste, la recherche des responsabilités de chacun, avec une intrigue savamment entretenue.



Éric Halphen s’intéresse à la complexité des rapports sociaux. Toutes les nuances fondent une partie de la vérité. Seulement, vient s’ajouter la médiatisation qui recherche, de façon toujours péremptoire, la simplification des situations à l’excès.



Des grains de sable

Seulement dans la narration, trop de détails tuent le déroulement du récit. Eric Halphen pêche par l’envie d’être exhaustif, c’est dommage, car le talent est tout à fait présent et la connaissance de la nature humaine, très fine.



Selon sa formule qu’un juge est « un grain de sable dans le rouage », Éric Halphen étudie dans son roman Les divisions tous les grains de sable qui perturbent l’accompagnement d’une femme victime de violences conjugales. Lorsque les médias s’en mêlent, les difficultés sont décuplées, chaque protagoniste franchissant des zones qu’il n’avait jamais anticipées. Pourtant, la fin, optimiste, permet à chaque membre, de sortir de cette épreuve, plus mature et apaisé.



Un roman complexe et fouillé, un peu trop au risque de s’y perdre, mais qui témoigne d’une justesse dans l’analyse avec une intrigue bien construite. À découvrir !
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Les Divisions

Lorsque Jennifer, la femme du célèbre espoir du foot Mehdi Azzam dénonce des faits de violence conjugale, la machine médiatique s'emballe.Avocats, amis, famille, agent, entraîneur, politiques, mouvement féministe, un nouveau match se joue entre ces parties, au détriment peut-être des sentiments des premiers concernés, et surtout, de la vérité...

Leur objectif n'est pas vraiment de découvrir ce qui s'est passé, mais plutôt prétexte à gagner indifféremment de l'argent, du succès, une visibilité ou une crédibilité.

Le milieu du sport donne prétexte à dénoncer et poser des questions sociétales, l'origine de Mehdi réveille les racistes, l'attitude incertaine de Jessica fait douter de son honnêteté, mais est immédiatement cautionnée par les féministes, chaque mouvement essaie de s'approprier les faits pour servir sa cause.



C'est un roman choral, qui fait donc intervenir de nombreux points de vue, l'écriture est fluide, mais finalement assez factuelle, et je n'ai été transportée par aucun des personnages, leurs envies et désirs me sont restés secondaires, le rythme trop lent a émoussé mon intérêt, et la fin même m'a peu convaincue.
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Les Divisions

La parole, dictée par l’égoïsme et les intérêts personnels, sépare au lieu de rassembler. Rien de plus cynique que ces mots de Jessica : « Une fois le feu allumé, on se tire. » Le ton est donné.
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Les Divisions

Le footballeur accusé de violences conjugales



Dans son nouveau roman, Éric Halphen analyse l'onde de choc que provoque la séparation d'un footballeur et de son épouse qui l'accuse de violences conjugales. L'occasion pour le magistrat de détailler l'emballement médiatique, de sonder l'engagement des avocats, de creuser au sein des familles. Un roman éclairant.



Mehdi Azzam est footballeur professionnel en fin de parcours. Après une expérience à Tottenham, il a pu rebondir au Stade de Reims. Sa carrière avait débuté à Auxerre puis à Saint-Étienne. C'est à ce moment qu'il avait été appelé en équipe de France, que sa cote avait flambé avant de s'étioler «brusquement dans une Angleterre en phase terminale de confinement.»

Mais si ses performances déclinent sur le plan sportif, le coup le plus dur va venir sur le plan personnel.

Comme va le lui révéler Aurélien Pille, le journaliste qui a créé le site Football Factory et qui a réussi à se créer un bon réseau d'informateurs, sa femme s'apprête à révéler qu'elle est victime de violences conjugales. Une accusation grave qui secoue Mehdi, même s'il essaie de ne pas paraître affecté par la nouvelle.

En rentrant chez lui, il espère avoir une explication avec Jessica. Mais il trouve la maison vide. Son épouse a quitté le domicile conjugal avec leurs deux enfants.

Une période de fortes turbulences débute alors. Il y a d'abord la confession recueillie par Lise Verenski, en charge du site numérique de l'Obs. Son scoop va agiter toute la sphère médiatique, mais aussi juridique. Car la notoriété de l'accusé peut servir la cause des femmes battues, surtout dans une France post-#metoo. Et alors que Jessica, qui a trouvé refuge à Paris après avoir déposé ses filles chez ses parents, passe à la télévision pour appuyer son témoignage, Albertina Coggia, l’agente du joueur, est alors obligée d’intervenir. Après avoir hésité un instant, elle choisit de poursuivre sa collaboration, tout en conseillant au joueur de faire profil bas. Il faut bien préserver la valeur marchande du joueur.

Éric Halphen étudie parfaitement cette onde de choc qui frappe à des degrés divers tout le pays. Ainsi, les instances du club sont aussi prises dans la tourmente. Le président, qui veut s'éviter une mauvaise publicité, l'entraineur – qui accumule les mauvais résultats – qui après avoir tenté de préserver son joueur est contraint de la lâcher à son tour. Car la pression des féministes, munies de banderoles demandant l'exclusion de Mehdi, est trop forte.

De nouveaux éléments apparaissent et la machine judiciaire se met en route. Tandis que les avocats des deux parties fourbissent leurs armes, les familles se mêlent au débat, à commencer par le père de Mehdi qui va s'engager sur une bien mauvaise voie.

En explorant toutes les divisions touchées par une telle affaire, l’auteur sonde aussi les failles d’un système. On y découvre ainsi des avocats venant faire leur marché en fonction de l'écho médiatique, des solidarités très intéressées, des journalistes toujours plus avides de sensationnel, des rêves de gloire qui s'accompagnent de quelques compromissions. Sans oublier l'héritage familial.

Alors que reste-t-il de la présomption d’innocence quand les réseaux sociaux se déchaînent, que d’un côté les racistes s’emparent avec délectation de cette affaire et que de l’autre les féministes s’instaurent en procureur avant même d’avoir examiné les pièces du dossier. Chaque communauté se retranche derrière ses convictions. C’est le règne du repli sur soi, mais aussi de l’insécurité et de l’instabilité.

Un roman riche, fort et éclairant.

NB. Tout d'abord, un grand merci pour m'avoir lu jusqu’ici! Sur mon blog vous pourrez, outre cette chronique, découvrir les premières pages du livre. Vous découvrirez aussi mon «Grand Guide de la rentrée littéraire 2024». Enfin, en vous y abonnant, vous serez informé de la parution de toutes mes chroniques.


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Les Divisions

Merci aux éditions Buchet_Chastel et Babelio, de m'avoir permis de découvrir ce roman d'Éric Halphen : Les Divisions. Le titre bien choisi est le fil conducteur du récit. Les Divisions sont multiples.

Jessica accuse Mehdi son mari de violences. Ce qui n'aurait été qu'un fait divers, le mari est un footballeur du club de Reims. Les médias s'en emparent, les journalistes essayant d'écrire le meilleur scoop sans aucune vérification de la vérité. Ainsi que le mouvement Me Too monte aussi au créneau très vite, trop vite peut-être ? La personnalité publique du mari sert la cause. Il y a aussi une division entre la communication et le couple, qui ne contrôle rien, est lancé en pâture à la vindicte populaire.

Deux camps (divisions) se font face : les partisans de Mehdi,des collègues, les dirigeants et politiques, entraîneur et de l'équipe de foot de Reims et ceux de Jessica des amies,des féministes, de femmes qui se reconnaissent en elle.

Divisions : les familles même s'en mêlent, se laissant entraîner dans la violence médiatique existante.

C'est toutes ces divisions que l'auteur nous raconte, nous montrant bien l'engrenage qui anime l'opinion sans jamais savoir ce qui c'est réellement passé. Nous avons l'impression que cela n'a aucune importance. il nous faudra attendre les derniers développements pour avoir quelques indices sur ce qui a déclenché une telle violence, et pouvoir ainsi faire notre propre opinion sur l'affaire.

C'est un roman qui se lit facilement. Il est bien structuré,six parties à en-tête ; ainsi qu'une petite phrase du texte à chaque très court chapitre.

Le roman est au cœur de l'actualité en ce moment, avec les différentes affaires concernant des personnalités célèbres et de la montée du mouvement Me Too.

C'est un roman que je recommande. Il est intéressant,se déroulant dans une partie de la société qui m'est étrangère.
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Les Divisions

Merci Babelio pour cette masse critique.



Le roman est un portrait sociétal avec le foot professionnel en toile de fond.

Mehdi Azzam accusé par sa femme de violence conjugale traverse une partie de la tempête médiatique comme le Meursault de Camus.



La construction du roman est très lente, chaque personnage est présenté souvent de manière caricaturale.



Pas un coup de cœur malgré la qualité d'écriture de l'auteur. Au final j'ai eu beaucoup de mal à m'attacher aux protagonistes, ce qui a retiré du plaisir à ma lecture.



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Les Divisions

Associer football et roman ne semble pas simple de prime abord. Mais ici le football n'est qu'un lointain support pour décrire plus globalement la société actuelle. En particulier, l'auteur aborde le sujet des violences conjugales à l'ère post #Metoo.



Ancré dans le réel, on croise au fil des pages des sportifs bien sûr,mais aussi des agents, des avocats, des militantes féministes, des gilets jaunes...



Le roman est rythmé par les différents portraits de chaque personnage et le lien entre eux permet de garder une certaine unité. Enfin malgré le sujet abordé l'ambiance globale n'est pas plombante, ni larmoyante, cela permet de tourner les pages avec un certain intérêt.



Une lecture vers laquelle je ne serais pas forcément allé naturellement vu le sujet abordé, mais qui permet éventuellement de réfléchir à comment chacun pourrait réagir s'il se trouvait à la place des personnages.

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Les Divisions

Mehdi est un footballeur, qui va passer sous les feux de la rampe lorsque sa femme va formuler, dans la presse, des accusations de violence conjugale. Sans chercher à démêler le vrai du faux, à trouver explications ou jugements, le roman s'attache à décortiquer ce qui se passe chez chacun, mari, épouse, enfants, journalistes, avocats.

Cela donne un roman très actuel, aux allures de fait divers, bien écrit et intelligent.

Ce n'est pas du tout mon genre de lectures habituel, j'ai trouvé le rythme un peu lent parfois, mais je remercie Netgalley de m'avoir permis de découvrir cet auteur.
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Les Divisions

Les divisions d’Éric Halphen

Aux éditions Buchet Chastel, 2024.

Mon deuxième roman de cet auteur, j’avais lu, publié chez Rivages « La faiblesse du maillon », je suis ravie de retrouver l’écriture d’Éric Halphen.



Premières phrases : » L’argent anesthésie, déplorait Medhi Azzam. On jubile au départ quand on a la chance de faire partie des élus. On est émerveillé, on n’ose dépenser, ou alors au contraire on claque tout comme si la source devait se tarir, comme on abuse d’un plaisir qu’on devine éphémère »



Les mots sont sortis, finalement c’était simple, prendre son souffle, libérer la parole et là, simplement, expliqué, à quoi ressemblait le quotidien au côté de Mehdi.

Le beau et ténébreux Mehdi au début de leur histoire, elle l’avait dans la peau, son sourire, son jeu de jambes et son regard, mais bien vite avec la naissance des jumelles, le doux rêve à fait place à la violence physique et morale.

Mehdi, c’est le type même du bon gendre, calme, raisonné, une carrière de footballeur prometteuse, dans le milieu du foot tout le monde le respecte. Seulement il lève la main facilement sur Jessica, alors quant au milieu d’un match son poing part sur le nez de son adversaire, les déclarations de sa femme prennent davantage d’ampleur.

Pour Jessica, commence les témoignages, les révélations et puis…



Roman choral, où chacun prend la parole et enrichit le fil de l’histoire, pour certain raconter est aisé pour d’autre les mots peinent à franchi les lèvres, mais chacun tout de même, prendra le temps de dire.

Une écriture que je retrouve avec joie, l’auteur a pris soin d’organiser les chapitres en différentes parties rythmant la lecture comme un match de foot.

Éric Halphen délivre les faits simplement, avec précision, il nous ouvre les portes du quotidien familiale de ce couple, mais également les tractations du monde du ballon rond.

Un roman que je recommande !!!



Emma aime :

-Attaquer un livre

-Défendre une nouveauté

-Marquer un but


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Les Divisions

Un roman déroutant ! 



Il commence avec la description de Mehdi Azzam, ex prodige du football français qui après une expérience avortée en Angleterre végète à Reims où un contrat mirobolant lui  a permis d'acheter une Aston Martin et une maison superbe où il vit avec son épouse Jessica et leurs deux jumelles. 



Sans que rien ne l'ait laissé venir, Jessica se plaint de violences conjugales auprès d'un journaliste d'une feuille de chou spécialisée du net ! 



Violence faite au femme + foot, les médias s'en emparent, la direction du club, les élites de la ville de Reims aussi ... et moyennant l'intervention d'une avocate agressive, d'une bande de femen plus vraie que nature, la cabale médiatique voue rapidement Mehdi aux gémonies ! 



Au hasard des chapitres, on découvre aussi le cursus atypique de l'agente de Mehdi, l'*a tentative de rédemption du journaliste qui a soulevé le lièvre,... 



Les hésitations de Jessica, son malaise face aux policiers et aux avocats, m'ont fait douter de ses allégations ... 



Aux deux tiers du livres, l'auteur nous décrit la vie des parents des deux protagonistes : les rêves d'ado, la vie qui les rattrape les espoirs déçus ... bizarre qui perdure ... pour arriver à une scène des plus improbables ! 



Un roman qui m'a laissé spectatrice des faits exposés, sans que je puisse me sentir proche d'aucun des personnages ni de leurs sorts. 



J'avais gardé un bon souvenir de 'La faiblesse du maillon' ... moins de celui-ci !



Une impression 



Je remercie NetGalley et les Editions Buchet-Chastel qui m'ont offert cet ouvrage suite à ma sollicitation



#Lesdivisions #NetGalleyFrance
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Les Divisions

Mehdi Azzam est un joueur de foot talentueux, sélectionné à plusieurs reprises en équipe de France, ce qui lui a valu les feux de la rampe et un transfert dans un prestigieux club anglais. Mais Outre-Manche, il n'est plus qu'un bon joueur parmi d'autres, qui doit faire ses preuves pour mériter sa place sur le terrain. Un échec, et un retour en France, à Reims, où il s'installe avec sa femme Jessica et leurs deux filles.



Alors que Mehdi travaille sans relâche pour se refaire une réputation sportive, c'est son image d'homme qui est sur le point de se fracasser : un journaliste lui apprend que Jessica s'apprête à dénoncer dans la presse les violences conjugales dont elle est victime.



Une fois l'article publié, deux camps vont s'opposer par médias et réseaux sociaux interposés : celui qui prend fait et cause pour Jessica (sans avoir pris la peine de demander à Mehdi sa version des faits), et celui qui pose Mehdi en victime de racisme (sans, non plus, avoir pris la peine d'interroger le principal intéressé).



Pendant que son couple, sa famille, sa carrière, sa vie s'effondrent, Mehdi fait profil bas, se tait dans toutes les langues, n'avoue ni ne dément rien. Quant à Jessica, son caractère lunatique et taiseux et ses déclarations laconiques et peu circonstanciées sèment le doute sur leur authenticité. Les journalistes s'emballent, les avocats se mettent en ordre de bataille, le maire et les dirigeants du club de Reims cherchent à se couvrir, mais la justice n'agit pas, faute d'avoir été saisie par un dépôt de plainte de Jessica.



Comment faire surgir la vérité, dans ce cas ? Bonne question, dont personne ne se préoccupe : « Mais personne n'avait cherché à séparer le vrai du faux, à croire que la vérité (à supposer qu'il y en ait réellement une, la question n'était pas si stupide qu'il y paraissait, parfois il y avait de quoi douter tant cette vérité, quel que soit le nom qu'on lui donne, changeait selon l'angle avec lequel on l'appréhendait) n'intéressait personne. Les policiers, les médias, l'avocate, les féministes, ses quelques amies, et surtout sa propre famille, ah sa famille..., tous les intervenants l'avaient complètement laissée de côté, cette quête de la vérité, ils avaient préféré scruter les personnalités, opposer les uns aux autres, procéder à une utilisation égocentrée de l'affaire, laisser les positions de principe et les idéologies occuper le terrain. Nul ne s'intéressait vraiment au malheur d'autrui, s'il y avait une leçon à tirer, c'était bien celle-là ; personne ne s'était intéressé à elle, à sa souffrance et à son avenir ».



« Les divisions » est un roman choral sur le traitement médiatique (y compris via les réseaux sociaux) des violences conjugales dénoncées sans être prouvées, et dont le potentiel de buzz est d'autant plus élevé que leur auteur présumé est une célébrité, qui plus est avec un nom d'origine étrangère.



Alors qu'aucun des deux camps ne fait dans la nuance, l'auteur s'efforce de créer des personnages principaux complexes et amers, à l'âme insondable (sans doute parce qu'aucun autre protagoniste ne s'y intéresse réellement), pour lesquels il est difficile d'éprouver de la sympathie. Malgré une fin qui tourne un peu court, ce roman vaut pour son observation assez fine d'une société malade, qui accorde plus d'importance au vacarme des opinions à l'emporte-pièce qu'à la vérification des faits. Triste monde.



En partenariat avec les Editions Buchet-Chastel via Netgalley.

#Lesdivisions #NetGalleyFrance
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Les Divisions

Hors-jeu

Je remercie vivement Netgalley et les éditions Buchet Chastel de leur confiance et de m’avoir permis de découvrir ce roman en avant première puisqu’il ne sortira que le 11 janvier 2024.

Ce roman met en scène un jeune footballeur dont l’épouse dénonce par voie de presse, les violences conjugales qu’elle dit subir.

Le milieu choisi par l’auteur n’est pas anodin. Il est vrai qu’il aurait pu prendre pour décor un artiste, un jeune comédien, ou un chanteur, mais le choix de placer son histoire dans le sport est plutôt intéressant car il permet d’élargir le propos et la palette des personnages qui gravitent autour de Mehdi Azzam. La presse donc, notamment un journaliste tenant un blog sur le football (nommé « football factory » en référence au roman éponyme de John King) qui pense tenir le scoop qui va l’aider à obtenir la crédibilité qui lui manque ; mais aussi l’agent du joueur -en l’occurrence, l’agente- dont le rôle est celui d’une assistante, d’une psychologue et d’une redoutable négociatrice, son avocat qui lui aussi voit en « l’affaire » de Mehdi l’occasion de mettre un pied dans le monde du sport, et plus précisément du football professionnel, qu’il pressent particulièrement juteux… Il y a aussi l’entourage de Mehdi, ses copains (il en a très peu), ses coéquipiers (finalement peu concernés, tous ou presque ont quelque chose à cacher), son club (qui hésite entre soutien et indifférence, le président mesurant notamment la publicité que pourrait rapporter cette affaire à priori embarassante, une publicité pas si négative finalement…), sa famille (sur laquelle je ne dirai rien pour ne pas trop en dévoiler)… Et puis il y a « la partie adverse », Jessica l’épouse qui dit être victime de maltraitances depuis des années… Une jeune femme un peu paumée, pas très sympathique (Mehdi ne l’est pas davantage), et autour d’elle, son avocate et une association féministe qui s’empare avidement des propos de la plaigante…

Vous voyez venir le sujet : Jessica dit-elle la vérité ? Doit-on la croire ? Sa parole est-elle plus digne de confiance que celle de son époux ? Et si Mehdi Azzam s’appelait Nicolas Dupont, les choses seraient-elles différentes ? Le traitement de l’affaire serait-il autre ?

Toutes ces questions de société, brûlantes, sont présentes dans ce roman… mais pas forcément les réponses, car la vérité, quelle qu’elle soit, n'est vraiment pas ce qui importe aujourd’hui.

Eric Halphen, je le « connais » essentiellement dans sa fonction de magistrat, j’ai eu l’occasion de le rencontrer dans ma vie professionnelle et de le croiser un jour sur un salon littéraire, mais je n’avais pas encore lu l’un de ses livres.

J’ai plutôt un avis positif sur ce roman : le milieu du foot m'intéresse, sur le plan sportif mais pas que… Et sur ce volet, j’y ai trouvé mon compte, de ce point de vue, l’histoire est très réaliste et très crédible.

En revanche, je suis plus réservée sur l’évolution de l’intrigue au fil des pages, la dernière partie m’ayant laissée assez perplexe… J’ai eu l’impression que l’auteur s’était un peu perdu dans le message qu’il voulait passer.

Cela reste un bon roman aux thématiques très actuelles, qui se lit aisément… mais il manque un petit quelque chose…

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Le faussaire de la famille

Eric HALPHEN, ancien juge, député européen nous offre dans ce roman l'histoire de Jean-Charles MILLET peintre modeste ; petit-fils de Jean-François MILLET , grand peintre du 19éme siècle (l'angelus , les glaneuses..); qui s'est reconverti en faussaire avec son compère CAZOT le copiste .

Avec une écriture simple et concise Eric HALPHEN nous fait pénétrer dans le monde de la peinture et du marché de la peinture au moyen de cette affaire peu connue.

histoire passionnante à la fin tragique .



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La faiblesse du maillon

Bon, que dire sur ce troisième volet des « aventures » du juge Barth et du maintenant commissaire à l’IGPN Bizek ? Que j’ai souffert durant sa lecture ? Qu’il fait une incursion un peu trop poussée dans le monde de la politique avec l’impression que le fameux « boss » a tout de Macron ? Que je n’ai éprouvé aucune – mais alors vraiment aucune - empathie envers les personnages quels qu’ils soient ?

Quant à Barth et Bizek, on les retrouve désabusés, fatigués pour ne pas dire déprimés. Le juge d’instruction, très peu présent, semble englué dans une routine qui lui paraît de plus en plus ennuyeuse et une ambiance familiale où les conflits avec sa fille dorénavant ado sont à peine esquissés. Quant à Bizek, le pauvre, l’auteur continue à s’acharner sur lui à coup de dépression, de physique de plus en plus vieillissant, de solitude et de mémoire défaillante au point où il se pense atteint d’Alzheimer. Le summum de l’amitié entre les deux hommes ? Le regret de s’être revus après tant d’années, c’est tout dire.
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La piste du temps

Holà ! Grande dégringolade émotionnelle pour « La piste du temps », second livre d’Éric Halphen où l’on retrouve le juge d’instruction Barth et le commandant de police Bizek. Si d’un point de vue de l'intrigue, on reste sur du très bon avec cette fois une incursion très réussie dans le monde de la politique et de la corruption. D’un point de vue de l'évolution des personnages déjà présents dans « Maquillages », j’avoue être beaucoup plus réservée. Une personne ne peut-elle être célibataire et heureuse ? Pas pour l’auteur qui fait sombrer ses « célibataires » ou « peu heureux en ménage » dans la quête vaine et plutôt sinistre du bonheur à deux à coup de speed dating pour l’une, de tromperies conjugales pour l’autre et surtout de déchéance alcoolique pour notre commandant Bizek. Pour ce dernier essentiellement, des personnages intéressants font leur apparition au gré des pages, mais sont rapidement ou mystérieusement balayés par l’auteur comme si Bizek en tant qu’homosexuel à la recherche d’une relation stable n’avait pas droit au bonheur. Sinistrose quand tu nous tiens. Le point d’orgue à ce château de cartes qui s’effondre ? La réaction du juge concernant l’homosexualité (page 412) et le petit paragraphe suivant et presque insignifiant où l’on apprend que Bizek l’avait informé de ses penchants et qu’il en avait été simplement ému. Voilà un passage que j’estimais essentiel envoyé/pesé en deux phrases… De quoi me faire oublier tous les bons côtés de ce polar. Décevant.
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Maquillages

Passionnant polar d’un auteur que je ne connaissais pas. Renseignements pris, je découvre qu’Éric Halphen est loin d’être un inconnu dans le monde de la magistrature et maintenant de la politique et qu’il n’en est pas à son premier livre.

Toujours est-il que j’ai dévoré ce roman pour son intrigue bien sûr, mais aussi pour le développement psychologique et profondément humain que l’auteur apporte à tous ses personnages. Magistral. Même si l’accent est mis sur le juge d’instruction Jonas Barth, l’auteur n’en néglige pas pour autant ses autres personnages notamment le commandant Bizek (et j’en profite pour tirer mon chapeau bien bas à l’auteur qui ose mettre un homosexuel en premières lignes d’un roman policier). Sans aucune lourdeur, Éric Halphen nous mène dans les méandres de la magistrature et sous les combles du 36 en nous permettant de mieux appréhender les mondes de la justice et de la police françaises et leurs interactions. Je sors de la lecture de « Maquillages » bouleversée par la famille de Maria brisée à jamais par le meurtre de la jeune femme, heureuse de voir qu’un auteur apporte une telle attention, et encore une fois, une telle humanité à ses personnages quels qu’ils soient, mais aussi très impatiente de retrouver le juge Barth et le commandant Bizek dans une prochaine enquête.
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Le faussaire de la famille

Bonsoir,



Un livre sur une histoire vraie, l’histoire des faux tableaux Millet écrit par Eric Halphen (oui oui le juge) aux éditions Buchet Chastel que je remercie.

Jean-Charles est le petit fils de Jean-François Millet, peintre reconnu pour ses paysages ruraux, l’Angélus, les glaneuses…Toutefois ce petit fils n’a pas le même talent et se lance dans les faux.

Il va faire appel à un peintre qui va faire des tableaux dessins, dans le style de et va leur apposer la signature de son grand père et faire des attestations pour garantir la véracité de ces tableaux. Bien évidemment, ils vont se faire prendre.

L’histoire est intéressante, parce que véridique, mais ce qui est le plus intéressant, à mon sens , c’est l’analyse que certains peuvent faire de l’art, des copies. Est-ce qu’une copie a moins de valeur alors qu’elle peut faire éprouver des émotions intenses à celui qui la regarde ? est-ce qu’un tableau ne vaut-il pas que par la beauté qu’on lui trouve ? ne faudrait il pas ne pas signer les œuvres pour ne pas dénaturer le « marché » de l’art ? qui fait parfois atteindre des sommets des œuvres qui ne sont pas si remarquables ? Et toutes ces questions, auxquelles je n’ai pas de réponses définitives sont passionnantes. J’ai beaucoup aimé cette plongée dans l’art.

Quatrième de couv. On le sait, le talent n'est pas héréditaire. Et c'est tout le drame de la vie de Jean-Charles Millet, petit-fils de Jean-François Millet, l'illustre peintre de L'Angélus, des Glaneuses mais aussi auteur de nombreux dessins et gravures.À défaut d'être talentueux, le petit-fils est malin. Et l'idée lui vient de faire commerce de fausses œuvres de son grand-père (qu'il fait réaliser par un copiste de génie) en y apposant le cachet de l'artiste. Ni vu, ni connu, il fait ainsi fortune en vendant à des galeristes aussi naïfs que peu regardants des tableaux miraculeusement retrouvés dans le grenier, des ébauches oubliées, des études laissées de côté. Mais la jalousie et l'appât du gain vont tout faire déraper...Éric Halphen raconte cette histoire vraie totalement méconnue (et qui va très mal finir) avec la précision d'un juge d'instruction reconstituant les faits et l'ironie pince-sans-rire d'un Jean Echenoz s'appropriant les vies de Maurice Ravel, Nikolas Tesla ou Emil Zatopek.
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Le faussaire de la famille

Parmi les amateurs d'art, qui ne s'est pas passionné pour l'affaire Han van Meegeren, où un faussaire hollandais spécialisé dans la copie d’œuvres de Vermeer démontre tout son art devant une cour de justice en 1947 pour éviter la peine de mort suite à des accusations de trahison pour avoir vendu une oeuvre à un proche d'Hitler.



Eric Halphen, président de chambre à la cour d'appel de Paris et aussi passionné d'art nous fait découvrir un autre procès qui s'est déroulé devant les juridictions françaises; celui des faux Millet. On y découvre que la personne à l'origine de la supercherie n'est autre que... Jean-Charles Millet, petit-fils du peintre ! Une histoire passionnante qui nous fera voyager et qui mettra sur la route de nombreuses personnalités devenues célèbres aujourd'hui.



Je tiens à remercier Les Éditions Buchet-Chastel, Netgalley et Eric Halphen car je me suis régalée à la lecture de ce récit. Ayant rédigé mon mémoire de Master 2 sur le thème "le statut des copies d’œuvres d'art", j'ai tout de suite été prise de passion pour cette affaire dont je ne connaissais pas l’existence. Dès les premières lignes de cet essai, Eric Halphen nous entraîne dans un récit passionnant et vivant qu'il est difficile de lâcher et qui est accessible à tous. J'ai trouvé très intéressant le plan choisi en commençant par l'histoire de Jean-François Millet avant d'aborder l'affaire. J'ai également beaucoup apprécié les différentes anecdotes découvertes au fil du récit...



Vous l'aurez compris, j'ai trouvé cet ouvrage passionnant et très complet. C'est pour cela que je m'offrirai la version papier pour la conserver dans ma bibliothèque...
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Le faussaire de la famille



Magistrat anti-corruption puis antiterroriste, de surcroît auteur d'une demi-douzaine de polars, Éric Halphen livre une enquête vertigineuse et déléc table.

Éric Halphen raconte cette histoire vraie totalement méconnue (et qui va très mal finir) avec la précision d’un juge d’instruction reconstituant les faits et l’ironie pince-sans-rire d’un Jean Echenoz s’appropriant les vies de Maurice Ravel, Nikolas Tesla ou Emil Zatopek.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Le faussaire de la famille

Magistrat anti-corruption puis antiterroriste, aujourd'hui président de chambre à la cour d'appel de Paris, Éric Halphen est aussi l'auteur d'une demi-douzaine de polars. Il publie son nouveau livre, Le faussaire de la famille, aux éditions Buchet Chastel. L'occasion pour lui de s'intéresser à l'affaire dite des « faux Millet », qui défraya la chronique dans les années 1930. Une affaire de famille et de faux tableaux.
Lien : https://www.rfi.fr/fr/podcas..
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