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EAN : 9782369148340
208 pages
Libretto (07/09/2023)
3.53/5   16 notes
Résumé :
Jean-Charles est le petit-fils du célèbre peintre réaliste Jean-François Millet ‒ notamment connu pour Les Glaneuses (1857) et L’Angélus (1859). Mais voilà que le talent n’est pas toujours héréditaire et Jean-Charles, en matière de peinture, est nettement moins doué que son grand-père. Alors que faire ? Des faux, bien entendu ‒ qu’il fera réaliser par Paul Cazot, un copiste de génie. Ses brillantes reproductions vont alors devenir l’épicentre d’un vérita... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Parmi les amateurs d'art, qui ne s'est pas passionné pour l'affaire Han van Meegeren, où un faussaire hollandais spécialisé dans la copie d'oeuvres de Vermeer démontre tout son art devant une cour de justice en 1947 pour éviter la peine de mort suite à des accusations de trahison pour avoir vendu une oeuvre à un proche d'Hitler.

Eric Halphen, président de chambre à la cour d'appel de Paris et aussi passionné d'art nous fait découvrir un autre procès qui s'est déroulé devant les juridictions françaises; celui des faux Millet. On y découvre que la personne à l'origine de la supercherie n'est autre que... Jean-Charles Millet, petit-fils du peintre ! Une histoire passionnante qui nous fera voyager et qui mettra sur la route de nombreuses personnalités devenues célèbres aujourd'hui.

Je tiens à remercier Les Éditions Buchet-Chastel, Netgalley et Eric Halphen car je me suis régalée à la lecture de ce récit. Ayant rédigé mon mémoire de Master 2 sur le thème "le statut des copies d'oeuvres d'art", j'ai tout de suite été prise de passion pour cette affaire dont je ne connaissais pas l'existence. Dès les premières lignes de cet essai, Eric Halphen nous entraîne dans un récit passionnant et vivant qu'il est difficile de lâcher et qui est accessible à tous. J'ai trouvé très intéressant le plan choisi en commençant par l'histoire de Jean-François Millet avant d'aborder l'affaire. J'ai également beaucoup apprécié les différentes anecdotes découvertes au fil du récit...

Vous l'aurez compris, j'ai trouvé cet ouvrage passionnant et très complet. C'est pour cela que je m'offrirai la version papier pour la conserver dans ma bibliothèque...
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L'ex-juge Eric Halphen s'est petit à petit intéressé au monde de l'art et aux ventes qui y sont liées. de là en a découlé une réflexion sur la création de la peinture, le statut des artistes et l'existence continue de faussaires copiant le talent des artistes, les vrais.

L'exemple choisi par Eric Halphen est celui de Jean-Charles Millet, petit fils de Jean-François Millet, ce peintre du dix-neuvième siècle, dont les toiles et dessins de scènes paysannes ont été inspirées par les alentours du bourg de Barbizon. Même s'il y a eu d'autres artistes dans la famille Millet, Jean-Charles n'a clairement pas le talent de son illustre aïeul (qu'il n'a jamais connu, le peintre étant mort avant sa naissance). Tout au plus s'amuse t-il à reprendre au fusain le thème de paysans autour d'une meule. Millet l'ancien n'avait quasiment rien tiré de ses oeuvres, qui, comme bien souvent, se sont arrachées après sa mort. Aussi, quand Jean-Charles a finit de vendre les quelques dessins « JFM » qui lui étaient parvenus, il se dit qu'après tout, jouant de son nom et de la vraisemblance qu'il ait encore en sa possession d'autres Millet, ses maladroites tentatives de copier Jean-François pourraient passer, avec un bon discours et un cachet JMF comme ceux issus du fonds familial. L'argent rentre – et ressort vite avec Jean-Charles. Mais les dessins rapportent peu. Ce qu'il faudrait c'est des peintures, mais pour cela il faut de la technique, et il ne l'a pas. Alors il trouve un bon copieur, talentueux, mais sans imagination : Paul Cazot. Ils s'associent et les ventes suivent, en France et en Angleterre. Puis vient le couac, une vente faite par la femme de Cazot dans leur dos. Une vente maladroite. Et voilà la supercherie découverte. L'arrestation, les jugements, la prison (durant peu de temps). Pour l'anecdote, dans un chapitre final, Halphen revient même sur la mort de Jean-Charles Millet, envoyé en 1944 aux camps de Compiègne puis à Dachau. Mort là bas. Il n'était ni juif, ni résistant.

Le récit de l'auteur souffre d'une construction peut être trop linéaire : il commence son ouvrage par un premier chapitre sur lui s'interrogeant sur l'art (les questionnements des auteurs sont devenus semble t-il courant depuis Laurent Binet et Hhhh), puis enchaîne sur la carrière du grand-père, les ratés du petit-fils, les débuts dans la tromperie, l'association avec Cazot, et le début des ennuis. du coup, ce qui constitue le sel de l'ouvrage, la production des faux et leur vente, n'est qu'une petite partie du tout. Et par moments Halphen est un peu lourd dans son propos. Jean-François Millet était un homme réservé, renfermé. On le comprend vite. Halphen met des pages à le décrire. Tout cela manque un peu de dynamisme. Finalement, la partie la plus émouvante du récit est ce chapitre final sur les convois de la mort. Quelques pages, sobres, directes… Loin de l'art et de ses copies...
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Une fois n'est pas coutume, Éric Halphen ne nous propose pas véritablement une enquête policière, voire judiciaire, mais plutôt un essai sur une arnaque artistique connue.
Il s'agit de l'histoire tragique de Jean-Charles Millet, petit-fils de Jean-François Millet, peintre méconnu. La première moitié de l'ouvrage détaille longuement la vie du peintre, avant de passer à celle de petit-fils faussaire. On y retrouve tout de même de nombreux allusions au métier de juge d'instruction dans la façon d'exposer l'affaire et de tenter d'en remonter les fils un par un. Toutefois, le "sel" de l'intrigue est un peu trop noyé dans la contemplation du génie de tel ou tel artiste, faussaire ou non, dans l'admiration des tableaux qui s'enchaînent à la pelle, alors même que la vie de ces artistes est loin, bien loin, d'être palpitante...
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A la fois magistrat, homme politique et auteur de polar, Eric Halphen rajoute encore une corde à son talent : celui d'écrire un essai sur l'art du XIXè siècle à partir de l'histoire du petit fils du peintre Jean-François Millet qui se fit faussaire assez talentueux pour vendre beaucoup avant qu'on ne l'arrête.

La façon de se détendre de Eric Halphen était de se perdre sur Ebay enchères à la recherche de dessins. Lorsqu'un jour, il tombe sur un dessin signé jean-Charles Millet, il s'interroge et découvre que ce peintre était de la famille du grand peintre, mais surtout qu'il était devenu son faussaire !

Peintre majeur du XIXè siècle, le talent de Jean-François Millet a impressionné Van Gogh, mais aussi Dali, le photographe Walter Evans et encore Terence Malik dans les Moissons du ciel et même Banksy qui en détourne son fameux tableau Les glaneuses en dessinant une pause cigarette pour l'une d'entre elles ! Très apprécié en Amérique et au Japon, il reste peu connu en France.

Bruno Girveau, directeur du musée des Beaux-Arts de Lille a organisé la première exposition de l'artiste en France en 2018. Il décrit sa particularité ainsi » il (JF M) parle du rapport que l'homme entretient avec la nature et les animaux, de ce respect qu'il a pour elle et ceux qui la travaillent, les paysans, qui en finissent par mourir depuis le temps. »

Dans le faussaire de la famille, Eric Halphen dresse le portrait de cet homme qu'il décrit comme paradoxal. Surnommé « Homme des bois » et « Ours taciturne », Jean-François apparait comme cachant ses enfants à sa mère et sa grand-mère. Il arrive aussi trop tard pour la mort de son père, ne se déplace pas pour celle de sa grand-mère ni celle de sa mère. Et, ainsi il énonce » peintre paysan mais n'est pas paysan« , « le silencieux éloquent« , « le socialisme individualisé » et ce physique « grand et fort » mais semble « doux ».

J'avoue que je ne connaissais rien de la vie de ce peintre; La proposition de Eric Halphen, même si je ne peux en vérifier la véracité, a le mérite de faire vivre l'homme pour tenter d'expliquer l'oeuvre de celui qui fut l'illustre représentant de l'École de Barbizon.

La partie suivante présente le petit fils, Jean-Charles, né en 1924, dessinateur et peintre lui-même, beaucoup moins talentueux, beaucoup moins habité par la fibre artistique. Il n'a pas de message à transmettre, de folie à mettre en couleurs, d'émotions à partager. Il a juste l'envie de profiter de la vie surtout que son ascendant célèbre n'a pas vraiment laissé de quoi faire vivre sa lignée !

Alors, lui vient l'idée d'en profiter quand-même du talent du papy ! Il lui faut trouver le génie : C'est Paul Cazot auquel Jean-Charles transmet les tics de peinture du Maître. Plus tard, il faut aussi un expert. Jean-Charles en trouve un aussi. Et ainsi de suite …

Tout au long de ce récit, la figure de Jean-Charles oscille autour du naïf inconsistant et du tricheur génial. Son principal talent reste l'art du mensonge, de la tromperie avec son charisme inné. Mais Eric Halphen décrit surtout son culot, et même son esbroufe. Et, rien ne semble l'arrêter ! Car, ce n'est pas uniquement auprès de sombres marchands d'art véreux que Jean-Charles et Cazot refourguent leurs faux. le spécialiste « es Millet » va leur en acheter. Certes, il est vieux et diminué, mais quand-même !

Eric Halphen, en habitué des malfrats, sait donner corps à son escroc. Il devient vite un sympathique opportuniste sachant s'adapter face à la difficulté du monde. le côté Arsène lupin, en somme !

Seulement, à force de trop en vouloir, ils se font remarquer et l'envie d'en croquer davantage titille leur entourage. A partir des archives de l'arrestation et des minutes des procès. Eric Halphen narre cette période avec toute la compétence que son métier lui apporte.

Le faussaire de la famille est un récit historique savoureux qui décrit une escroquerie improbable d'un petit-fils sur le talent de son grand-père. de cette personnalité peu recommandable, Eric Halphen nous la narre avec sympathie et, même certainement, de l'admiration. Car ce menteur professionnel embobine tout le monde et s'adapte à toutes les situations au fil de ses trahisons.

Eric Halphen a choisi le côté de la justice et décrypte l'enquête et les procès. Néanmoins, notre humanité revient rapidement en apprenant la façon dont Jean-Charles est mort. Pour la connaître et pour le plaisir de découvrir cette histoire hors-norme, cet essai est à découvrir !
Lien : https://vagabondageautourdes..
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Bonsoir,

Un livre sur une histoire vraie, l'histoire des faux tableaux Millet écrit par Eric Halphen (oui oui le juge) aux éditions Buchet Chastel que je remercie.
Jean-Charles est le petit fils de Jean-François Millet, peintre reconnu pour ses paysages ruraux, l'Angélus, les glaneuses…Toutefois ce petit fils n'a pas le même talent et se lance dans les faux.
Il va faire appel à un peintre qui va faire des tableaux dessins, dans le style de et va leur apposer la signature de son grand père et faire des attestations pour garantir la véracité de ces tableaux. Bien évidemment, ils vont se faire prendre.
L'histoire est intéressante, parce que véridique, mais ce qui est le plus intéressant, à mon sens , c'est l'analyse que certains peuvent faire de l'art, des copies. Est-ce qu'une copie a moins de valeur alors qu'elle peut faire éprouver des émotions intenses à celui qui la regarde ? est-ce qu'un tableau ne vaut-il pas que par la beauté qu'on lui trouve ? ne faudrait il pas ne pas signer les oeuvres pour ne pas dénaturer le « marché » de l'art ? qui fait parfois atteindre des sommets des oeuvres qui ne sont pas si remarquables ? Et toutes ces questions, auxquelles je n'ai pas de réponses définitives sont passionnantes. J'ai beaucoup aimé cette plongée dans l'art.
Quatrième de couv. On le sait, le talent n'est pas héréditaire. Et c'est tout le drame de la vie de Jean-Charles Millet, petit-fils de Jean-François Millet, l'illustre peintre de L'Angélus, des Glaneuses mais aussi auteur de nombreux dessins et gravures.À défaut d'être talentueux, le petit-fils est malin. Et l'idée lui vient de faire commerce de fausses oeuvres de son grand-père (qu'il fait réaliser par un copiste de génie) en y apposant le cachet de l'artiste. Ni vu, ni connu, il fait ainsi fortune en vendant à des galeristes aussi naïfs que peu regardants des tableaux miraculeusement retrouvés dans le grenier, des ébauches oubliées, des études laissées de côté. Mais la jalousie et l'appât du gain vont tout faire déraper...Éric Halphen raconte cette histoire vraie totalement méconnue (et qui va très mal finir) avec la précision d'un juge d'instruction reconstituant les faits et l'ironie pince-sans-rire d'un Jean Echenoz s'appropriant les vies de Maurice Ravel, Nikolas Tesla ou Emil Zatopek.
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critiques presse (1)
Magistrat anti-corruption puis antiterroriste, aujourd'hui président de chambre à la cour d'appel de Paris, Éric Halphen est aussi l'auteur d'une demi-douzaine de polars. Il publie son nouveau livre, Le faussaire de la famille, aux éditions Buchet Chastel. L'occasion pour lui de s'intéresser à l'affaire dite des « faux Millet », qui défraya la chronique dans les années 1930. Une affaire de famille et de faux tableaux.
Lire la critique sur le site : RadioFranceInternationale
Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
Plus précisément, les deux hommes s'accordent sur un point bien précis, un préliminaire impératif : il ne s'agit pas de se lancer dans des copies pure et simple des tableaux du grand-père, ce seraient alors des faux, il n'en est pas question. Ce qu'il convient de peindre, ce sont uniquement des huiles inspirées par l'œuvre de Millet, des à la manière de juridiquement - sinon moralement - inattaquables.
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Un peintre américain, William Morris Hunt, vient le voir à Barbizon et acquiert deux de ses toiles. Il parle de lui à plusieurs de ses compatriotes qui lui emboîtent le pas, achètent et propagent – cela explique que de nombreux tableaux de Millet appartiennent aujourd’hui à des musées américains, notamment celui de Boston.
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Non seulement la paysanne de Cazot ressemble comme une sœur à une paysanne de Millet, non seulement son complice est parvenu on ne sait comment à appréhender un zeste de la religiosité bizarre qui émane de toutes les œuvres de son grand-père, mais encore le tableau fait ancien et tanné, quand on retourne la toile elle a le foncé et le légèrement froncé qui trahit les années...
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La vision du monde de Picasso ou de Chagall, ou évidemment de Millet, est-elle reproductible, susceptible donc de plusieurs diffusions, en quelque sorte transmissible, ou est-elle au contraire à usage unique, émission spéciale de l’individualité de son auteur ? En d’autres termes, dans la mesure où l’art n’est pas détachable de celui qui crée, le problème majeur n’est-il pas tout simplement celui de la tricherie ? Tricherie de prétendre, comme Ribes ou Jean-Charles, qu’après avoir étudié la personnalité et l’art de Millet ou de Chagall, ils étaient capables, non seulement de penser comme eux, ce qui déjà peut s’apparenter à un gros mensonge, mais encore de faire les tableaux que ces artistes rêvaient de faire, ce qui n’est que forfanterie.
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L’habitué des faits divers aura noté le déroulé étonnant de cette chronologie : alors qu’aujourd’hui, dans l’ordre, on place en garde à vue, perquisitionne, ramène au poste, questionne des heures durant, puis conduit au juge pour une mise en examen et une éventuelle incarcération, on est à l’époque entre gens de bonne compagnie qui savent le prix du murissement : le suspect, laissé en liberté, peut vaquer à ce qu’il veut en attendant la décision du juge.
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Vidéo de Eric Halphen
VLEEL 286 Rencontre littéraire avec Éric Halphen, Les divisions, Éditions Buchet Chastel
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