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Citations de Erik Emptaz (50)


Erik Emptaz
Si #balancetonporc met mal à l'aise, ce n'est pas par ce qu'il dénonce, c'est par la façon dont il le fait. Traiter les hommes de 'porcs' quels qu'ils soient et quoi qu'ils aient fait, c'est régler des comptes en usant d'une violence contre une autre. Et, inviter à 'balancer', avec tous les risques de dérives et de dérapages que l'on sait, ce n'est pas dénoncer à la justice, c'est, dans une logique de vengeance justicière, livrer des hommes à la vindicte populacière. Les femmes victimes de ces actes insupportables, et pas seulement celles des milieux où s'exerce le pouvoir, méritent mieux que d'être des 'balances'. Et même si les réseaux sociaux ont un rôle à jouer dans la prise de parole et de conscience, ces femmes ont droit à une autre justice que celle, expéditive et arbitraire, des vengeurs de Twitter ou des Zorro anonymes de la Toile, qui ne s'embarrassent pas de preuves.
La culpabilité d'un harceleur, d'un agresseur sexuel, d'un violeur ne se décrète pas sur Twitter. Elle relève d'une démarche judiciaire. Les lois en ce sens existent et ne manquent pas. Elles peuvent sans doute être améliorées, et la difficulté pour les victimes d'apporter des preuves, comme celle d'en parler, ne facilite pas, bien sûr, leur application. Mais, dans une démocratie, ce n'est en rien une raison de vouloir se venger des 'porcs' par une 'justice' de cochon.

• Le Canard enchaîné, 20/10/2017
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Le "seul maître à bord après Dieu" n'entend pas le matelot qui ajoute dans son dos : Un marin qui fait confiance à la mer, c'est comme un pendu qui ferait confiance à la corde pour le tirer d'affaire.
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Pour planter un bateau ainsi : Faut vraiment être une bourique ou borgne des deux yeux.
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J'ai bu du vin, du rhum et du tafia comme un vrai marin triste et je me suis soûlé comme un saligaud. J'ai offert force pichets à tous les soiffards de l'endroit pour les remercier d'écouter mes lamentations. Solidarité de comptoir, compassion du litron.
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A propos, n'allez pas croire que Bombay Hotel, BH comme abrègent les gens qui s'y entassent, est un hôtel de Bombay ! C'est un slum, un long bidonville, un agrégat de cartons, de vieilles plaques de tôle et de bouts de bois de récupération, que seuls viennent égayer les couleurs plus vives du linge qui sèche, ou les sacs en plastique qui volent. Ce nom de Bombay Hotel n'est qu'une plaisanterie des résidents pour baptiser l'endroit où vit Iqbal à Ahmedabad, la capitale du Gujarat. "Bombay" à cause de la surpopulation, et des plus pauvres qui dorment par terre, comme une bonne partie des habitants de la mégapole du même nom. "Hôtel" parce que les grands hôtels de la ville, ceux où une seule nuit coûte six mois de salaire d'un habitant du slum, sont à un crachat de paan (bétel). C'est aussi que, même pour avoir juste de quoi s'allonger dans ce bidonville délétère, il faut payer cher.
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Alors que le car s'ébranle dans un vrombissement qui donne tout son sens à l'invention du moteur à explosion, le ciel est déjà rose sur les collines. Louis regarde les sièges d'un rouge éclatant, l'intérieur du bus peint en bleu électrique, les saris aux tons vifs des voyageuses et les yeux brillants qui illuminent les visages aux peaux foncées. Si la photo de ce qu'il voit paraissait dans le National Geographic, il la trouverait étincelante. Pourquoi cet air accablé alors qu'il y figure ? A cet instant précis, c'est justement d'être dans cette image qui le contrarie. D'être la touche de blanc dans le décor chamarré de cette boîte à moteur, dont il perçoit dans sa colonne vertébrale et ses tympans chaque claquement de soupape ou de culbuteur. Parce que, en laissant s'entrechoquer ses pensées au gré de la caillasse chaotique et poussiéreuse des routes en réfection du Rajasthan, il pense à cette expression qu'il trouve exécrable : "Il va falloir te reconstruire !
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Chaumareys donnerait ses galons pour un fond de flacon.
Pourtant, il a dû sacrément batailler avant de les gagner.

Pour en arriver là, il en a fallu des interventions, des suppliques, des flagorneries, des pressions plus ou moins amicales entrecoupées d’évocations appuyées de son oncle, l’amiral d’Orvilliers, et de son amitié avec le comte d’Artois, frère du roi.

Chaumareys a su vaincre en les contournant tous les obstacles. Rien ne l’a arrêté. Il est même allé jusqu’à se rajeunir pour ne pas tomber sous le coup de la limite d’âge qui empêchait les officiers royalistes revenus d’émigration de reprendre du service après 50 ans.

Cinq années de moins, un combat de plus, à la guerre la stratégie compte autant que la bataille elle-même !
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Il est intarissable sur ces señoritas aux cheveux de jais et au tempérament brûlant qui, sur le seuil de leurs maisons blanchies à la chaux, guettent l’officier, « tremblantes de désir et de volupté ». Corréard a beau avoir le lyrisme un rien conventionnel, sa description nous laisse comme un regret.
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Certains officiers de marine « rentrants » se voyaient ainsi, comme le commandant de La Méduse, attribuer le commandement d’un navire bien qu’il n’ait pas navigué depuis plus de vingt années.
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En écoutant le discours du gouverneur, j’ai vomi plus par dégoût de moi-même que de lui. Mais j’ai aussi mesuré dans quel état de délabrement physique et mental nous étions.
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Angèle s’agenouille à même le sol, levant très haut son cul somptueux et rieur. Et Charbonnier s’enfonce en elle en se délectant de ces prières qu’il lui a apprises.

Dans le tintement des perles, il s’active à grandes embardées, passant de l’infinie douceur à la brutalité : « C’est ta faute, c’est ta faute, c’est ta très grande faute…»

L’abbé ahane. Son teint de cire a viré au cramoisi.

Il agrippe maintenant les seins d’Angèle et en pince les bouts, « Foutredieu, moricaude, tu vas l’avoir, ta pénitence…» et il ne tarde pas à gicler presque douloureusement. « Ite missa est… ! »
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Pour planter un bateau ainsi : « Faut vraiment être une bourrique qu’a la cataracte ou un borgne des deux yeux ! »
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Et si les quinze revenants de ce cauchemar la lui posent, il leur fera la même réponse : la « nécessité » et le souci « d’éviter une perte générale ». Deux arguments qu’ils devraient être à même de comprendre. Et trouver recevables, puisque ce sont aussi ceux qui les ont conduits à manger la chair de leurs semblables.
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Même avec une couronne sur la tête et du sang bleu dans les veines, nous sommes peu de chose.
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Sa place n’est pas devant ce tribunal. Il n’est pas coupable, mais victime. On s’attaque à un officier de Sa Majesté que la fatalité a empêché d’accomplir l’intégralité de sa mission.
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Et si les quinze revenants de ce cauchemar la lui posent, il leur fera la même réponse : la « nécessité » et le souci « d’éviter une perte générale ».

Deux arguments qu’ils devraient être à même de comprendre. Et trouver recevables, puisque ce sont aussi ceux qui les ont conduits à manger la chair de leurs semblables.
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Et de la même écriture régulière et penchée, le commandant du Sénégal et dépendances signe « Julien Schmaltz » en songeant qu’il lui faudra montrer sa lettre à Chaumareys.

Le commandant de La Méduse doit aussi envoyer un rapport et il vaudrait mieux qu’il ne donne pas des événements un récit trop différent du sien, ou trop exalté par le vin blanc.
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Schmaltz, en y pensant, salue en tête de la page suivante, le « zèle » du commandant de L’Argus.

Tant qu’il est dans les compliments, il va même jusqu’à vanter sur sa lancée, la qualité des « efforts de Monsieur de Chaumareys » pour le seconder
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Là, Schmaltz a peiné sur la formule mais, à la relecture, il la trouve imparable : « En s’en rapprochant pour la reprendre, on s’exposait à ce que les malheureux qu’il portait se jetassent en foule dans les embarcations déjà surchargées et qui auraient été inévitablement submergées sans pouvoir contribuer au salut des hommes qu’on aurait été tenté de secourir. »

Il en est arrêté à cette ligne et cela fait plus de trois quarts d’heure qu’il cale sur la conclusion.
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La frégate de Sa Majesté La Méduse a touché le banc d’Arguin par 19° 55’ de latitude nord et 19° 24’ de longitude ouest. » Un rapport circonstancié sans un mot sur les circonstances.
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