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Critiques de Erin Hortle (40)
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L'octopus et moi

Conseillé par ma libraire, je dois avouer que ce livre m'a fait sortir de ma zone de confort

N'étant pas une adepte des animaux sous-marins, j'ai tout d'abord navigué à vue les 100 premières pages

Puis j'ai réussi à accoster en Tasmanie et à rejoindre Lucy,

jeune femme en plein questionnement après un cancer du sein et une reconstruction plastique,

Victime ensuite d'un accident en voulant sauver une pieuvre (métaphore de sa propre vie) elle risque sa vie une seconde fois pour se sauver elle-même et entame une reconstruction psychologique

L'écologie, la maladie, la féminité,

avec un choix narratif original, ce livre plein de poésie et d'humour explore les recoins de l'être en connexion avec la nature et le monde marin

Jolie surprise 🥰
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L'octopus et moi

L’octopus et moi, c’est un lieu qui fascine : Eaglehawk Neck, un isthme en Tasmanie reliant deux presqu’îles, une topographie qu’il faut bien visualiser pour comprendre l’appel de l’océan ressenti par les pieuvres pleines d’œufs. Ce cadre naturel est magnifiquement présent, l’autrice nous invitant à saisir les lumières éclatantes courant sur l’eau et dans le ciel, leurs couleurs spectaculaires. Elle nous laisse entendre la cacophonie des oiseaux, hirondelles de mer, puffins tournant, virant au-dessus des vagues et des remous de l’océan. Tout l’amour d’Erin Hortle pour ce milieu marin fait scintiller les flots, rugir le vent du nord-est dans la baie, respirer la brise maritime et goûter l’eau glacée de l’océan.

Bien entouré par ce lieu magnétique, zoomons sur Lucy et son incident avec une pieuvre. Cette fois, pour comprendre sa curieuse rencontre avec ce céphalopode, il faut revenir sur certaines circonstances particulières : le cancer, l’ablation de ses deux seins, sa relation toute différente avec son compagnon Jem, son état d’esprit flottant, ne sentant plus qui elle est réellement. Alors, à la demande d’un certain Harry, elle raconte toute son histoire et puisque j’étais à Eaglehawk Neck, j’ai tout entendu.

Les atteintes à son corps. Pintes de bière aidant, les petites réflexions devenaient déplacées, les regards s’égaraient souvent vers son décolleté, ses faux seins d’alors. La maladie écartée, une différence d’attitude envers elle sans qu’elle puisse réagir puisque la honte la tenaillait même si elle savait que c’était absurde de penser ainsi, d’avoir honte de ça. Elle se disait que c’était de sa faute, celle d’avoir pris de faux seins, d’avoir triché sur leur taille.

Tout ce qu’elle désirait à ce moment-là c’était mettre de côté les préoccupations liées à ce corps.

Elle parle, raconte, et à la fin de la première partie, elle nous éclaire sur la traversée de l’isthme qui ouvre ce roman. La voix de la pieuvre qui capture un crabe au passage, l’appel atavique de l’océan mugissant, son corps plein, le sable collé aux ventouses, une lumière agressive et la rencontre, l’incident de l’octopus.



Toutes les références que l’autrice a pu glaner sur l’isthme, sur les pieuvres et leur unique couvée, sur la topographie ancestrale de ce petit bout de terre se fondent parfaitement dans son histoire, dans l’histoire de Lucy. Ici, le monde marin croise celui de l’homme et inversement. Le phoque aussi joue son rôle et les confrontations se font, pour le pire, souvent, et le meilleur parfois, rarement.

Les évènements côté marin, côté humain, déferlent. Flo, Poppy, Jem, Harry sont autant de rencontres, de personnes réalistes, si différentes dans leur manière de voir et de se confronter au monde actuel. Jem, pourtant pêcheur d’ormeaux (mais dans les règles), est la voix de la colère écologique. Ses révoltes, ses coups de gueule contre les gens sans scrupules vis-à-vis des animaux dénoncent les dérives de la pêche, le manque de respect du monde animal jeté en plein jour.

L’approche de Lucy avec les pieuvres, auprès de deux vieilles femmes qui chassent la nuit pour les mettre en conserves, m’a fait grimacer. Elle décide par la suite de participer, d’aller à la rencontre de cette amitié naissante pour passer enfin un moment qui lui fera oublier son corps. L’autrice a peut-être opté pour ce choix afin qu’il marque, qu’il claque, juste avant le choc qui entraînera Lucy à se libérer, se retrouver.

Le chemin sera long, parsemé d’amitié, d’amour, de disputes, de constatations écologiques, de vagues revigorantes, de tricot, de tatouage… Il faut se défaire de la place trop encombrante que prend l’image que l’on projette vers les autres et assumer ses choix, ceux pris pour ne pas être étrangère à soi-même. Sa perception du monde s’en trouve accrue, primordiale. Ses décisions, ses choix pour se sentir bien, sont parfois surprenants mais qu’aurions-nous fait à sa place ?



Un premier roman original, documenté, bien ancré dans son somptueux paysage de Tasmanie et plein de secousses humaines, animales et océaniques.

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L'octopus et moi

Une jeune femme qui se fait percuter par une voiture alors qu’elle se jetait sur la route pour sauver une pieuvre, c’est pas banal ! Et c’est l’événement central de ce roman australien qu’on lit avec beaucoup de plaisir.

Un roman très original qui nous emmène en Tasmanie à la rencontre de Lucy, qui suite à un cancer et l'ablation de ses deux seins cherche à se retrouver et se reconnecter à son corps. La nature est très présente, on découvre la vie sur l'île, les questions écologiques et les traditions, la pêche aux ormeaux et au thon, l'océan omniprésent, le surf, les phoques et surtout les pieuvres, personnages centraux de ce roman étonnant. On se met dans la peau des personnages humains mais aussi des animaux, on est tantôt pieuvre, tantôt phoque ou oiseau… Et on quitte avec regret ce magnifique portrait de femme à l’écriture riche et poétique.

Premier roman d’une auteure à suivre, et premier roman d’une nouvelle maison d’édition, Dalva, qui met à l’honneur des autrices contemporaines. À travers leurs textes, elles nous disent leur vie de femme, leur relation à la nature ou à notre société. Elles écrivent pour changer le monde, pour le comprendre, pour nous faire rêver.

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L'octopus et moi

Lucy, jeune femme qui vient de Tasmanie, sauve une pieuvre qui cherche à traverser une route pour rejoindre la mer et y pondre ses œufs. Suite à cet accident, Lucy va ressentir des souffrances dans son corps, car elle se remet d’un cancer du sein auparavant. Elle va alors se remettre en question sur son corps, sur sa féminité et sa place dans la nature.



On découvre dans ce roman un endroit sauvage et ses habitants atypiques, et malmené par des touristes, et d’autres qui préservent la nature avec sérieux. Ce roman fait passer un message : ressentir la nature, et vivre avec.



Ce roman a un style précis et poétique qui fait toute la richesse des mots.



Lucy va voir une psy, se confie à son compagnon mais aussi à ses amis, et elle aura devant ses yeux des vérités qui vont la bouleverser à jamais. Son rapport au corps, ses sentiments vont évoluer au cours de l’histoire. On suit aussi des passages sur les animaux et proposer des contradictions par rapport à l’homme. Ce qui fait l’originalité dans ce roman, les animaux ont des choses à dire.



Un premier roman très prometteur qui traite les thèmes sur l’amitié, sur l’amour, la résilience et la confiance en soi.


Lien : https://bibliocoeur.wordpres..
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L'octopus et moi

Superbe découverte que ce livre conseillée par ma libraire, où une jeune femme rencontre une pieuvre. Pas facile de se projeter dans un tel récit, il faut y aller les yeux fermés et se laisser porter : par la plume de l'auteur, par cette jeune femme qui cherche à retrouver un rapport à son corps apaisé après un cancer du sein, par le rapport entre l'homme et la nature, présent tout au long du récit, et dont l'approche ni blanc, ni noir, donne matière à réflexion...
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L'octopus et moi

L'octopus et moi : un bijou sur l'écologie, la maladie et la féminité ; un livre qui explore les recoins de l'être en connexion avec la nature et les animaux qui la peuplent.



L'octopus et moi c'est l'histoire de Lucy, arrivée de Melbourne pour la Tasmanie. C'est son histoire post cancer du sein. C'est sa reconstruction face à cette épreuve. C'est l'approche du corps et de la conception de la féminité. Avec ou sans sein ? C'est aussi l'appréhension de l'infertilité. Comment se sentir femme en faisant le deuil de la maternité ?



L'octopus et moi c'est en parallèle la découverte d'une île : la Tasmanie. Ses paysages, mais également la rencontre avec sa population, ses coutumes, ses diversités sociales. C'est aussi la découverte d'un autre type d'habitants : les animaux. Ils jalonnent le récit comme d'authentiques personnages : pieuvres, phoques, oiseaux.



En reliant toutes les formes de vie de la Tasmanie, l'auteure évoque l'écologie : de l'impact de l'homme sur l'environnement aux contradictions de la conscience écologique. Est-il possible de concilier traditions et respect de l'environnement ? Jusqu'où les revendications peuvent-elles aller sous couvert de protection de la planète ?



L'écriture d'Erin Hortle est riche et travaillée. Elle peut parfois déstabiliser lorsque les animaux prennent la parole, notamment dans la description des mœurs et le style à portée philosophique. Mais quelle originalité !

Et quelle idée de faire basculer le récit dans des réflexions plus profondes par la rencontre de Lucy avec une pieuvre. Une pieuvre femelle qui cherche à traverser la route pour rejoindre l'océan et donner la vie. C'est peut-être cela, la plus grande richesse du récit : la mise en avant de l'interdépendance entre Lucy et les pieuvres, et plus largement, entre les êtres vivants.
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L'octopus et moi

Quelle beauté !!

Ce roman est l’image d’un cheminement. Après des épreuves difficiles, il n’est pas toujours évident de se retrouver. C’est grâce à cet échange avec une pieuvre que Lucy va amorcer son renouvellement.

🐙

Le contexte tasmanien est incroyable. On s’y croirait. On plonge dans cet univers sauvage de la mer et son littoral. On découvre les traditions, parfois brutales, qui viennent se heurter au monde moderne et ses valeurs avec brio.

🐙

Les personnages principaux comme secondaires sont authentiques et intéressants. J’ai adoré la relation intergénérationnelle féminine entre Lucy et Flo qui va devenir son ancre dans sa reconstruction.

🐙

Ce livre est magnifique ! Il s’est adressé à quelque chose de profond en moi et y a résonné ! C’est la nature et la vie de femme sans artifices.
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L'octopus et moi

Merveilleux roman plein de poésie. Reflexion sur la maternité, la féminité. Être mère à quel prix pour la pieuvre ? Pour la phoque ? Ne pas pouvoir l'être quand on est une femme... Chairs déchiquetés, et pourtant la lutte pour vivre, exister, continuer dans un monde sauvage où terre et mer se disputent l'espace.
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L'octopus et moi

Quelle aventure !

Partir pour la Tasmanie, à l’autre bout du monde, presque aux antipodes ( en creusant un trou à Paris, on atterrit en plein océan Pacifique entre la Tasmanie et la Nouvelle Zélande ).

On se trouve plus précisément au sud est de ce petit pays à Eaglehawk Bay où il y a l'isthme de Eaglehawk Neck, une presqu’île perdue dans la mer de Tasman.

Un fait divers de 1996 nous a fait découvrir cette région (1).

Un drôle de titre qui nous parle d’octopus (2), belle occasion de passer quelques temps pour nous familiariser avec cette drôle de bestiole que nous avons du mal à imaginer comme aussi intelligent qu’un animal domestique.

Nous croiserons dans ce livre l’histoire des aborigènes(3) et pourrons en apprendre un peu plus sur leurs coutumes.

Mais la grande découverte sera celle de Lucy, une australienne qui s’est retrouvé en Tasmanie et qui rêve de devenir une véritable Tassie … intégrée la culture et bien dans sa tête et dans son corps.

Difficile d’envisager l’avenir quand son corps a subi la mutilation suite au crabe dévoreur, se reconstruire alors … Un sein … encore un petit peu plus gros ? … et se reconnaître dans cette apparence qui ne correspond plus à ce qu’on a été !

Ce livre est une pépite à la fois dans la description des paysages qui me fait penser à mon auteur fétiche Richard Flanagan et dans sa capacité à nous transformer en quelques lignes en poulpe ou en phoque et à ressentir les éléments comme si nous y étions.

Un très beau roman qui sort des sentiers battus et rabattus et qui propose une belle réflexion sur la féminité.



(1)

Martin Bryant est un tueur à la chaîne connu pour avoir tué 35 personnes et en avoir blessé 37 autres lors du massacre de Port Arthur en 1996 en Tasmanie. Il a écopé de 35 peines d'emprisonnement à perpétuité et de 1 035 ans sans liberté conditionnelle au pénitencier Risdon Prison.

Martin Bryant a fourni des explications confuses de ce qui l'a amené à tuer 35 personnes à Port Arthur, le 28 avril 1996. Une hypothèse avancée serait son désir d'attention (il aurait dit à un voisin : « Je vais faire quelque chose qui va faire que tout le monde se souviendra de moi »).

Ses premières victimes sont Nolene et David Martin, propriétaire d'une maison d'hôtes dans la région (maison que le père de Martin Bryant avait apparemment très envie d'acheter). Il tira sur eux avant de se diriger vers Port Arthur. Martin Bryant est entré dans un café avec un grand sac bleu, lors de son repas, il fit remarquer : « il y a beaucoup de guêpes ici ». Une fois son repas terminé, il se dirigea vers l'arrière du café et fixa une caméra sur une table vide. Il sortit alors un fusil de type AR-15 et commença à tirer. En quelques secondes, il tua 20 personnes et en blessa 15 autres. Il prit ensuite la fuite, tirant sur des personnes dans le parc de stationnement puis depuis sa berline Volvo jaune. Martin Bryant conduisit trois cents mètres, jusqu'à un endroit où une femme et ses enfants se promenaient. Il s'arrêta et tira deux fois sur la femme et l'enfant qu'elle portait dans ses bras. L'ainé des enfants s'enfuit, mais Martin Bryant le suivit et le tua d'un seul coup de feu. Ensuite, il vola une BMW de couleur or en tuant les occupants. Un peu plus loin sur la route il s'arrêta à côté d'un couple dans une Toyota blanche et prit en otage un des occupants en lui ordonnant de se placer dans le coffre de la BMW. Après la fermeture du coffre, il tira deux coups de feu dans le pare-brise de la Toyota, tuant la femme au volant. Il retourna ensuite à la maison d'hôtes et brûla la voiture volée.

La police est arrivée rapidement et a tenté de négocier avec Martin Bryant pendant de nombreuses heures avant que la batterie de son téléphone ne soit déchargée, ce qui mit fin à la communication. Pendant les négociations, il tua son otage.

Le lendemain matin, 18 heures plus tard, M. Bryant a mis le feu à la maison et a tenté de s'échapper dans la confusion. Souffrant de brûlures au dos et aux fesses, il a été capturé et emmené à l'Hôpital Royal Hobart où il a été traité et conservé sous bonne garde.

En réponse aux meurtres, les autorités australiennes ont mis des restrictions sévères sur les armes à feu. Le gouvernement de l'État de Tasmanie a tenté d'ignorer cette directive, mais a été menacé avec un certain nombre de sanctions par le gouvernement fédéral.

Martin Bryant a été condamné à 35 peines d'emprisonnement à perpétuité pour les meurtres et à 1 035 ans pour d'autres crimes liés à ce massacre. Il devrait rester en prison le reste de sa vie. Il a tenté de se suicider six fois en cellule.



(2)

Octopus est un genre de mollusques de l’ordre des octopodes (les octopodes sont des mollusques à huit bras et sont communément appelés pieuvres).



(3)

Les Aborigènes de Tasmanie sont le peuple aborigène de l’île australienne de Tasmanie, située au sud du continent. Pendant une grande partie du XXe siècle, les aborigènes de Tasmanie ont été largement, et à tort, considérés comme un groupe culturel et ethnique éteint qui avait été intentionnellement exterminé par les colons blancs. Les chiffres contemporains (2016) du nombre de personnes d'ascendance aborigène de Tasmanie varient selon les critères utilisés pour déterminer cette identité, allant de 6 000 à plus de 23 000..

Arrivés pour la première fois en Tasmanie (alors une péninsule australienne) il y a environ 40 000 ans, les ancêtres des aborigènes de Tasmanie ont été coupés du continent australien par la montée du niveau de la mer. Ils ont été entièrement isolés du monde extérieur pendant 8 000 ans jusqu'au contact européen.

Avant la colonisation britannique de la Tasmanie, la population a subi une baisse drastique de son nombre en trois décennies, de sorte qu'en 1835, seuls quelque 400 aborigènes de Tasmanie de sang pur ont survécu, la plupart étant incarcéré dans des camps où tous sauf 47, sont morts au cours des 12 années suivantes. Le point de vue traditionnel, toujours affirmé, soutenait que cet effondrement démographique dramatique était le résultat de l'impact de maladies introduites, plutôt que la conséquence d'une politique. Geoffrey Blainev, a écrit qu'en 1830 en Tasmanie : "La maladie avait tué la plupart d'entre eux, mais la guerre et la violence privée avaient également été dévastatrices."

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L'octopus et moi

Roman qui laisse découvrir une perception du point de vue d'animaux et d'humains. Les questions que cela soulève sont très intéressantes.

L'animal est mis en lien avec l'homme et devient son égal.

D'autres questionnements sur l'écologie et la réaction à des problèmes médicaux. La reconstruction d'une personne qui ne sait plus qui elle est.

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L'octopus et moi

L'octopus et moi

De Erin Hortle10/18



Octopus ? Une pieuvre, la pieuvre, les pieuvres… Déterminée à pondre ses œufs coûte que coûte.



Moi ? La narratrice, Lucy. Sortie d'un cancer du sein.



Elles vont croiser leur chemin dans l'adversité et la brutalité de la vie.



Brutalité de l'homme, brutalité de la nature.

En Tasmanie, une nature omniprésente dans laquelle elles se trouvent immergées…et nous avec.



A la recherche de son corps, du sens de sa vie. Une reconstruction portée par la nature et par l'humanité pour le meilleur comme le pire.



Lecture enivrante, déroutante.

Des interrogations, des thématiques très variées et pourtant habilement ficelées.



A découvrir en se laissant porter.

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L'octopus et moi

Je ne sais pas par où commencer avec ce livre qui m’a déstabilisé et qui m’a sortie de ma zone de confort. Ce serait mentir de dire que je n’ai pas été emporté par l’univers de l’autrice qui nous emmène tout droit en Tasmanie avec des paysages incroyables.



Plusieurs sujets sont abordés : la maladie, la place du corps, l’écologie, la relation de couple. On y rencontre Lucy, qui doit se reconstruire mentalement et physiquement après un cancer du sein.

De nombreuses personnes et animaux vont l’aider sur ce chemin… Notamment des pieuvres qui auront un rôle fondamental dans sa reconstruction en tant que femme.



L’écriture est poétique mais aussi très réaliste & brut. On se retrouve durant quelques pages dans la tête d’une pieuvre ou encore d’un phoque.



Ce n’est pas un coup de cœur, j’ai mis du temps à le lire. J’ai trouvé certains passages longs mais je me suis accrochée et je ne regrette pas d’être allée jusqu’au bout !
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L'octopus et moi

Lecture commune australienne et maritime avec Val. Val dont je subodore les talents sous-marins et le goût pour les encornets. Tasmanienne plus exactement, la lecture. Cette île au sud-est du continent est une aventure en soi. Et c'est bien à une aventure que nous convie Erin Hortle en ce territoire des antipodes. On est prié de n'être ni trop raisonnable ni trop rationnel pour fréquenter le Neck, cet isthme étroit comme...un isthme, là où les poulpes semblent mener une vie débridée au point de se faire écraser comme de vulgaires hérissons.



Soit donc une héroïne du bout du monde qu'un cancer a conduite à l'ablation des seins suivie d'une reconstruction. Soit un poulpe femelle qui traverse la rue mal à propos. A priori on conçoit mal cet attelage. Pourtant Erin Hortle, jeune auteure de là-bas, et sur la mappemonde c'est plus bas que là, nous concocte une abracadabrantesque mais délicieuse variation sur la féminité peut-être mais pas seulement. On y explore un peu la vie des animaux, phoques et puffins, ces oiseaux marins dont se régalent, ou se régalaient les autochtones (je ne sais pas trop, n'étant pas allé en Tasmanie depuis des siècles), y ont un rôle important.



La fable est écologique bien sûr mais sans être trop culpabilisante. L'héroïne est un personnage complexe et assez envoûtant, en tout cas d'une grande originalité. N'en disons guère plus afin de ne pas écorner l'évolution ni déflorer le parcours de Lucy. Lucy qu'une pêche au poulpe transformera. Sachez seulement que les mammectomies l'emméneront chez une tatoueuse de talent. Mais le poulpe, ainsi gravé, ne deviendrait-il pas envahissant.



Les céphalopodes sont d'une intelligence supérieure, semble-t-il. Vous verrez vous-mêmes. J'oubliais. Outre les phoques et les puffins quelques hommes passent dans la vie de Lucy. Dans l'ensemble moins intéressants. Mais Lucy, elle, vous ne risquez pas de l'oublier. L'illustration musicale de cette chronique est assurée par un groupe que l'on ne risque pas
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L'octopus et moi

L’octopus et moi est une expérience littéraire unique et inédite. C’est en Tasmanie que se déroule l’histoire, l’atmosphère y est donc marine et insulaire. C’est sur l’isthme que la vie de Lucy bascule une deuxième fois : alors qu’elle vient de subir une mastectomie et une chirurgie pour retrouver une poitrine volumineuse, elle va plonger sous les roues d’une voiture pour sauver une pieuvre. La pieuvre qui traverse l’isthme le fait pour aller pondre ses œufs puis mourir l’instant d’après. C’est ainsi que le destin indelogeable de la pieuvre est fait. Cet acte héroïque est la métaphore de la propre vie de Lucy.



Ce merveilleux roman nous embarque dans l’abysse psychologique et physique d’une femme, Lucy, qui après un cancer du sein doit décider de sa féminité. La féminité induit-elle des seins ? Elle fera un choix cathartique et sensationnel pour se ré approprier son corps après l’accident.



Le conjoint de Lucy s’appelle Jem et est très engagé dans la politique environnementale ce qui donne une dimension écologique et morale appuyée. L’écologie est fortement valorisée aussi à travers le sujet de la pêche qui fait partie des traditions de l’île mais jusqu’où la tradition peut-elle aller sans compromettre la faune marine ?



L’octopus et moi c’est aussi l’immersion dans la tête d’un octopus, d’un phoque et d’un puffin. La narration est radicalement spécifique lorsque ces êtres prennent la parole. J’ai adoré goûter-lire-entendre-apprendre ces passages qui foisonnent d’informations sur leur quotidien et leur perception du monde marin.



Pour finir c’est toute la dynamique sociale de l’île dont il est question. Le distinguo des classes sociales, des droits de pêche pour les uns et rien pour les autres.



J’aimerai vous parler encore longtemps de ce roman primitif qui déborde de sujets sous une plume construite avec un panel de langages impressionnants, pleine de grâce. C’est poétique, brut, drôle, cocasse et ça transpire le réalisme. Laissez vous porter par les vagues et les pages de l’octopus et moi 🌊



Je vous recommande chaudement le documentaire « la sagesse de la pieuvre » sur Netflix ainsi que l’œuvre « rêve de la femme du pécheur » de Hokusai pour une immersion totale aux côtés de l’octopus et moi.
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L'octopus et moi

Après un début mitigé, j’ai fini par plonger dans cette lecture, et dans les tourments de l’héroïne, pour qui on ne peut ressentir qu’empathie et compréhension tant elle est humaine…

C’est l’histoire de Lucy, qui après son cancer du sein, tente de se réapproprier son corps et de mieux comprendre ce qu’elle en attend.



Elle cherchera de l’aide du mieux qu’elle peut, et trouvera surtout des réponses en elle-même, par le biais de rencontres et d’expériences improbables, mais salvatrices.





Dans sa lutte interne (qui finira par s’extérioriser), elle va se heurter aux doutes, aux contradictions et à la vie ; car au fond, il est question de vie au sens large, à travers les rapports humains, l’écologie, les différences culturelles, l’amour et… les poulpes.





Ce livre nous laisse sur des questions, mais nous offre de profondes réflexions.
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L'octopus et moi

Une ode aux femmes et à la nature. Abordant de douloureux sujets tels que l’après cancer du sein et le bien-être animal, ce roman m’a touchée en plein cœur. Les passages écrits du point de vue de certains animaux sont peu nombreux mais percutants.

La reconstruction de Lucy, son désir de vivre pleinement et d’enfin se retrouver, est tout simplement sublime. Je tiens également à souligner l’ambivalence des personnages quant à leurs valeurs écologiques : entre respecter une tradition ancestrale, faire une activité empreinte de nostalgie et cesser tout ce qui peut nuire à l’environnement, il n’est pas toujours simple de savoir où est la limite. Peu de romans abordent cette ambivalence qui est pourtant bien réelle, notamment dans les régions du monde où les traditions ont encore une grande importance (l’héritage des aborigènes, dans le cas de ce livre par exemple).

Erin Hortle retranscrit magnifiquement tout cela dans ce roman lumineux et émouvant. Une belle réussite que je vous recommande chaudement ! Pour moi c’est un coup de cœur !
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L'octopus et moi

Un sujet qui me touche particulièrement puisqu’il s’agit du cancer du sein.

Lucy victime d’un cancer va subir une mastectomie. Il s’agit alors de se reconstruire et quoi de mieux que la chirurgie réparatrice ! Sauf que parfois un changement ça n’est pas toujours bon et qu’un accident va tout bouleverser…

J’avais envie de le lire et en même temps j’avais peur. C’est un sujet sensible pour moi. J’ai perdu ma grand-mère qui était âgée de 60 ans et qui pendant 10 ans s’est battue contre cette maladie et ce jusqu’au bout. Je ne sais pas comment je réagirai si demain l’on m’annonçait que j’étais atteinte. Mais ce qui est sûr c’est que ça me fait peur. Bref, en ce qui concerne le livre il s’agit de reconstruction,de résilience. Un excellent moment lecture qui fait du bien par les messages délivrés. Mais aussi d’incroyables descriptions qui nous permettent de voyager en Tasmanie et un rapport à la nature qui m’a subjuguée et cette façon de donner voix aux animaux. est tellement surprenante. Vous l’avez compris il faut le lire !!! Surtout sur ce mois d’octobre même si pour moi je trouve triste que l’on n’en parle qu’à cette période…

Un grand merci à @lumieresbox car c’est grâce à elle cette jolie découverte ! Et si tu ne connais pas encore, le concept est simple : c’est une box qui met en lumière des éditeurs (peu connu). C’est donc un livre grand format, un pochon en coton bio imprimé, 1 petit plus (là c’était des pailles en bambou), 1 marque-page et 1 fiche descriptive du livre. Le tout pour 25,50 et c’est sans engagement. Voilà, tu sais tout maintenant donc tu n’as plus qu’à !
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L'octopus et moi

Victime d'un cancer, Lucy a subi une mastectomie. Elle n'aime pas le regard des hommes sur sa poitrine reconstruite par la chirurgie esthétique. Alors, quand elle est renversée par une voiture en tentant de sauver une pieuvre, elle choisit la solution radicale : ne pas remplacer les implants qu'on a du lui retirer. Puis, sur un coup de tête, elle décide de cacher ses cicatrices sous un tatouage, celui de pieuvres... Jem, son compagnon, accepte cet état de fait sans réellement comprendre...



Pour son premier roman, Erin Hortle réussit un coup de maître !

D'abord, l'ambiance, dans une Tasmanie rude et sauvage, à la frontière de l'eau et d'une terre que l'océan tente de submerger, où le monde aquatique des pieuvres et des phoques rejoint celui des hommes, sous le regard des oiseaux migrateurs.

Ensuite, la confrontation entre générations et cultures, entre préservation des traditions (conserves de pieuvres, pêche aux ormeaux, chasse aux poussins puffins) et envies intellectualisées de sauvegarde de la nature.

Enfin les relations humaines, faites de rudesse, d'amitié et d'amour, chamboulées par la proximité de la mort et à la recherche de nouveaux équilibres.

Et il y a encore la qualité de l'écriture (et donc de la traduction), avec des choix narratifs originaux (l'histoire se vit pour l'essentiel dans la peau de Lucy, entrecoupée de séquences de vie d'animaux), des flash back, du rythme, et un style à la fois riche et léger.

En synthèse, l'écriture et le contexte tissent un écrin autour de questions fondamentales sur les relations des humains entre eux et avec leur environnement.

Un roman singulier que l'on lit avec beaucoup de plaisir.



Traduction de l'anglais (Australie) par Valentine Leÿs.



Merci à Lecteurs.com et aux Éditions Dalva de m'avoir fait découvrir l'auteure et le livre.
Lien : http://michelgiraud.fr/2021/..
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L'octopus et moi

Lucy, guérie d'un cancer des deux seins, se sent mal à l'aise avec sa reconstruction en silicone qui appelle tous les regards. En quête d'authenticité, elle développe un nouveau rapport à la nature et à la mer, auprès de laquelle elle vit tout au long de l'année en Tasmanie. Une nuit, en voulant sauver une pieuvre qui s'évertue à traverser une route pour rejoindre l'océan, c'est l'accident. Une voiture la percute, sa poitrine est arrachée. C'est un nouveau départ, mais cette fois, Lucy veut récupérer la maîtrise de son corps: reconstruction à plat, tatouages. Son ancienne vie finit de s'effriter, mais un nouvel avenir se dessine, une renaissance pleine de promesses, plus proche de son moi profond.

C'est un roman à part, qui résonne étrangement et durablement en fin de lecture. L'écriture est talentueuse, la narration originale : elle donne parfois la parole aux animaux, rappelant inmanquablement Wajdi Mouawad et son "Anima".

-Le rapport à la nature et surtout à la mer comme être vivant, respirant, et qui soulagé.

-Les pieuvres, une manière différente de "sentir", de vivre le monde.

À leur sujet, il existe un étonnant documentaire sur Netflix, "la sagesse de la pieuvre", qui raconte les liens construits pendant un an entre un plongeur et un "octopus vulgaris". Vraiment intéressant...

Merci à DALVA, nouvelle maison d'éditions prometteuse, pour cette belle découverte.
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L'octopus et moi

Revenons en à L’Octopus et moi de Erin Hortle, il s’agit de son premier roman et pour moi il s’agit de mon premier roman qui se passe en Tazmanie. Bon, j’ai beaucoup de choses à vous dire sur ce roman. Déjà, comme dit à l’instant, il se passe en Tazmanie, pays que je ne connaissais absolument pas et bien maintenant, j’ai trop envie d’y aller. Plus précisément, cela se passe à Eaglehawk Bay où il y a l’isthme de Eaglehawk Neck. Erin Hortle nous parle de ce lieu avec plein de tendresse, on se rapproche des romans de Nature Writing.

L’Octopus et moi nous parle de Lucy, une jeune femme et d’une pieuvre (l’octopus) qui veut traverser l’isthme pour aller pondre ses oeufs. Leurs deux histoires vont s’entremêler telle la tentacule venant s’enrouler autour d’un bras. C’est super original comme histoire et c’est sublimement bien écrit. Les chapitres parlant de la pieuvre sont admirablement écrits, ils m’ont époustouflés. Tout comme le chapitre avec le phoque (et oui il n’y a pas qu’une pieuvre dans ce roman) qui est sensationnel, faire en sorte que le protagoniste ne soit pas un humain mais un animal c’est excellent.



C’est également un roman qui parle du cancer du sein: effectivement Lucy a subit une ablation des deux seins. Alors, on ne tombe pas dans le patho rassurez vous, c’est subtil et l’histoire se passe une fois Lucy guérie. Mais du coup cela évoque un sujet un peu tabou sur le fait que pour tous, que ce soit hommes ou femmes, nous associons les poitrines des femmes à plein de choses sans vraiment se soucier que chaque femme doit vivre avec, sans en avoir le choix. Lucy, elle, a fait le choix de ne pas s’en faire reconstruire après un accident ayant détruit ceux qu’elle s’était fait faire après son cancer. Une décision audacieuse qui va perturber au plus haut point son petit ami. Mais Lucy est une femme forte et elle décide de se faire tatouer plein de pieuvres à la place. Voilà, c’est un roman qui parle de force, c’est un roman très féministe mais tout en nuance sans en faire de trop. C’est également un roman sur l’amitié, sur l’amour, la résilience et la confiance en soi.

Et qu’est-ce que c’est bien écrit … Erin Hortle veut raconter l’océan au féminin et y arrive parfaitement. J’ai adoré les brusques changements de points de vue, les retours dans le passé et vraiment la manière dont c’est écrit. Cela se lit tellement bien, c’est agréable. Un autre chapitre m’a énormément plu, c’est celui où Jem, le petit copain de Lucy est complètement défoncé, il est juste hypnotique c’est top.



Erin Hortle et les éditions Dalva frappent très fort avec ce premier roman, c’est un énorme coup de coeur pour moi. Il sort en librairie demain, j’ai hâte que vous puissiez tous le découvrir pour échanger avec vous.
Lien : https://readlookhear.wordpre..
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