Erin McCarthy

Pourquoi ont-ils décidé de faire ça à Vegas, cette année ? biaisa Suzanne. C'était toujours à New York, avant. Je serais plus tentée si c'était New York. Là-bas, je me contrôlerais mieux et je pourrais rentrer plus vite ici, si besoin était. Je ne sais pas si je serais en mesure de bien me tenir dans la ville du péché. Ryder est vraiment trop craquant en smoking...
[...]
Quelle femme peut résister au double appel du luxe et de la luxure ? Pas elle, en tout cas.

Il vit son regard s'assombrir de désir et les globes de ses seins se soulever et s'abaisser rapidement au-dessus du corsage de sa robe.

Elle arborait un sourire de propriétaire et prenait plaisir, il en était conscient, à savoir que sa présence ici était tout, sauf convenable. Elle aimait flirter avec le danger et il se faisait un plaisir de la satisfaire.

Cependant, il avait appris que l'assurance permettait de créer une illusion qui pouvait à son tour engendrer une réalité. S'il regonflait le moral de cette fille, peutêtre partirait-elle en Angleterre un peu moins timide. Peut-être oseraitelle prendre le risque de parler à un homme qui lui plaisait et, peut-être, peut-être finirait-elle par trouver une sorte de bonheur.

Tout le monde avait besoin de croire que son âme sœur existait, quelque part. Sans cet espoir, l'on devenait comme lui,Félix. Et l'humanité n'avait vraiment pas besoin d'autres désespérés de son espèce.

Tout le maquillage du monde ne suffirait pas à cacher combien elle avait la mâchoire carrée; on ne pouvait rien faire pour ses yeux trop rapprochés; aucune crème n'effacerait jamais les vergetures qui marquaient déjà le haut de ses seins. On avait toujours dû la juger bien peu attirante. Résultat, elle s'était renfermée dans sa timidité, victime des critères de beauté bien peu cléments de la société.

Il avait non seulement un beau visage, mais aussi un corps de rêve - grand, musclé, avec une carrure d'athlète. Son jean usé tombait à la perfection quand il se pencha vers elle pour poser la bague dans le creux de sa paume.

Il lui opposerait une résistance farouche, elle en était convaincue. Tous les coups seraient permis. Il déformerait la vérité, il la manipulerait, il la menacerait : il emploierait toutes les armes à sa disposition. Et il faudrait qu'elle se blinde. Qu'elle se souvienne que cela n'avait plus d'importance.

Combien de centaines, de milliers de maris pouvaient dire la même chose à leur femme pour flirter ou faire semblant de bouder ? Sauf que, pour Megan, cela ne faisait que s'ajouter à toute une litanie de déceptions, de regards accusateurs, de critiques déguisées en suggestions venant d'un homme qui se jugeait bien plus sage qu'elle et tenait à ce qu'elle le reconnaisse. Les paroles condescendantes qu'il lui décochait une à une telles les pierres d'une lapidation lui pesaient sur la poitrine, lui coupaient le souffle et la broyaient lentement, douloureusement. Elles s'amoncelaient sur elle et leur poids la paralysait, la rendait incapable de protester ou de se défendre.

se rapprocha d'elle et prit sa bouche en un baiser brûlant et expert qui lui fit tourner la tête et enflamma son corps aussi sûrement que les bougies. Il lui plaqua une main derrière la tête pour insinuer la langue en elle et la goûter, l'aguicher, tandis qu'il passait l'autre main sur le devant de sa chemise pour caresser la pointe de ses seins. A chaque fois, Camille était surprise du plaisir qu'elle éprouvait lorsque Félix la touchait, de sentir combien elle se sentait libre et vivante.

Mais elle n'avait plus rien de cette jeune fille. Elle était femme, désormais. Une femme obsessionnelle, sans personne qui l'aimât et sans personne pour qui vivre.

C’était vraiment une question d’état d’esprit. Il voyait le verre à moitié plein, alors qu’elle… Elle pensait que le verre allait casser avant qu’on puisse le remplir.

— Il était temps qu’on arrive ! s’exclama Hunter sans chercher, contrairement à Imogen, à dissimuler son impatience. Ce voyage a duré encore plus longtemps que les effets du Viagra !
Imogen, qui ne s’était absolument pas attendue à entendre une telle métaphore sortir de la bouche d’une petite fille de sept ans, en resta parfaitement médusée.
— Hunter, fit Tamara d’un ton sévère, il faut vraiment que nous parlions de ton langage. Tu ne dois pas utiliser des mots dont tu ne connais pas le sens.
— Mais Suzanne…
— Je sais, l’interrompit Tamara. À partir de maintenant, la règle c’est : si Suzanne le dit, tu ne dois pas le répéter. Ce sera beaucoup plus simple.

Un écureuil était venu se percher sur le rocher à côté de Ty.
— Est-ce qu’elle croit vraiment que j’aime la pêche à ce point-là ? marmonna-t-il en s’adressant au petit animal à fourrure.
— Tu as intérêt d’aimer la pêche, parce que sinon, je ne vois vraiment pas pourquoi je devrais endurer ce supplice, rétorqua Imogen.
— Là, elle vient de me griller, dit Ty à l’écureuil. 

Je n’arrive pas à croire qu’on soit en train de faire de la gym à sept heures du matin. Ce n’est pas une heure pour transpirer. Si je dois me remuer autant tous les matins, je préférerais que ce soit parce que mon homme m’a réveillée avec un instrument contondant de vingt centimètres de long. 

— Ce n’est pas ce que tu crois, Emma Jean. J’avais l’intention de rompre avec Nikki dès qu’on aurait quitté la soirée. Ça fait deux mois que je repousse le moment de le faire.
Imogen fronça les sourcils. Cette déclaration lui en rappelait furieusement d’autres, si typiquement masculines qu’elles faisaient figure de clichés. Des déclarations du genre « Je te jure que je vais divorcer » ou « C’est tellement bon avec un préservatif, je veux juste voir comment ça fait sans ». (...)
— D’accord, lâcha-t-elle.
Ce fut au tour de Ty de froncer les sourcils.
— D’accord ? Qu’est-ce que ça veut dire, ça, « d’accord » ?
— Ça veut dire d’accord. Romps avec Nikki… ou pas. Ça ne me regarde pas.

— Pour moi, tu seras toujours Emma Jean.
Elle rit encore.
— Je n’arrive pas à décider si c’est un compliment ou pas.
— C’en est un, mais il est subtil.  

— Je l’étais, corrigea-t-elle en sentant son cœur se serrer. J’ai été une femme de pilote. Mais c’est fini, Suzanne, tu le sais bien. Je préfère périr d’ennui plutôt que de revivre dans la crainte perpétuelle. Je ne veux pas d’une vie où la course consume chaque instant, jour après jour.
Elle avait aimé le sport automobile et l’aimait toujours, mais cette fois, elle voulait un homme avec un emploi régulier, huit heures par jour, qui rentrait à la maison à l’heure du dîner et tondait la pelouse le week-end. Pas un homme qui défiait la mort en roulant à trois cent vingt kilomètres heure.
Suzanne pressa sa main, puis la relâcha.
— Je comprends, ma belle, mais il y a un juste milieu. Parce que, à moins de dissimuler un sexe de la taille d’un anaconda sous son pantalon couleur caca, j’estime que tu es trop jeune, trop jolie, trop talentueuse et trop drôle pour te contenter de ça. 

– Écoute-moi, lui enjoignit-il. Je vais bien. Je ne peux pas mourir, tu comprends ? Je suis un immortel, au
service des démons Grigori.

Eh bien, qu'il n'allait pas mourir. Qu'il ne pouvait pas mourir. Qu'il ne mourrait jamais. Pouvez-vous
imaginer une chose pareille ? Aviez-vous deviné que c'était à cela que menée mes lettres ?