Citations de Erin Morgenstern (201)
Lire un roman, finalement, revient plus ou moins à jouer à un jeu où tous les choix ont été faits pour vous à l’avance par quelqu’un qui est bien plus fort que vous à ce jeu précis.
C’est plus facile d’être amoureux derrière des portes fermées. D’avoir le monde entier en une seule pièce. Une seule personne. L’univers condensé, intensifié et embrasé. Éclatant, vivant, électrique.
Mais aucune porte ne peut rester fermée à jamais.
Dehors, le vent hurle autour de l’auberge, dérouté par la tournure que prennent les événements.
( Le vent n’aime pas être dérouté, ça lui fait perdre le sens de l’orientation, et l’orientation est tout pour le vent.)
« Ça ne devrait pas être trop loin à pied, dit Mirabel . Désolée qu’il fasse si poésie aujourd’hui.
- si quoi ? Demande Zachary, pas sûr d’avoir bien entendu.
- poésie, répète Mirabel. Le temps. On dirait un poème. Où chaque mot est plus d’une chose à la fois et tout est métaphore. Où le sens est condensé dans le rythme, les sonorités et les espaces entre les phrases. Tout est intense et mordant, comme le froid et le vent.
Les gens voient ce qu'ils ont envie de voir. Et la plupart du temps, ils voient ce qu'on leur dit de voir.
Vous pouvez raconter une histoire qui va s'ancrer dans l'âme de quelqu'un, devenir son sang, son être, sa raison de vivre. Cette histoire va l'émouvoir, le galvaniser, qui sait ce dont il sera capable grâce à elle, grâce à vos paroles.
Toutes les portes mènent à un Port sur la mer sans Etoiles, pour peu que quelqu’un ose les ouvrir.
Peu de choses les distinguent d’une porte normale. Certaines sont simples. D’autres décorées minutieusement. La plupart ont un bouton qui n’attend que d’être tourné bien que d’autres aient des poignées à baisser.
Ce sont des portes qui chantent. Des chants de sirène silencieux à l’intention de ceux qui cherchent ce qu’il y a derrière.
De ceux qui ont la nostalgie d’un endroit où ils ne sont jamais allés.
De ceux qui cherchent, même sans savoir quoi ni où.
Ceux qui cherchent trouveront.
Leur porte les attend.
Ce n'est pas tout le temps qu'il aimerait que la vraie vie ressemble à un jeu vidéo, mais dans certaines situations ça pourrait être utile. Avancer par là. Parler à telle personne. Avoir le sentiment de progresser même si on ne sait pas exactement ce qu'on essaie d'atteindre.
Ça ne la dérangeait plus que ses histoires durent. Que certains les apprécient et d’autres non, car c’est la nature même d’une histoire. Toutes les histoires ne parlent pas à tous les auditeurs, mais chaque auditeur peut en trouver une qui lui parle, à un endroit donné, à un moment donné.
Sous une forme ou une autre.
Loin sous la surface de la terre, à l’abri du soleil et de la lune, sur les rivages de la mer sans Étoiles, se trouve un labyrinthe de tunnels et de pièces remplis d’histoires. Des histoires écrites dans des livres, enfermées dans des bocaux, peintes sur les murs. Des odes imprimées sur la peau ou sur des pétales de roses. Des contes gravés sur les carreaux du sol, certains passages effacés sous les pas. Des légendes sculptées dans le cristal des lustres. Des histoires cataloguées, entretenues, vénérées. Les plus anciennes préservées tandis que de nouvelles poussent autour d’elles.
C’est un endroit tentaculaire et pourtant intime.
Apparemment, même les organisations clandestines bizarres ont des stagiaires à qui on refile les horaires pourris.
Nos professeurs ne comprennent pas ce que cela représente,dit-elle. D'être lié ainsi à quelqu'un d'autre. Ils sont trop vieux,étrangers à leurs propres émotions.Ils ont oublié ce que c'est de vivre et de respirer dans ce monde.Ils croient simple de dresser deux personnes l'une contre l'autre. çà ne l'est jamais .
Les gens voient ce qu’ils ont envie de voir. Et la plupart du temps, ils voient ce qu’on leur dit de voir.
Il commence chaque carnet de la même façon, avec le dessin détaillé d'un arbre à l'encre noire à l'intérieur de la couverture. A partir de là, les branches noires se prolongent sur les pages suivantes, reliant des traits qui forment des lettres et des symboles, si bien que chaque page est quasiment couverte d'encre. L'ensemble, runes, mots et glyphes, est entremêlé et rattaché à l'arbre originel.
Aucune histoire ne s'achève vraiment tant qu'elle continue à être racontée.
Tu ne sais plus de quel côté de la grille est le rêve.
"Je pense que les gens venaient ici pour les mêmes raisons que nous, répond Dorian. En quête de quelque chose. Même si on ne sait pas ce que c'est. Quelque chose de plus. De quoi s'émerveiller. Un lieu où se sentir à sa place. Nous sommes là pour déambuler dans les histoires d'autres gens, en quête de la nôtre. A ceux qui cherchent, conclut-il en inclinant la bouteille vers Zachary.
Il était une fois un marchand qui parcourait le monde pour vendre des étoiles.
Il en avait de toutes sortes. Des étoiles déchues, des étoiles perdues et des fioles de poussière d’étoile. De délicats morceaux d’étoiles pendus à de fines chaînes à porter autour du cou, ou de spectaculaires spécimens à exposer sous verre. Des fragments d’étoiles qu’on achetait pour offrir à l’être aimé, tandis que la poussière était répandue sur des sites sacrés ou incorporée à des pâtes à gâteau pour jeter des sorts.
"- Comment se fait-il que vous ne m'ayez pas demandé comment je réalisais mes tours ? lui demande Célia, certaine que ce n'est pas de la simple politesse de sa part.
Friedrick réfléchit longuement à la question avant de répondre.
- Parce que je ne souhaite pas le savoir. Je préfère que l'on ne m'éclaire pas pour mieux apprécier l'obscurité."
Ça ne la dérangeait plus que ses histoires durent. Que certains les apprécient et d'autres non, car c'est la nature même d'une histoire. Toutes les histoires ne parlent pas à tous les auditeurs, mais chaque auditeur peut en trouver une qui lui parle, à un endroit donné, à un moment donné. Sous une forme ou une autre.