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Critiques de Erling Jepsen (32)
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L'art de pleurer en choeur

Voici un roman très plaisant à lire qui pique votre curiosité par les sentiments contradictoires qu'il provoque en vous. Un portrait de famille assez surprenant.



Nous sommes à la fin des années 60 dans une région rurale du Danemark. Allan nous raconte du haut de ses 11 ans sa vie au sein de sa famille, avec beaucoup de candeur et de désinvolture. On s'aperçoit assez vite que rien ne va entre les 5 membres de cette famille. Allan tente de manière maladroite de préserver l'harmonie de celle-ci mais provoque le contraire. Cela donne des scènes loufoques et pleines de tendresse.



Pourtant, le ton léger et innocent du roman, à travers le regard du jeune narrateur contraste énormément avec la gravité des faits qui nous sont racontés (décès, inceste, psychiatrie). Voici donc un roman qui désarçonne et qui provoque parfois un certain malaise. Une très belle surprise néanmoins !
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L'art de pleurer en choeur

Roman assez dérangeant. Le narrateur, un garçon de 11 ans, veut que son père soit heureux mais ne se rend pas compte de ce que cela signifie pour sa soeur, qui finira en hôpital psychiatre. Un beau roman, malgré un léger malaise.
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L'art de pleurer en choeur

Ambiance très particulière, hors norme, prenante et dérangeante à la fois.

A coup d'oraisons funèbres, où son père excelle, d'hôpital psychiatrique pour sa soeur, un jeune garçon tente à tout prix de rendre son géniteur heureux.

Assez typique de la littérature nordique.
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L'art de pleurer en choeur

Le narrateur est un jeune garçon de 11 ans vivant dans le Danemark rural de la fin des années 60.Il porte sur sa famille un regard affectueux et innocent, empreint de la naïveté propre à l'enfance,mais il ne saisit pas toujours les turpitudes des adultes.Ainsi, il ne comprend pas pour quelle raison sa soeur Shane est prise de tremblements à l'idée d'aller dormir avec son père...Ce qu'il veut lui, c'est que son père, épicier modeste, soit content ! Comme quand il fait pleurer les foules avec ses éloges funèbres lors des enterrements et que les gens affluent dans la boutique !

Très connues au Danemark, les oeuvres d'Erling Jepsen sont pour la première fois traduites en France et la découverte de ce roman est une très bonne surprise. Jouant avec les contrastes et les antagonismes, entre la naïveté de l'enfance et les turpitudes des adultes,entre innocence et perversité,l'auteur donne à la gravité du sujet une dimension loufoque,pleine d'une tendresse et d'un humour ravageurs. Drôlerie et dégoût, rires et crispations se succèdent en un ballet de sentiments contradictoires dans ce portrait de famille totalement irrésistible.

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L'art de pleurer en choeur

J'ai beaucoup aimé "L'art de pleurer en chœur". L'auteur nous décrit la petite vie rurale, lisse en surface, mais pleine de désordres, d'un petit village danois dans les années soixante au travers du regard et du langage d'un enfant de 10 ans. La prise de point de vue est très réussie : on n'a aucune peine à entrer dans les fantasmes et la réalité vécue par notre jeune héros, entre ses affirmations sur la vie issues des phrases toute faites serinées par le Père et les raccourcis pris par les pensées d'un jeune enfant.

Erling Jepsen arrive sans peine à nous faire rire de situations horribles (comment faire mourir la riche tante ?) ou sordides, voire tout simplement drôle (cette histoire de lapins, quand même !!!!) et on se reprend à relire un même passage plusieurs fois pour vérifier, au-delà de la vision explicitée pas si candide que ça d'Allan, si l'on a bien compris ce que l'auteur sous-tendait derrière des propos plus ou moins anodins.

Critique des petites villes et de leur fonctionnement, de la famille "unie et heureuse", de la politique ou de la psychiatrie, l'auteur, avec beaucoup de talent, nous fait rire en frémissant (et inversement), tout en dénonçant le mythe de la naïveté de l'enfance au travers de son héros bien moins ange que démon !
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L'art de pleurer en choeur

Nous sommes à la fin des années 60 dans une région reculée du Danemark. Notre petit narrateur, âgé de 11 ans, est très fier d'avoir pour père un épicier qui vend et encaisse à longueur de journée. Malheureusement la période n'est pas propice au commerce, toute la famille est dans le rouge et notre héros voit donc son père cravacher pour gagner son pain. Survient la mort accidentelle d'une écolière et, dans le village où tout le monde se connait, il est de bon ton de participer à tous les événements de la vie locale. Ainsi le père prononce l'oraison funèbre de la fillette et... c'est le succès !

Il faut dire que le cher Papa est terriblement éloquent lorsqu'il emploie ces bons mots qui font pleurer. Le gamin (jamais nommé) n'est pas dupe et comprend illico presto qu'il y a une ficelle à tirer de ce genre d'intervention.

Car oui, de cause en conséquence, l'épicerie ne désemplit pas depuis l'oraison si magistrale.

Le fils souhaite donc ardemment que son père refasse son apparition dans une église. Peu importe que la personne décédée soit une vague connaissance, il est nécessaire de "tirer profit" des deuils récents.

Alors notre garçonnet, qui a de la suite dans les idées, cherche les potentiels futurs morts et dresse des listes, fait des pronostics et pense être à l'origine des meurtres en chaîne dans son entourage.

Il faut dire qu'il est louche le gamin, qu'il sait discerner les situations qui l'arrangent ou qui peuvent arranger les siens, mais qu'il ferme les yeux sur des choses bien plus importantes. Car j'ai évoqué la petite relation père/fils mais je n'ai pas évoqué la mère qui semble s'effacer dans le huis clos familial. Quant à la sœur, Sanne, elle tourne peu à peu à la folie. Son frère est d'ailleurs en colère lorsqu'elle ne descend pas rejoindre leur père le soir dans le canapé commun en bas. On sent bien qu'on est loin de la famille unie pour qui tout roule. Il y a une sorte de coalition entre hommes et les femmes sont soit absentes, soit consentantes.

Quelle drôle d'ambiance que celle décrite dans ce livre-là ! Car le ton léger et innocent du gamin contraste énormément avec toute la gravité des faits. Et on se surprend à comprendre parfois les réflexions de l'enfant, à sourire avec lui de toute cette noirceur qu'il dépeint sans le savoir...



Un livre tout à fait surprenant et somme tout très, très plaisant ! Il est dépaysant et plein d'humour noir, à moins que ce ne soit une réalité qui dans la bouche d'un adulte lambda aurait, en temps normal, tout pour déplaire.
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L'art de pleurer en choeur

Fin des années 60, dans le sud du Jütland, une région rurale du Danemark, le narrateur de ce livre est un jeune garçon de 11 ans Allan qui nous raconte avec naïveté et candeur sa vie quotidienne au sein de sa famille. Son père et sa mère tiennent une épicerie qui se trouve confrontée à la concurrence des premières grandes surfaces. Le père est parfois dépressif, il cherche la reconnaissance et fait tout pour devenir un notable dans le village. Son comportement avec ses enfants est assez dérageant. La mère est assez en retrait, elle est pieuse et elle laisse faire son mari. La sœur Sanne âgée de quatorze ans est un peu rebelle, le frère aîné Azger est absent de la maison, il est parti faire des études à Copenhague.

[...]

Ce livre est une belle et originale découverte !

Il existe une suite à ce roman avec « Sincères condoléances », qu'à l'occasion je serai curieuse de découvrir.
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L'art de pleurer en choeur

Qui connait la littérature danoise?

ah, je vois un doigt qui se lève.....Andersen, oui, Karen Blixen, et...????......

des auteurs de polars, mais on les confond avec les Suédois et les Islandais. Ah, et puis Kierkegaard, un philosophe.

Mais sinon il y en a plein, Jorn Riel, Peter Hoeg, Josefine Klougart, et Erline Jepsen, celui dont nous allons causer.

Son héros fait tout de suite penser au petit Marcel de la Gloire de mon Père, sauf que le Danemark, vous vous en doutez, n'est pas la Provence, avec ses cigales et sa marjolaine. Dans le Jutland des années 50, la vie est rude, le père a la main lourde, l'avenir est encore loin, et en attendant, il faut se protéger du malheur avec Tarzan et l'ange Gabriel au dessus de son lit.

Si vous avez vu Pelle le Conquérant, vous avez compris que les rapports familiaux au Danemark ne penchent pas vers une sensiblerie excessive.

Et pourtant, dans cette famille, on adore pleurnicher, en public ou en privé. On se noie dans des torrents de larmes, et il faut dire que dans cette histoire, il n'y a pas de quoi rire. Sauf que le narrateur n'a pas son pareil pour décrire les faits avec naïveté et un grand sens de ses responsabilités. Car quand tout va de travers, c'est à lui de sauver la situation. Le tragique devient alors cocasse et le sordide, burlesque. Un peu comme du Dickens.

Tout est grave, mais rien n'est désespéré!

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L'art de pleurer en choeur

Voici un auteur dont je ne connaissais même pas l'existence et que je ne connaîtrais pas si l'on ne m'avait pas offert ce livre et sa suite (Sincères condoléances) à Noël. Et je ne peux que remercier la personne en question car ce livre est un petit bijou. Mais modérons quand même ce propos car il s'agit d'un roman noir, extrêmement noir ! On découvre, à travers un petit narrateur de 11 ans, la vie quotidienne d'une petite ville danoise. Le père tient une épicerie et est confronté à la concurrence puisque Frisk a agrandi la sienne et en a quasiment fait un magasin dans lequel les gens peuvent se servir eux-mêmes. La famille doit donc subir les aléas financiers. Le père du narrateur fait également de belles oraisons funèbres, ce qui, en général, fait fructifier par la suite ses ventes. Jusque-là, le lecteur suit le cours de cette petite famille constituée des parents, du narrateur, de sa soeur, Sanne, et du grand frère qui ne vit plus à la maison, Asger. Pour des raisons qui échappent au garçonnet, ses parents se disputent à cause d'un discours du père. Celui-ci dort alors sur le canapé. Les enfants, qui l'adorent, ne veulent pas le laisser seul, pleurant dans son coin. Sanne le rejoint et se colle à lui, réflexe d'enfant... Mais pourquoi, lorsque son petit frère le lui demande à une autre reprise, ne veut-elle plus dormir avec son père ? Pourquoi se met-elle à trembler de tous ses membres ? Et pourquoi Asger, prévenu, frappe t-il son paternel ?



C'est à cet instant précis que le lecteur se prend une claque magistrale ! Toute cette pudeur, toute cette finesse lui avaient masqué l'essentiel, la noirceur qui se cachait derrière cette famille qui semblait sympathique au demeurant. Et c'est en ce sens que je dis que ce livre est vraiment une perle. Il dénonce ainsi ce mal qui s'insère dans certaines familles, que personne n'a remarqué mais qui brise à jamais, tant sur le plan physique que moral, d'innocents enfants qui ne seront plus jamais les mêmes.
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L'art de pleurer en choeur

Quelle étrange atmosphère dans laquelle nous plonge Erling Jepsen.

Comment parler de ce livre ?

Il y a des phrases, des remarques qui font sourire mais ce n'est pas un livre humoristique. Il y a des morts, voire des meurtres mais ce n'est ni un thriller ni un policier.

L'histoire est racontée par le prisme d'un enfant de 11 ans mais ce n'est pas un livre pour enfant. Alors, c'est quoi ? ben je ne sais pas trop. Est-ce que j'ai aimé ? Au début, je n'arrivais pas à me déterminer mais après avoir tout lu, oui je peux affirmer que j'ai beaucoup aimé.

J'ai été surprise de voir comment était traité le sujet de l'inceste et la mort, avec un semblant de légèreté et pourtant ce livre n'est pas léger, loin s'en faut. C'est un livre noir, voilà , j'ai trouvé c'est un livre noir !

L'originalité du livre est de montrer avec force et violence les troubles du père et bien sûr l'impact sur toute la famille.

L'horreur de ce qui se passe dans cette famille est d'autant plus criante qu'elle est narrée et vue par un gamin de 11 ans qui ne comprend pas tout consciemment et qui fait tout pour que son père " ce héros" ne soit pas triste. L'horreur côtoie la candeur. Cet enfant va même jusqu'à pousser tout à fait innocemment sa soeur dans le lit de leur père.

Comment se sortir de cette atmosphère, de ces relations malsaines, tordues où les repères sont distordus ? Fuir ou se réfugier dans la folie, y a t-il une autre issue ?

C'est un livre qui mériterait d'être analysé page par page.
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L'art de pleurer en choeur

Quellle curieuse ambiance dans ce drôle de roman!

Erling Jepsen parle d'une famille, apparemment " normale". C'est le plus jeune des enfants qui raconte: Son père est à la fois un homme attachant et violent, très pieux, souvent en conflit avec son épouse. La soeur du jeune garçon semble fragile, dans un besoin constant d'être "protégée" par son père. le grand frère a quitté la maison pour faire ses études. Quand il revient, les choses dégénèrent, il se montre violent avec son père, menace, et puis s'en va!

Le lecteur découvre petit à petit, à travers les propos du jeune narrateur , les véritables raisons du mal-être de la jeune fille.

C'est amer, cruel. J'ai lu le début du roman avec facilité, la deuxième partie est beaucoup plus déroutante, et m'a mise carrément très mal à l'aise.
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L'art de pleurer en choeur

Par certains côtés, ce roman m'a rappelé «le jour où le temps s'est arrêté». C'est une famille unie en apparence, où les choses se disent à demi-mots, où on s'aime maladroitement, où on communique mal, où pleurer est une mise en scène qu'on pratique ensemble afin de recouvrir tous les non-dits... L'écriture et les personnages m'ont plu.



Le jeune narrateur est à la fois agaçant et attendrissant. Il a la candeur de l'enfance. Il est dévoué corps et âme à sa famille, surtout à son père. Il est touchant parce qu'il veut toujours que tout le monde s'aime, et fera tout ce qu'il pense être bien pour unir sa famille. Certains de ses actes montrent que malgré son ignorance, son instinct le pousse.

Cependant, son amour inconditionnel, son refus de voir, son obstination naïve à cacher la vérité par des choses dont lui-même pressent qu'elles ne sont que prétextes, tout cela m'a agacée. Il a onze ans, mais parfois, on dirait qu'il en a huit. On me dira qu'il est tenu dans l'ignorance par les adultes qui ne veulent pas dire la faute (ce serait lui donner vie), et par Sann qui ne peut pas la dire.

[...]

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L'art de pleurer en choeur

Chroniques d'une famille vue par les yeux d'un enfant. Des scènes qui nous paraissent avec nos yeux d'adultes, graves, sont pour lui vu d'une toute autre façon, avec sa naiveté. Très intéressant!
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L'art de pleurer en choeur

Un livre qui met d'emblée mal à l'aise.



L'amour inconditionnel d'un fils pour son père, dont, très vite, on sent la faiblesse de caractère, à travers une scène de voisinage qui le place dans une position inconfortable de faible, mais que "le pouvoir des mots" va inverser aux yeux de son fils, le narrateur de onze ans.



Dès les premiers chapitres, le parti pris du jeune garçon pour son père révèle ce que va être l'ambiance particulière de cette famille danoise où tous se voilent la face pour que soient sauvegardées les apparences.



On découvrira ainsi une mère allemande effacée, dont on découvre tôt qu'elle accepte la négation de ses origines par toute la famille et disparait dans toutes les situations de conflit, un frère aîné étudiant au loin qui finalement choisira de fuir lui aussi la confrontation et un jeune protagoniste principal tellement soucieux du bien-être de sa famille qu'il associe à celui de son père qu'il est prêt à pousser sa sœur dans les bras de ce dernier, le tout enrobé de religiosité et de bien-pensance provinciale.



Le fil conducteur de ce récit est le talent oratoire du père aux enterrements qui lui permettra d'accéder à la notabilité, malgré un échec certain de son commerce d'épicerie.



Les enfants prennent part à ce succès en organisant certaines morts de proches, la petite sœur basculant dans la folie douce, tandis que le narrateur, lui, semble conserver tout son bon sens, ce qui rend la lecture encore plus dérangeante.



Ce tableau du Danemark des années 60 fait froid dans le dos, malgré, ou peut être à cause de, l'humour qui se dégage de la description des situations par une écriture à la "petit nicolas".



Famille, je vous aigre.
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L'art de pleurer en choeur

J'ai beaucoup aimé ce roman danois presque burlesque écrit par un romancier et dramaturge largement connu dans son pays. Le récit est écrit à la 1ère personne par Allan, un garçon de 11 ans qui nous raconte avec candeur et désinvolture des épisodes de sa vie quotidienne au sein de sa famille.



Le mot "dérangeant" a été exprimé dans plusieurs des critiques faites sur ce roman et il faut avouer que le décalage entre les révélations naïves que nous fait le jeune narrateur et ce que nous décodons avec notre regard d'adulte instaure une tension souvent dramatique autour de sujets graves.

En effet, c'est au travers de différents épisodes contés par Allan que nous apprenons à connaître sa famille et l'on se rend assez vite compte que l'on évolue au cœur d'une famille complètement dysfonctionnelle. Allan met tellement d'énergie à préserver l'harmonie et le fonctionnement de sa famille qu'il en est touchant bien qu'il contribue directement à maintenir voire à encourager les névroses de ses parents.

C'est un petit garçon qui se sent responsable du bonheur des siens et qui s'évertue à les satisfaire en tout point avec une touchante naïveté et avec une authenticité irrésistible.

C'est aussi le portrait d'une époque, d'une société rurale plutôt fruste dans la fin des années soixante.



Ce roman est une excellente découverte!

Erling Jepsen lui a donné une suite dans "Sincères condoléances" (Allan est devenu adulte) que j'ai hâte de découvrir!

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L'art de pleurer en choeur

Ambiance très particulière, hors norme, prenante et dérangeante à la fois.

A coup d'oraisons funèbres, où son père excelle, d'hôpital psychiatrique pour sa soeur, un jeune garçon tente à tout prix de rendre son géniteur heureux.

Assez typique de la littérature nordique.
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L'art de pleurer en choeur

Le narrateur est un garçon de 11 ans qui vit dans une petite bourgade du Danemark dans les années 60. Il raconte son quotidien en apparence fort banal, mais qui au fur et à mesure du récit révèle une ambiance bien malsaine dont il n'a pas conscience car il aime son père un être dépressif, pervers et avide de prestige social. C'est un roman psychologique dérangeant, on est à la fois dégoûté et fasciné par l'innocence de cet enfant. L'auteur a l'art de nous mettre mal à l'aise tout en démontrant ce que l'on est capable d'endurer pour l'amour de ses parents. Mais ça laisse un sentiment étrange !!!
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L'art de pleurer en choeur

Nous sommes au Danemark. Le narrateur, un garçon de onze ans, est fier de son père un petit épicier qui a du mal à gagner de l'argent avec son commerce d'épicier. Mais le père a le pouvoir des mots, lors des enterrements, il fait des oraisons qui font pleurer les gens et permettent de compléter ses revenus. Après ça, le garçon l'a remarqué, le père va mieux. Et quand il va mieux, toute la famille va bien... Même si ça n'est pas forcément le cas !

L'ambiance de ce livre n'est pas très joyeuse mais en se mettant dans la tête d'un garçon de onze qui raconte et interprète les choses à sa manière, l'histoire de cette famille en pleine détresse en devient presque comique. S'il n'y avait pas ce drame qui s'y déroule... Un livre touchant par bien des façons.

Un roman que je recommande ! Pour ma part, je lirai bien la suite Sincères condoléances...

P.S. : J'aime beaucoup l'image de la couverture du livre de poche, elle reflète tout à fait "l'esprit" du livre...

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L'art de pleurer en choeur

Dans son autobiographie, l'Art de pleurer en chœur d'Erling Jepsen, celui-ci, du haut de ses 11 ans, nous invite à revisiter les moments de son enfance dans une petite bourgade du sud de Jütland. Avec fraîcheur et simplicité, il évoque sa famille, l'épicerie modeste. Il raconte cette période qui le fait basculer dans le monde des adultes.



Une maman soumise et effacée. Une sœur aînée, perturbée et à la dérive, qui tremble de temps à autres, sans qu'on veuille vraiment savoir pourquoi. Il fait surtout le portrait paradoxal de son père. Un papa, à ses yeux héroïque, mais qui, face à l'autre, s'humilie, se dégonfle, tel une baudruche. Un papa à l'amour incestueux pour sa fille. Un papa qui rêve en vain de gloire municipale. Mais aussi, un papa qui se révèle seulement aux enterrements avec ses discours poignants qui parviennent à arracher des larmes, même aux cœurs les plus endurcis, tandis que le narrateur affiche son visage le plus triste pour parfaire la scène.

Comme chaque prestation funéraire s'accompagne d'un regain d'intérêt des habitants pour la famille et l'épicerie dans ce microcosme quelque peu étouffant, notre narrateur vient à souhaiter la mort de l'Autre. Des projets qu'il espère bien mener à terme ...
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L'art de pleurer en choeur

Kunsten ad graede i kor

Traduction : Caroline Berg avec le soutien du Centre National du Livre



ISBN : 978253157663



ATTENTION : SPOILERS ! ;o)



Même lorsque j'ai songé à me procurer, en ce mois de novembre, un livre qui me ferait rire ou, à tout le moins sourire, j'ai choisi, sans le savoir et au seul vu d'une quatrième de couverture - celles-ci mentent pourtant si souvent que, depuis le temps, je devrais avoir appris à me méfier - un livre d'un noir absolu. Certes, le récit étant mené par un enfant de onze ans, dans le Danemark rural du début des années soixante, il nous arrive de sourire mais plus on avance et plus votre sourire entreprend de flirter carrément avec le rictus d'abord gêné, puis écoeuré, et pour terminer carrément indigné et plein de rage. Attention, cependant : le texte est d'une finesse remarquable et l'auteur sait très bien ce qu'il fait. Et il le fait avec un grand talent. Un talent qui pointe d'ailleurs de manière implacable les injustices de l'existence et aussi celles que contribuent à créer les convenances des bien-pensants, toujours si avides du paraître qu'ils y sacrifient l'être sans la moindre manifestation de remords. Car tous, oui, tous, à la fin, ils savent mais cela ne les empêche pas de considérer le père comme un victime et non comme le criminel qu'il est.



Le récit s'ouvre sur une famille danoise de petits commerçants. Le père est épicier et livre le lait. L'une de ses plus grandes fiertés est sa casquette de laitier. Son fils, le narrateur, adore visiblement ce père qui, comme il le dit, positivement extasié, "a le pouvoir des mots." Et, l'espace d'un chapitre, un chapitre et demi, le lecteur un tant soit peut distrait ne perçoit que cette adoration avant de saisir que, derrière elle et aussi la peur de "voir Papa malheureux", se dissimule une autre crainte, bien pire, celle de la violence familiale. Violence à l'égard de la mère, violence à l'égard des enfants, de cela, rien n'est vraiment dit. On comprend simplement qu'il faut laisser à Papa son équanimité. Sinon ...



Par exemple, pour éviter que "Papa soit malheureux" quand il se fâche avec maman, il faut que la grande soeur du narrateur, Sanne, quinze ans, accepte de descendre partager le canapé sur lequel son père s'est vu exilé. Et c'est son frère, qui n'a pas l'air de saisir toute l'horreur de la situation, qui va la supplier pour qu'elle s'y rende. Et il arrive ce qu'il doit arriver : toute la pression qui pèse sur l'adolescente aboutit en un premier temps à des prescriptions de pilules "calmantes" pour soigner ses tremblements nerveux et enfin à l'internement, accepté sans broncher par des parents soulagés - la mère est évidemment complice mais c'est une bien brave femme tout de même, vous savez ... .;o(



Il faut dire que Sanne s'est accusée d'avoir incendié la maison de sa grand-mère et d'avoir assassiné sa tante Didde, tout ça pour permettre à Papa d'avoir de beaux enterrements à honorer de ses discours. Pour parler sur les tombes, le laitier-épicier a un véritable don. Mais encore faut-il, pour avoir une tombe sur laquelle se répandre en sanglots et en beaux discours, que quelqu'un s'engage à aller l'occuper ...



Mais que ne ferait-on pas pour que "Papa ne soit pas malheureux" - et pour que, surtout, la vie à la maison soit vraiment vivable et presque normale, autant qu'elle le peut avec un tel chef de famille à sa tête ? Or Sanne pourrait tout gâcher - y compris l'élection de Papa au conseil municipal, parti des Libéraux - si elle se mettait à déblatérer ainsi en public. Et, avec une folle, sait-on jamais ? ...



Ca fait à peine trois cents pages, ça va son petit bonhomme de chemin tout doucement, tout rondement, ca vous ramène de force en arrière parce que vous vous dites que non, vous avez mal lu, il y a bien quelqu'un qui se rend compte de tout ça dans le village, ou alors le petit narrateur a un grain, lui aussi, comme son père, comme sa pauvre soeur, comme sa mère aussi d'ailleurs après tout - est-ce normal de détourner la tête pour une mère quand elle voit sa fille coucher avec son père ? - ça vous fait ouvrir parfois des yeux grands comme des soucoupes, ça vous sidère et ça vous scandalise, ça vous donne envie de vous cogner la tête contre les murs et ça vous met en rage, ça vous fait sourire et ricaner (mais jamais rire, enfin, je n'ai pas réussi ) et plus que tout, ça vous fait vous poser cette question : "Mais où Erling Jepsen a-t-il pris ces personnages ? Dans sa seule imagination ? ..."



Vous finissez par souhaiter d'ailleurs que ce soit seulement là, que ce type ait une imagination complètement tordue, que ce soit un grand-prêtre du Révulsif et de l'Humour si noir qu'il en devient ... on ne sait trop quoi mais quelque chose qui va au-delà du simple humour noir de bonne facture. Parce que, si Erling Jepsen a trouvé ses personnages dans son enfance personnelle, ce serait vraiment horrible. Un cauchemar merveilleusement transcendé, on ne peut le dénier. Mais un cauchemar tout de même. Atroce. Bien noir. Avec plein de monstres partout. Et des monstres que vous appelez "Papa" " et "Maman" - les pires.



Répétons-le, c'est très, très subtil et Jepsen a l'habileté suprême de donner au père certaines qualités. Jamais - et pourtant, j'en ai lu pas mal, croyez-moi - je n'ai lu de livre traitant de l'inceste sur un ton comparable à celui-ci. Lisez-le, relisez-le, faite-lui de la pub : "L'Art de Pleurer en Choeur" le mérite. Néanmoins, on peut redouter que les lecteurs non concernés directement par les sujets traités - inceste et violence familiale, père de famille irresponsable qui cache bien son jeu et qui sera toujours "LA" Victime et non le Bourreau, ce qu'il est en réalité au plus profond de lui-même - n'y voient qu'une histoire loufoque et plus ou moins malsaine. Les autres comprendront tout de suite et iront jusqu'au bout, fascinés par cette descente aux Enfers de deux enfants. La soeur finit en foyer d'accueil et le garçon, lui ... Le garçon n'a-t-il pas, lui aussi, sombré dans la folie ? Pourra-t-il avoir une vie normale ? Réussira-t-il à admettre que son "Papa qui ne devait pas être malheureux" n'était qu'un monstre et que sa mère, même si elle savait très bien faire réciter les prières du soir, ne valait guère mieux ?



"L'Art de Pleurer en Choeur", du Danois Erling Jepsen : un livre unique, un livre rare parce que la manière d'aborder les thèmes choisis, le portrait des personnages, la façon de placer les petites phrases là où il ne le faudrait pas ou, au contraire, d'"oublier" de les placer, sortent vraiment de l'ordinaire. Un merveilleux tour de passe-passe né cependant de l'horreur au quotidien et une question qui demeure, lancinante et irrésolue, inspirée par un passage, très court, que l'on se rappelle quand tout est fini, un passage où le fils et le père sont seuls dans la voiture familiale et où l'auteur a bel et bien l'air de suggérer que le père, pour se sentir "heureux", va demander à son fils de onze ans de lui faire une petite fellation. Âmes sensibles et bisounoursistes acharnés s'abstenir bien sûr parce que, comme le dit notre petit héros, "quand Papa ne va pas bien, c'est toute la maison qui trinque." ;o)



NB : je viens de découvrir qu'il existe une "suite" à ce livre, intitulée "Sincères Condoléances." Je vous tiens au courant car je vais le lire, vous vous en doutez. ;o)
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