Ernie LaPointe

Le langage corporel entre également en jeu. Dans la tradition orale des Lakotas, les histoires sont racontées en face à face. Par son immobilité, le narrateur peut ainsi concentrer l'attention sur ses paroles, ou, par ses gestes, mettre en valeur et prolonger ce qui est communiqué. Un maître de la tradition orale - et Ernie en est un - est un véritable artiste qui, par sa performance, subjugue le public.

La troisième fut la casquette "Vietnam Vet" vissée sur son crâne, Sonja, au départ était plus dans la réserve, comme si elle m'observait et j'eus le sentiment que son regard sur moi serait aux yeux d'Ernie, aussi déterminant, voire plus, que celui d'Ernie lui-même.

L’avenir n’est jamais gravé dans le marbre. Il est entre nos mains. Nous avons le pouvoir de le créer, donc de le changer.

La seule vérité à laquelle l’on peut se fier, c’est celle qui est tapie à l’intérieur de nous-mêmes.Ce n’est pas à l’extérieur qu’il faut la chercher.

Les Américains disent que Custer était le plus grand "Indian fighter" (combattant d'Indiens) de l'époque. Quand on me dit ça, je réponds : "Ah oui ? Il a été en Inde et il a combattu les soldats de Gandhi ?"
Ce terme d'Indien m'agace, car il n'a aucune racine.
Nous ne sommes pas Indiens, nous ne l'avons jamais été. Nous ne sommes pas plus Amérindiens (American Indians). Ce nom vient juste d'une erreur de Christophe Colomb, qui croyait qu'il avait accosté dans les Indes orientales !
Custer n'a jamais combattu d'Indiens, il s'est opposé aux Lakotas, aux Cheyennes et aux Arapahos. Des peuples des Grandes Plaines.

Tatanka Iyotake fit un discours d'adieu dans lequel il rappela à Walsh que le peuple lakota avait autrefois fait preuve de force, de courage et de compassion envers la terre et toutes choses vivantes.
"A présent, cependant, ajouta-t-il en ôtant la coiffe, nous sommes des mendiants et des réfugiés sur notre propre terre natale." En posant la coiffe sur la table, il poursuivit: "Je veux que vous ayez ceci. Chaque plume d'aigle représente un acte de bravoure accompli par le guerrier qui en a fait don." Puis, il quitta la pièce.

Il arriva même qu'un père et un fils se battent entre eux - le premier soutenant son vieil ami le chef, et le second la police. À cette époque nombreux étaient les Hunkpapas qui, cédant aux exigences de McLaughlin cherchaient à être de "bons indiens". Ils avaient adopté la religion chrétienne et suivaient les préceptes de l'homme blanc. Refusant le mode de vie des Blancs, Tatanka Iyotake voulait qu'on le laisse, lui et ses fidèles, vivre selon l'ancienne coutume.

Tatanka Iyotake fit un discours d'adieu dans lequel il rappela à Walsh que le peuple lakota avait autrefois fait preuve de force, de courage et de compassion envers la terre et toutes choses vivantes.
"À présent, cependant, ajouta-t-il en ôtant la coiffe, nous somme des mendiants et des réfugiés sur notre propre terre natale."

Notre planète, comme nous ne pouvons plus faire semblant de l'ignorer, ne va pas si bien, et la place de l'être humain au sein de cette nature est sans doute à réinterroger. Pouvons-nous nous contenter d'en être les tyrans et les parasites? Qu'arrivera-t-il le jour où nous aurons épuisé ses ressources, pollué ses sources et son atmosphère, engorgé ses océans de microparticules de plastique? Quel monde souhaitons-nous laisser à nos enfants?
Comme le dit si bien ce proverbe cri parfois attribué faussement à Sitting Bull : "Quand le dernier arbre aura été abattu, la dernière rivière empoisonnée et le dernier poisson pêché, alors l'homme s'apercevra que l'argent ne se mange pas. "

Grand est ton honneur, mais plus grandes encore sont tes responsabilités.

Il est temps, je pense, que ce soit nous, les Natifs, qui évoquions les récits qui nous concernent. C'est par nous que doivent être dites notre culture et notre histoire. Nous les avons vécues et continuons à les vivre, et il me semble que les anthropologues et les écrivains blancs se sont trop longtemps rués sans discernement sur notre culture et l'héritage légué par nos ancêtres.

C'est comme si la découverte de cette spiritualité avait permis à ma vie, d'être plus vaste, plus riche, plus pleine; comme si elle comportait plus de facettes.
Etre capable de voir un arbre, un animal ou une pierre comme un possible "frère" rend plus perméable, plus sensible au monde.

C'est ça que je veux exprimer quand je te dis d'être parfaite dans ce que tu es. Et tu ne peux découvrir qui tu es qu'en plongeant en toi-même. Alors, attention, il va peut-être falloir que tu modifies beaucoup d'éléments de ta vie ou de ta manière de penser, des éléments qui t'ont changée, qui t'ont éloignée de ta voie, des "programmes" injectés par la société et que tu as faits tiens. La spiritualité, ça se passe à l'intérieur de chaque être. C'est le contraire de l'éducation, d'un concept que tu peux apprendre dans un livre.

Les bisons, par exemple. Avant de tuer un bison, tu pries pour lui et tu lui exprimes ta gratitude, parce que tu sais qu'il va donner sa vie pour nourrir ton peuple.

Dans la culture lakota, la sagesse des femmes était particuilèrement écoutée et admirée.

Si Harlyn portait, sur scène, une coiffe de plumes d'aigle une fois sorti, il remit sa casquette "Vietnam Vet", presque la même qu'Ernie. Cela me parut particulièrement ironique, voire désespérant, de comprendre que deux des descendants des plus farouches opposants aux "envahisseurs" occidentaux - figures emblématiques des guerres indiennes - avaient servi sous les drapeaux de leur oppresseur.

Alors que mon corps était traversée par une puissante montée de "lave énergétique" qui semblait éveiller chacune de ses cellule, mon esprit lui, se retrouva dans une forêt enneigée au ciel vibrant.

Soudain, entre deux fourchettes de pâtes, le visage d'un chef amérindien au regard intense m'est apparu. D'une seconde à l'autre, il était là, flottant dans mon champ de vision - un peu comme ces points sombres qui peuvent survenir quand on appui trop fort sur ses paupières ou que l'on fixe trop longtemps une source de lumière vive.

Nous devons nous éveiller de notre sommeil, redécouvrir la nature de notre âme et retrouver sa mission, la raison pour laquelle elle est venue sur cette terre.

Elle répétait: "N'aie jamais peur. De rien. Jamais. C'est dans la peur que se situe la ruine de l'homme. Si tu cèdes à la peur, c'est elle qui te contrôle."