AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Eugen Ruge (37)


Charlotte est déjà entrée dans l’hôtel Métropol avec Isa pendant sa première semaine à Moscou.
Car le Métropol n’est pas un simple hôtel, il est étroitement lié à l’histoire de l’Union Soviétique. (...)
Le Métropol fut déclaré Deuxième maison des soviets juste après l’hôtel National où résidait Staline.
Commenter  J’apprécie          50
PTACIIH, d. 146, on. 2, A. 38 Nous avons unifié l'Etat de telle maniere que toute partie qui se sépare de l'entité socialiste, non seulement inflige des dommages à celle-ci mais ne peut exister seule, livrée à elle-même sans tomber un jour ou l'autre sous le joug étranger. Celui qui tente de détruire cette unité de l'Etat socialiste est un ennemi, celui qui s efforce d'en séparer une partie ou une nationalité est un ennemi juré de l'Etat et du peuple del 'URSS. Et cet ennemi füt-il un ancien bolchevik, nous l'éliminerons ainsi que ses parents et sa famille. Celui qui, par ses actions ou en pensée, oui, même en pensée, agit contre l'unité de l'Etat socialiste Sera impitoyablement éliminé. A la destruction de tous les ennemis, jusqu au dernier, à la destruction des ennemis et de leur parenté!

Toast de Staline le 7 novembre 1937, pour le vingtième anniversaire de la révolution d'Octobre, lors du repas chez Vorochilov.
Commenter  J’apprécie          00
Et soudain... la voix de Staline. Ténue et métallique, mais LA VOIX DE STALINE...
C'est mystérieux l'effet que fait cette voix métallique à peine audible. De voir comme tout se rétracte, comme tous se rétractent, Vychinski le premier, même s'il se redresse, essaie de garder sa dignité.
Commenter  J’apprécie          140
Qu'elle lui a expliqué pourquoi les gigantesques portraits de Staline étaient indispensables.
Le peuple russe a besoin d'un visage, pas du Politburo. Ça, elle l'avait tout de suite compris. Elle avait vu ce peuple russe. Elle avait été choquée par ces hordes à l'aspect oriental qui traînaient devant la gare Leningrad. Elle avait été déconcertée par les petites mères qui se signaient sur la place Rouge, bpar les ivrognes dans les rues, par la brutalité des femmes qui vous bousculaient dans le tramway, par les enfants qui mendiaient.
Commenter  J’apprécie          160
C'est comme de la magie. Staline penche la tête, fait un geste de la main, souffle un nuage de fumée et l'appareil entier se met en marche. Et tous se décarcassent font des discours, se dénoncent à qui mieux mieux.
Si tous les accusés se levaient maintenant et disaient la vérité.
Tous les seize... Ils feraient tomber Staline.
Commenter  J’apprécie          210
"Allez, viens, Melitta. Bois un cognac avec nous", dit Irina.
Mais Melitta ne voulait pas de cognac. Plutôt de l'eau. Et maintenant qu'Irina avait commencé à prendre un peu la nouvelle sous son aile, elle se sentit offensée. C'était quoi, cette attitude ! Faisait-elle partie en plus de la ligue anti-alcoolique ? Végétarienne et anti-alcoolique !
"Bon, eh bien, dans ce cas nous allons boire tous seuls", dit Irina.
Les deux jeunes gens échangèrent un regard et soudain Irina comprit.
Elle comprit que cette femme, cette femme à l'apparence anodine, avec ses jambes courtes et ses yeux perçants, avec ses ongles qui n'étaient pas particulièrement bien soignés et sa coiffure qui ne ressemblait à rien, que cette femme était en train de faire d'elle, Irina Petrovna, à peine cinquante ans, une grand-mère.
_ C'est pas vrai, lâcha Irina.
_ Maman, dit Sacha, tu fais comme si c'était une catastrophe.
_ Qu'est-ce qui se passe ? demanda Kurt.
Commenter  J’apprécie          20
Nadejna Ivanovna écoutait avec respect même si elle ne comprenait pas grand chose, elle se renversa dans son fauteuil, son regard glissa vers la grande fenêtre pendant que l'orateur retraçait la vie de Wilhelm, la nuit commençait à tomber, la lumière n'éclairait plus que la cime des arbres, les feuilles badinaient sans bruit, et Nadejna Ivanovna crut sentir la brise du soir, cette fraîcheur sur le visage quand on avait rassemblé les braises des fanes de pomme de terre et que l'on rentrait au village d'un pas lent... Quand la récolte était finie, à la mi-octobre, il y avait parfois déjà de la neige mais il ne faisait pas encore froid, et on se sentait bien, tout le monde avait rentré ses pommes de terre, c'était le bon moment pour faire un peu la fête, la veille ils avaient fait des pelmeni tous ensemble, et on chantait, on dansait, et quand on avait bien bu on chantait encore des chansons tristes, et tout le monde se mettait à pleurer et on s'embrassait, ma foi, et on se mettait à danser, c'était comme ça à Slava, se disait Nadejna Ivanovna, à tel point qu'elle en aurait presque oublié d'applaudir à la fin du discours, au moment où l'homme remettait sa décoration à Wilhelm.
Commenter  J’apprécie          13
Au printemps, il y aurait de nouveau le jardin si elle vivait jusque-là, mais il fallait bien passer le temps d'ici là, regarder tout le temps la télévision, c'était à devenir stupide dans sa tête, parfois elle lisait le livre que Kurt lui avait donné, car elle savait lire, elle s'était alphabétisée quand ils étaient venus à Slava où il y avait les Soviétiques, sauf qu'il était trop gros, ce livre, Guerre et Paix : quand on était arrivé au milieu on avait oublié le début, il était question de faire les foins, ça, elle s'en souvenait, un travail difficile, elle avait suffisamment fait les foins dans sa vie, le soir après sa journée de travail quand elle rentrait de la scierie, c'était en août, les foins, et puis en septembre il y avait les pommes de terre, voilà comment c'était à Slava.
Commenter  J’apprécie          40
Papa était docteur. Pas un vrai docteur mais un docteur ès machines à écrire. Papa était très grand et très fort, et savait tout. Maman ne savait pas encore très bien parler allemand.
_ Et comment tu dis Kryssa en allemand ?
C'était suffisant pour mettre maman hors course.
D'un autre côté, maman s'était battue pendant la guerre : contre les Allemands.
_ Tu en as tué ?
_ Non, Sachenka, je n'ai jamais tiré. J'étais infirmière.
Ca le remplissait de fierté malgré tout. Sa mère avait gagné la guerre. Les Allemands avaient perdu. Bizarrement, papa était aussi allemand.
Commenter  J’apprécie          50
_ Maman, quand est-ce qu'on va voir Baba Nadja ?
_ Ah Sachenka, ça va durer encore un petit peu.
_ Mais pourquoi ça dure toujours aussi longtemps ?
_ Tu devrais être content que ça dure longtemps. Quand tu seras grand, tout ira brusquement très vite.
_ Pourquoi ?
_ C'est comme ça : quand on vieillit, le temps passe plus vite.
Commenter  J’apprécie          40
Non, elle n'avait rien contre Catrin... mais en se disant aussi qu'elle ne comprenait vraiment pas ce que Sacha trouvait à cette femme... Bien sûr, ce n'étaient pas ses affaires. Et elle se gardait bien de faire ne serait-ce que la moindre remarque. Mais elle s'étonnait quand même qu'un jeune homme aussi bien de sa personne, intelligent, ne trouve pas une femme mieux. Actrice, paraissait-il. Il ne voyait donc pas que cette femme était moche ? Des genoux moches, pas de taille, pas de fesses. Et un menton, pour être honnête, qui faisait penser à celui d'un ouvrier de chantier. Elle avait de beaux yeux, ça on devait le reconnaître. Quoique, d'un autre côté : ce regard papillonnant, cette agitation dans les yeux quand on parlait avec elle... Cette femme semblait toujours être ailleurs, en train de réfléchir, avec fébrilité même; il y avait toujours quelque chose qui se passait dans sa tête quand elle était en train de vous sourire.
Commenter  J’apprécie          40
Quelle ironie du sort quand même, se dit Alexander, que la déchéance de Kurt ait justement commencé par la perte de la parole. Kurt, l'orateur. Kurt, le grand raconteur d'histoires. Tout le monde était suspendu à ses lèvres quand il racontait ses histoires, monsieur le professeur ! Avec ses anecdotes. C'est drôle : dans la bouche de Kurt, tout devenait anecdote. Peu importe ce qu'il racontait - même quand il racontait comment il avait failli crever dans le camp - il y avait toujours une saillie, un bon mot. Il y avait eu... ! Passé archi-lointain. La dernière phrase que Kurt avait pu prononcer correctement avait été : "J'ai perdu l'usage de la parole."
Commenter  J’apprécie          20
Il y eut aussi d'autres moments: les fins d'après-midi, quand le soleil rentrait dans mon appartement. La lumière est couleur framboise , l'air en semble saturé, je la bois comme du sirop pendant que j'erre entre mes deux pièces, pieds nus sur le parquet.
Commenter  J’apprécie          120
Le communisme, Charlotte, c'est comme la croyance des anciens Aztèques : il est assoiffé de sang.
Commenter  J’apprécie          30
Lui qui, douze années durant, à toutes les soirées, avait donné l'impression d'être une cane oubliée dans un coin, qui n'avait jamais pu lire le moindre panneau en espagnol et devait à chaque fois appeler Charlotte à la rescousse quand un policier lui adressait la parole, se présentait comme un grand connaisseur et amateur du Mexique, distrayant toute la tablée du capitaine avec des histoires véritablement étonnantes, et alors que, depuis sa période hambourgeoise -Lüddecke Import-Export -, il avait toujours parlé par énigmes et allusions, il n'avait pas tardé à convaincre tout le monde qu'il avait parcouru à cheval la distance entre les deux océans, avait attrapé des requins à Puerto Angel avec une simple petite embarcation et découvert tout seul le temple maya de Palenque enfoui sous la végétation - tandis que Charlotte trempait une biscotte dans une tasse de camomille.
Commenter  J’apprécie          120
- Sa beauté, dit Adrian, vient de ce que l'effroi est contenu par l'esthétique de la forme.
Commenter  J’apprécie          20
Il pensera à Christophe Colomb qui à rapporté le hamac en Europe, et l'idée qu'il pourrait s'agir là de l'un des plus grands malentendus de l'histoire entre les deux civilisations - le fait que Christophe Colomb en voyant les hamacs indiens n'y ait rien vu d'autres que la possibilité d'entasser des marins dans un bateau-, apparaitra un instant à Alexander comme une grande découverte.
Commenter  J’apprécie          10
Oui heureusement il y a l'arbre généalogique qui permet de s'y retrouver, j'y suis revenue régulièrement pendant la lecture de cette histoire familiale. Je ne dis pas que j'ai été captivée mais j'ai lu avec envie de savoir mais aussi d'en savoir plus. Le contexte historique est connu , il reste pourtant des points obscurs, la grand- mère et ses filles qui ont erré jusqu'au koulak, les fils de Wilhelm au goulag pour un complot anecdotique, le bannissement de Kurt mais il revient, le retour tardif et les affectations des Wilhelm et Charlotte.....J'ai vraiment l'impression de n'avoir pas tout compris !
Commenter  J’apprécie          10
Kati avait accueilli le fait que ses grands-parents aient été communistes avec un « Oh » soufflé, comme si elle venait d'ouvrir par mégarde la porte de toilettes occupées.
Commenter  J’apprécie          40
Alexander réchauffa le repas de son père. Micro-ondes, remettre le
fusible. Kurt restait debout à côté de lui et regardait d’un air
intéressé.
— Tu as faim ? demanda Alexander.
— Oui, dit Kurt.
— Tu as toujours faim.
— Oui, dit Kurt.
Il y avait du goulasch accompagné de chou rouge (depuis que Kurt
avait failli s’étrangler avec un morceau de viande, on ne lui donnait
plus que des choses coupées très fin). Alexander se prépara un café.
Puis il sortit le goulasch du micro-ondes et le posa sur la nappe en
toile cirée.
— Bon appétit, dit-il.
— Oui, dit Kurt.
[…]
Kurt n’était plus capable de rien. Ne pouvait pas parler, ne pouvait
plus se laver les dents. La seule chose que Kurt savait encore faire,
se dit Alexander, la seule chose qu’il faisait encore de son plein gré,
la seule chose qui l’intéressait vraiment et pour laquelle il recourait
à l’ultime part de ruse dont il était capable, c’était manger. Absorber
de la nourriture. Bouffer. Kurt ne mangeait pas avec plaisir. Kurt ne
mangeait pas parce qu’il trouvait ça bon (ses papilles, Alexander
en était convaincu, étaient totalement détruites par le tabac de la
pipe, qu’il avait fumée pendant des dizaines d’années). Kurt mangeait,
bouffait pour vivre. Manger = vivre. Cette formule, se disait
Alexander, il l’avait apprise dans le camp de travail – de façon indélébile.
Une fois pour toutes. L’avidité avec laquelle Kurt mangeait,
avec laquelle il se fourrait des morceaux de goulasch dans la bouche,
n’était rien d’autre qu’une volonté de survivre
Commenter  J’apprécie          00



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Eugen Ruge (263)Voir plus

Quiz Voir plus

Tout sur one piece (difficile)

quel est le 1er homme de l équipage de Gold Roger ?

baggy le clown
shanks le roux
silver rayleigh
crocus

30 questions
3593 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}