Citations de Eulalie Lombard (23)
C'est étrange comme parfois les émotions pouvaient se contredire et se chevaucher, indifférentes les unes aux autres.
Si l'océan est composé de larmes, alors ce monde a connu bien trop de souffrances.
- Ne me lâchez pas, Declan.
- Jamais. Je vous le promet.
Je refusais de perdre goût à la vie en appréhendant trop l’avenir.
« Note à l’univers : que personne ne vienne nous déranger. Nous sommes occupés à être heureux.
Faites couler son sang et je me baignerais dans le vôtre.
Sois prudente. Et si ceci est un adieu : sache que je raconterai ton histoire, afin que ton nom résonne sur ces terres pour l'éternité.
Je ferai saigner l'Empire comme on a fait saigner mon royaume.
Plus rien n’a d’importance, si ce n’est la chaleur de son corps contre le mien, ses mains dans mon dos, sa tête contre ma poitrine enflammée et ses cheveux à portée de caresses.
Nos pieds bougent à peine en rythme avec la musique, ce qui ne fait qu’accroître cette impression de temps en suspens.
Le monde a cessé de tourner pendant je ne sais combien de morceaux, et je suis prêt à rester ainsi pour l’éternité.
Trêve d’illusion, si Charlotte a défié la temporalité pour me rencontrer à son insu, je suis prêt à remuer ciel et terre pour ne jamais la voir repartir.
Elle me fait penser à une fleur qui, jusqu’à présent, n’était pas autorisée à déployer ses pétales. Je suis plus que ravi qu’avec moi elle se sente la liberté de le faire. Même si son pollen titille de plus en plus mon irrépressible envie de... butiner.
― Bordel, mais tu t’es crue dans un putain de conte de fées ?
― Ne sois pas grossier, je te prie.
― J’te préviens, Maman, si je trouve une pantoufle de verre, je m’en sers pour me tailler les veines, rien de plus. Non, mais quel cauchemar !
J’hésite entre tout casser ou partir le plus loin possible pour ne plus jamais revenir.
― Calme-toi !
― Alors quoi, tu t’imagines que je vais tomber amoureux en dansant avec une de ces greluches et que je deviendrai plus sage en me conformant à la vie maritale ?
La malédiction des femmes. Ne jamais avoir le choix.
Des larmes amères roulèrent sur ses joues. Exténué, il pénétra dans la septième chambre, la seule où il n'avait pas perdu un bout de son âme.
Il n'y a pas une nuit où je ne rêve pas d'elle, depuis. Je pense aux gestes qu'elle doit avoir, à la splendeur de ses yeux, à la douceur de sa voix... Elle est mon refuge, le plus grand de mes secrets. Essylt. Mon Essylt. Pour toujours.
- Sais-tu ce que l’on fait quand on ne peut pas réparer les erreurs du passé ? On se bat pour l’avenir.
- Suis-je leur vengeance ?
-Non, Heleanna. Tu es leur justice.
- Il n'y avait aucune trace de toi dans cette maison. Pas de photo, presque pas d'odeur. Comme si tu étais un fantôme, comme si tu n'avais jamais vraiment vécu ici. La manière dont ton père parlait de toi... La façon dont ton frère t'a frappée... J'ai su très précisément l'enfer qu'ils t'ont fait vivre pendant vingt ans. Je l'ai senti dans ma chair, comme si c'était moi qu'on avait battu.
- Tu es tout sauf un fardeau. Tu es tout, tout simplement.
— J’ai ouï dire que vous ne savez pas chasser. La phrase, dite d’un ton glacial, était tombée à l’instant où Lachlan, son fils et plusieurs autres hommes prenaient place autour d’eux. Roddy sentit sa poitrine se contracter sous leurs regards accusateurs et dédaigneux.
— Je n’ai jamais été bon tireur, avoua-t-il d’une voix tranquille en mordant dans son pain.
— J’espère que vous savez faire d’autres choses. Sinon, vous nous êtes bien inutile. Le sang lui monta au visage. Une bouffée de colère l’embrasa avec une force rare chez lui. Que ce petit bout de femme pouvait l’énerver ! Sa belle apparence cachait un être froid et dur dans ses paroles.
— J’ai coupé du bois pour les réparations. Je les commence demain.
— Vous n’avez donc rien fait pour l’instant. Il allait protester, montrer ses mains pleines d’écorchures, parler de son dos meurtri, mais se contint. Quel intérêt de lui répondre ? Elle ne le regardait même pas, concentrée sur son assiette. Son profil dégageait un tel mépris qu’elle lui coupa l’appétit. Assis en face d’eux, Ian recroquevillait les épaules et mangeait à grandes bouchées, pressé de fuir. Comme s’il avait disparu, Greer engagea la conversation avec Lachlan et Cillian. Ce dernier narra les quelques progrès du jour des jeunes escrimeurs. Il ne mentionna à aucun moment les conseils de Roddy, qui ne rectifia pas cet oubli. Entre les deux hommes existait une inimitié tacite.
— Sachez que j’ai aussi l’intention d’être un bon mari. Notre union est purement de convenance, je le sais, néanmoins votre bien-être m’est important. C’est pourquoi je ne vous forcerai pas à consommer notre union ce soir. Je veux que vous vous sentiez prête à le faire. Il nous suffira de garder le secret. Darren avait eu beau lui dire le contraire, Roddy refusait de la forcer. Il ne voulait pas commencer leur mariage ainsi. Elle n’eut pas la moindre réaction. Les traits fins de son visage demeurèrent inchangés, comme si exprimer un ressenti leur était impossible.
— Nous devons consommer notre union ce soir, répondit-elle froidement. Je ne peux prendre le risque qu’elle soit remise en question et que votre frère puisse nous reprendre l’argent. Je pensais que vous l’auriez compris. Heureusement pour lui, Roddy n’était pas homme à se vexer, car le sous-entendu était plus qu’évident. Sans plus attendre, elle lui présenta son dos pour qu’il dénoue son corset. Elle voulait que cette mascarade se termine au plus vite. Cette journée allait avoir raison d’elle.