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Critiques de Eva García Saenz de Urturi (186)
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Le silence de la ville blanche



Rien à dire, ce thriller est d’une efficacité redoutable et coche toutes les attentes du lecteur amateur de ce genre :



- des crimes rituels surprenants : un homme et une femme du même âge retrouvés morts tendrement enlacés alors qu’ils ne se connaissaient pas, nus, tués par des piqures d’abeilles placées dans leur bouche scotchée … ceux-là ont 20 ans.



- un course contre la montre pour empêcher d’autres crimes, le décompte morbide semblant irrémédiable, bientôt ce sera un couple âgé de 25 ans puis 30 ans, puis 35 ans si personne n'arrête le tueur …



- un coupable désigné … sauf qu’il est déjà en prison … condamné pour des meurtres suivant le même protocole … sauf que c’était il y vingt ans et que la série avait commencé avec des nouveaux-nés, puis des enfants de 5 ans, 10, ans, 15 ans … sauf qu’il doit sortir bientôt et qu’il a un jumeau inspecteur de police qu'il a lui-même confondu et arrêté, sauf qu'un compte twitter à son nom envoie des messages ) l'enquêteur principal.



- un tueur en série absolument remarquable d’intelligence et de détermination, capable de contrôler ses pulsions sur une période de latence de vingt ans.



- un expert en profilage criminel qui mène l’enquête, il cache une fraîche tragédie personnelle qui ne lui permet pas d’aborder l’affaire comme à son habitude, ce qui rend son travail très délicat.



Malgré quelques lourdeurs au départ ou détails capillo-tractés, ce récit à l’intrigue sophistiqué est tissé de main de maître. On est complètement happé par le double arc narratif temporel enchâssé, procédé classique mais qui fonctionne de façon très pertinente ici : le récit présent de l’enquête et un récit qui débute dans les années 1970 et achève de ferrer le lecteur avec le mystère qu’il distille. Le dénouement, c’est-à-dire l’identité du tueur, est quasi impossible à trouver et ça, j’ai adoré, d’autant plus qu’il est archi crédible au vu du cheminement construit par l’auteure, j’ai adoré me faire balader par ce thriller hautement excitant pour les méninges.



Surtout, j’ai apprécié l’ancrage de l’intrigue dans une ville riche d’histoire et légendes : Vitoria-Gasteiz, capitale de l’Alava, une des trois provinces de la Communauté autonome du Pays Basque. C’est une véritable visite littéraire que propose l’auteure. D’ailleurs, l’office du tourisme de la ville, face au succès colossal du livre en Espagne, a lancé un itinéraire spécial « Le Silence de la ville blanche » . Il faut dire que Eva García Sáenz de Urturi met le paquet puisque chaque duo morbide est retrouvé dans un lieu emblématique de la ville blanche selon un parcours chronologique associé à l’âge des victimes, passant par le dolmen Sorginetxe à Arrizala , la cathédrale gothique Santa Maria ou encore la Casa del Cordon.



On se régale et pas uniquement parce que le roman est parsemé de références à la cuisine basque. Très réussi, divertissant et addictif au possible !

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Les Rites de l'eau

Same player plays again.



Si vous avez adoré comme moi le Silence de la ville blanche, vous ne pourrez que vous régaler avec ce deuxième volet de la trilogie d'Eva García Sáenz de Urturi ! C'est certes jouable de démarrer indépendamment avec Les Rites de l'eau mais il y a tellement de références au premier volet, que ce serait vraiment dommage.



On pourrait aisément reprocher à l'auteure espagnole de reprendre la même recette mais on s'en fout tellement c'est bon !



Alors, oui, encore une fois, il y a un tueur en série qui commet des meurtres rituels ancrés dans le riche passé historique de l'Espagne. le roman s'ouvre sur la découverte dans un site celto-ibérique du corps d'une jeune femme enceinte, pendus par les pieds, la tête plongée dans un antique chaudron, selon le rite de la Triple mort. Occasion de visiter avec grand plaisir le pays basque et la Cantabrie.



Oui, Eva García Sáenz de Urturi réutilise une construction en parallèle années 1992 et 2016, alternance passé - présent qu'elle maitrise à merveille et qui ici lui permet d'aborder la thématique de la famille avec ses multiples embranchements autour de la paternité / maternité / filiation. Le roman est peuplé de futurs parents qui se demandent s'ils en seront de « bons » ; de parents toxiques dont les abus ont lourdement traumatisé leurs enfants au point de quasiment les handicaper dans leur vie sociale ; mais aussi de tantes dévouées jusqu'au sacrifice ; et puis il y a le formidable grand-père de Kraken, le papy quasi centenaire plein d'amour qui fait office de père, on l'adore !



Oui, on retrouve les mêmes personnages, à commencer par l'inspecteur profileur Unai López de Ayala dit Kraken, qui, quelques mois après sa terrible première enquête, souffre d'aphasie. L'auteure va prendre le temps de creuser sa personnalité en révélant des pans entiers de son passé, remontant jusqu'à ses seize ans. Et ce personnage, déjà terriblement attachant, gagne en profondeur jusqu'à toucher profondément. J'avais les larmes aux yeux dans les dernières pages, fait plutôt rare lorsque je lis un thriller.



En plus de développer la psychologie de ses personnages et de fouiller leurs secrets enfouis, l'auteure propose un roman sans temps mort, qui nous balade de suspect en suspect, de rebondissement en rebondissement, en nous convainquant à chaque fois qu'on a trouvé la clef pour mieux nous surprendre avec son tueur inattendu. Impossible de lâcher ce livre tant l'empathie mise en oeuvre implique le lecteur.



Bref, je craignais d'être déçue après le Silence de la ville blanche … et c'est avec un grand sourire que je partage cette chronique avec vous. Vite, la suite !
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Le silence de la ville blanche

Et voilà, sixième livre apporté par le " Père- Noël " et ...sixième victime de l'année 2021 . Pourtant , il s'est sacrément défendu , le bougre ! Déjà, il faut dire que c'est tout de même un pavé de 550 pages et ...pas forcément écrit " gros " ...Seulement , pas de chance , il rencontré un " grand " lecteur ( 1m73!!!) confiné volontairement chez lui en raison d'une météo un peu " fraîche " et de la menace de la Covid , toujours bien présente et tout de même anxiogène. Confiné , aussi et surtout , par ce qu'il convient de considérer comme un fort bon polar bien " comme on les aime " , mystérieux, vivant , plein d'interrogations , de rebondissements , de suspense ...Oui , là voilà la vraie raison , c'est un roman qui ne peut que plaire aux amateurs du genre avec , en prime , une bien belle histoire d'amour ...impossible , je vous préviens de suite , mais quand même.

Lorsque le narrateur " ouvre le bal " , il est mourant , une balle ( qui lui était du reste destinée ) lui ayant endommagé "grave " le cerveau . Pas facile pour un " futur mort " de raconter une enquête dans cet état, mais , dans les fictions , tout est possible , c'est bien un peu pour ça qu'on les aime . Il faut dire que l'inspecteur Unai Lopez de Ayala , bien épaulé par sa collègue et amie Estibaliz et sa supérieure Alba doivent affronter " du lourd " ...

L'action se déroule en Espagne , à Vitoria , ville dont on va pouvoir " admirer " les richesses architecturales et culturelles au point que , ma foi , une fois la Covid oubliée ( mais si , mais si ..) , j'ai bien envie de m'y rendre .C'est dans cette ville utilement , somptueusement et très habilement dépeinte , qu'on retrouve deux cadavres ...Oui , je sais , deux cadavres , ça arrive , ça va , ça vient....Oui , mais non , pas là, parce que les cadavres ...ils ont quelque chose de particulier et , surtout , ils sont les " héros " de l'exacte réplique de crimes commis 20 ans plus tôt. Oui , ben , c'est le même criminel , pas de quoi fouetter un chat !! Ben si , Parce que le criminel en question ....il n'a pas fini de purger sa peine et il est encore pour quelques jours ...en prison . le pire , c'est son frère jumeau , policier , qui l'a arrêté. Si , si.

Ça a l'air bien compliqué . Ca l'est .Mais c'est franchement très bien écrit ( traduit ) , clair , si addictif qu'on ne se perd même pas dans tous les noms à particule des principaux personnages . Il y aura même , en parallèle, un second récit qui , en alternance , nous renverra dans le passé proche pour mieux se fondre dans le présent.

Quant aux personnages , ils ont suffisamment "d'ampleur " pour crédibiliser un récit qui emprunte souvent des chemins tortueux et obscurs du meilleur goût, si je puis m'exprimer ainsi .

Les dialogues apportent des touches et précisions tout à fait pertinentes pour nous " amener " vers la résolution d'une intrigue solide et franchement bien construite . J'ai beaucoup aimé ce roman et , tout naturellement , je ne puis que vous le recommander . A en croire les autres avis que je viens de parcourir , je ne suis pas le seul .

Bon , les amis et amies , je vous quitte , je vais prendre des nouvelles de notre inspecteur - narrateur . Je vous tiens au courant car , si la balle l'a....vous voyez ce que je veux dire , il est mal et ....vous aussi .Moi ? Ben c'est pas grave , moi , j'ai fini la lecture , je sais tout et ...je ne dirai rien .
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Le silence de la ville blanche

Hiiiii. Une brique de 500 quelques pages pleine de meurtres.

Nous sommes à Vitoria, au Pays Basque. Depuis les Romains, cette ville est stratégique sur tous les plans: commercial, militaire, culturel. Elle aura tout vu , tout entendu, tout fait. Son histoire, sa culture, ses fêtes serviront les meurtres , hélas.

Difficile de résumer mais disons que fin des années '90, la ville a vécu l'assassinat de plusieurs. Toujours mis en scène sur des lieux historiques déterminants de l'Antiquité avec des bébés, puis au Moyen Âge avec des enfants, puis ainsi de suite...jusqu'à nos jours.

Des frères jumeaux particulièrement en vue et connus de tous, le premier pour son érudition et son émission de télévision sur l'histoire (Tasio) et le second parce qu'il est policier et sera celui qui arrêtera son jumeau pour tous ces meurtres (Ignacio).

Accalmie de près de 20 ans car Tasio est emprisonné. À la veille de sa sortie de prison, les meurtres reprennent de plus belle, toujours mis en scène et accomplis comme il y a 20 ans. Les policiers sont mystifiés et n'ont aucune piste sérieuse.

Nous sommes plongés dans l'urgence des policiers qui doivent à tous prix faire cesser les meurtres. Et l'autrice nous balade bien à travers les intrigues mais aussi à travers cette belle ville et sait comment nous faire douter en distillant les informations petit petit jusqu'à la fin. C'est haletant, c'est assez prenant. Dans l'ombre des loyautés, des traditions et des silences, le thème de la vengeance est omniprésent.

C'est un vrai bon polar dans tous les sens du terme !

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Aquitania

Roman historique et thriller médiéval, Aquitania, signé Eva García Saenz de Urturi,(Le Silence de la ville blanche, Les Rites de l'eau), nous plonge dans la vie de la jeune Aliénor d’Aquitaine.

Son père Guillaume X , duc d'Aquitaine décède un Vendredi Saint de l’année 1137 lors d’un pélerinage à Saint-Jacques-de-Compostelle, et son corps porte les marques de la torture dite de «  l'aigle de sang ". Sa fille qui l’adorait décide de se venger et épouse le futur Louis VII le Jeune, le fils de celui qu’elle estime être son meurtrier, Louis VI le Gros. Alienor ne songe qu’à annihiler la lignée des Capétiens au profit des Aquitains. Eduquée dans le raffinement de la cour d'Aquitaine , la jeune fille doit composer avec les us de la cour de France, où elle déplait. Mais, le jour du mariage, Louis VI est assassiné à son tour, et dans des circonstances similaires. Aliénor et Louis VII doivent désormais oeuvrer pour faire la lumière sur ces deux morts mystérieuses.



Aquitania est un récit polyphonique dans lequel trois voix, celle Aliénor, de Louis, et del Niño, un mystérieux personnage dont on saisira l’importance au fil des pages, livrent leurs pensées et leurs desseins durant 12 années. La rivalité entre Capétiens et Aquitains ne fait pas de quartier, et si le roman prend de grandes libertés avec l’Histoire, il fait aussi la part belle aux personnages comme Raymond de Poitiers devenu prince d'Antioche, Louis VI le Gros, Guillaume IX Le Troubadour, Guillaume X, l’abbé Suger, Saint Bernard de Clairvaux … Les puristes prendront leurs jambes à leur cou ( mort de Louis VI le Gros le jour du mariage de son fils, mort de l'abbesse de Fontevrault, l’Aigle de sang…) , les autres apprécieront cette intrigue parsemée de coups bas et de trahisons, qui a pour originalité de dépeindre Aliénor et Louis dans leur prime jeunesse, et surtout de faire revivre l’une des figures féminines européennes les plus marquantes, de Bordeaux à Antioche . Il ressuscite aussi un classique de la littérature galicienne, le Romance de don Gaiferos (XIIème siècle) qui narre le pélerinage d’un homme à Santiago de Compostela.

« ¿Adonde irá aquel romero,

mi romero a donde irá?

Camino de Compostela,

no sé si allí llegará.

Los pies lleva ensangrentados

¡desdichado! ¡pobre viejo!,

no sé si allí llegará. »
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Le silence de la ville blanche

A Vitoria, dans le pays Basque espagnol, la veille de la Saint Jacques, a lieu la fête de la blouse, prélude à celles de la Vierge blanche (Virgen Blanca) et tout le monde se retrouve dans la rue pour faire la fête. Dans la cathédrale Sainte-Marie, on retrouve deux corps, un homme et une femme assassinés, dans une mise en scène particulière : ils sont nus, se tiennent la main, la main de l’un posée sur le visage de l’autre et réciproquement. Et, petite signature : trois chardons « eguzkilore » en basque, c’est tellement plus joli et mystérieux !



L’enquête va démontrer qu’ils ne se connaissaient pas et qu’ils sont morts à la suite de piqures de guêpes que l’assassin avait pris soin de mettre dans leur bouche, les bâillonnant ensuite par un adhésif, dénué d’empreinte bien-sûr. Cette mise en scène rappelle des meurtres commis vingt ans plus tôt pour lesquels Tasio, archéologue très médiatisé, un des jumeaux d’une famille ayant pignon sur rue et surtout omnipotente alors. C’est Ignacio, policier, le propre frère de Tasio qui a procédé à l’interpellation à l’époque…



Qui peut avoir commis ce crime odieux suivi de plusieurs autres, alors que Tasio doit bientôt sortir de prison ? il faut donc reprendre l’enquête, ce qui sera fait par un tandem d’inspecteurs : Estibaliz Ruiz de Gauna et Unai Lopez de Ayala, alias Kraken, profileur.



« Je me fiais aux impressions d’Estibaliz comme la roue arrière d’un tandem se fie à la roue avant. C’était notre façon de fonctionner, de pédaler ensemble. »



Tous deux sont chapeautés par la sous-commissaire Alba Diaz de la Salvatierra, qui vient juste d’arriver au commissariat.



On se retrouve en pleine immersion dans cette ville de Vitoria, pleine de mystères, au passé prestigieux sur le plan historique, artistique, architectural, et le côté « endogame » comme dit l’auteure, « tous les gens nés à plus de cinquante kilomètres d’ici sont des « étrangers » disait la grand-mère » de Kraken. Mais aussi, on apprend beaucoup de choses sur les noms propres des gens avec une partie espagnole à laquelle un nom basque évocateur, de la région d’Avala, pour être plus précise, est ajouté ce qui nous donne des noms interminables qui sonnent bien dans l’oreille.



Un grand merci à NetGalley et aux éditions Fleuve noir qui m’ont permis de découvrir ce roman ainsi que son auteure dont le style est si particulier qu’on n’a plus qu’une seule envie, en le refermant, de se procurer le prochain… j’espère qu’il ne faudra pas attendre trop longtemps sinon je vais être obligée d’apprendre l’espagnol pour retrouver cet univers ;



#Lesilencedelavilleblanche #NetGalleyFrance
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Le silence de la ville blanche

+++++++ LE SILENCE DE LA VILLE BLANCHE +++++++



Le magazine littéraire espagnol "Qué leer" (quoi lire) a superbement présenté ce thriller : Si vous voulez jouir ET souffrir en même temps - jouir parce qu'il est tellement excitant, souffrir parce que vous n'arrivez pas à lire plus vite - alors 'Le silence de la ville blanche' est votre livre.



Apparemment beaucoup d'Espagnols ont lu cette pub originale, car cet ouvrage y est depuis sa parution en 2016 déjà un méga best-seller.



Eva García Sáenz de Urturi est née au Pays basque en 1972 et a d'abord gagné sa vie pendant une dizaine d'années comme ophtalmologue avant d'accepter une nomination à l'université d'Alicante et de se mettre à écrire. Son premier roman est sorti en 2012 et 4 ans plus tard c'était le tour au silence de la ville blanche et attention il s'agit d'une trilogie. Vous vous rendez compte du nombre d'heures de suspense que vous avez en perspective ? Après les 493 pages du premier tome, le second "Los ritos del agua" (Les rites de l'eau) et le troisième "Los señores del tiempo" (Les seigneurs du temps) vous attendent patiemment depuis 2017 et 2018 chez votre libraire.



Le 24 juillet 2016, une découverte macabre est effectuée dans la crypte de la vieille cathédrale de Vitoria au Pays basque, sud de Bilbao : le corps d'une fille et d'un garçon de 20 ans tués de façon sauvage et sophistiquée.



Les inspecteurs appelés sur place, Unai López de Ayala, un profileur, et son assistante, Estíbaliz Ruiz de Gauna, craignent qu'il s'agisse d'un crime commis par un tueur en série, comme exactement il y a 20 ans et 4 mois près du même endroit. Seulement le coupable d'alors, l'archéologue Tasio Ortiz de Zárate, a été depuis lors toujours en prison.



Ayala estime que les similitudes entre ce dernier crime et les 8 de 1996 sont trop importantes pour être ignorées et qu'il faut à tout prix éviter de nouvelles victimes. Il décide donc d'aller visiter Zárate en prison et reçoit avant même d'y aller, à sa grande surprise, un email de lui, dans lequel il propose d'aider l'inspecteur avec son enquête. Pour le prisonnier, bien qu'il se déclare innocent, il est évident qu'il en sait plus de l'hécatombe du passé.



Au commissariat de police de Vitoria-Gasteiz, le commissaire principal Medina charge la toute nouvelle commissaire et grande sportive Alba Díaz de Salvatierra de l'enquête, qui passionne déjà la presse et la population. Certains journalistes se lancent dans une spéculation éhontée sur le nombre de victimes qui vont suivre, tandis que Ayala fait précisément tout pour justement éviter un tel scénario de damnation !



Mais notre Ayala traverse une phase compliquée dans sa vie personnelle et sa méthode d'enquête peu orthodoxe irrite ses chefs....



Avant de vendre par mégarde une mèche importante du dénouement, je préfère citer un autre passage de presse, cette fois-ci de "El Periódico de Catalunya" : "C'est écrit de façon si authentique que vous avez l'impression d'être sur place".

En plus c'est vrai. Eva García Sáenz de Urturi m'a, contre toute logique géographique, parfois fait penser à la Scandinavie comme elle dispose des mêmes qualités pour le vrai suspense qui ont assuré la renommée des auteurs de thrillers suédois, norvégiens et danois, sans oublier Arnaldur Indriđason et Yrsa Sigurđardóttir d'Islande.

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Les Rites de l'eau

Après avoir beaucoup aimé "Le silence de la ville blanche", j'avais hâte de lire la suite des enquêtes de l’inspecteur et profiler Unai López de Ayala, dit Kraken.



Devenu aphasique après qu'on lui ait tiré dessus, l'inspecteur a beaucoup de mal à communiquer et ne fait pas beaucoup d'efforts pour s'en sortir.

Mais quand de nouveaux assassinats se présentent, s'il ne veut pas être écarté de cette enquête qui le touche personnellement, il ne se laisse plus le choix et met tout en œuvre pour retrouver la parole.



Toujours dans le Pays Basque espagnol, l'action se déroule à Vitoria, ville de l'auteure, qu'elle connaît donc très bien et c'est avant tout les descriptions de cette région, et toute l'histoire de l'art notamment qui y était attachée, qui m'avait énormément plu dans le 1er tome.

Là, ce sont plutôt des rites ancestraux remontant à l'époque celtique qui nous sont présentés.



Historiens et archéologues font partie des personnages et ce n'est pas pour me déplaire.



La construction du roman est la même que dans le 1er tome, on navigue entre 2 époques 2016 et 1992. Entre montagnes et lieux historiques de la ville, le décor est le même mais quand on aime...



Bon, j'avoue l'enquête révèle quand-même un monde glauque, pas joli joli ce que l'on pressent depuis le début !



Dans ce roman, on est face à des parents toxiques. L'auteure s'est attachée à nous présenter de "bons" et de "mauvais" parents. "J'ai aimé réfléchir sur le fait qu'il appartient à chacun, indépendamment de son histoire personnelle, de devenir un bon père ou une bonne mère" nous dit-elle dans les remerciements à la fin du livre.

En parallèle, Eva Garcia Saenz de Urturi nous présente des personnes dévouées comme le grand-père presque centenaire que je vous laisse découvrir.



La psychologie des personnages est bien étudiée. On découvre dans ce 2ème tome l'inspecteur De Ayala et ses amis l'année de leurs 16 ans, rendant l'enquêteur toujours plus attachant.



Ce roman est un véritable page-turner. On n'a de cesse de le lire pour découvrir qui a fait quoi. Impossible de le lâcher, les 537 pages s'avalent et on n'a qu'une hâte découvrir le 3ème tome !



Ah j'ai failli oublier : une mention spéciale à l'excellente traductrice Judith Vernant ;)
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Le silence de la ville blanche

Des archéologues qui restaurent une cathédrale ont découvert deux corps nus dans la crypte. Un garçon et une fille, les mains posées sur les joues l’un de l’autre alors que ces deux victimes ne se connaissent pas. Leur mort est due à une asphyxie provoquée par de multiples piqûres d’abeilles dans leur gorge. Le tueur a introduit de force des abeilles avant de les bâillonner du ruban adhésif.

Le commissaire Medina veut que l’inspecteur Unai Lopez de Ayala (surnommé Kraken) pour le coté profilage et l’inspectrice Estibaliz Ruiz de Gauna pour le coté victimologie travaillent en duo sur cette affaire. Celle-ci leur rappelle une série de crimes qui ont été commis il y a quelques années. Un policier avait découvert que son frère jumeau était le tueur en série mais il ne peut pas s’agit de lui car sa sortie de prison n’est prévue que dans 2 semaines. Une affaire qui va s’avérer bien compliquée à résoudre.



Coup de cœur avec ce roman espagnol. L’enquête est très bien construite, le rythme est très bon. Le suspense bien présent. J’ai été embarqué immédiatement dans l’histoire sans avoir envie de lâcher le livre. Toute l’intrigue est bien ficelée. Pas de point négatif pour moi pour ce roman, que je recommande sans problème. Je me dis que je devrais plus m’intéresser aux polars espagnols car finalement ils sont peut être aussi bien que les suédois… Belle découverte !

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Le silence de la ville blanche

Belle découverte ! Après quelques petites difficultés d'adaptation aux noms basques espagnols et plus particulièrement avec les noms de famille à rallonge, j'ai vite été captivée par ce thriller !



Des meurtres d'il y a 20 ans refont surface alors que d'autres ont été perpétrés peu avant la sortie de prison de l'inculpé de l'époque. Des meurtres qui suivent des rituels qui sont à rattacher à l'histoire de la ville de Vitoria.



Le récit en est fait par l'inspecteur Unai López de Ayala et alterne avec des retours 40 ans en arrière qui racontent la genèse des crimes.



Tous les personnages sont bien campés et qu'on les apprécie ou pas, il est très captivant de les suivre. L'intrigue est “tordue” à souhait, brillamment menée sans qu'on perde le fil et pourtant il y aurait de quoi !



L'auteure parle de sa ville et de son histoire, des légendes et des rites qui lui sont rattachés. On sent qu'elle aime ce qu'elle raconte et c'est un plaisir supplémentaire pour la lectrice que je suis !



Une enquête policière à haute teneur en suspense dont je recommande la lecture dès sa sortie !



#Lesilencedelavilleblanche #NetGalleyFrance #fleuveditions #rentreelitteraire2020



CHALLENGE PAVES 2020

CHALLENGE MAUVAIS GENRE 2020

CHALLENGE PLUME FEMININE 2020
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Les Rites de l'eau

Pleins feux sur le Pays basque espagnol en 2016 où l’on vient de découvrir une jeune femme morte dans de curieuses circonstances : elle est pendue par les pieds ? la tête immergée dans un chaudron. Très vite, il s’avère que le chaudron qui date de l’âge de bronze a été dérobé quelques temps auparavant.



L’enquête est confiée à l’inspecteur Unai López de Ayala, profiler de son état, dont nous avons fait la connaissance dans le précédent livre. Notre inspecteur, que l’on surnomme Kraken, a reçu une balle dans la tête, tirée à bout portant et qui lui a occasionné des dégâts, une aphasie de Broca en plus du stress post traumatique.



En arrivant sur la scène de crime, il constate que la victime est une amie de longue date, un amour de jeunesse, même avec laquelle il a participé autrefois à un camp de vacances. Ils étaient cinq adolescents sous la houlette d’un jeune professeur, Saul Tovar en juin 1992 ?



Plus tard on découvre une autre victime, tuée selon un rituel analogue, les deux victimes ayant partagé l’expérience alors que s’est-il vraiment passé durant ce camp de vacances ?



Qu’est ce qui peut bien pousser le meurtrier à s’en prendre à des femmes enceintes, ou à des futurs pères ? Les juge-t-il indigne d’être digne d’être parent ? Et pour quelle raison ?



Ce récit nous permet de voir fonctionner notre profiler : le meurtrier est-il psychotique ou psychopathe, par exemple ?



L’auteure nous entraîne dans une enquête passionnante, avec des rituels celtiques compliqués, bien approfondis, nous envoyant au passage sur des fausses pistes, avec notre ami Kraken qui se remet mal de sa terrible blessure, rechignant à faire sa rééducation car plus rien ne semble l’intéresser. Mais l’assiduité à ladite rééducation étant la condition sine qua non, pour enquêter, en compagnie de sa coéquipière Estibaliz, alias Esti, il n’a plus le choix et ne tarde pas à succomber au charme de son orthophoniste, donc pas au bout de ses surprises…



Un clin d’œil au passage à la relation très forte et pleine de tendresse qu’entretient Kraken avec son grand-père : on aimerait bien avoir le même !



Ce thriller sort complètement des sentiers battus et fait remonter des traumatismes du passé, en nous faisant découvrir l’importance de la mythologie celtique en Cantabrique, ce qui m’a passionnée illico.



J’ai retrouvé le même plaisir qu’à la lecture du précédent roman d’Eva Garcia Saenz de Urturi : « Le silence de la ville blanche », avec des personnages récurrents (mais il n’est pas nécessaire de l’avoir lu pour déguster celui-ci). Il est aussi passionnant, m’a autant tenu en haleine car je l’ai lu presque en apnée. Un coup de cœur ce qui m’arrive rarement avec un ce style de roman. Je guette avec impatience déjà la parution du suivant en français….



Un grand merci à NetGalley et aux éditions Fleuve noir qui m’ont permis de découvrir ce roman et de retrouver la plume de son auteure.



#LesRitesdeleau #NetGalleyFrance !
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Aquitania

Je connaissais Eva Garcia Saenz de Urturi dans le registre du thriller avec ses deux romans du Pays basque espagnol et elle met autant de qualité dans ce roman historique, qui a un petit goût de thriller malgré tout !



Aliénor d’Aquitaine va chercher pendant des années le meurtrier de son père, assassiné alors qu’il était en pèlerinage à Saint-Jacques de Compostelle. Dans un esprit de vengeance, pensant le roi de France coupable, elle épouse son fil le futur Louis VII. Le roi est assassiné à son tour et de la même manière que son père ! Elle devient Reine de France et elle n’aura de cesse avec Louis VII de savoir pourquoi et par qui.



Trois récits se relaient pour dérouler l’histoire, romancée, de la passionnante Aliénor, de la couronne de France, du duché d’Aquitaine et des événements politiques de cette époque.



J’ai beaucoup apprécié la façon de mener cette histoire polyphonique avec beaucoup de descriptions des lieux, des habitudes régionales et culturelles, la France n’était pas un territoire uni sous une même autorité.



C’est tellement agréable à lire avec une Aliénor aussi flamboyante qu’elle a pu l’être, tout en étant plus accessible, que je passe par-dessus les libertés prises sur l'Histoire sans être trop anachroniques.



#Aquitania #NetGalleyFrance



Challenge ABC 2022/2023

Challenge Multi-Défis 2022
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Le silence de la ville blanche

Totalement conquise par cette auteure espagnole dans ce premier tome d'une trilogie policière, j'attends les 2 autres avec impatience.

Ce roman se passe au Pays Basque espagnol, dans la ville de Vitoria, capitale de la province d'Alava, ville natale de Eva Garcia Saenz de Urturi. L'auteure connaît donc bien cette ville au patrimoine riche et ce cadre historique très intéressant n'est pas pour rien dans mon intérêt pour ce roman.

Des meurtres rituels sont commis dans les lieux emblématiques de la ville, les endroits où l'on retrouve les victimes datent d'époques différentes et à chaque découverte, on avance dans le temps. Ainsi, l'auteure nous entraîne dans une visite historique et géographique de la région, à commencer par la cathédrale de Santa Maria, que j'ai beaucoup aimée. Les traditions et les légendes basques apportent du piment à cette histoire. Et oui on goûte un peu la cuisine basque au passage !

La psychologie des personnages est bien étudiée et occupent une grande partie du roman, le passé et le présent sont liés, le suspense est au rendez-vous.

Ce roman très addictif et bien écrit est un vrai coup de cœur.

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Aquitania

De tout temps, l’Aquitaine a fait de l’ombre au Royaume de France, car elle était plus puissante et à la mort du père d’Aliénor, Guillaume X, en 1137, dans des conditions plus que louche sur le chemin de Compostelle, les appétits se sont aiguisés. Elle est l’héritière, petite fille du redoutable Guillaume le Troubadour et nièce de Raymond de Poitiers.



Le roi de France Louis VI le Gros, a envoyé des parents (à sa place) pour violer Aliénor qui n’est encore qu’une enfant pour pouvoir mettre le grappin sur ses possessions sans passer par le mariage. Son oncle Raymond a fait justice en les exécutant.



Aliénor décide de se venger en épousant le roi de France, Louis le Jeune, pour lui faire des enfants et ainsi perturber la lignée ; pour cela, il faut prouver que c’était la volonté de son père. A cette époque, un testament doit être tatouer sur la peau du défunt. Qu’à cela ne tienne, elle fait réaliser un faux testament par un taxidermiste avec le sceau Semper Sursum (toujours viser plus haut), deus S entrelacés.



Tout au long du récit, on suit les traces des espions du duché d’Aquitaine, qu’on appelle les chats aquitains qui veillent ainsi sur Aliénor, sur les inimitiés, voire les haines qui l’entourent à la cours de France, de l’Abbé Suger au Troubadour qui mettra fin à sa première grossesse, sur la dévotion de Louis qui frise à l’idolâtrie, avec ses bains de sel pour nettoyer les fautes dont il se sent coupable, et aussi sur les liens qui unissent Louis et Aliénor qui ne se détestent pas autant qu’on ne pourrait le penser.



J’ai beaucoup aimé suivre à nouveau les traces de ma chère Aliénor, sa relation incestueuse, avec son oncle Raymond de Poitiers, prince d’Antioche, qu’elle vénère et qui lui sert de mentor, dans ses déplacements « sous haute surveillance » comme on dit, de nos jours, dans des marchés, plus ou moins nets, se renseignant sur les poisons, en quête de la vérité sur l’assassinat de son père.



Eva Garcia Saenz de Urturi donne la parole, tour à tour, à Aliénor ou a Louis, fait des allers et retours entre le présent et le passé, ce qui permet de bien cerner la psychologie des personnages, et ce qui les a poussé à commettre telle ou telle action.



L’auteure nous propose au passage une réflexion sur la vengeance, la loi du Talion, les rancunes tenaces, nous conduisant sur le chemin des croisades. Tout son récit est vivant, haletant ; elle réussit aussi bien dans le domaine du roman historique, où entre parenthèses, on ne l’attendait pas que dans ses polars historiques ou mythologiques, dont je vous rabats les oreilles depuis quelques temps : j’ai découvert Eva Garcia Saenz de Urturi avec Le Secret de la ville blanche et je suis tombée sous le charme à tel point, que dès qu’on me propose un titre de l’auteure je fonce, sans même lire le résumé.



S’il fallait choisir un évènement en particulier, j’opterai pour l’enlèvement d’Aliénor par le traitre Galeran, ou encore la culpabilité de Louis VII après la tragédie de Vitry-le-Brûlé qu’il a conquise mais près de 1500 personnes vont mourir brûlées dans l’église, où elles s’étaient réfugiées, drame qui va le hanter durant toute sa vie, malgré flagellations, silice, bains de sel qu’il va s’imposer pour expier…



Un grand merci à NetGalley et aux Fleuve éditions qui m’ont permis de découvrir ce roman et de retrouver la plume de son auteure dont j’attends avec impatience le prochain opus.



#Aquitania #NetGalleyFrance
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Le silence de la ville blanche

Un polar comme je les aime. du sens, du sentiment, de la compassion, des personnages attachants auxquels le lecteur s'identifie et surtout une mise en situation éblouissante dans Vitoria-Gasteiz, la ville basque et la province d'Alava.

La Sous-commissaire Alba Díaz de Salvatierra et l'inspecteur Unai López de Ayala sont chargées de l'enquête suite à la découverte de « Deux jeunes gens retrouvés morts à la Vieille cathédrale ».

Rien d'extraordinaire me direz-vous, sauf que ces « deux corps nus dans la crypte. Un garçon et une fille, les mains posées sur les joues l'un de l'autre.» rappellent à l'inspecteur la mise en scène d'une série de crimes dont l'auteur est en prison depuis vingt ans et ne doit en sortir que dans une semaine.

Le passé tragique de la ville que Unai pensait à jamais révolu resurgit, et avec lui des souvenirs enfouis.

La force du roman est d'entraîner le lecteur dans la quête éperdue des enquêteurs, lui faisant partager leurs espoirs de parvenir à la résolution de l'enquête et leur désespoir de voir toutes les pistes aboutir à des impasses les unes après les autres.

Ils s'agitent en vain, impuissants, pantins ne parvenant pas à se défaire de l'emprise d'un tueur qui se joue d'eux.

430 pages qui se lisent sans répit jusqu'à un dénouement que le lecteur est loin d'imaginer.

Dans ses remerciements, l'auteur confirme tout ce qu'elle a emprunté à ses souvenirs et à sa famille : «Le roman tout entier est un hommage à mon grand-père, Rufino Sáenz de Urturi López. J'ai voulu offrir à Unai López de Ayala la présence et le bon sens hérité de cet homme unique, tranquille et sage.»

Elle a construit un récit jamais ennuyeux et riche d'enseignements sur ce pays basque dont on sent qu'elle est une enfant.

L'inspectrice Estíbaliz, son frère surnommé Eguzkilore, le grand-père, les sculptures de San Vicentejo et don Tiburcio leur restaurateur, Germán le frère d'Unai, les juemaux Tasio et Ignacio, les allers et retours entre les années 1970 et la période actuelle, contribuent à donner une consistance évocatrice au récit sans jamais lasser.

Découverte d'une auteure dont je vais poursuivre la lecture.






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Le silence de la ville blanche

Une histoire de tueur en série, c'est assez banal, mais cette enquête a ceci de particulier qu'elle se passe au pays basque espagnol et qu'on découvre ainsi cette région, ses habitants et leur culture, où les fêtes religieuses ont une grande importance.

Le tueur qui a assassiné plusieurs personnes il y a 20 ans et qui est en prison semble avoir été copié, car des meurtres en tous points similaires viennent à nouveau d'avoir lieu.

A chaque fois, les victimes sont un garçon et une fille ayant le même âge, et ils sont assassinés d'une façon aussi étrange qu'abominable.

Les policiers chargés de l'enquête ont des vies bien compliquées, comme souvent dans les polars, mais là, l'auteur a mis la barre très haut concernant toutes les malheurs et les horreurs qu'ils ont vécu et ça semble un peu exagéré.

L'intrigue policière m'a tenu en haleine, j'ai bien aimé découvrir la culture du pays basque espagnol, les fêtes et les parties consacrées à l'archéologie et même si le nom du coupable se devine bien avant la fin, j'ai pris beaucoup de plaisir à cette lecture.

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Le silence de la ville blanche

Encore un polar que je n'aurais sans doute pas lu sans les nombreuses critiques positives postées sur ce site par les amis Babelio.



Une série de meurtres d'hommes et de femmes, toujours par deux et du même âge, sont successivement découverts dans des sites symboliques de l'histoire de la ville basque de Vitoria Gasteiz. Chaque duo de cadavre, un homme et une femme, est très mis en scène. L'âge des victimes va croissant.

Ce rituel mortuaire correspond à une autre série de meurtres perpétrés il y a vingt ans et qui a profondément marqué la ville. le coupable, Tasio, un brillant archéologue, bien connu des médias, avait été identifié par son frère jumeau policier. Depuis lors, il séjourne en prison. Mais il va prochainement en sortir.

Qui a bien pu reprendre le mode opératoire de Tasio ? Tasio était-il vraiment coupable ? A quoi correspond la symbolique des meurtres : l'homme et la femme plaçant leur main sur le visage de l'autre, sans qu'ils ne se soient connus auparavant ? Quels sont les motifs du ou des tueurs ?

L'inspecteur Unai Lopez de Ayala dit Kraken, et sa partenaire Estibaliz, sont sous pression. L'opinion publique s'affole. La nouvelle cheffe de Unai semble réticente à lui laisser les coudées franches. Tasio, terriblement marqué par ses années de prison, reste un manipulateur sûr de lui et prétend avoir des informations. Il va falloir aller à son contact et tout tenter pour comprendre où veut en venir ce tueur sadique, qui signe ses forfaits avec quelques fleurs de eguzkilores, les fleurs du soleil, symbole basque.



Ce gros roman espagnol de plus de 550 pages perd un peu le lecteur au début par l'utilisation de prénoms basques et noms propres à rallonge, typiques de la région d'Alava. Les premières scènes sont impressionnantes. Le thriller s'installe, avec quelques moments en prison dignes du Silence des agneaux. En dépit de courts chapitres, le rythme faiblit vers le milieu du récit. L'auteure s'amuse à multiplier les fausses pistes. le dernier tiers de l'ouvrage reprend la marche en avant en apportant – enfin – des éléments concrets permettant de relier les histoires personnelles des intervenants.



Les personnages sont bien campés. L'arrière fond local est remarquablement restitué. Eva Garcia Saenz utilise au mieux sa ville natale, décor tour à tour médiéval, renaissance et moderne, et ses alentours. Étant plus d'une fois passé à côté de la capitale basque en allant à Madrid, j'ignorais que cette agglomération pouvait receler en son centre un riche passé historique.

L'auteur reconnaît dans sa postface qu'elle a puissé dans ses souvenirs de jeunesse, ce qui explique le rendu des relations entre les adolescents devenus adultes, les descriptions de la vie à la campagne dans l'arrière-pays. Dépaysant, original, ce bon thriller mérite les éloges qu'en faisaient les chroniqueurs babéliotes.
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Le silence de la ville blanche

Mieux vaut tard que jamais. Je découvre après 2 millions de lecteurs (dans le monde et pour l'ensemble de son oeuvre) Le silence de la ville blanche .

L'autrice , Eva Garcia Sàenz de Urturi, est désormais surnommée "l'Ibérique qui cartonne ".......

Le "silence" est le premier opus d'une trilogie, il a été écrit en 2016 et vient de sortir en Pocket. "Les rites de l'eau"vient de sortir en français et bizarrement le 3e volet ne semble pas prévu en traduction. En Septembre les éditeurs ont choisi de publier plutôt Aquitania, primé et encensé par la critique ibérique. Pour finir ce long préambule je vous annonce que je vais voir ce soir sur Netflix ( après ou avant les résultats électoraux , on verra bien) Le silence de la ville blanche dans sa version cinématographique.

Arggg..trop peur d'être déçu .

Car pour le roman c'est du lourd, du très très lourd. 620 pages. Les auteurs espagnoles (de polars) ne fond pas dans la concision ni la demi-mesure ( cf Perez-Reverte, Del Arbol, Retondo,Martin etc...)

Pour le scénario, franchement, lisez les critiques de Kirzy ( et son sublime"capillo-tracté") et de Eve-Yeshe. C'est à peu prés ce qui se fait de mieux( mais je ne veux blesser personne....!)

J'ai bien aimé ce pavé qui se lit comme une BD pour plusieurs petites raisons:

-c'est un excellent guide touristique. Laissez tomber le Lonely ou le Routard,si vous allez à Vitoria (capitale de la province autonome d'Alava) pendant votre séjour basque, alors munissez vous de ce livre-là, certes un peu encombrant mais exhaustif .

-J'adore les doubles arcs narratifs imbriqués surtout lorsque celui de 1970 nous mène directement au tueur. Enfin au serial-killer, quand on tue plus de 12 personnes ont fait partie de cette catégorie-là.

-J'ai appris une étonnante façon de tuer les gens avec des abeilles et glaner quelques connaissances en apiculture .

-J'ai beaucoup aimé les scènes érotiques (damned,rien que d'y penser....)qui ponctuent agréablement un livre tout de même très marqué par les scènes macabres.

-J'ai apprécié de savoir, dés la deuxième page, que notre super héros bourré de phéromones, le flic-profileur Kraken allait prendre une balle dans la tête. En même temps c'est ballot parce que j'aime vraiment bien cet inspecteur Ayala.

-J'ai appris tout un tas de trucs déments sur les us et coutumes proto-ibère s, celtes et basques . Je parle là d'archéologie et d'anthropologie . Ce que vous ne trouverez pas dans le Routard !

-L'intrigue est sympa (façon de parler) car plutôt originale avec ces fameux eguzkilores( le proto-basque est une langue ardue) gros chardons flamboyants, des histoires de gémellité à tous les étages, l'utilisation non-festive du Rohypnol et le bon sens légendaire du grand-père centenaire.



Sérieusement j'ai passé un bon moment. Je retrouverai volontiers la commissaire-adjoint Alba ( elle aussi bourrée de phéromones) dans Les rites de l'eau mais je vais attendre qu'il soit en poche ou qu'on me l'envoie......



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Le silence de la ville blanche

Unai, flic à la criminelle de Vitoria, s'est pris une balle qui a fini sa course dans la troisième circonvolution frontale de l'hémisphère gauche.

Il va nous raconter, depuis son coma, le pourquoi du comment.



Une traque d'un tueur en série, donc.

Mais pas que.



On finit ce bouquin en ayant une idée sérieuse de la trame à suivre pour aller visiter la ville de Vitoria-Gasteiz. On pourrait même étendre notre visite des bâtiments historiques aux alentours. Ajoutez à ça les nombreuses peintures sur les murs, les quelques statues (dont celle de Ken Follet !), un peu de mythes et croyances, et une fête patronale à l'ambiance ultra entraînante, il y a de quoi faire.

Ce côté historique amène un contraste intéressant avec la sphère Twitter, avec laquelle il faut désormais composer en menant une enquête.

L'auteur nous laisse d'ailleurs croire, à l'image de ces Twittos, qu'on pourrait faire le taf à la place des flics, puisque l'équipe de la criminelle qu'elle met en scène n'a rien d'une équipe hors norme, rien d'une équipe de super-héros.



Le tout donne une histoire qui tient en haleine.

Alors que le lecteur est à l'avance sur les enquêteurs, il ne manquera pas de se faire toutefois surprendre. #danslesdents



Je n'exclus pas le fait qu'Eva García Saenz de Urturi m'ait mise dans sa poche en me mettant en tête l'air du tube basque intergénérationnel "Lau teilatu" au cours de ma lecture, mais je suis quasi sûre que c'est plutôt un polar fort bien ficelé.
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Le silence de la ville blanche

Dès le prologue, l’auteure donne le ton, Kraken, vient de se prendre une balle dans la tête, ses heures sont comptées et la narration à la première personne rend de suite le lecteur proche du personnage.



On est parachutée quelques jours avant cette introspection, à la Cathédrale de Sainte-Marie – Vitoria. Nous sommes en 2016, les corps d’un garçon et une fille sont retrouvés et la mise en scène est très proche d’une série de meurtres qui a eu lieu vingt ans plus tôt. L’inspecteur Unai Lopez de Ayala dit Kraken et l’inspectrice Estibaliz Ruiz de Gauna tentent de démêler les nœuds de cette enquête qui vient se télescoper avec celle qui a eu lieu vingt ans plus tôt, alors même que le coupable, Tasio Ortiz de Zarate, a été arrêté par son frère jumeau l’inspecteur Ignacio…



L’utilisation d’une double temporalité est très intéressante et donne un rythme encore plus effréné à cette enquête. Sur fond de secrets, de non-dits, de croyances, de superstition et d’ésotérisme, on retrouve tout ce qui fait le sel des intrigues espagnoles au cinéma, dont je suis particulièrement friande.



Véritable phénomène en Espagne, il m’était difficile de passer à côté de cet auteure espagnole, dont c’est le 5ème roman, avec une première traduction française.



L’intrigue est excellente, avec des personnages finement construits, dotés d’une psychologie propre, chacun apportant sa pièce à la construction, du sel à l’édifice.

On retrouve tous les ingrédients qui font un excellent thriller, auxquels l’auteure ajoute une touche de croyances basques et c’est franchement savoureux. On y trouve le piquant qu’il faut, avec ce savant dosage sans jamais tomber dans l’incohérence de certains récits.



Mention spéciale pour la traduction de Judith Vernant, dont j’avais déjà apprécié le travail avec « Je ne suis pas un monstre » de Carme Chaparro



J’ai particulièrement apprécié Vitoria, lieu de toutes ces perditions, qui devient un personnage à part entière, sous la plume de l’auteure, on décèle tout l’amour qu’elle porte au pays basque, particulièrement à la capitale de l’Alava, une des trois provinces de la Communauté autonome du Pays Basque, à travers les découvertes des cadavres, les lieux emblématiques de la ville sont mis en avant et c’est une véritable visite guidée nous est proposé.



À travers la plume de García Seáenz de Urturi, on découvre un premier tome d’une trilogie bien prometteuse, surtout quand l’épilogue, nous annonce que nous n’en avons pas terminé avec La Ciudad Blanca.



L’adaptation du livre en film, est excellente avec cette touche esthétique du cinéma espagnol qui n’a rien à envier au cinéma américain, je dirais même qu’il est bien meilleur, car tout en retenue avec des plans sombres, tout ce qui fait un bon thriller.



Un thriller au dénouement étonnant qui ne laisse pas indifférent. Les Rituels de l’eau (Los Ritos Del Agua), scond opus, ne devrait pas tarder pour mon plus grand plaisir, car les personnages n’ont pas fini de livrer tous leurs secrets.




Lien : https://julitlesmots.com/202..
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