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Citations de Eva Silvio (67)


Le 24 décembre au soir, j'ai travaillé avec un chapeau pointu rouge et blanc, petite tradition dans certains services. Ridicule Mère Noël courant dans tous les sens, œuvrant devant des résidents quasi indifférents, qui finalement se demandaient qui était ce pantin qui leur distribuait les pilules du bonheur, sirops astringents et poudres de perlimpinpin.
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Finalement, en discutant avec une jeune femme qui avait commencé l'école d'infirmière - cela s'appelait encore comme ça -, j'ai regardé ses cours de première année, et en deux mots elle m'a tout résumé :

- On étudie les maladies et un peu de psychologie, et puis en stage, on lave les gens et on vide les bassins.

Je n'avais retenu que la première partie de sa phrase !
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J'ouvre les yeux. Le réveil a sonné, nouveau son de cloche ; je vous l'avais dit, il faut y retourner, sinon qui va s'occuper des résidents ? Les rues restent désertes un 25 décembre dans le petit matin. Des papiers cadeaux et du bolduc dépassent déjà de quelques poubelles. J'arrive en bâillant et les yeux tout bouffis.
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Mais c'est avec tendresse que j'évoque ces souvenirs - sans doute certaines relations me manquent-elles. Je n'omettrai pas de revenir sur la résurrection de la dame du bout du couloir (*) ; pourtant, nulle Sainte Vierge dans les parages n'a œuvré, juste deux infirmières qui faisaient leur boulot à tour de rôle, sans jamais se rencontrer. Les bonnes sœurs bénévoles, ce n'est sûrement pas nous ! Nulle religion ne me guide sinon celle de mon cœur.

(*) NDL : Une dame cataloguée en "fin de vie" mais en réalité... il faut le lire ;-)
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Ceux qui arrivent à la fin de leur histoire, il faut juste essayer de les apaiser, d'être parfois enveloppante, dans les paroles et même dans le geste. Il y a trop de pudeur dans nos manières de soigner, quand certaines attitudes spontanées et naturelles peuvent parfois tellement soulager. Simplement.
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Je n'avais pas ma planche de surf, mais ma vie à rêver !
Maintenant, j'ai une planche de surf, et des rêves à vivre.
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Quelques petites astuces au quotidien, pas grand chose parfois, une découverte due au hasard de ce qui pourrait faire du bien : un peu de parfum à respirer les yeux fermés ; une crème que l’on applique sur les joues en insistant une fraction de seconde supplémentaire, comme un massage relaxant ; les cheveux qu’on lave en pressant sur les tempes ou bien la nuque ; la peau que l’on touche ; les jambes que l’on masse... Une intention donnée qui se ressent bien au-delà des pores. Je n’ai pas le temps, mais je le prends parfois, comme des minutes volées que je dispenserais à quelqu’un d’autre, celui qui aujourd’hui en a besoin, qui va moins bien que le voisin. Tous les soignants essaient d’en faire autant, à l’abri des regards, en face à face avec l’instant présent.
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Mon grand père m'emmenait dans les hauteurs du Mont Ventoux. Il le montrait ses coins secrets où nous trouvions des fraises des bois à volonté. "Eva, viens par ici, tiens baisse toi un peu, mets les dans le panier". En redescendant sur les lacets de la route, dans la vieille Ami 6, je pensais déjà à la bonne tarte que nous ferions ensemble.
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Oubliées la douleur et la peur, ne reste plus que le soulagement qu’elle soit enfin partie, tout simplement. Les autres résidents ont bien compris que quelque chose s’est passé : la place est vide à la table du milieu, comme un silence sur la portée d’une partition. La mélodie reprendra très vite, quelqu’un d’autre occupera cette chaise. Après la mort, la vie, et encore la mort, tourbillon infini qui rythme l’histoire des EHPAD
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«Ah, bon? moi je m’en fous pas mal, je fais mon boulot et je peux me regarder dans une glace sans sourciller.
Ministre ou clochard, noir ou blanc , je soigne sans distinction de race , ni de classe, et il en est de même pour tous les soignants( j’espère ) .
Alors j’y vais , l’angoisse au ventre !
Que vais-je trouver cette fois? » .
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Eva Silvio
Un article est paru dans le journal Le Figaro du 13 janvier 2020.

https://www.lefigaro.fr/sciences/entre-rire-et-larmes-deux-infirmiers-racontent-leur-quotidien-20200113
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La conscience professionnelle me gangrène le cœur.
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Combien de secrets disparaîtront pourtant dans le cercueil, réduits en poussière pour ressurgir peut-être dans quelques années, et transpirer dans l'esprit des descendants ? Certains parlent de psychogénéalogie.
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Quelle drôle d'idée de nous faire durer autant ! Nous pourrions partir avant, juste quand ça s'arrête d'être bien, non ?
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Je n'omettrai pas de revenir sur la résurrection de la dame du bout du couloir; pourtant, nulle Sainte Vierge dans les parages n'a oeuvré, juste deux infirmières qui faisaient leur boulot à tour de rôle, sans jamais se rencontrer.
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Parfois, les amitiés naissent rapidement, c'est l'intensité qui compte.
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Dehors, ils attendent une place. Certains n'en peuvent plus d'attendre, comme les aidants qui sont à bout. Ces derniers sont épuisés et meurent plus vite que la personne âgée désorientée dont ils s'occupent. Ils sont usés d'en faire chaque jour un peu plus pour un résultat inversé.
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Dans le métier, le cumul des emplois ne gêne pas, mais à l'inverse des politiques, les salaires ne sont pas cumulés.
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...la place est vide à la table du milieu, comme un silence sur la portée d'une partition.
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Je me rends compte que notre métier [le métier d'infirmière] est composé de mille facettes, je n'en soupçonnais pas la moitié quand je m'y suis engagée (...) Aucun soignant dans la famille pour me prévenir, aucune connaissance pour m'aiguiller (...) je débarquais de ma planète
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