Citations de F. V. Estyer (174)
Les comédies romantiques nous permettent d’espérer que nous aussi, nous pouvons avoir notre happy end. Malgré les obstacles, les doutes, la douleur, nous pouvons tomber sur la bonne personne, et alors toutes les pièces du puzzle s’emboîtent, et nous pouvons finir heureux, à deux - ou plus.
Lui aussi est en train de s'effondrer, et je me demande si, quand tout sera terminé, tout ce qu'il restera de nous seront les morceaux épars de nos âmes, jonchant le sol, sans plus personne pour les ramasser.
Parfois, aucun mot n'est assez puissant pour hurler notre peine et notre coeur abîmé.
Parfois, tout ce qu'on souhaite, c'est se rouler en boule et oublier. Tout oublier.
Se calfeutrer au plus profond de nous-même et ne plus rien ressentir.
Pour ne plus avoir mal. Pour ne plus souffrir.
Je veux me souvenir de toutes ces raisons pour lesquelles je t’ai aimé, pour lesquelles je t’aime encore, pour lesquelles j’aurai du mal à t’oublier.
Sois heureux. Même si ça me tue, que tu puisses l’être sans moi.
Il m'a appris la persévérance, il m'a appris la confiance, il m'a appris l'abnégation. Et malgré toutes mes tentatives pour nous briser, pour nous séparer, jamais il ne m'a laissé tomber. Il s'est battu pour moi, pour nous, pour pouvoir garder ce que nous avions, ce que nous étions. Et de mon côté, j'ai tenu ma promesse. Chaque jour qui passe, je lui montre à quel point je l'aime, a quel point il m'est indispensable. Et tous les jours, je continue d'apprendre, de grandir, de mûrir. Il nous arrive encore de trébucher, de nous tromper, de nous engueuler, mais jamais je n'ai été plus heureux que depuis qu'il es entré dans ma vie. Et honnêtement, je prie pour qu'il n'en sorte jamais.
Je frotte mon nez contre le sien et lui souris. Ouais, il est toujours là. Il a toujours été là. Depuis le début. Il a été mon roc, inébranlable alors que ma vie partait en vrille. Il m'a offert son amitié, sa confiance, sa dévotion. Il m'a offert une épaule solide sur laquelle me reposer, il m'a offert une présence, une oreille attentive. Il m'a montré que la vie pouvait être belle. Que malgré les heurts, malgré la douleur, il existait toujours des raisons de se relever lorsqu'on tombait. Il m'a montré qu'on pouvait toujours sourire, qu'on pouvait toujours être émerveillé. Qu'on pouvait toujours regarder le monde avec nos yeux de gosse, que le quotidien pouvait être ponctué de complicité et d'éclats de rire, de douceur et de caresses.
Deux jours. C'est tout ce qu'il aura fallu pour que je m'infiltre dans ses veines tel un poison.
Bientôt, je ramperai sous ta peau. Bientôt, je te posséderai, et tu auras beau me haïr, tu supplieras pour m'appartenir.
- Qu'est-ce que tu lis ? me demande-t-il.
- Harry Potter.
Il me dévisage quelques secondes en fronçant les sourcils.
- Tu n'es pas trop vieux pour ça ?
- Personne n'est trop vieux pour Harry Potter ! je m'exclame.
- C'est un bouquin pour gosse.
Il ne peut pas être sérieux !
- Quoi ? Mais pas du tout, je m'indigne. Attends... tu n'as jamais lu Harry Potter ?
Il éclate de rire face à mon ton offusqué.
- Non monsieur le professeur, je suis un mauvais élève.
Je suis assis sur la chaise de jardin de mon petit balcon, une bière à la main et un livre dans l'autre, lorsque Noah me rejoint.
Si fébrile. Si fragile. Un oisillon tombé du nid. Bordel. Je crève d'envie de le prendre dans mes bras.
J'aimerais lui dire d'arrêter de se justifier. Je suppose qu’il le fait parce qu’il craint que je ne le repousse une fois de plus. Il ignore que j'en suis incapable.
« Je voudrais ravaler mes mots, lui dire que moi aussi, je suis amoureux de lui. Je voudrais le remercier, de m’avoir rendu heureux l’espace de quelque temps. De m’avoir rendu vivant. Mais cette boule est de retour, et de toute façon, je crois qu’il le sait.
— Tu vas me manquer, chaton. Et je ne suis pas sûr d’être capable de t’oublier.
Je souris à travers mes larmes, et lorsque nous nous séparons, je trouve enfin la force de prononcer ces derniers mots.
— Adieu, Colton Reyes. Tu es la meilleure chose qui me soit arrivée. »
Laisse-moi me perdre en toi, laisse-moi cesser d’exister. Laisse-moi me briser en un millier de morceaux entre tes bras.
J’aurais aimé que nous puissions être deux hommes sans passé, sans blessure, sans secret. Deux hommes décidés à se perdre dans l’insouciance, partageant une intimité où ni la douleur, ni les larmes, ni la peur, n’avaient de place. Sauf que c’était impossible, parce que nous étions tous les deux abîmés.
— Je t’aime et c’est en train de me tuer à petit feu, murmure-t-il d’une voix brisée.
Sa prise se raffermit et il me pénètre encore et encore tandis qu’il enterre son visage contre ma nuque, et que je sens l’humidité de ses joues sur ma peau. Lui aussi est en train de s’effondrer, et je me demande si, quand tout sera terminé, tout ce qu’il restera de nous seront les morceaux épars de nos âmes, jonchant le sol, sans plus personne pour les ramasser.
— Dis-moi ce que tu veux, gronde Colt dans mon oreille avant de mordiller mon lobe. Dis-moi ce que tu veux, et je te le donnerai. Je te donnerai tout, chaton. N’importe quoi.
À ces mots, un profond frisson parcourt mon corps de la tête aux pieds. Aime-moi, voudrais-je hurler. Aime-moi. Parce que je suis fou de toi et que j’ai peur. Peur du retour à la réalité. Peur de ce qui va se passer après. Je ne sais pas comment gérer et je suis terrifié.
Et lorsqu’il passe une main dans mes cheveux pour chasser les mèches collées sur mon front, que j’ouvre les paupières et croise son regard enfiévré, je comprends que j’ai eu faux sur toute la ligne.
Je m’étais promis une dernière étreinte, une dernière chance. Mais jamais je ne serai capable de mettre fin à tout ça maintenant. Pas alors que pour la première fois depuis des mois, je me sens enfin réellement vivant.
Et ça m’a frappé. Tel un éclair en plein ciel d’été. Il n’était plus question d’attirance, de sexe, de jeu. Non. Parce que mon cœur qui était sur le point d’éclater à chaque fois qu’il me touchait, ma peau qui frissonnait sous chacun de ses baisers… J’ai compris. J’ai compris que j’étais amoureux de lui.