Je m’approche encore. Je veux sentir la chaleur de son corps contre le mien. Je veux le rassurer. Lui dire qu’il se trompe. Qu’il est l’homme le plus fascinant que j’aie jamais vu. Mais encore une fois, mon handicap m’en empêche. Alors il ne me reste plus qu’une chose à faire. Lui montrer
Deux jours. C'est tout ce qu'il aura fallu pour que je m'infiltre dans ses veines tel un poison.
—Je me souviens maintenant de la raison pour laquelle je t'aime autant. Ta vivacité d'esprit.
—Moi qui pensais que c'était pour mes prouesses sur la glace.
—Aussi.
—Et au lit.
—Aussi.
—Et...
—Tais-toi.
Je suis de ceux qui se sont laissé embarquer dans les ténèbres, un sourire au lèvres, sans chercher à retourner vers la lumière.
Comme quoi, parfois, il faut savoir oser. Même quand l’espoir nous a quittés. Même quand on est persuadé que c’est inutile. Parce que tout le monde peut se tromper. Tout le monde peut faire des erreurs. Le tout, c’est de savoir les réparer.
Parce que d’une manière ou d’une autre, son tempérament me rassérène quand nous sommes ensemble, et j’en viens à me dire que finalement, ce n’est pas grave, pas vrai ? D’être un peu paumé, de ne pas savoir où je vais, me demander si ce que nous faisons est mal. Parce que, quand je suis avec lui, ça ne me semble pas être le cas. Parce que sa présence chasse mes démons et m’apaise.
-Daniel-
Je souhaiterais lui demander en quoi c’est si mal, de se sentir si bien avec un autre homme. Je voudrais qu’elle m’explique ce que ça changerait, au fond, si je tombais amoureux d’un garçon. Parce que l’amour est quelque chose de beau, pas vrai ? Alors comment pourrait- il être considéré comme une perversité ?
-Danie-
C’est étrange, autant j’ai l’impression qu’il n’ose pas s’exprimer, autant son corps semble agir à l’instinct, sans chercher à se retenir. Comme si les deux n’étaient pas connectés, comme s’il était incapable de se réfréner physiquement alors que ses barrières mentales ne veulent pas se relâcher.
-Colt-
Ses lèvres se perdent sur ma peau, ses dents se plantent dans ma chair, ses doigts s’agrippent à mes hanches, comme s’il cherchait à me retenir tout contre lui, comme s’il voulait que nos corps s’unifient pour ne devenir qu’un tout. Sans distinction. Plus de moi, plus de lui. Juste nous.
-Daniel-
Parfois, aucun mot n'est assez puissant pour hurler notre peine et notre coeur abîmé.
Parfois, tout ce qu'on souhaite, c'est se rouler en boule et oublier. Tout oublier.
Se calfeutrer au plus profond de nous-même et ne plus rien ressentir.
Pour ne plus avoir mal. Pour ne plus souffrir.