Fabian Negrin

C'est un drôle d'album que celui-ci. En effet, l'idée est assez originale voire insolite : prendre le dernier paragraphe du fameux livre de Charles Darwin, L'Origine Des Espèces, et l'illustrer pour en faire un livre pour enfants.



Oui, c'est vrai, il fallait oser et cela aurait pu être un très beau pari. Mais voilà, à mon humble avis, il ne suffit pas de prendre un bon livre pour adulte et d'y coller des illustrations pour le transmuer en bon livre pour enfants. Il s'en faut même de beaucoup.



Bien sûr, ce dernier paragraphe de Darwin est superbe (il est d'ailleurs abrégé ici), mais dans l'œuvre originale il venait clôturer plus de cinq cents pages, rédigées en fins caractères, d'explications méticuleuses et choisies, qui avaient pour fonction d'expliquer le phénomène de la spéciation au moyen de la sélection naturelle.



Les termes employés demeurent difficiles à comprendre pour des enfants et ce n'est pas le lexique final qui va rendre l'ensemble attrayant à leurs yeux.



Les illustrations sont partiellement intéressantes et partiellement à côté de la plaque dans l'ensemble, ce qui signifie que sur certaines pages elles sont parfaitement en phase avec ce qu'elles sont censées illustrer mais à d'autres, elles ratent complètement l'objectif. De sorte qu'il est à se demander, même, si l'illustrateur a bien perçu la portée véritable de tel ou tel terme dans son sens biologique.



Malgré ce panorama peu prometteur que je viens de vous dresser, il serait malhonnête de ma part d'arguer que cet album ne présente que de mauvais côtés. Il s'avère assez agréable à regarder et à feuilleter et suscite des demandes d'explications, même de la part d'enfants non lecteurs.



C'est donc selon moi la principale limitation, à savoir que si vous vous lancez dans ce livre avec les enfants, il faut être en mesure d'apporter des précisions sur un sujet, somme toute, assez technique tout de même. Le livre ne se suffit pas à lui-même.



Un ouvrage en demi-teinte donc, mis à part ces menues considérations qui ne sont d'ailleurs que mon avis, tortueux comme une rivière, c'est-à-dire, pas grand-chose.

Attention, voilà une belle pépite visuelle ! J’ai été attirée par la taille de l’album qui est immense, par la couverture somptueuse, mais surtout pour le personnage de Frida Kahlo. J’étais vraiment curieuse de voir ce que Fabian Negrin allait proposer comme histoire. Même si cette dernière est un peu vite expédiée, j’ai trouvé l’ambiance intéressante et les informations nombreuses. En effet, ce joli livre permet de découvrir quelques mots mexicains, mais également la tradition de la fête des morts. Les lecteurs apprendront par exemple que la coutume veut que les familles cuisinent ensemble un pain spécial et d’autres spécialités culinaires, que les enfants achètent des bonbons en forme de tête de mort (les calaveritas de azúcar) et que cette journée n’est pas morbide, mais au contraire festive !



Pour ma part, j’ai moi-même été surprise en voyant une scène où plein de citoyens mangent sur les tombes, honorant ainsi leurs morts et mangeant leur plat préféré. Malgré mon âge, j’ai appris des choses ! Par ailleurs, l’auteur ne se contente pas de proposer des mots nouveaux ou des situations qui nous semblent insolites : à la fin de l’album, il présente brièvement les deux peintres célèbres et amants Frida Kahlo et Diego Rivera, mais aussi José Guadalupe Posada ainsi que le xoloitzcuintle (non, ne me demandez pas de le prononcer correctement…), un chien sans poils ! On sent que Fabian Negrin s’est bien documenté, car ses illustrations sont sublimes et représentent bien les personnages (ayant vraiment existé) ou l’univers de certains artistes.



Cela dit, je ne pense pas que c’est un ouvrage à lire seul lorsque l’on est enfant : mieux vaut partager cette lecture avec un adulte, même si le texte n’est pas très compliqué, car l’histoire est un peu longue pour les plus jeunes (et trop courte pour les plus âgés), tandis que l’intrigue nécessite sans doute une discussion. En tout cas, j’ai bien aimé cette vision de la Mort : même si les squelettes sous terre sont malintentionnés, leur fête est tout de même conviviale et joyeuse. C’est vraiment une autre image que Halloween ou celle que l’on a dans notre culture… Ce fut une chouette découverte qui m’a permis d’apprendre quelques éléments sur la culture mexicaine tout en me régalant avec les illustrations souvent en double-page.


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Le dernier paragraphe de « L’origine des espèces » de Darwin résume sa théorie à l’échelle de notre quotidien et d’un environnement familier : la rivière. Fabian Negrin a magnifiquement relevé le défi de mettre ces quelques lignes en image. Avec ce bel album documentaire, la théorie de Darwin est mise à la portée de tous.

Adolphe est loup, qui vit dans la forêt et se nourrit, comme pas mal de loups, de petits animaux, gibier et autre cochonnaille.



Lorsqu'il rencontre le petit chaperon rouge, Adolphe n'a jamais vu de petite fille de sa vie. Il tombe sous le charme et décide de la rejoindre chez sa grand-mère. Mais son coup de fourchette aura raison de lui. A moins que ce ne soit sa mauvaise foi. S'il avale la grand-mère, c'est parce qu'elle est si laide... et le chaperon rouge, pourquoi a-t-il trébuché sur les pantoufles pour tomber justement dans sa gueule ? Notre loup naïf et candide trouvera finalement sa délivrance auprès d'une "petite fille à moustaches", aux drôles d'airs de chasseur à l'affût.



Un conte du petit chaperon rouge détourné et cette fois-ci nous avons droit à la version du loup. Une mise en page travaillée, de grands aplats de couleurs pour des illustrations imposantes qui privilégient le rouge et le vert et où l'on ressent bien les origines latino-américaines de Fabian Negrin.



Un conte original, séduisant et malicieux, avec beaucoup d'humour.



Pour peut-être plus de saveur, à partager avec des enfants qui connaissent déjà le conte dans une version plus classique.
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En référence au Vilain petit canard d'Andersen et à la reine marâtre de Blanche Neige, qui se regarde dans son miroir et cherche à qui est la plus belle... avec fantaisie et humour l'auteur nous amène à réfléchir avec Anna à la notion de beauté et de laideur, sur le regard que l'on porte...

Très belles illustrations, qui font ressentir exactement le contenu du texte, les émotions qu'il véhicule.

Le texte est construit en forme de randonnée, reprend toujours la même phrase, la même structure : "Ce soir, son père veut..." - "Le vent (verbe d'action).." -"Comment ? Quoi ?.. ?", sans cesse transformée du fait du "brouillement" du message par le vent et son état, principe du téléphone arabe. Montée paroxystique de la tempête, légère modification de la structure sur la fin de l'album qui évite l'ennui et/ou l'oppression de la structure randonnée puis le vent tombe et la boucle se boucle pour aboutir à ce que le père a réellement demandé pour ce soir : "De la purée de patates".

Phrases qui évoluent assez amusantes sur le menu que souhaiterait le papa (ex : du" gibier de pirate" on passe à la "fricassée de mainates" aux "cétacés en hâte").

Pas mal pour le vocabulaire apporté, notamment toutes les déclinaisons d'actions possibles autour du vent.

Sur le plan du dessin, le personnage de l'enfant présent de double page en double page, fil rouge lui aussi. Chute assez amusante de l'échange entre les parents, le soir à table, devant trois assiettes de purée, de la mère qui dit n'avoir pas senti le vent... et le sage garçon ou... ne réagit pas ou ... vient d'inventer toute cette histoire, perdu dans ses pensées...

Jolie finition des pages intérieures de couverture : pissenlit qui "sème à tout vent" et rose des vents pour conclure.

Un album créatif et créateur. Du bonheur à l'état pur !
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Ce documentaire n'explique rien...sauf par l'image! Chaque portion du dernier paragraphe de "L'origine des espèces" est illustrée à l'aide de belles images simples et efficaces. Le texte parait alors beaucoup plus simple. Un bémol tout de même : le découpage, parfois trop minutieux, rend la lecture peu fluide à certains moments.

Le petit glossaire à la fin est tout de même le bienvenu.

Nous remarquons un point d'exclamation dans le titre. La ponctuation est importante et change indubitablement le sens d'une phrase.



On va au parc!



Ce n'est pas une question mais une affirmation et la représentation qui marche dans l'appartement avec ses baguettes de tambour ne présage rien de bon.







"On va au parc!"



" Papa ouvre les yeux, s'assoit et s'étire."



C'est lui qui le déclare. Pour nous, celz ne semblait pas gagné d'avance.



Arrivant à la fin du livre, nous nous attendions au pire avec ce papa qui ne bronche pas.



Et puis finalement, nous notons bien que, tout au long de la lecture, le papa qui ne se réveillait pas avait plusieurs fois changé de position sur le divan.



Comment pouvait-il faire semblant avec tout ce remue-ménage?







Une résistance à toute épreuve qui aura servi de réponse, on le comprend, face à la demande insistante du fiston qui met tout en branle pour faire céder le papa à l'heure de la sieste.



Le visage détendu du papa, qui s'étire l'air de rien à la fin, nous amuse et le fiston semble, comme souvent les enfants, être passé de la profonde déception à l'explosion de joie en quelques secondes, car enfin exaucé.



Nous réalisons bien que toutes les bêtises sonores déchaînées et montant en puissance au fil de l'histoire n'ont pas eu lieu, que l'auteur nous a figuré l'impatience de l'enfant en effet boule de neige.



Nous ne doutons pas sinon que la proposition d'aller au parc n'aurait pas tenue en conclusion, que le papa ne serait pas aussi requinqué et détendu. Nous voici rassurés devant l'étendu des catastrophes qui n'ont pas eu lieu et qui aurait bien gâché toutes les chances d'aller au parc pour les dix prochaines années.



L'album est très coloré, c'est agréable et Fabien Negrin joue joyeusement des onomatopées et de la police de caractère pour créer une zizanie qui explose pour nous faire réagir, nous lecteurs.



Le biais est finalement intéressant pour aborder le caprice et l'urgence de ne pas y céder.



Un album distrayant et utile.

"Frida et Diego aux pays des squelettes" de Fabian NEGRIN est un album assez court comme une porte ouverte sur la culture mexicaine et la fête des morts en particulier.

Toute la journée, Frida prépare avec sa famille la fête des morts et le soir venu, elle aide à rendre festif les tombes de leurs proches. Diego, son amoureux, est là aussi, il a un petit crâne en sucre dans la bouche encore mais surtout, il est en train d'embrasser sa meilleure amie. Frida n'y tient plus. Folle de jalousie, elle court à sa poursuite et tombe après lui dans une tombe vide, pile vers le pays des squelettes.

Un xoloitzcuintli, petit chien mexicain sans poil, la trouve en bas. Elle découvre une fête, des jeux, des courses, de squelettes bien animés. Diego a rencontré une dame squelette et est ravi. Mais le xolo veille.



Alors bien-sûr il y a l'aventure de ses deux enfants qui ne sont que les représentations de deux peintres célèbres et amants, Frida KAHLO et Diego RIVERA. Une romance mais aussi une immense affection pour la culture mexicaine: les aliments de fêtes avec ces célèbres crânes de sucre (calavera de azucar) ou la sauce au chocolat (mole poblano), puis ce fameux chien que les amis aimaient dans la réalité.



Je serais bien restée plus longtemps dans leur monde. Dommage l'album est court et sert juste de porte ouverte mais cela donne envie, grâce aux illustrations offrant aussi une belle part surréelle sous terre, de se plonger plus avant: des racines, des cactus et une nature luxuriante, une tresse sans fin.
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Frida, comme tous les membres de sa famille, prépare la fête des Morts: elle est chargée des friandises, les calaveritas de azúcar. Elle pourra en garnir la tombe de son grand-père tandis que la famille dispose la nourriture pour festoyer en compagnie des défunts.



Frida s'applique, ce qui ne l'empêche pas de remarquer son fiancé Diego, en train d'embrasser une autre fille. Toute à sa colère, Frida se lance à la poursuite du garçon, une course qui va les conduite jusqu'au pays des squelettes...



Autour de Frida Kahlo et de Diego Rivera, enfants, Fabian Negrin propose un superbe album mettant en évidence la culture mexicaine et les traditions liées à la fête des Morts. La richesse des illustrations et leurs couleurs vives célèbrent la joie de vivre et la passion, en décalage avec nos coutumes liée à la Toussaint. Un livre alliant connaissances et fantaisie, une aventure relevée d'un soupçon d'inquiétude: une jolie découverte.


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L'histoire de ces deux enfants arpentant la forêt est sympathique, amusante, mais j'ai trouvé que le texte manquait parfois de fantaisie, de poésie. Plutôt qu'un dialogue enfantin, je m'attendais à lire un texte plus contemplatif, tourné vers la nature, les sons, les bruits.



Pour ce qui est du dessin, je suis légèrement partagée. Si j'adore la colorisation, les tons chauds utilisés et leur densité, je suis en revanche un peu déçue par le trait, inégal suivant les illustrations. Je trouve que les dessins représentant les enfants manquent de finesse alors que ceux montrant la forêt et les animaux sont très beaux.



Le parallèle entre les enfants, leurs actions/émotions, avec des animaux est très malin et rappelle que nous sommes nous-mêmes des animaux, même si l'homme se plaît à l'oublier.

Un livre génialissime... Et si tout ça n'était qu'une histoire? Ce loup tellement innocent s'appelle Adolphe, il a un sourire machiavélique... Il maîtrise l'art de la narration... Il est en réalité terrifiant. Il nous raconte sa mort... Mais la dernière illustration nous montre ce qui pourrait être le cadavre du chasseur et du chaperon rouge... Et le lapin est bien inquiet sur cette dernière illustration... Et comme par hasard, le loup, l'ange-loup, a une fin de loup!

J'adore, j'adore, j'adore! Qu'en est-il vraiment?

Encore une version revue du petit Chaperon Rouge, du point de vue du loup. Très originale avec de belles illustrations.

Cet album offre une illustration très fine et élaborée sur le monde de la rivière. En vis-à-vis, est présenté un texte de Charles Darwin, un extrait tiré des dernières lignes de son œuvre « L’origine des espèces ». Certaines illustrations apportent des données documentaires riches sur le milieu naturel de la rivière, et les caractéristiques de son cycle (les flaques ou les cours d’eau, le fond de la rivière, le torrent, les nuages et la pluie) ; d’autres présentent la biodiversité de l’écosystème : végétation et êtres vivants autour de la rivière.

Quant aux mots du texte, ils se juxtaposent aux dessins pour décliner les premières formes de vie animales et aborder leur adaptation dans le milieu aquatique avant leur développement sur Terre.



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Et si c'était le loup qui nous racontait l'histoire du Petit Chaperon Rouge ? Voici une très belle version alternative du fameux conte avec de magnifiques illustrations à l'intérieur desquelles le regard se perd. Un peu effrayant, comme toute bonne histoire de loup, cette album unique et étonnant laisse rêveur, et sa poésie charme à coup sûr.

Aventure mettant en scène Frida Kahlo (peintre mexicaine) et Diego Rivera (peintre de fresques murales mexicain) autour du thème de la mort. Nous y découvrons également l'amour du couple pour les xoloitzcuintle, une race de chiens sans poils mexicaine.

Cet album, écrit et illustré par Fabian Negrin, possède un style particulier qui n'est pas sans rappeler les œuvres sombres de Frida Kahlo. Ceci peut aussi s'expliquer par les origines mexicaines de l'auteur qu'il a en commun avec la peintre. On y découvre donc une ambiance onirique à tendance légèrement inquiétante.

L'auteur a repris comme personnages les deux artistes, Frida Kahlo et son amant Diego Rivera, et a mis en scène leur histoire d'amour, balançant constamment entre passion et trahison. Cette histoire est aussi l'occasion d'avoir une première approche de la culture mexicaine, en particulier pour les fêtes bien caractéristiques du jour des Morts.
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En voiture avec leurs parents, deux enfants réclament une pause pipi. Ils s’éloignent derrière les bosquets, jouent avec un petit bateau et finissent par se perdre dans la forêt.



Ils se chamaillent d’abord à propos de la direction à prendre, mais petit à petit l’inquiétude les gagne. Au fil des pages, ils finiront par revenir à plus de solidarité.



C'est une histoire subtile, au texte plein d'humour. Les illustrations sont magistrales, parfois même légèrement inquiétantes. Les sentiments éprouvés par les enfants prennent l'apparence d'animaux de toute sorte. Préparez-vous à y voir des ours, des renards, des lapins mais également des crocodiles et des koalas !



Un bel album!

Livre sur la fete des morts Mexicaine