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Citations de Félix Leclerc (169)


Félix Leclerc
Lorsque la famille était réunie à table et que la soupière fumait ses parfums jusqu'à nous étourdir, maman disait parfois :-Cessez un instant de boire et de parler. Nous obéissions. - Regardez-vous, disait-elle doucement. Nous nous regardions sans comprendre, amusés. C'est pour vous faire penser au bonheur, ajoutait-elle. Nous n’avions plus envie de rire
(dans Pieds nus dans l'aube)
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Sous la véranda bouge une forme...
Le fou aperçoit une lourde chevelure plus brune que la nuit dans laquelle une fleur blanche est piquée. Deux yeux, grands et verts comme ceux des fauves. C'est la femme à peau blanche comme lait...
Elle a servi le vin en se déplaçant, onduleuse comme une fleur des pics...
Elle est disparue dans la maison, nonchalante comme une louve. Les deux hommes s'en vont. Et quand la bagnole a démarré, la silhouette de la femme était dans la fenêtre buvant son verre et ses cheveux étaient roulés autour du verre comme si elle embrassait quelqu'un.
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- Personne ne parle.
- Pourquoi ?
- À cause de l'amitié qui s'effarouche d'un rien. Et quand on sort de là, on a la tête qui se lève, quand même c'est les ténèbres, en haut derrière les étoiles et on entre chacun chez soi avec le gout de bouger les montagnes et de faire de la place pour qu'il n'y ait qu'une vallée.
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L'enfant est couché, tempe sur l'herbe. Une grande odeur de foin monte des fonds où s'ébranlent les dernières charrettes. L'ombre envahit les côtes. Le silence tombe comme une brume. Seuls les bouleaux restent blancs et la plume qui est sur le chapeau de l'enfant.
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Les deux hommes regardent le fou et le fou ne trouve rien à dire. Il ouvre le coffre, en sort une vieille guitare ...
Le charretier a pincé une corde, puis une autre, puis toutes les cordes. On dirait une volée de clochettes, un troupeau dans la montagne. Le voilà qui siffle mieux qu'un berger. Une pastorale sort de lui. La cabane est comme penchée au-dessus de son épaule... L'angélus sonne au loin et dit aux hommes d'être heureux dans les travaux utiles... Jubiau coupe l'air et rompt le charme par un juron. Silence. Pour se faire pardonner, il sourit... :
- Excusez-moi, je suis heureux. Quand je suis heureux, je suis bête.
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Alors se présente le Bouclé. De grand matin, par un temps barbouillé. De longs nuages sales comme des bavures de mer traînent au-dessus des côtes. Le Bouclé avec ses bottes, brise les morceaux de brouillard pleins d'eau.
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Yose, lourde de pensées, va sous les pommiers qui sont lourds de fruits,.. Son amoureux à elle n'a pas de cheval au poil luisant, ni voiture qui brille. Il habite le vent et ne possède rien. Ses joues sont maigres et ses tempes sont grises, mais il a la science de retenir les îles qui vont à la dérive quand viennent les hautes mers...
Et toutes ces idées, comme des oiseaux à crête bleue s'envolent du coeur de Yose.
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