Citations de Fiona McIntosh (73)
Notre reine est tout ça et plus encore – toute soie au-dehors avec la solidité du roc au-dedans. Elle est plus forte qu'un homme car elle sait transformer en armes ses charmes de femme.
Ce que les femmes ignorent ne peut pas leur faire de mal.
Enterrer la réalité, c'est comme ça qu'elle se protège de la douleur. Tout le monde ne peut pas être héroïque (…).
- Je ne supporte pas d'être ici, cachée. C'est lâche, Fynch, tu comprends ?
(…)
- Non, Majesté. Je ne comprends pas ce qu'il y a de lâche à vous protéger des assassins – vous l'héritière du trône.
Le vieux soldat comprit que le garçon l'avait véritablement surclassé, malgré le handicap de taille et de force, uniquement poussé par la rage. Il se dit qu'il lui faudrait lui en reparler, lui expliquer qu'on ne se bat bien que parfaitement lucide. Au combat, seuls comptent l'entraînement et l'intuition, jamais l'émotion. La colère ne marche qu'une seule fois.
-Etranger, je suis le général de la légion de Morgravia. Les mercenaires sont la boue qui colle à mes bottes.
Le mercenaire soupira.
-On peut voir les choses comme ça, mais il semble quand même que nous avons notre utilité dans ce monde, pour exécuter les tâches ingrates que vous autres grands soldats ne voulez pas faire.
Wyl se retourna vivement vers l'étranger.
-Je ne tue pas pour de l'argent, moi !
Romen eut un sourire triste.
-Oh, au bout du compte, nous tuons tous pour des riches et des puissants. C'est juste une question de point de vue, Thirsk.
De toutes les superstitions, sa préférée était l'obligation de porter du violet les veilles de pleine lune.
Elle releva la tête pour un sourire radieux à l'intention exclusive de Celimus, roi de Morgravia, qui arrêtait son cheval tout près de l'endroit où elle se tenait.
Il était absolument merveilleux. Elle eut un sourire pour elle-même. Arrête d'admirer son cheval et va l’accueillir! se sermonna-t-elle. Romen aurait ri s'il avait su qu'elle s'extasiait sur le pur-sang bien plus que sur le cavalier.
- Deviens mon Eperon, insista le Zar Joreb, et cette fois, il n'y avait plus d'humour dans sa voix, juste de la passion.
- J'accepte. Mais avant toute chose, il semblerait que vous deviez deux cents karels à Varanz, là-bas.
Sincèrement amusé, Joreb éclata de rire.
- Je t'aime bien, Lazar. Suis-moi dans mon palais. Nous avons à parler. Je dois admettre que je suis impressionné par la façon dont tu mets ta vie en danger pour obtenir ce que tu veux.
- Oh, je n'ai jamais été en danger, répliqua Lazar, tandis que l'esquisse d'un sourire faisait brièvement trembler ses lèvres.
(Jessom)
- Majesté, il existe un proverbe qui vaut pour presque tous les aspects de la vie - il ne faut jamais que la main gauche sache ce que fait la main droite.
A l'expression peinte sur le visage du garçon, Ylena sut qu'il pensait sincèrement qu'elle avait perdu la tête. Elle lui fit ce petit sourire carnassier qu'elle avait souvent vu naguère chez Alyd et Wyl lorsqu'ils s'apprêtaient à commettre une bâtise.
- Fais-moi confiance.
-Et où allons-nous ? demanda-t-il, maintenant subjugué par la femme qui se tenait devant lui.
-A Felrawthy, pour lever une armée.
- Pleurer ne sert à rien, poursuivit-elle, ça ne fera revenir personne. En revanche, nous pouvons nous montrez dignes d'eux en vengeant leurs morts prématurées. Peut-être pouvez-vous blâmer cette Myrren pour ce qu'elle vous impose, mais il n'y a qu'un seul monstre dans cette histoire.
La duchesse soulignait son propos d'un index brandi dans l'air.
- Celimus..., murmura Wyl.
- En effet , mon fils. J'admire ton respect des traditions, mais je n'ai aucune sympathie pour le rite que tu remets au goût du jours, celui-là même que mon grand-père s'est donné tant de mal à faire abolir. Pardonne ma franchise, mais je trouve ça barbare et indigne de toi de faire subir une telle chose à l'une des filles ici présentes.
- Comme j'ai le privilège de ne jamais te complaire, ça ne fera jamais qu'un clou de plus avec lequel je me ferai un plaisir de fermer ton cercueil.
La violence des mots de Celimus, tout juste susurrés pour qu'eux seuls les entendent, choquait Magnus jusqu'aux tréfonds de son âme.
Laissez-moi définir ce terme pour vous, capitaine. Se défendre veut dire résister à une attaque, et non attaquer. Se défendre c'est se protéger contre une attaque. Et j'ai l'intention de me tenir au pied de la lettre à la définition de ce mot.
Ne te laisse pas aveugler par toute cette grandeur. Tous les Zars sont le fruit d'une esclave, mon père, et le sien avant lui, et son grand-père encore avant, ont tous couché avec des esclaves pour engendrer le prochain puissant parmi les puissants.
Puis, tandis qu'un éclair vif et violent illuminait le ciel nocturne, Corbel De Vis entra dans la mer en portant toujours le poids de son fardeau et de son chagrin.
"As-tu pensé que tout pouvait finir aussi bien quand tout allait aussi horriblement mal?"
- Je n'aime pas les hommes, déclara brusquement la jeune fille.
- Tu ne m'aimes donc pas?
- A part vous, corrigea-t-elle en posant la main sur son bras.
Pez sentit un frisson le parcourir. Il ignorait pourquoi, mais c'était une sensation agréable, comme s'il était en sécurité, tout à coup.
- Et Jumo? Je suis sûr que tu l'apprécies aussi.
- Oh oui, Jumo est adorable.
- Et Lazar? J'admets qu'il n'est pas facile à aimer. En fait...
- Si, le coupa-t-elle. J'aime bien Lazar... beaucoup, même. Mais, parfois, j'ai l'impression qu'il ne m'aime pas.
- Ne fais pas attention à lui. D'habitude, il tue ceux qu'il n'aime pas et il ignore ceux qu'il ne peut pas tuer.
Elle éclata de rire.
Valentyna fit volte-face pour rentrer. Elle se sentait vide et plus seule qu'elle ne l'avait jamais été. Le fait d'être enfant unique lui avait appris à s'occuper seule et à utiliser son imagination, mais rien encore ne l'avait préparée à perdre toute sa famille, tous ses amis, tous ses alliés. Et pourtant, je suis loin d'être aussi seule qu'Ylena l'est. Et elle, elle abandonne sa vie sans regret. Tout bien réfléchi, voilà qui expliquait sans doute ses élans d'affection un peu étonnants. La reine n'était toujours pas parvenue à oublier le souvenir du baiser d'Ylena. Il semblait qu'il la hantait en permanence. Il y avait tant de tendresse dans ce baiser... Non, plus que ça encore. C'était un baiser plein d'amour. Une fois seulement quelqu'un l'avait embrassée comme ça, et c'était Romen. Bien sûr, ce n'était pas la même bouche, pas le même visage, mais la passion qu'elle y avait mise lui rappelait douloureusement celle de l'homme qu'elle avait aimé. L'évocation de ces marques physiques de l'amour la mettait en colère - dans une colère brûlante qui lui donnait envie de se battre. Ce n'était pas après Ylena qu'elle en avait, mais après celui par qui tous ces malheurs étaient arrivés. Tout en marchant vers le château, dans un état d'abattement absolu, elle envoya un page chercher le commandant Lyrik.
L'eau qui goutte sur la pierre est aussi puissante qu'un marteau... mais elle creuse un chemin en douceur.